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« Chemin dangereux » : différence entre les versions
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|Texte=En 1966, l'URSS, alors que Leonid Brejnev est premier secrétaire du parti, connaît une stagnation économique. Le niveau de vie de la population a baissé et le manque de productivité dans de nombreux secteurs dont l'agriculture se fait sentir. Pour faire face à la faiblesse de la production d'aliments, l'URSS a acheté des millions de tonnes de céréales en Occident en général et aux États-Unis en particulier. | |Texte=''Conjoncture économique'' | ||
En 1966, l'URSS, alors que Leonid Brejnev est premier secrétaire du parti, connaît une stagnation économique. Le niveau de vie de la population a baissé et le manque de productivité dans de nombreux secteurs dont l'agriculture se fait sentir. Pour faire face à la faiblesse de la production d'aliments, l'URSS a acheté des millions de tonnes de céréales en Occident en général et aux États-Unis en particulier. La natalité est aussi en baisse, enrayée notamment par le retour du péril vénérien. Il y a une tension entre un désir de modernité et de libération des moeurs et une moralité qui garde ses principes conservateurs : pas d'enfants hors mariage, la syphilis reste une "maladie honteuse". | |||
''Le système de santé'' | |||
Le Commissariat du peuple à la santé – le Narkomzdrav – est créé en 1918. Sous la direction de Nikolaï Semachko, médecin de formation, le Narkomzdrav développe un système de santé unifié à l'échelle d'un pays — le premier du monde. Gratuit et universel, celui-ci repose sur une organisation de soins par niveaux, selon la gravité des affections, appelé « système Semachko ». Ce système, précurseur de la médecine générale, a ensuite été adopté dans de nombreux pays comme base de leur système de santé. La prévention des maladies infectieuses fait l'objet d'une attention particulière. Dès 1922, un organisme de surveillance sanitaire et épidémiologique – le Sanepid – est créé, disposant d'équipes d'intervention actives sur tout le territoire, des villages aux entreprises. Couplée à une vaccination de masse, cette surveillance permet à l'URSS d'éliminer des maladies comme la tuberculose ou le paludisme. L'espérance de vie, qui ne dépassait pas 31 ans à la fin du XIXe siècle en Russie, atteint 69 ans au début des années 1960, les Soviétiques tentant de rattraper leur retard sur les pays occidentaux. | Le Commissariat du peuple à la santé – le Narkomzdrav – est créé en 1918. Sous la direction de Nikolaï Semachko, médecin de formation, le Narkomzdrav développe un système de santé unifié à l'échelle d'un pays — le premier du monde. Gratuit et universel, celui-ci repose sur une organisation de soins par niveaux, selon la gravité des affections, appelé « système Semachko ». Ce système, précurseur de la médecine générale, a ensuite été adopté dans de nombreux pays comme base de leur système de santé. La prévention des maladies infectieuses fait l'objet d'une attention particulière. Dès 1922, un organisme de surveillance sanitaire et épidémiologique – le Sanepid – est créé, disposant d'équipes d'intervention actives sur tout le territoire, des villages aux entreprises. Couplée à une vaccination de masse, cette surveillance permet à l'URSS d'éliminer des maladies comme la tuberculose ou le paludisme. L'espérance de vie, qui ne dépassait pas 31 ans à la fin du XIXe siècle en Russie, atteint 69 ans au début des années 1960, les Soviétiques tentant de rattraper leur retard sur les pays occidentaux. | ||
L'URSS | ''La place des femmes'' | ||
L'URSS s'est présentée comme un État particulièrement en avance en matière d'égalité homme-femme. C'est cependant le gouvernement provisoire qui, pendant l'été 1917, a institué le droit de vote pour les femmes, suite à la longue lutte qu'elles ont mené depuis la fin du XIXe siècle. Après Octobre 1917, elles obtiennent aussi le droit au divorce par consentement mutuel, un salaire égal à celui des hommes, des congés de maternité et l'égalité de reconnaissance entre enfants légitimes et naturels. Le droit à l'avortement est obtenu en 1920 – il est cependant interdit en 1936 par Staline, puis rétabli après la mort de ce dernier. Par ailleurs les femmes, très majoritairement actives avaient accès à des emplois traditionnellement dévolus aux hommes (femmes-mineurs, terrassières, ouvrières du bâtiment, conductrices d'engins...). Il reste qu'elles devaient assumer en parallèle l'ensemble des charges familiales. | |||
