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« La Roue du diable » : différence entre les versions
De MedFilm PPRD
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{{ficheFilm| | {{ficheFilm | ||
|corpus=Crp:Corpus-14 | |||
|Titre=La Roue du diable | |Titre=La Roue du diable | ||
|anneeProd=1926 | |anneeProd=1926 | ||
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|realisateurs=Grigori Kozintsev; Leonid Trauberg | |realisateurs=Grigori Kozintsev; Leonid Trauberg | ||
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|acteurs=Emil Gal; Lyudmila Semyonova; Sergueï Guerassimov; Pyotr Sobolevsky | |||
|genre=Fiction | |genre=Fiction | ||
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|Musique et bruitages=Oui | |Musique et bruitages=Oui | ||
|Images communes avec d'autres films=Non | |Images communes avec d'autres films=Non | ||
| | |admNotice=Aleksandra Mouillie-Bannikova; Élisabeth Fuchs | ||
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|Texte=Lutte anti-alcoolisme | |Texte=Lutte anti-alcoolisme | ||
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|Générique principal={{HTGén | |Générique principal={{HTGén | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=Чертово колесо (La roue diabolique)<br /> | |Texte=Чертово колесо (La roue diabolique)<br /> | ||
Автор сценария А. Пиотровский ( | Автор сценария А. Пиотровский (Scenario : A Piotrovsky)<br /> | ||
Режиссеры Г. Козинцев Л. Трауберг (Réalisateurs: G.Kozintsev, L. Trauberg)<br /> | Режиссеры Г. Козинцев Л. Трауберг (Réalisateurs : G.Kozintsev, L. Trauberg)<br /> | ||
Оператор А. Москвин (Cameraman: A. Moskvin)<br /> | Оператор А. Москвин (Cameraman: A. Moskvin)<br /> | ||
Художник Е. Еней (Décorateur E. Eney)<br /> | Художник Е. Еней (Décorateur : E. Eney)<br /> | ||
Производство Севзапкино 1926 (Une production Sevzapkino 1926) | Производство Севзапкино 1926 (Une production Sevzapkino 1926) | ||
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|Contexte={{HTCont | |Contexte={{HTCont | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=En Union | |Texte=En Union soviétique, entre 1923 et 1928, la mortalité liée à la consommation d'alcool est multipliée par 15.<br /> | ||
Sur les 112 films sanitaires dont la diffusion est approuvée par l'Union | Sur les 112 films sanitaires dont la diffusion est approuvée par l'Union soviétique en 1928, moins d'une dizaine traitent de l'alcoolisme. Ils s'inscrivent dans le double contexte d'une montée du mouvement d'hygiène sociale et d'une volonté plus large de l'État central de façonner "l'homme nouveau". Cependant, ces films anti-alcoolisme se trouvent au cœur d'une contradiction forte car si l'alcool représente une menace pour "l'homme nouveau", il constitue aussi une source de revenus importante pour l'État. Il est même arrivé que les bénéfices des ventes d'alcool servent à financer des films de lutte anti-alcoolique.<br /> | ||
Les films de lutte contre l'alcoolisme de cette époque se divisent en trois catégories plus ou moins perméables: les ''Kulturfilms'', les fictions et les actualités. ''La Roue du diable'' est un film de fiction qui a la particularité de ne pas expliquer l'impact de l'alcool sur le corps mais de tenter d'en faire ressentir les effets au spectateur (notamment à travers les accès de colère ou de désespoir du personnage principal et grâce au motif de la Roue sur laquelle il est impossible de garder son équilibre). Autre originalité, ce film lie le problème de la consommation excessive d'alcool à l'activité illégale des habitants des bas-fonds, c'est-à-dire qu'il ne considère le problème de l'alcoolisme ni sous l'angle moral ni sous l'angle médical (comme les autres films de ce type) mais qu'il en fait une question politique. D'ailleurs, le film se termine par la mort de l'un des bandits, l'arrestation de son complice et la destruction des taudis d'où ils agissaient comme solution au problème et "nouveau départ".<br /> | Les films de lutte contre l'alcoolisme de cette époque se divisent en trois catégories plus ou moins perméables: les ''Kulturfilms'', les fictions et les actualités. ''La Roue du diable'' est un film de fiction qui a la particularité de ne pas expliquer l'impact de l'alcool sur le corps mais de tenter d'en faire ressentir les effets au spectateur (notamment à travers les accès de colère ou de désespoir du personnage principal et grâce au motif de la Roue sur laquelle il est impossible de garder son équilibre). Autre originalité, ce film lie le problème de la consommation excessive d'alcool à l'activité illégale des habitants des bas-fonds, c'est-à-dire qu'il ne considère le problème de l'alcoolisme ni sous l'angle moral ni sous l'angle médical (comme les autres films de ce type) mais qu'il en fait une question politique. D'ailleurs, le film se termine par la mort de l'un des bandits, l'arrestation de son complice et la destruction des taudis d'où ils agissaient comme solution au problème et "nouveau départ".<br /> | ||
