{{#widget:Qwant}}
« Le médecin de campagne (1981) » : différence entre les versions
De MedFilm PPRD
(Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire) |
Aucun résumé des modifications |
||
| (7 versions intermédiaires par 5 utilisateurs non affichées) | |||
| Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
{{ficheFilm | {{ficheFilm | ||
|corpus=Crp:Corpus-14 | |||
|Titre=Le médecin de campagne | |Titre=Le médecin de campagne | ||
|serie=Quoi ça existe encore | |serie=Quoi ! Quoi ! ça existe encore ? | ||
|anneeProd=1981 | |anneeProd=1981 | ||
|Fiche_ERC=Oui | |Fiche_ERC=Oui | ||
| Ligne 20 : | Ligne 21 : | ||
|Orthographe=Non | |Orthographe=Non | ||
|diffusion=Télévision | |diffusion=Télévision | ||
|Images de reportage=Oui | |Images de reportage=Oui | ||
|Images en plateau=Non | |Images en plateau=Non | ||
| Ligne 34 : | Ligne 34 : | ||
|Sujet={{HTSujet | |Sujet={{HTSujet | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=La vie d'une femme médecin en milieu rural et montagnard. | |Texte=La vie d'une femme médecin en milieu rural et montagnard (Jura). | ||
}} | }} | ||
|Générique principal={{HTGén | |Générique principal={{HTGén | ||
| Ligne 41 : | Ligne 41 : | ||
|Résumé={{HTRés | |Résumé={{HTRés | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=Un portrait de femme médecin sous forme de reportage pendant ses visites et d'entretiens avec elle ou ses patients. | |Texte=Un portrait de femme médecin pratiquant dans la région montagneuse et enneigée du Jura, sous forme de reportage pendant ses visites, et d'entretiens avec elle ou ses patients. | ||
}} | }} | ||
|Contexte={{HTCont | |Contexte={{HTCont | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=''Médecine'' | |||
Le film vise à rappeler le rôle clé que joue le médecin généraliste dans un réseau de prise en charge sanitaire lié à un territoire donné (généraliste – spécialiste - hôpital), mais aussi, décrire son action au sein d'une sociabilité rurale, en tant que médiateur de l'institution médicale. Le ministère de la Santé, créé en 1920, est longtemps resté une administration centrale sans service extérieur. Pour mener à bien sa politique, et notamment ses mesures hygiénistes, il a dû lutter contre une trop grande décentralisation des politiques sanitaires et sociales alors confiées aux municipalités et aux départements. Sous Vichy, un Code de la Santé publique est promulgué et un service public central institué. À la Libération, le Plan Debré achève cette prise en charge nationale des problèmes sanitaires et sociaux. | |||
''Société française'' | |||
Le film fait écho à la situation contemporaine de la ruralité. La France est engagée dans un mouvement de désertification de certaines de ses zones rurales et de poursuite de la centralisation qui crée des déséquilibres importants dans le réseau territorial. En 1947, le géographe Jean-François Gravier écrit Paris et le désert français, ouvrage dans lequel il rappelle que le centralisme politique hérité de l'Ancien Régime a gagné, de proche en proche, les sphères économique, culturelle, éducative, jusqu'à faire de la centralisation parisienne la règle générale. Vingt ans plus tard, le sociologue Henri Mendras mène une étude dans le monde paysan. Son livre, La fin des paysans, annonce la disparition de l'"état de paysan" et l'émergence du "métier d'agriculteur", dans une période marquée par l'exode rural et la modernisation. Selon Bertrand Hervieu, également sociologue, cette fin correspond à celle d'une "société de transmission-assignation", car on naissait, travaillait et mourait paysan. Mais il évoque aussi l'amenuisement numérique des paysans dans la société française, qui est rappelé dans le film. | |||
}} | }} | ||
|Direction regard spectateur={{HTDirige | |Direction regard spectateur={{HTDirige | ||
| Ligne 104 : | Ligne 111 : | ||
