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« Le Sida, vivre avec » : différence entre les versions
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|Texte="Comment réagissent les séropositifs quand ils apprennent leur séropositivité ? | |Texte="Comment réagissent les séropositifs quand ils apprennent leur séropositivité ? Comment le personnel soignant, l’entourage et les malades vivent-ils avec le SIDA ?" (Liste de documents d'information réalisés par AIDES, 1988). Des personnes vivant avec le VIH témoignent de la manière dont elles ont appris leur maladie et les conditions de leur prise en charge. Des soignants déplorent e manque d'information sur la maladie pendant les temps d'études ou de formation. | ||
Comment le personnel soignant, l’entourage et les malades vivent-ils avec le SIDA ?" (Liste de documents d'information réalisés par AIDES, 1988) | |||
Des personnes vivant avec le VIH témoignent de la manière dont elles ont appris leur maladie et les conditions de leur prise en charge. Des soignants déplorent e manque d'information sur la maladie pendant les temps d'études ou de formation. | |||
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|Texte=L’année 1987 marque le début de l'application d’une politique de santé publique en France pour faire face à l’épidémie sida. En l’absence de traitement médical efficace contre le sida. Le Ministre délégué à la santé Michèle Barzach ne prend pas de mesures coercitives, mais lance les premières politiques publiques de lutte contre le sida : premières campagnes d’information, autorisation de la publicité pour les préservatifs ainsi que de la vente libre de seringues en pharmacie. | |Texte=L’année 1987 marque le début de l'application d’une politique de santé publique en France pour faire face à l’épidémie sida. En l’absence de traitement médical efficace contre le sida. Le Ministre délégué à la santé Michèle Barzach ne prend pas de mesures coercitives, mais lance les premières politiques publiques de lutte contre le sida : premières campagnes d’information, autorisation de la publicité pour les préservatifs ainsi que de la vente libre de seringues en pharmacie. | ||
L’association AIDES, créée en 1984, s’est rapidement imposée comme la référence dans le domaine de la lutte contre le sida en France. Fondée sur un principe de respect du droit des malades, elle axe ses politiques sur trois axes principaux : L’aide aux malades, un cadrage sur le discours du patient et sur l’information. Le printemps 1987 marque également un tournant dans l’évolution de l’association. Parallèlement à son institutionnalisation progressive, des premières divergences politiques émergent au sein de AIDES, ce qui conduisent Frédéric Edelmann et Jean-Florian Mettetal, respectivement administrateur et vice-président de l’association, à rejoindre ARCAT-Sida, dirigée par Pierre Bergé | L’association AIDES, créée en 1984, s’est rapidement imposée comme la référence dans le domaine de la lutte contre le sida en France. Fondée sur un principe de respect du droit des malades, elle axe ses politiques sur trois axes principaux : L’aide aux malades, un cadrage sur le discours du patient et sur l’information. Le printemps 1987 marque également un tournant dans l’évolution de l’association. Parallèlement à son institutionnalisation progressive, des premières divergences politiques émergent au sein de AIDES, ce qui conduisent Frédéric Edelmann et Jean-Florian Mettetal, respectivement administrateur et vice-président de l’association, à rejoindre ARCAT-Sida, dirigée par Pierre Bergé. | ||
L’association AIDES fait appel à Fabrice Rouleau et aux Films d’Ici pour réaliser une série de trois courts métrages pour l’association, dans le but d’aborder « la formation des personnes amenées à côtoyer des malades, le très important domaine de la prévention en différents milieux et enfin, l’illustration d’une action pratique » (documents de production du film, 1987) | L’association AIDES fait appel à Fabrice Rouleau et aux Films d’Ici pour réaliser une série de trois courts métrages pour l’association, dans le but d’aborder « la formation des personnes amenées à côtoyer des malades, le très important domaine de la prévention en différents milieux et enfin, l’illustration d’une action pratique » (documents de production du film, 1987) | ||
Le réalisateur, ancien acteur et journaliste chez Libération dans les années 1980, est habitué des sujets de santé. L’assistante-réalisatrice nous confie avoir travaillé avec lui précédemment sur un film consacré au service de gynécologie d’un hôpital de Montpellier, puis, après 1987, au sujet de la toxicomanie (Entretien avec l’assistante réalisatrice, 2023). Il a également co-réalisé un autre film consacré au sida, « bouche et sida », avec Georges Le Breton en 1991. Ce dernier « aussi abrupt que clair » (Journal du Sida, janvier 1992), est destiné à la formation des chirurgiens-dentistes. | Le réalisateur, ancien acteur et journaliste chez Libération dans les années 1980, est habitué des sujets de santé. L’assistante-réalisatrice nous confie avoir travaillé avec lui précédemment sur un film consacré au service de gynécologie d’un hôpital de Montpellier, puis, après 1987, au sujet de la toxicomanie (Entretien avec l’assistante réalisatrice, 2023). Il a également co-réalisé un autre film consacré au sida, « bouche et sida », avec Georges Le Breton en 1991. Ce dernier « aussi abrupt que clair » (Journal du Sida, janvier 1992), est destiné à la formation des chirurgiens-dentistes. | ||