Le ''Glavrepertkom'', organe du ministère de l'éducation chargé d'autoriser la diffusion des films en Union | Le ''Glavrepertkom'', organe du ministère de l'éducation chargé d'autoriser la diffusion des films en Union soviétique, a obligé les producteurs du film à modifier sa fin pour montrer la punition du matelot. Cependant, ce n'est pas la version qui est disponible ici.<br /> | ||
Par ailleurs, ce film a suscité de nombreux débats dès sa sortie et a donné lieu à une réunion extraordinaire de l'ARK (Association des cinéastes révolutionnaires). | Par ailleurs, ce film a suscité de nombreux débats dès sa sortie et a donné lieu à une réunion extraordinaire de l'ARK (Association des cinéastes révolutionnaires). | ||
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|Direction regard spectateur={{HTDirige | |Direction regard spectateur={{HTDirige | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=Le film donne à voir la trajectoire d'un matelot originaire de la campagne qui est ébloui par les distractions de la ville (spectacles, attractions de foire, rencontre avec une jeune fille, etc). Les événements s'enchaînent et l' | |Texte=Le film donne à voir la trajectoire d'un matelot originaire de la campagne qui est ébloui par les distractions de la ville (spectacles, attractions de foire, rencontre avec une jeune fille, etc.). Les événements s'enchaînent et l'entraînent dans une descente apparemment inexorable (il rate le départ de son bateau, se retrouve à la rue sans papier, est recueilli par des malfrats, se met à boire, est roué de coups et laissé pour mort dans la rue). Mais il reprend le dessus (par la force de sa volonté, son sens du devoir, sa loyauté par rapport à l'armée ?) et a le courage de se présenter à son supérieur lorsque le navire revient au port, au risque d'être fusillé pour désertion. Contrairement à toute attente, il est réhabilité et peut reprendre le cours normal de sa vie.<br /> | ||
La proximité des prénoms des deux principaux protagonistes, Vanya et Valya, ne peut pas être due au hasard. Ils symbolisent peut-être une opposition entre le bien (le jeune soldat) et le mal (la jeune fille). D'ailleurs, pour créer un contraste avec les cheveux brun clair de Piotr Sobolevsky (qui joue Vanya) et renforcer l'image diabolique ou malfaisante de Valya, le réalisateur, Moskvin, obligea Lyudmila Semenova à teindre en noir ses magnifiques cheveux blonds.<br /> | La proximité des prénoms des deux principaux protagonistes, Vanya et Valya, ne peut pas être due au hasard. Ils symbolisent peut-être une opposition entre le bien (le jeune soldat) et le mal (la jeune fille). D'ailleurs, pour créer un contraste avec les cheveux brun clair de Piotr Sobolevsky (qui joue Vanya) et renforcer l'image diabolique ou malfaisante de Valya, le réalisateur, Moskvin, obligea Lyudmila Semenova à teindre en noir ses magnifiques cheveux blonds.<br /> | ||
Néanmoins, l’image de Valya est ambiguë : c'est à la fois une jeune fille qui a besoin de protection et une femme fatale qui déboussole le héros et l'entraîne dans un tourbillon d’événements. La complexité des principaux personnages, dont les traits sont disparates mais étroitement imbriqués, fait que le spectateur est égaré, comme s’il se précipitait sur des montagnes russes semblables à celles sur lesquelles montent Valya et Vanya.<br /> | Néanmoins, l’image de Valya est ambiguë : c'est à la fois une jeune fille qui a besoin de protection et une femme fatale qui déboussole le héros et l'entraîne dans un tourbillon d’événements. La complexité des principaux personnages, dont les traits sont disparates mais étroitement imbriqués, fait que le spectateur est égaré, comme s’il se précipitait sur des montagnes russes semblables à celles sur lesquelles montent Valya et Vanya.<br /> | ||
Par ailleurs, les personnages de l'homme question (prestidigitateur doublé d'un cambrioleur) et du clown (qui symbolise le rire et la critique et est également un criminel) servent à condamner la tromperie et la distraction (aux deux sens du terme en français). Il faut à "l'homme nouveau" une discipline du corps et de l'esprit (comme celle que retrouve Vanya quand il | Par ailleurs, les personnages de l'homme question (prestidigitateur doublé d'un cambrioleur) et du clown (qui symbolise le rire et la critique et est également un criminel) servent à condamner la tromperie et la distraction (aux deux sens du terme en français). Il faut à "l'homme nouveau" une discipline du corps et de l'esprit (comme celle que retrouve Vanya quand il retrouve son poste sur l'Aurora).<br /> | ||
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|Présentation médecine={{HTPrés | |Présentation médecine={{HTPrés | ||
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|Lieu projection={{HTProj | |Lieu projection={{HTProj | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=En raison de l'absence d'un réseau de salles de projection | |Texte=En raison de l'absence d'un réseau de salles de projection consacré aux films sanitaires et/ou ''Kulturfilme'', les films de lutte contre l'alcoolisme n'ont été vus que par un petit nombre de spectateurs, principalement dans les grandes villes. | ||
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|Communications et événements associés au film={{HTCom | |Communications et événements associés au film={{HTCom | ||
