Suite à la première utilisation de gaz de combat par les Allemands à Ypres le 22 avril 1915, la guerre de position prend un nouveau tournant: celui de la "Guerre des gaz". Cette offensive inattendue de la part des Allemands, qui, avec ce geste, brisaient les principes de la convention de La Haye de 1899 prohibant l'utilisation militaire de matériel chimique, provoqua un sentiment de surprise et d'horreur du côté des pays alliés. Les armes chimiques symboles d'une révolution technique devaient être un moyen de reconquérir le mouvement. Mais il n'en n'était rien. C'est ainsi que différents organismes ont été mis en place pour trouver des moyens de protections efficaces en cas d'attaque chimique mais aussi pour développer leur propre armement chimique.
A la fin du XIXe siècle, la chimie prend une place importante dans le développement économique des pays industrialisés. Lors de la Grande Guerre, les deux belligérants voient en ces nouvelles connaissances un moyen nouveau de combattre plus efficace mais aussi qui engendre un plus grand effet de surprise lors des premières attaques. Les première armes chimiques utilisées par les Allemands à Ypres se présentaient sous forme de bouteilles de chlore. Le gaz était diffusé par un cylindre pressurisé qui était placé dans les tranchées de telle sorte que le vent emmène le gaz jusque dans les tranchées adverses. Les soldats alliés des premières lignes ont été surpris par cette offensive qui impactait lourdement les voies respiratoires et engendrait dans certains cas la mort. Le premier réflexe du côté allié était de créer des protections efficaces en cas d'attaque chimique, ce qui imposait la création de nouvelles armes plus efficaces et plus toxiques du côté ennemi. Néanmoins, les Alliés ont également utilisé ce type d'armement, les deux plus grandes usines de chlore britanniques ont notamment été réquisitionnées pour le front. On a ensuite vu apparaître les obus chimiques renfermant des substances chimiques autre que du chlore (K-Stoff, T-Stoff). Mais le plus connu des gaz reste le "gaz moutarde" aussi appelé "ypérite" qui a été utilisé en juillet 1917 par les Allemands. Ce gaz, qui restait assez discret de par son unique odeur rappelant la moutarde, n'attaquait pas seulement les voies respiratoires mais aussi la peau et les muqueuses. Il avait également l'avantage de rendre les terrains impraticable pendant plusieurs mois. Même si la quantité de substances chimiques utilisée par les deux camps augmentait de manière exponentielle au fil des années de la guerre (3 600t en 1915, 59 000t en 1918), ils ne blessaient plus qu'ils ne tuaient. L'arme chimique est aussi à placer au second plan dans l'artillerie des deux belligérants. Au début on désirait briser le front ennemi pour retrouver une guerre de mouvement alors qu'au final, cet armement a été utilisé à des fins d'usure et de harcèlement.
L'autre grand domaine révolutionnaire de la Grande Guerre qu'on se doit d'évoquer est l'utilisation du cinéma à but propagandiste. Le cinéma qui trouve son origine une vingtaine d'années plus tôt dans les films des Frères Lumière, relève d'un très grand potentiel commercial que les autres frères prodiges du milieu, les frères Pathé, ont su remarquer dès 1906. Le Section Cinématographique de l'Armée française (SCA) est créée dès l'année 1915, après la demande des sociétés Pathé et Gaumont pour filmer des images du front. Le but premier de ces images était de "rassembler des documents d'archives concernant les opérations militaires" mais aussi de "rassembler des images de propagande française pour montrer la bonne tenue des troupes, leur entrain et leurs actions héroïques". Ces films une fois montés et assemblés à l'aide de cartons descriptifs étaient souvent retransmis aux civils dans les "Annales de la guerre", sortes de petits films informatifs.