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|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=Le film est d'une grande austérité, contrastant avec la majorité des spots de prévention et d'information sur le SIDA qui cherchent à spectaculariser leur mise en scène et impliquer des figures de la culture populaire. SIDA, vivre avec est réalisé dans un style documentaire rigoureux : les entretiens sont longs, permettant de laisser dérouler la parole et de se pénétrer de chaque témoignage. En accord avec la philosophie d’AIDES, c’est la parole du patient qui constitue le centre du discours et à laquelle est accordée le plus de temps dans le film. | |Texte=Le film est d'une grande austérité, contrastant avec la majorité des spots de prévention et d'information sur le SIDA qui cherchent à spectaculariser leur mise en scène et impliquer des figures de la culture populaire. SIDA, vivre avec est réalisé dans un style documentaire rigoureux : les entretiens sont longs, permettant de laisser dérouler la parole et de se pénétrer de chaque témoignage. En accord avec la philosophie d’AIDES, c’est la parole du patient qui constitue le centre du discours et à laquelle est accordée le plus de temps dans le film. | ||
Le synopsis de production insiste sur la volonté de l’équipe d’utiliser des techniques de reportage. Les mises en scène ancrent les contenus dans un cadre familier, proche du spectateur. Le propos est crédibilisé et, conformément aux ambitions de l’équipe de tournage, propice à « susciter des débats » à l’issue de la projection. | |||
Les séropositifs ne sont pas représentés sur un lit d’hôpital, mais dans leur quotidien : à leur domicile, dans un parc, dans un appartement… Ils sont représentés comme des êtres humains vivants et actifs, dont la maladie grave nécessite écoute, compassion et prise en charge adaptées. A contrario, les soignants sont filmés sur leur lieu de travail : hôpital, cabinet médical ou maternité. Ils ne sont pas blâmés, mais le film pointe la nécessité de la formation des équipes médicales pour améliorer la prise en charge du sida et permettre aux patients séropositifs de mieux gérer leur maladie. Le film s’inscrit ainsi dans les revendications originelles de l’association, à savoir former un « groupe de réflexion sur les pratiques médicales » (Hirsch, E., AIDES Solidaires, 1991, cerf, p.31) | Les séropositifs ne sont pas représentés sur un lit d’hôpital, mais dans leur quotidien : à leur domicile, dans un parc, dans un appartement… Ils sont représentés comme des êtres humains vivants et actifs, dont la maladie grave nécessite écoute, compassion et prise en charge adaptées. A contrario, les soignants sont filmés sur leur lieu de travail : hôpital, cabinet médical ou maternité. Ils ne sont pas blâmés, mais le film pointe la nécessité de la formation des équipes médicales pour améliorer la prise en charge du sida et permettre aux patients séropositifs de mieux gérer leur maladie. Le film s’inscrit ainsi dans les revendications originelles de l’association, à savoir former un « groupe de réflexion sur les pratiques médicales » (Hirsch, E., AIDES Solidaires, 1991, cerf, p.31) | ||
Conformément au credo d’AIDES, le film respecte un principe de non-stigmatisation (Barbot, J., les malades en mouvements, Balland). Les populations à risques sont bien connues de l’association et de l’équipe de production. Les synopsis préparatoires mentionnent : « On sait aussi que la majorité des sujets à risque ou atteints par la maladie sont marginalisés (homosexuels, drogués), ou étrangers (Africains), ou déjà handicapés (hémophiles) ». Pourtant, le stigmate n’est jamais explicité par les témoins. L’homosexualité est seulement suggérée par l’intervention du possible compagnon d’un malade décédé du sida ainsi que de la présence dans le champ d’une photographie de Herbert List – photographe connu pour ses mises en scène homoérotiques- au domicile d’un intervenant séropositif. | Conformément au credo d’AIDES, le film respecte un principe de non-stigmatisation (Barbot, J., les malades en mouvements, Balland). Les populations à risques sont bien connues de l’association et de l’équipe de production. Les synopsis préparatoires mentionnent : « On sait aussi que la majorité des sujets à risque ou atteints par la maladie sont marginalisés (homosexuels, drogués), ou étrangers (Africains), ou déjà handicapés (hémophiles) ». Pourtant, le stigmate n’est jamais explicité par les témoins. L’homosexualité est seulement suggérée par l’intervention du possible compagnon d’un malade décédé du sida ainsi que de la présence dans le champ d’une photographie de Herbert List – photographe connu pour ses mises en scène homoérotiques- au domicile d’un intervenant séropositif. | ||
