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« A propos de la pilule » : différence entre les versions

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|Texte=Cette émission traite de la contraception et de la pilule contraceptive d’un point de vue scientifique et sociétal. Elle revient brièvement sur l’histoire globale de la contraception. De nombreux experts du domaine médical interviennent : gynécologie, chimie, biochimie, psychologie. D'autres experts commentent l’état de l’éducation à la sexualité et de la contraception en France.
|Texte=Cette émission traite de la contraception et de la pilule contraceptive d’un point de vue scientifique et sociétal. Elle revient brièvement sur l’histoire globale de la contraception. De nombreux experts interviennent : gynécologie, chimie, biochimie, psychologie.  


Séquences :  
Séquences :  
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Le rôle du médecin prescripteur est central dans la compréhension de la contraception par la patiente, il la guide dans son choix :  "D'une manière générale, le rapport médecin-consultant est un rapport privilégié , mais particulièrement quand on est dans le domaine de la consultation de contraception puisqu'on va toucher au domaine le plus important, celui de la vie affective, sentimentale et sexuelle. Toute l'attitude du médecin peut imprimer un caractère particulier à la consultation" (interview de Suzanne Kepes).  
Le rôle du médecin prescripteur est central dans la compréhension de la contraception par la patiente, il la guide dans son choix :  "D'une manière générale, le rapport médecin-consultant est un rapport privilégié , mais particulièrement quand on est dans le domaine de la consultation de contraception puisqu'on va toucher au domaine le plus important, celui de la vie affective, sentimentale et sexuelle. Toute l'attitude du médecin peut imprimer un caractère particulier à la consultation" (interview de Suzanne Kepes).  
Le reportage insiste sur l'importance de la communication et l'information dans le choix opéré par les femmes.


- l'enseignement
- l'enseignement


En 1970, il semble que beaucoup de parents, familles ou professeurs, par pudeur, soient réticents à expliquer les bases de l'éducation sexuelle aux enfants. Dans une nouvelle période de libération sexuelle, cette éducation est pourtant importante  : elle permet d'éviter les maladies sexuellement transmissibles ou encore les grossesses non désirées. Or la génération d'adolescents, de jeunes adultes a une parole plus libérée, ils osent plus facilement poser des questions, demander un avis. Mais alors qui éduque ces adolescents et jeunes adultes, et dans quel contexte ? La question est surtout orientée vers les personnes qui devraient enseigner l'éducation sexuelle. Le contexte de l'école est évoqué comme 'empêchant', dans le sens où les professeurs n'osent pas aller trop loin, au regard de la direction, des inspections, mais des parents peut-être aussi. Une jeune femme qui suit un cours d'enseignement ménager de puériculture estime "qu'il faudrait éviter que ce soit fait par des professeurs qui ne sont pas des conférenciers [...] ils ne sont pas formés pour la formation sexuelle. [...] ils n'osent pas prendre la parole". Dans leur ouvrage, les docteurs DALSACE et PALMER écrivent qu'ils seraient heureux de compter de nombreux éducateurs parmi leurs lecteurs car la contraception "doit être intégrée dans une éducation générale où la sexualité doit être mise à sa vraie place, c'est-à-dire considérée comme un aspect important de l'existence, dont l'acte sexuel n'est qu'un épisode somme toute assez bref mais dont les conséquences durent parfois toute une vie."
En 1970, la génération d'adolescents, de jeunes adultes a une parole plus libérée. Ils osent plus facilement poser des questions, demander un avis. Le contexte de l'école est évoqué comme 'empêchant', dans le sens où les professeurs n'osent pas aller trop loin, au regard de la direction, des inspections, mais des parents peut-être aussi. Dans leur ouvrage, les docteurs Dalsace et Palmer écrivent qu'ils seraient heureux de compter de nombreux éducateurs parmi leurs lecteurs car la contraception "doit être intégrée dans une éducation générale où la sexualité doit être mise à sa vraie place, c'est-à-dire considérée comme un aspect important de l'existence, dont l'acte sexuel n'est qu'un épisode somme toute assez bref mais dont les conséquences durent parfois toute une vie." (des extraits de La contraception moderne par Jean Dalsace et Raoul Palmer sont disponibles sur le site Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3362283j/f1.item)
 
