Le premier bain de bébé
Dans un bel étalonnage où domine le rose et le bleu, plan rapproché sur un bébé baignant dans l'eau d'un bac transparent, soutenu par une main de femme, caressé par l'autre main de celle-ci. Sa voix en off, douce et songeuse : "Tu vas voir ton grand frère, demain. Tu vas faire connaissance avec lui. Plan moyen, une femme nue se tient assise au-dessus du bac où le bébé évolue, en amorce, un homme courbé vers celui-ci, les bras dans l'eau. La lumière caresse les peaux, le fond de l'image est noir, la composition est comme chorégraphiée. Mais pas de musique, simplement les bruits ambiants. "il ressemble à Julien" remarque-t-elle, "Il a un peu la même tête, j'ai l'impression", répond-il. Gros plan sur la tête renversée du bébé, il couine, il est parfaitement à l'aise. Les parents aussi sont détendus. "Il va finir par boire la tasse", rigole le père. Les parents continuent de ronronner pendant que le bébé continue de flotter dans l'eau éclairée. Il toussote, le père dit : "Il a peut-être des glaires..." Observation commune du nouveau-né qui épanouit son corps dans le milieu liquide. Des notes de piano se font entendre, l'image se fige, en même temps qu'apparaît le titre : "Tant d'amour" et la mention : "Un film du Docteur Max Ploquin". (01:54)
L'homme et l'enfant autour de la femme
Raccord piano, visage de profil d'une femme qui se repose, puis visage d'un enfant (une fille d'environ quatre ans) au regard interrogateur. La caméra desserre pour révéler que la femme est étendue dans une baignoire. Auprès d'elle, un homme dont la main caresse son ventre bombé. L'enfant posté de l'autre côté s'oublie dans un regard caméra. Là aussi, fond noir de l'image et lumière douce, rase et focalisée sur la scène. L'enfant pose à son tour la main sur le ventre de la mère qui ne dit rien, le père donne des explications sur ses contractions. Le piano continue, suite de gros plans de visage de l'homme et de la femme qui font des exercices de respiration. La femme est étendue, nue, dans une position d'attente. le mur de la pièce est couvert d'une tapisserie aux motifs arpiens dans des coloris pastels, agréablement relevés par l'ombre qui cerne la scène. La femme tourne sa tête, regarde hors champ : "Viens m'aider à respirer!". elle s'adresse à l'enfant. L'homme à son chevet insiste : "Viens, le bébé va arriver!". Succession de gros plan sur les visages de la petite famille, unie dans la même attente et le même effort pour préparer au mieux l'événement. L'homme reprend les exercices respiratoires, penché sur la femme dans une attitude de recueillement : mieux que du dévouement, de la dévotion. (05:57)
L'accouchement
La musique enfle, les traits de la femme se tendent alors qu'elle regarde vers le hors champ avec fixité. Plan moyen, le médecin apparaît bord cadre gauche, suivi par la sage-femme qui prend place. L'homme vient soutenir la tête de la femme. La femme respire de manière appuyée, le groupe est prêt à intervenir, un travelling nous fait comprendre que la scène était reflétée par un miroir. Plans plus rapides, d'échelles variées, sur la femme dans l'effort. Des mains gantées apparaissent dans le bord cadre, mais c'est elle qui reste au centre de la composition. Son activité et son attitude continuent de déterminer chaque plan. Instructions de la sage-femme en off : "On y va, on y va, on y va... On respire... Et on redémarre." Deux enfants, maintenant, assistent à la scène, faisant face à la femme. Gros plan sur son bassin au moment où la tête du bébé apparaît puis se dégage. "Benjamin, mets-toi un peu de côté !", dit le père à l'un des enfants. Plan serré sur le visage interrogateur de la femme : "Il pousse?" Dézoom pour montrer à nouveau son bassin. Tout le corps du bébé sort, la sage-femme le prend et le tend à la mère. "C'est un garçon! s'exclame-t-elle. Oh, je m'en doutais!". En contreplongée par une caméra rase, son sourire heureux. Sanglot du bébé, gros plan sur son visage baigné d'ombre. Dans le dernier plan, les membres de l'équipe médicale ont disparu : la femme reste avec son conjoint et leurs deux enfants pour un ultime tableau familial dont elle constitue le centre, son bébé étendu sur elle. Générique de fin.