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''Vivre la maladie : les différents stades psychologiques traversés'' | ''Vivre la maladie : les différents stades psychologiques traversés'' | ||
Dans un parc, assis sur un banc, un Christian Gouley-Gelly parle. Plan fixe, un seul plan de coupe sur près de 5 minutes d’interview. Celui-ci, éloigné, isole l’intervenant et son interlocuteur, créant un espace d’écoute pour le jeune homme. | Dans un parc, assis sur un banc, un Christian Gouley-Gelly parle. Plan fixe, un seul plan de coupe sur près de 5 minutes d’interview. Celui-ci, éloigné, isole l’intervenant et son interlocuteur, créant un espace d’écoute pour le jeune homme. Son regard est grave, son visage marqué. Le propos, clair et nettement formulé, est entrecoupé de silences : le jeune homme montre ainsi qu'il a longuement réfléchi sur son expérience. Il a été hospitalisé en 1985 pour dépression. Des sérologies ont été réalisées, sans qu'il ait été au préalable prévenu. Il lui a été annoncé une sérologie positive pour le sida et d’autres maladies vénériennes. « On m'a balancé ça, sans ménagement ». La brutalité de l’annonce est allée jusqu’à empirer ses problèmes psychologiques. | ||
Le jeune homme explique que sa réaction a connu plusieurs phases : révolte, colère, envie de contaminer à son tour, puis acceptation de la maladie. Ces propos ne sont pas sans rappeler le « le modèle en cinq étapes de l'attitude face à la mort décrit par Elisabeth Kübler-Ross : heurt, refus, colère, marchandage, acceptation » et décrit par Michael Pollak dans son ouvrage Les homosexuels et le sida. L’acceptation de la maladie implique d’en parler à son entourage. Mais Christian a été blessé par l’intolérance de certains, plus que par la maladie elle-même. Il ne fait pas de projets à long terme, il vit au jour le jour, en se réjouissant des petites joies du quotidien. Il n’attend pas immédiatement quelque chose de la science. « Il faut laisser travailler les scientifiques, ils trouveront bien quelque chose. » | Le jeune homme explique que sa réaction a connu plusieurs phases : révolte, colère, envie de contaminer à son tour, puis acceptation de la maladie. Ces propos ne sont pas sans rappeler le « le modèle en cinq étapes de l'attitude face à la mort décrit par Elisabeth Kübler-Ross : heurt, refus, colère, marchandage, acceptation » et décrit par Michael Pollak dans son ouvrage Les homosexuels et le sida. L’acceptation de la maladie implique d’en parler à son entourage. Mais Christian a été blessé par l’intolérance de certains, plus que par la maladie elle-même. Il ne fait pas de projets à long terme, il vit au jour le jour, en se réjouissant des petites joies du quotidien. Il n’attend pas immédiatement quelque chose de la science. « Il faut laisser travailler les scientifiques, ils trouveront bien quelque chose. » | ||
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|Notes complémentaires={{HTNotes | |Notes complémentaires={{HTNotes | ||
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|Texte=Le témoignage de Lorenzo Thinès sur l’expérience de l’aide aux malades ainsi que l’intervention de Christian Gouley-Gelly à la journée mondiale de la lutte contre le sida 1989 sont disponibles dans l’ouvrage ''AIDES : solidaires'' de Emmanuel Hirsch (1991). | |||
Le vécu des malades à l’époque du tournage des films est documenté dans l’ouvrage de Michael Pollak, ''Les homosexuels et le sida'' (1988). Le sociologue est lui-même membre du Comité national d’AIDES jusqu’en 1989. L’équipe du film prévoyant à l’origine d’interroger « des sociologues ou des psychologues », il est envisageable que ses travaux aient pu servir de guide pour la réalisation du film. | |||
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|Références={{HTRéf | |Références={{HTRéf | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=Emmanuel Hirsch, ''Aides : solidaires'' (1995) | |||
Michael Pollak, ''Les homosexuels et le SIDA'' (1988). | |||
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|Documents_Externes={{Documents externes | |Documents_Externes={{Documents externes | ||
Dernière version du 21 février 2024 à 15:12
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Titre :
Le Sida, vivre avec
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
17 minutes
Format :
Parlant - Couleur - video
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :
Corpus :
Générique principal
Contenus
Thèmes médicaux
- Pathologie du système uro-génital. Affections urinaires et génitales
- Maladies infectieuses et contagieuses, fièvres
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Notes complémentaires
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Joël Danet, Maryse Contal, Nathan Kraemer