 
''Le comportement de la population selon la différenciation sociale''
 
L'accès et l'acceptation de la contraception sont abordés par l'angle des différences de classes sociales, sans qu'on puisse pour autant s'appuyer sur des données statistiques.  Toutes classes sociales confondues, le refus peut par exemple se faire au niveau de la culture ou de la croyance religieuse choisie.
Peu de femmes issues de classe ouvrière prennent en France la pilule, bien que le fait qu'elles puissent choisir de ne pas avoir d'enfants, ou d'en avoir moins, soit considéré comme un réel avantage politique, civique et social. Ces femmes pourraient se libérer de leur situation et elles pourraient peut-être plus facilement accéder à plus de responsabilités, ou au moins se libérer à un niveau financier.
C'est bien par rapport à la question des moyens financiers qu'est placée cette différenciation de classes sociales, entre les classes dites de "possédantes" et de "non-possédantes". Il y a pour les "possédants", qui ont des revenus plus assurés, une tendance à privilégier le choix d'avoir moins d'enfants afin de leur assurer un développement harmonieux et une éducation satisfaisante. La pilule est reçue comme un moyen de gérer sa vie, que ce soit dans une carrière professionnelle ou par choix de vies propres à chaque femme et à chaque couple.
Pour les "non-possédants", le choix d'avoir moins d'enfants est lié au manque de moyens. Une femme témoigne en début de reportage : elle a cinq enfants, ils vivent à sept dans une seule pièce, et seul son mari travaille. La pilule est reçue par les personnes "non-possédantes" dans un contexte d'anxiété financière. C'est pour elles la possibilité de pouvoir s'extirper de ce contexte, trouver un équilibre financier et ensuite pouvoir avoir des enfants dans un contexte plus favorable.
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|Texte=Les médecins pressentis pour intervenir dans l'émission appliquent et promeuvent les méthodes modernes de la contraception. Ils sont les représentants d'un corps médical qui assiste l'émancipation des femmes et participe à limiter la croissance démographique là où elle devient problématique comme il est évoqué en fin d'émission.
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|Texte='''Introduction : une préoccupation de tous temps'''
|Texte='''Introduction : une préoccupation de tous temps'''


Jeunes femmes interviewées en micro-trottoir sur leur désir ou non d'enfants. Vues sur une production de pilules de 00:05 à 00:08 - 00:50
Jeunes femmes interviewées en micro-trottoir sur leur désir ou non d'enfants. Vues sur une production de pilules. Générique de l'émission ''Portrait de l'univers''.  
Générique de l'émission ''Portrait de l'univers''.  


Introduction au sujet de l'émission sur une alternance d'images : une ambulance qui se rend à un hôpital et une installation plastique évoquant l'avortement clandestin. commentaire par la voix de Monique Tosello : "Parce que son instinct sexuel n'était pas saisonnier et automatique, ni constant, l'homme a su très tôt que dans ce domaine là aussi il lui faudrait réfléchir... Parce que son instinct sexuel n'est pas uniquement orienté vers la reproduction, l'homme se dit maintenant qu'il vaut mieux prévoir que réfléchir après... car il y a une limitation des naissances qui est vieille comme le monde et qui se fait dans l'ombre, dans la hâte, avec des mains malhabiles. Elle conduit trop souvent à la misère physiologique de la femme" le dernier gros pan sur l'oeuvre plastique montre un de ses éléments : un abat jour dont le tissu est maculé de traces de doigts ensanglantés. Première intervention de Monique Lejeune qui lit, de loin en loin dans l'émission, des extraits de Au long de l'émission, Monique LEJEUNE lit des passages du livre "la contraception" dans lequel les docteurs Dalsace et Palmer font état des maladies mortelles provoquées par les avortements clandestins, et prônent une éducation à la contraception. Jacques Varangot, dans son cabinet, à propos de l'avortement : il l'estime préférable à l'avortement. (03:52)
Introduction du sujet de l'émission sur une alternance d'images : une ambulance qui se rend à un hôpital et une installation plastique évoquant l'avortement clandestin. Commentaire par la voix de Monique Tosello : "Parce que son instinct sexuel n'était pas saisonnier et automatique, ni constant, l'homme a su très tôt que dans ce domaine là aussi il lui faudrait réfléchir... Parce que son instinct sexuel n'est pas uniquement orienté vers la reproduction, l'homme se dit maintenant qu'il vaut mieux prévoir que réfléchir après... car il y a une limitation des naissances qui est vieille comme le monde et qui se fait dans l'ombre, dans la hâte, avec des mains malhabiles. Elle conduit trop souvent à la misère physiologique de la femme" La séquence en montage parallèle se conclut en associant le visage triste d'une femme amenée en civière dans un couloir d'hôpital et des traces de doigts ensanglantés sur le tissu de l'abat-jour qui figure dans l'installation artistique.
 