''Contrôle de l'expression publique'' | |||
les médias et les arts sont contrôlés par le régime soviétique. Les productions hollywoodiennes sont censurées, et la diffusion des autres films étrangers est restreinte selon les attendus idéologiques du pouvoir en place. Il n'en reste pas moins que l'acteur Jean Marais a acquis une grande notoriété auprès de la population russe, et c'est sans doute pourquoi le casting de ''Chemin dangereux'' a choisi un comédien qui lui ressemble pour incarner Vitia, son personnage principal. | les médias et les arts sont contrôlés par le régime soviétique. Les productions hollywoodiennes sont censurées, et la diffusion des autres films étrangers est restreinte selon les attendus idéologiques du pouvoir en place. Il n'en reste pas moins que l'acteur Jean Marais a acquis une grande notoriété auprès de la population russe, et c'est sans doute pourquoi le casting de ''Chemin dangereux'' a choisi un comédien qui lui ressemble pour incarner Vitia, son personnage principal. | ||
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|Texte=''La société soviétique contemporaine'' | |Texte=''La société soviétique contemporaine'' | ||
Le film est tourné dans une période, le milieu des années soixante, où la population | Le film est tourné dans une période, le milieu des années soixante, où la population soviétique accède à des conditions de vie plus agréables, une évolution qui correspond à ses attentes. Il lui possible de se loger en appartement individuel et de personnaliser son domicile à un moment où elle veut rompre avec l'assignation à des appartements communautaires. La perspective du mariage est l'opportunité de choisir son environnement quotidien, dans la mesure de ses moyens et de l'offre marchande : la séquence du film à 06:00 où les fiancés se rendent dans des boutiques pour faire l'acquisition d'objets usuels et de meubles le montre bien. | ||
Le film témoigne par ailleurs d'un sentiment d'oppression morale partagé au sein de la population, causé par un excès d'injonctions idéologiques émises par les instances éducatives et plus largement, par la propagande. A 17: 49, au médecin qui lui rappelle que la "famille est fondée sur la responsabilité", le héros répond : "Je suis entouré de responsabilités : travailler, conduire un scooter, même être avec une femme est une responsabilité. je ne veux pas." Cette séquence a pourtant peu à voir avec la prévention contre la syphilis, laquelle est l'objet du film. En mettant ce moment de révolte individuel en scène, le film qui relaie la parole du pouvoir intègre la critique à l'encontre de celui-ci. Il ménage un espace pour l'expression de cette oppression pour garder un contrôle dessus. Ce qui amène le héros à réfléchir à nouveau est moins la parole convenue du médecin qui ne lui accorde aucun mouvement de sympathie, que l'apparition d'ordre fantastique de l'enfant aveugle : placé à plusieurs reprises sur son chemin, l'innocent handicapé, est sans doute porteur d'un signe. | Le film témoigne par ailleurs d'un sentiment d'oppression morale partagé au sein de la population, causé par un excès d'injonctions idéologiques émises par les instances éducatives et plus largement, par la propagande. A 17: 49, au médecin qui lui rappelle que la "famille est fondée sur la responsabilité", le héros répond : "Je suis entouré de responsabilités : travailler, conduire un scooter, même être avec une femme est une responsabilité. je ne veux pas." Cette séquence a pourtant peu à voir avec la prévention contre la syphilis, laquelle est l'objet du film. En mettant ce moment de révolte individuel en scène, le film qui relaie la parole du pouvoir intègre la critique à l'encontre de celui-ci. Il ménage un espace pour l'expression de cette oppression pour garder un contrôle dessus. Ce qui amène le héros à réfléchir à nouveau est moins la parole convenue du médecin qui ne lui accorde aucun mouvement de sympathie, que l'apparition d'ordre fantastique de l'enfant aveugle : placé à plusieurs reprises sur son chemin, l'innocent handicapé, est sans doute porteur d'un signe. | ||