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|Descriptif libre={{HTDesc | |Descriptif libre={{HTDesc | ||
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|Texte=Un jeune homme, Ivan Shorin, dont le diminutif est Vanya, matelot du croiseur « Aurora », profite de sa première permission pour se rendre avec ses camarades en ville à la Maison du peuple, lieu de « mille et un divertissements » : montagnes russes, spectacles | |Texte=Un jeune homme, Ivan Shorin, dont le diminutif est Vanya, matelot du croiseur « Aurora », profite de sa première permission pour se rendre avec ses camarades en ville à la Maison du peuple, lieu de « mille et un divertissements » : montagnes russes, spectacles dont celui de « la roue diabolique ». Ivan, venu d’un village, n’a jamais rien vu de pareil. Tout l’attire. Il est appelé à participer à un numéro de prestidigitation : « l’homme-question ». Le prestidigitateur fait apparaître comme par magie des objets, et notamment la Carte d’adhérent à « L’union de la jeunesse des communistes russes » qui se trouve dans les poches du matelot. Scène subversive : il la déchire minutieusement, provoquant l’indignation de Shorin et du public (depuis les années 20, pendant l’époque soviétique, une telle manifestation antisociale était strictement condamnée par les autorités). Mais il les rassure en rendant à Ivan sa carte intacte par un tour de passe-passe.<br /> | ||
Sur les montagnes russes Ivan rencontre une jeune fille, Valya, qui, à l’insu de son père, est venue elle aussi à la Maison du peuple pour s’amuser. Ils tombent amoureux. <br /> | Sur les montagnes russes, Ivan rencontre une jeune fille, Valya, qui, à l’insu de son père, est venue elle aussi à la Maison du peuple pour s’amuser. Ils tombent amoureux. <br /> | ||
Fasciné par les divertissements et sa nouvelle amie, Vanya perd la tête. Il ne résiste pas au désir de faire un tour sur « la roue diabolique ». « La roue diabolique » désigne une attraction qui consiste en une grande plateforme circulaire tournant de plus en plus vite et empêchant ceux qui y sont montés de s’y maintenir. Elle symbolise en l’occurrence l’ivresse d’un plaisir qui tourne mal et fait glisser vers la chute. Le propos du film, de nature moraliste, montre en effet comment un enchaînement de circonstances peut facilement produire l’égarement et comment l’individu pris dans ce piège doit alors mobiliser sa clairvoyance et sa volonté pour retrouver le droit chemin.<br /> | Fasciné par les divertissements et sa nouvelle amie, Vanya perd la tête. Il ne résiste pas au désir de faire un tour sur « la roue diabolique ». « La roue diabolique » désigne une attraction qui consiste en une grande plateforme circulaire tournant de plus en plus vite et empêchant ceux qui y sont montés de s’y maintenir. Elle symbolise en l’occurrence l’ivresse d’un plaisir qui tourne mal et fait glisser vers la chute. Le propos du film, de nature moraliste, montre en effet comment un enchaînement de circonstances peut facilement produire l’égarement et comment l’individu pris dans ce piège doit alors mobiliser sa clairvoyance et sa volonté pour retrouver le droit chemin.<br /> | ||
Vanya oublie le temps qui passe. La roue devient le cadran de l’horloge qui tourne trop vite. En fin du compte, il rate le départ de son bateau, qui est parti pour un long voyage à l'étranger. <br /> | Vanya oublie le temps qui passe. La roue devient le cadran de l’horloge qui tourne trop vite. En fin du compte, il rate le départ de son bateau, qui est parti pour un long voyage à l'étranger. <br /> | ||
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|Texte=[https://ru.calameo.com/read/00475753122a2e8000130 Nousinova, Natalya, "Захотел чудак пера … (Un drôle de type voulait une plume...)", ''Лавры кино Lavry kino'' n° 29, 2016, p. 32-37.]<br /> | |Texte=[https://ru.calameo.com/read/00475753122a2e8000130 Nousinova, Natalya, "Захотел чудак пера … (Un drôle de type voulait une plume...)", ''Лавры кино Lavry kino'' n° 29, 2016, p. 32-37.]<br /> | ||
Sumpf, Alexandre, | Sumpf, Alexandre, ''Film and Anti-alcohol Campaigns in the Soviet Union of the 1920s'', in Christian Bonah, David Cantor and Anja Laukötter (eds.), ''Health Education Films in the Twentieth Century'', University of Rochester Press, Rochester, 2018.<br /> | ||
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Dernière version du 21 février 2024 à 16:12
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Titre :
La Roue du diable
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Interprétation :
Durée :
41 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Corpus :
Générique principal
Contenus
Thèmes médicaux
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Non.
- Voix off : Non.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Notes complémentaires
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Aleksandra Mouillie-Bannikova, Élisabeth Fuchs
- Sous-titres Anglais : Élisabeth Fuchs, Nicolas Guechi, Aleksandra Mouillie-Bannikova
- Sous-titres Français : Élisabeth Fuchs, Nicolas Guechi, Aleksandra Mouillie-Bannikova