Première intervention de l'actrice Monique Lejeune qui lit, de loin en loin dans l'émission, des extraits de Au long de l'émission, Monique LEJEUNE lit des passages du livre "la contraception" dans lequel les docteurs Dalsace et Palmer font état des maladies mortelles provoquées par les avortements clandestins, et prônent une éducation à la contraception. Jacques Varangot, dans son cabinet, à propos de l'avortement : il l'estime préférable à l'avortement. (03:52)


'''L'histoire de la contraception, les défis actuels'''
'''L'histoire de la contraception, les défis actuels'''


Séq. illustrative, une femme allongée dans son lit éteint la radio, avale une pilule puis se recouche - 04:05 / Suite de 4 séquences, consultations de femmes avec une médecin à propos de contraception - 08:16 / Devant une assemblée d'étudiants, le professeur de biochimie Etienne-Emile Baulieu retrace l'histoire de la contraception à l'aide de documents montrés par rétroprojecteur (gomme arabique - moyens mécaniques anciens - méthode Ogino - la pilule avec le portrait de son co-inventeur Gregory Pincus - archive extraite de "Un certain regard" du 17.10.1967) (09:45) Le Pr Jean Jacques dans un laboratoire évoque le travail de Gregory Pincus / Devant un tableau noir puis un écran de projection, le professeur Baulieu explique le fonctionnement hormonal féminin, la fécondation, le cycle menstruel et le mécanisme d'action de la pilule.  
Séq. illustrative, une femme allongée dans son lit éteint la radio, avale une pilule puis se recouche. Devant une assemblée d'étudiants, le professeur de biochimie Etienne-Emile Baulieu retrace l'histoire de la contraception à l'aide de documents montrés par rétroprojecteur (emploi de la gomme arabique - moyens mécaniques anciens - méthode Ogino - mise au point de la pilule avec le portrait de son co-inventeur Gregory Pincus - archive extraite de "Un certain regard" du 17.10.1967) (09:45) Le Pr Jean Jacques, interviewé dans un laboratoire, évoque le travail de Gregory Pincus. Devant un tableau noir puis un écran de projection, le professeur Baulieu explique le fonctionnement hormonal féminin, la fécondation, le cycle menstruel et le mécanisme d'action de la pilule. Vues dans un laboratoire pharmaceutique, fabrication de pilules et expérimentations faites sur les animaux. Interview du Pr Edouard Sakiz, directeur de recherche, à propos des expérimentations effectuées pour évaluer la toxicité de la pilule. Interviewé dans son bureau, Etienne-Emile Baulieu affirme que les pilules actuelles ne comportent pas de danger pour la santé des femmes et ne limitent pas la procréation. (20:47) Dans un laboratoire, ensemble d'une chaîne de production de pilules jusqu'à la mise en plaquettes. Séquence sur les expérimentations : bocaux contenant des embryons de lapins, une laborantine retire des embryons de ratte. Edouard Sakiz explique les tests toxicologiques sur animaux, leur durée jusqu'à mise sur le marché du produit final. Vues sur un chenil. Dans son cabinet, le Pr Baulieu, décrit les maladies, complications et troubles métaboliques liées à la prise de la pilule (33:47)
 
'''Les défis actuels'''
 