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|Présentation médecine={{HTPrés | |Présentation médecine={{HTPrés | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=La médecine est | |Texte=La médecine est représentée à la fois par la mise en scène du dispensaire équipé de manière moderne et de la capacité du médecin à pister l'agente de contamination. De cette façon, le film montre un système de soins qui dispose de la technologie de pointe et d'une administration efficace. | ||
Le médecin auquel le héros a affaire est froid et d'une franchise sans réplique. Il est loin du médecin confident, d'une sagesse bonhomme, habituellement représenté dans les fictions préventives réalisées au même moment en Europe ou aux Etats-Unis. | Le médecin auquel le héros a affaire est froid et d'une franchise sans réplique. Il est loin du médecin confident, d'une sagesse bonhomme, habituellement représenté dans les fictions préventives réalisées au même moment en Europe ou aux Etats-Unis. | ||
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|Texte='''Un jeune homme impétueux''' | |Texte='''Un jeune homme impétueux''' | ||
Suite de plans tournés dans le centre d'une métropole : boutiques bien fournies, trafic dense que reflètent leurs vitrines. Mise en scène d'une URSS moderne, qui avance au même pas que l'Occident, quitte à céder sur la tendance consumériste qu'affirment les modes de vie. Un tramway | Suite de plans tournés dans le centre d'une métropole : boutiques bien fournies, trafic dense que reflètent leurs vitrines. Mise en scène d'une URSS moderne, qui avance au même pas que l'Occident, quitte à céder sur la tendance consumériste qu'affirment les modes de vie. Un tramway passe, frappé d'un insigne à l'effigie de Lénine. Prochain arrêt, la gare. A l'intérieur, un homme qui était occupé à lire le journal prend ses valises avec hâte. Il ne descend pas à temps, fait rouvrir les portes qui venaient de se fermer, quitte le véhicule en échangeant des propos vifs avec le chauffeur. Cette petite scène révèle son impétuosité et sa difficulté à se mettre "dans la marche" des choses. Séquence alternée avec une jeune femme qui jette des regards autour d'elle, l'air soucieux : nous devinons qu'elle guette sa venue. Voix off masculine : "Ca c'est moi. Je suis pressé. Je m'appelle Vitia". Ce sera l'unique fois où nous entendrons en off la voix du personnage principal, ce qui apparaît comme une négligence de réalisation (un principe posé au départ devrait être repris par la suite). Nous voyons Vitia fendre la foule, éviter de peu le passage d'un camion, manifester son irritation en balançant ses bras. Plan sur sa fiancée qui vient de l'apercevoir : son visage se détend, elle sourit sans réserve, fait un signe pour se manifester, elle est amoureuse. Voix off masculine : "Ma fiancée s'appelle Lena." il explique qu'il doit encore accomplir un déplacement professionnel avant de se marier. Au moment où il la rejoint enfin, une file d'enfants s'interpose entre eux. Cette suite d'obstacles anecdotiques en annonce de plus sérieux. (01:21) | ||
La place offre des perspective dégagées qui aboutissent à des architectures modernes, vitrées, avec des façades élancées. La ville soviétique est moderne. Les fiancés cheminent vers le quai de la gare, accompagnés par une fanfare qui marche en jouant. Elle préfigure celle qui animera leur mariage. Ils ont acheté un paquet de bonbons ; avisant un enfant donnant la main à sa maman, Vitia lui offre de piocher dedans en se baissant pour se mettre à sa hauteur. "Il est aveugle", lui dit sa mère d'une voix triste qui contraste avec l'air de fanfare qui continue de s'entendre. Gros plan sur l'enfant dont les lunettes noires reflètent par une image précise le visage décontenancé de Vitia. Premier signal qui le met en garde contre la dérive possible de sa trajectoire.