00:14:42 : plan ext. Paysage de neige, avec de gros blocs en monticule au premier plan. Pano qui rejoint la voiture noire de la médecin, stationnée contre les blocs, puis la médecin elle-même, une pelle à la main entrain de déneiger. Dans le même mouvement, elle range la pelle, entre dans l’habitacle, manœuvre, repart. La voiture rejoint le fond du plan qui montre un vallonnement tout entier recouvert par la neige. La médecin fait sa route, lève les obstacles, ne recule jamais, décidée à atteindre son objectif dans une campagne aux chemins rendus incertains par les intempéries. | 00:14:42 : plan ext. Paysage de neige, avec de gros blocs en monticule au premier plan. Pano qui rejoint la voiture noire de la médecin, stationnée contre les blocs, puis la médecin elle-même, une pelle à la main entrain de déneiger. Dans le même mouvement, elle range la pelle, entre dans l’habitacle, manœuvre, repart. La voiture rejoint le fond du plan qui montre un vallonnement tout entier recouvert par la neige. La médecin fait sa route, lève les obstacles, ne recule jamais, décidée à atteindre son objectif dans une campagne aux chemins rendus incertains par les intempéries. | ||
00:15:13 : GP de profil de la médecin en train de conduire. Interrogée sur son rapport aux spécificités de la pratique en campagne, aux perturbations entraînées par les événements météorologiques, elle répond avec le sourire. Le lien intime qu’elle développe avec la physique des lieux constitue un des avantages majeurs qu’elle trouve à exercer ici. Plan large en extérieur sur la voiture qui continue sa route, bruit des pneus qui crissent sur la neige qui s’est maintenue sur le bord de la chaussée. La voiture atteint un endroit de la route entièrement recouvert par la neige. Comme elle n’est plus carrossable, la médecin la laisse là, en sort avec sa mallette, va chercher des skis entreposés dans le coffre, les chausse en venant au premier plan. Une musique XVIIe | 00:15:13 : GP de profil de la médecin en train de conduire. Interrogée sur son rapport aux spécificités de la pratique en campagne, aux perturbations entraînées par les événements météorologiques, elle répond avec le sourire. Le lien intime qu’elle développe avec la physique des lieux constitue un des avantages majeurs qu’elle trouve à exercer ici. Plan large en extérieur sur la voiture qui continue sa route, bruit des pneus qui crissent sur la neige qui s’est maintenue sur le bord de la chaussée. La voiture atteint un endroit de la route entièrement recouvert par la neige. Comme elle n’est plus carrossable, la médecin la laisse là, en sort avec sa mallette, va chercher des skis entreposés dans le coffre, les chausse en venant au premier plan. Une musique XVIIe siècle surgit dans la bande-son au moment où elle entame son trajet sur ses skis (Bach, Branderburg concertos, suite 2 et 3). Quand elle atteint la maison où elle doit intervenir, la musique cesse. Elle déchausse ses skis, rejoint la porte d’entrée qui n’est pas ferme à clé et qui n’est pas gardée. (00:18:47). | ||
Plan moyen dans une cuisine sur un homme dont une jambe de pantalon a été relevée. La médecin examine sa cheville en lui posant des questions. En surimpression sonore, voix en off de la journaliste qui la questionne à nouveau sur la manière dont elle prend en main le relationnel au patient. Elle répond en mettant en garde contre la tentation du catégoriser les personnes selon la fréquence de leurs problèmes. La conversation se poursuit sur la contrainte pour la médecin de s’adapter au mode de vie des locaux qui « travaillent tôt et tard ». C’est au médecin à se rendre disponible pour eux « aux mêmes horaires ». | Plan moyen dans une cuisine sur un homme dont une jambe de pantalon a été relevée. La médecin examine sa cheville en lui posant des questions. En surimpression sonore, voix en off de la journaliste qui la questionne à nouveau sur la manière dont elle prend en main le relationnel au patient. Elle répond en mettant en garde contre la tentation du catégoriser les personnes selon la fréquence de leurs problèmes. La conversation se poursuit sur la contrainte pour la médecin de s’adapter au mode de vie des locaux qui « travaillent tôt et tard ». C’est au médecin à se rendre disponible pour eux « aux mêmes horaires ». À 00 :20 :06, la caméra resserre sur le patient qui continue de répondre aux questions. Ici, l’important n’est plus le contenu de l’échange, le plan consiste en un portrait mobile de cet homme qui parle avec réflexion et calme, posant un regard attentif à la médecin restée hors champ. La concentration apaisée du regard, la douceur de la voix témoignent de sa personnalité. Incidemment, le film esquisse des rencontres avec les personnes que la médecin voit pendant ses journées, évoquant de cette façon la charge humaine dans sa pratique. | ||