Dans un laboratoire pharmaceutique, images de fabrication de pilules et d'expérimentations faites sur les animaux. Interview du Pr Edouard Sakiz, directeur de recherche, à propos des expérimentations effectuées pour évaluer la toxicité de la pilule. Interviewé dans son bureau, Etienne-Emile Baulieu affirme que les pilules actuelles ne comportent pas de danger pour la santé des femmes et ne limitent pas la procréation. (20:47) Dans un laboratoire, ensemble d'une chaîne de production de pilules jusqu'à la mise en plaquettes. Filmé en travelling / Partie du laboratoire avec des lapins tests / Bocaux contenant des embryons de lapins, puis GP sur ces bocaux. Laborantine qui retire des embryons de ratte / Bocaux filmés en GP. Dans un laboratoire, GP sur des centrifugeuses des fioles / à 23:46 contrôle de produits par chromatographie. Dans un laboratoire, Edouard Sakiz explique les tests toxicologiques sur animaux, leur durée jusqu'à mise sur le marché du produit final (26:29) Dans un chenil, commentaire en voix off, le médecin seul peut déceler les symptômes liés à une prise de médicaments - 27:10 / Dans son cabinet, le Pr Baulieu explique les dangers de la pilule - 29:49 / Entrebâillement de porte depuis l'ext., vue sur un laboratoire et commentaire en voix off : maladies favorisées avec certaines pilules - 30:05 / Plan sur des plaquettes de pilules dans la chaîne de production / à 30:12 séq. dans le cabinet du Pr Baulieu, sur les maladies, complications et troubles métaboliques sous pilule - 33:47
 


'''Liberté sexuelle et contraception'''
'''Liberté sexuelle et contraception'''


Dans la bande son, ''Pig'' de Soft machine, un groupe à la jonction du courant psychédélique et du courant progressif : cette citation musicale en 1970 témoigne du souci des concepteurs de l'émission d'associer au discours scientifique qu'ils relaient des références artistiques d'avant-garde de manière à ancrer leur propos dans l'actualité sociale ; cette citation s'explique aussi par le thème des paroles de la chanson qui font référence aux attraits érotiques de certains vêtements. une des tours de Notre Dame filmée en dézoom : la fin du plan montre qu'elle est reflétée dans le miroir d'un magasin. Son enseigne nous indique que c'est un sex shop. Plans brefs sur sa statuaire et son imagerie qui ornent l'intérieur de la boutique. Longs travellings sur l'étal des livres : en fait, davantage celui d'une librairie de littérature contemporaine qui comporterait un rayon dédié à l'érotisme d'un point de vue littéraire, sociologique et médical. Il montre tour à tour les couvertures de ''Soeur Monika'' d'Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, ''Jours tranquilles à Clichy'' de Henry Miller, ''L'abbé C.'' de Georges Bataille, ''La sexualité féminine'' de Jacqueline Chasseguet-Smirgel, et ''La contraception'' des docteurs Dalsace et Palmer... Suivent des plans d'une installation d'art contemporain qui consiste à positionner derrière des vitrines de boutiques de prêt à porter des mannequins sans vêtements, aux bras reliés à des tuyaux de perfusion, entravées par des sangles, aux cuisses couvertes de bandes de cotons : manière d'évoquer la réalité médicale que recouvre le rituel de séduction que comprend la sexualité humaine.  (36:25)
Dans la bande son, ''Pig'' de Soft machine, un groupe anglais, d'une notoriété confidentielle, à la jonction du courant psychédélique et du courant progressif : cette citation musicale en 1970 témoigne du souci des concepteurs de l'émission d'associer au discours scientifique qu'ils relaient des références artistiques d'avant-garde. Cette citation s'explique aussi par le thème des paroles de la chanson qui font référence aux attraits érotiques de certains vêtements. Une des tours de Notre Dame filmée en dézoom : la fin du plan montre qu'elle est reflétée dans le miroir d'un magasin. Son enseigne nous indique que c'est un sex shop. Plans brefs sur sa statuaire et son imagerie qui ornent l'intérieur de la boutique. Long travelling sur l'étal des livres : en fait, davantage celui d'une librairie de littérature contemporaine qui comporterait un rayon dédié à l'érotisme d'un point de vue littéraire, sociologique et médical. Il montre tour à tour les couvertures de ''Soeur Monika'' d'Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, ''Jours tranquilles à Clichy'' de Henry Miller, ''L'abbé C.'' de Georges Bataille, ''La sexualité féminine'' de Jacqueline Chasseguet-Smirgel, et ''La contraception'' des docteurs Dalsace et Palmer... Suivent des plans d'une installation d'art contemporain qui consiste à positionner derrière des vitrines de boutiques de prêt à porter des mannequins sans vêtements, aux bras reliés à des tuyaux de perfusion, entravées par des sangles, aux cuisses couvertes de bandes de cotons : cette mis en scène au bondage morbide vise sans doute à confronter le public à la réalité médicale que dissimulent les rituels du désir. Le commentaire de Monique Tosello propose une réflexion fondamentale sur la place de la sexualité dans nos modes de vie : "Il y a des sociétés qui deviennent de plus en plus riches. Le sexe y a été longtemps dévalorisé, honteux, il est maintenant mis en évidence, exalté. Mais il reste de toutes façons le domaine que l'on isole de la réalité, c'est le rêve du paradis perdu de l'instinct où l'on donne des permissions mais pas d'éducation. La liberté sexuelle vraie est difficile à conquérir et demande de prendre la personne qui est en face de soi en considération et d'établir avec elle un échange profond." Comme les autres interventions de Monique Tosello dans les émissions scientifiques auxquelles elle participe, celle-ci vise à mettre les innovations scientifiques en perspective de problématiques civilisationnelles, de confronter leur usage à la quête de sens qui travaille la collectivité humaine. Elle enchaîne en insistant sur les nouvelles responsabilités que la contraception entraîne chez les couples qui en disposent. Elle insiste ensuite sur l'inégalité sociale devant son accès : "il y a es gens pour lesquels la pilule est trop chère, où tout est compliqué, même d'aller à une consultation." Vues sur un bidonville où des enfants jouent sans accompagnement adulte, comme livrés à eux-mêmes. (36:25)
 