(02:34) | La place offre des perspective dégagées qui aboutissent à des architectures modernes, vitrées, avec des façades élancées. La ville soviétique est moderne. Les fiancés cheminent vers le quai de la gare, accompagnés par une fanfare qui marche en jouant. Elle préfigure celle qui animera leur mariage. Ils ont acheté un paquet de bonbons ; avisant un enfant donnant la main à sa maman, Vitia lui offre de piocher dedans en se baissant pour se mettre à sa hauteur. "Il est aveugle", lui dit sa mère d'une voix triste qui contraste avec l'air de fanfare qui continue de s'entendre. Gros plan sur l'enfant dont les lunettes noires reflètent par une image précise le visage décontenancé de Vitia. Premier signal qui le met en garde contre la dérive possible de sa trajectoire.(02:34) | ||
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'''Confidence amicale''' | '''Confidence amicale''' | ||
Gros plan sur un plafond où des lampes chauffantes sont suspendues. Rires d'hommes en voix off. Raccord sur deux visages d'hommes dont celui de Vitia. Il a raconté à son ami son aventure du train qu'il juge plaisante et digne de vantardise. La caméra desserre sur des hommes disposés en cercle, habillés d'un unique caleçon, les yeux bandés, répondant à des instructions diffusées par une voix de femme enregistrée. Ils suivent une séance d'UV au "solarium de l'usine" ainsi que l'indique, à la fin de la séquence, un panneau disposé sur la porte de la salle. Cette séquence, comme celle de la gare, souligne la modernité des équipements de la société soviétique. L'ami fait allusion à la contamination auquel s'est exposé Vitia en faisant le geste de l'homme enrhumé. Il ajoute qu'il | Gros plan sur un plafond où des lampes chauffantes sont suspendues. Rires d'hommes en voix off. Raccord sur deux visages d'hommes dont celui de Vitia. Il a raconté à son ami son aventure du train qu'il juge plaisante et digne de vantardise. La caméra desserre sur des hommes disposés en cercle, habillés d'un unique caleçon, les yeux bandés, répondant à des instructions diffusées par une voix de femme enregistrée. Ils suivent une séance d'UV au "solarium de l'usine" ainsi que l'indique, à la fin de la séquence, un panneau disposé sur la porte de la salle. Cette séquence, comme celle de la gare, souligne la modernité des équipements de la société soviétique. L'ami fait allusion à la contamination auquel s'est exposé Vitia en faisant le geste de l'homme enrhumé. Il ajoute qu'il connaît un ami qui en a été victime suite à une semblable rencontre. Expression soucieuse de Vitia. Il se défend en répondant qu'il a pris un antibiotique (biomycine) par précaution. Voix féminine qui intervient hors champ sur un ton impérieux, raccord sur un visage de femme à l'expression sévère : "Ignorez-vous qu'il est dangereux de se passer de protection?" Elle fait allusion au fait qu'ils ont omis de mettre un cache sur leurs yeux alors qu'ils sont au solarium, mais le sens du message est double. Elle-même a chaussé des lunettes noires, comme le garçon aveugle. Son intervention brutale fait écho à l'apparition hostile et troublante de l'enfant. (05:48) | ||
'''La maladie se déclare''' | '''La maladie se déclare''' | ||
Dernière version du 21 février 2024 à 15:11

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Titre :
Chemin dangereux
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
22 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Commanditaires :
Archives détentrices :
Corpus :
Générique principal
Contenus
Thèmes médicaux
- Prévention et contrôle des maladies infectieuses et contagieuses. Prévention des épidémies
- Pathologie du système uro-génital. Affections urinaires et génitales
- Maladies infectieuses et contagieuses, fièvres
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Non.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Notes complémentaires
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Izaak Most, Joël Danet, Korine Amacher
- Transcription Russe : Ivan Melnik
- Sous-titres Anglais : Élisabeth Fuchs, Ivan Melnik, Michelle Daou
- Sous-titres Français : Ivan Melnik, Élisabeth Fuchs