00:20:32 : cut, int. Bébé plein cadre, une main intervient pour tâter ses membres. Nous reconnaissons la main de la médecin avec le manche de | 00:20:32 : cut, int. Bébé plein cadre, une main intervient pour tâter ses membres. Nous reconnaissons la main de la médecin avec le manche de son anorak qu’elle n’a pas quitté. « C’est fou ce qu’elle te ressemble » s’écrie-t-elle. La caméra desserre et montre, réunis autour du bébé, l’homme de la séquence précédente, une femme âgée et une jeune femme. Nous devinons qu’il s’agit du couple de grands-parents avec leur fille et sa fille à elle. De cette façon, « la famille » et « l’amitié » que le médecin développe avec elle, évoquée par la médecin pendant l’entretien, s’incarnent à l’image. | ||
00:21:33 - 00:23:20 : plan fixe, int. Cabinet, suite de l’entretien. Plan séquence de deux minutes sur la médecin qui répond au sujet de son expérience de l’agonie et de la mort de ses patients. De nouveau, son visage est très mobile, sa main s’agite, son regard s’éclaire, elle sourit, selon l’évolution de son propos. Le regard qu’elle jette soudain sur le creux de sa main, au moment où elle suspend sa parole, témoigne de sa volonté de chercher l’idée qu’elle veut exprimer et l’expression qui lui convient ; enfin ce geste naturel la montre livrée à la conversation, sans le recul et le calcul | 00:21:33 - 00:23:20 : plan fixe, int. Cabinet, suite de l’entretien. Plan séquence de deux minutes sur la médecin qui répond au sujet de son expérience de l’agonie et de la mort de ses patients. De nouveau, son visage est très mobile, sa main s’agite, son regard s’éclaire, elle sourit, selon l’évolution de son propos. Le regard qu’elle jette soudain sur le creux de sa main, au moment où elle suspend sa parole, témoigne de sa volonté de chercher l’idée qu’elle veut exprimer et l’expression qui lui convient ; enfin ce geste naturel la montre livrée à la conversation, sans le recul et le calcul qu’inspire souvent la situation de l’entretien filmé. | ||
'''« J’apprécie l’air pur, mais de temps en temps, la pollution j’en ai besoin »''' | '''« J’apprécie l’air pur, mais de temps en temps, la pollution j’en ai besoin »''' | ||
00:23:20 - 00:24:09 : la médecin dans les rayonnages d’une épicerie. L’épicière l’appelle « docteur » quand elle lui répond. En surimpression sonore, l’entretien se poursuit. Il y est question du rythme de travail effréné, mais qui lui convient (« sinon je m’étiolerais »), et de l’éventualité d’être soi-même malade, ce que, d’après elle, un médecin s’interdit, considérant inconsciemment que ce serait « une faute professionnelle ». | 00:23:20 - 00:24:09 : la médecin dans les rayonnages d’une épicerie. L’épicière l’appelle « docteur » quand elle lui répond. En surimpression sonore, l’entretien se poursuit. Il y est question du rythme de travail effréné, mais qui lui convient (« sinon je m’étiolerais »), et de l’éventualité d’être soi-même malade, ce que, d’après elle, un médecin s’interdit, considérant inconsciemment que ce serait « une faute professionnelle ». | ||
00:24:09 : au son d’une sonate de Mozart jouée sur un tourne | 00:24:09 : au son d’une sonate de Mozart jouée sur un tourne-disque, l’entretien se poursuit dans le salon du domicile de la médecin. Assise dans un canapé, face à la journaliste en amorce du champ, bord-cadre droit, elle revient sur la manière dont elle mène sa vie personnelle et familiale. Elle constate que « la vie professionnelle d’un médecin, en particulier d’un médecin de campagne, est tellement intégrée du point de vue horaire, du point de vue intérêt » à la vie de ses patients, que cette vie devient « sa vie propre ». | ||