'''Prescription de la pilule et enfants désirés'''
 
Cabinet du Dr Jacques Varangot, il est pro-contraception - 37:06 / Insert de la séq. avec la femme qui avale une pilule, en GP, profil gauche de sa tête - 37:12 / Cabinet du Dr Jacques Varangot, il est pro-enfants désirés. / Il refuse la vente libre de la pilule en bureau de tabac. Plan épaules - 38:00 / Dans la rue, des jeunes femmes sortent de cours / à 38:14 Cabinet du Dr Jacques Varangot, il prescrirait la pilule à ses filles - 39:25
 
 
'''information sur la contraception et formateurs pour l'appliquer'''
 
Cabinet de la médecin Suzanne Kepes, sur le rôle important de la relation médecin-patiente dans la consultation sur la contraception et son acceptation par la patiente - 41:53 / Insert de la séq. avec une femme allongée dans son lit, qui éteint la radio, qui avale une pilule - 42:06 / Dans une ville, plan d'ensemble sur une route et sur les voitures / pano. droite-gauche sur des façades d'immeubles - 42:26 / Dans une salle, 2 journalistes échangent avec des femmes sur l'état et le contexte de l'éducation sexuelle, de la contraception - 44:18 / Monique Lejeune lit un second extrait du livre des Drs Palmer et Dalsace, manque de lecteurs parmi les éducateurs. face caméra - 44:51
 
 
'''Opinions de femmes'''
 
Dans la rue, des jeunes femmes sortent de cours. Comm. voix off : rôle du psychisme dans la prise de la pilule - 45:16 / Dans un cabinet, avec un psychiatre (?), sur l'acceptation de la pilule en France - 45:39 / Dans une salle, 2 journalistes et des femmes. Sur l'importance de la pilule pour les femmes de classe ouvrière ou populaire - 46:07 / Dans une ville, pano. droite-gauche sur des façades d'immeubles. Comm. voix off : peu des Françaises qui prennent la pilule viennent d'un milieu ouvrier - 46:27 / Dans un cabinet, avec un psychiatre (?), sur les différences d'acceptation et de perception de la pilule selon la classe sociale des femmes / à 46:59, itw du psychiatre (?) en off, images d'une zone d’habitation rurale pauvre, femme et bambin, pano. D-G sur la zone / à 47:16, retour à la séq. dans le cabinet du psychiatre (?) - 48:32 / Insert de la séq. avec une femme qui avale une pilule. GP, profil gauche de sa tête - 48:34 / Dans un cabinet, avec un psychiatre (?), suite du discours sur les différences d'acceptation et de perception de la pilule - 49:06
 
 
'''Taux d'efficacité, recherches en cours et à venir'''