00:24:45 : la médecin à la cuisine, au petit-déjeuner avec une jeune fille et un jeune garçon. Elle les interroge sur la manière dont ils ont vécu la semaine qui vient de s’écouler, montrant de cette façon qu’ils se sont rarement vus jusqu’alors. En off, la médecin affirme que « ses enfants sont frustrés de vie de famille ». En compensation, ajoute-t-elle, ils développent leur personnalité. Sa situation l’amenant à cumuler les rôles de père, mère et médecin, elle estime qu’elle n’assume convenablement aucun de ces trois rôles. | 00:24:45 : la médecin à la cuisine, au petit-déjeuner avec une jeune fille et un jeune garçon. Elle les interroge sur la manière dont ils ont vécu la semaine qui vient de s’écouler, montrant de cette façon qu’ils se sont rarement vus jusqu’alors. En off, la médecin affirme que « ses enfants sont frustrés de vie de famille ». En compensation, ajoute-t-elle, ils développent leur personnalité. Sa situation l’amenant à cumuler les rôles de père, mère et médecin, elle estime qu’elle n’assume convenablement aucun de ces trois rôles. | ||
00:25:20 : de nouveau dans le salon, de nouveau le tourne | 00:25:20 : de nouveau dans le salon, de nouveau le tourne-disque et Mozart. À la journaliste qui lui demande si elle ne pourrait pas s’engager dans une responsabilité qui la notabilise pour « combattre la solitude », la médecin répond que « la seule vie personnelle valable est la vie de couple ; on la gagne ou on la rate. Mais ce n’est pas une responsabilité en dehors de la vie familiale, si importante soit-elle, qui peut remplacer ça. » Selon elle, il lui est nécessaire de « déconnecter de son personnage vis-à-vis des autres » pour avoir des heures à elle. | ||
00:26:16 - 00:26:55 : sur un quai de gare, la femme de médecin monte dans un train. En voix off, elle indique que s’étant associée avec un autre médecin, elle peut se permettre d’aller à Paris un jour par semaine. Elle éprouve un besoin de ville, « avec du macadam, bruit, le métro, les gens », de changer du cadre de la campagne où elle exerce. « J’apprécie l’air pur, mais de temps en temps, la pollution j’en ai besoin ». | 00:26:16 - 00:26:55 : sur un quai de gare, la femme de médecin monte dans un train. En voix off, elle indique que s’étant associée avec un autre médecin, elle peut se permettre d’aller à Paris un jour par semaine. Elle éprouve un besoin de ville, « avec du macadam, bruit, le métro, les gens », de changer du cadre de la campagne où elle exerce. « J’apprécie l’air pur, mais de temps en temps, la pollution, j’en ai besoin ». | ||
'''Une fin qui boucle avec le début''' | '''Une fin qui boucle avec le début''' | ||
00:26:55 : Couloir sombre, le téléphone sonne. La médecin accourt, répond. Dehors, c’est la nuit, la neige et éclairée par le faisceau des phares de la voiture de nouveau sur la route. Dans l’habitacle, la main de la médecin saisit une cassette, la glisse dans l’autoradio. Mozart dans la bande son, « Messe de couronnement en C majeur ». C’est l’équivalent de la séquence à 00 :02 :10 : en voiture dans la nuit, choisir une cassette, irruption de la musique dans la bande son. Le film procède en une longue boucle, « on the road again »… | 00:26:55 : Couloir sombre, le téléphone sonne. La médecin accourt, répond. Dehors, c’est la nuit, la neige et éclairée par le faisceau des phares de la voiture de nouveau sur la route. Dans l’habitacle, la main de la médecin saisit une cassette, la glisse dans l’autoradio. Mozart dans la bande-son, « Messe de couronnement en C majeur ». C’est l’équivalent de la séquence à 00 :02 :10 : en voiture dans la nuit, choisir une cassette, irruption de la musique dans la bande-son. Le film procède en une longue boucle, « on the road again »… | ||
}} | }} | ||
|Notes complémentaires={{HTNotes | |Notes complémentaires={{HTNotes | ||
Dernière version du 21 février 2024 à 16:13
Pour voir ce film dans son intégralité veuillez vous connecter.
Si vous rencontrez un problème d'affichage du film ou des sous-titres , veuillez essayer un autre navigateur.
Titre :
Le médecin de campagne
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
29 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :
Corpus :
Documents attachés :
Générique principal
Contenus
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Notes complémentaires
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Joël Danet