Comm. voix off : importance du choix de la contraception, la plus efficace est la pilule : Dans la rue, des jeunes femmes sortent de cours. Pano. G-D sur un groupe de 3 jeunes femmes qui avancent dans la rue - 49:21 / Dans un laboratoire, plan sur des diaphragmes de différentes tailles - 49:25 / Dans un laboratoire, GP sur un stérilet - 49:29 / Pano. Haut bas sur un document qui recense des moyens de contraception et leurs taux d'efficacité - 49:47 / Insert de la séq. avec une femme allongée dans son lit, elle éteint la radio - 49:59
'''Information, éducation, opinions'''


Cabinet du Pr Baulieu, sur une piste pour trouver mieux que la 'pilule actuelle' - 50:35 / Explication du cycle féminin par le Pr Baulieu au journaliste seul - 51:26 / CM du Pr Baulieu, sur la découverte de la prostaglandine, son action sur le corps jaune - 52:11 / Cabinet du Pr Baulieu, sur les études et expériences en cours, évolutions à venir dans ce domaine - 53:45 / Pilules produites par une machine - 53:48 / Cabinet du Pr Baulieu, sur la pilule pour hommes - 55:17 / Dans un laboratoire (l'itw continue en off), fioles sur des étagères et scientifiques qui travaillent dans le laboratoire - 55:39
Interviewés dans son cabinet, le Dr Jacques Varangot affirme  qu'ils est favorable à la contraception qui permet de faire venir au monde des enfants désirés. Le Dr Jacques Varangot ajoute qu'il prescrirait la pilule à ses filles. Cabinet de la médecin Suzanne Kepes. Elle explique le rôle important de la relation médecin-patiente dans la consultation sur la contraception. Monique Lejeune lit un second extrait du livre des Drs Palmer et Dalsace dans lequel ils expriment leur souhait de sensibiliser les éducateurs. Le commentaire insiste sur le rôle du psychisme dans la prise de la pilule, plus loin il rappelle que peu, parmi les Françaises qui prennent la pilule, viennent d'un milieu ouvrier.  (48:32)


'''Perspectives : les innovations, les défis démographiques'''


'''Sexualité et procréation, contraception et problèmes démographiques'''
Dans son cabinet, le Pr Baulieu fait état des pistes pour améliorer la contraception. Il évoque la découverte de la prostaglandine, son action sur le corps jaune, puis la pilule pour hommes. Sur des plans tournés en Afrique noire, montrant un enfant assis au pied de sa mère, du linge qui sèche, paysage désertique, un enfant qui rigole..., le Pr. Baulieu explique que la contraception peut contribuer à relever les défis d'un développement démographique qui devient problématique dans certaines régions du monde au point de susciter un manque de ressources à l'échelle de la planète. Mais selon lui, il n'existe pas de réponse unique, de pilule qui serait la solution suffisante. Il faut que le travail de la médecine soit secondée par des collaborations transdisciplinaires dans le domaine scientifique, notamment par dans les domaines de la sociologie et de la psychologie. Il en appelle aussi au soutien des instances politiques à l'échelle mondiale.


Cabinet du Pr Baulieu, sur les problèmes de démographie - 56:50 / (l'itw continue en off) Insert de séquences en noir et blanc, paysage rural africain : un enfant assis au pied de sa mère, du linge qui sèche, paysage désertique, enfant qui rigole... - 57:22 / Monique Lejeune lit un troisième extrait du livre des Docteurs Palmer et Dalsace, tant que l'amour et les actes sexuels ne restent que liés à la procréation, il restera des résistances - 59:12 / Dans la rue, des jeunes femmes sortent de cours - 59:17 / Générique de fin - 01:00:54
Dernière lecture de Monique Lejeune : "Mais longtemps encore nous nous heurterons à des résistances plus ou moins conscientes aussi longtemps que l'amour et l'acte sexuel seront indissolublement liés à l'idée de procréation." Elle referme le livre et par un regard caméra, interpelle le public. En quittant le champ, elle laisse voir l'affiche devant lequel elle se tenait : il s'agit d'un placard publicitaire qui promeut une marque de lessive. Manière de montrer que l'environnement urbain, largement façonné par les messages marchands, divertissent des questions aussi graves que celle qui vient d'être traitée dans cette émission.
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|Notes complémentaires={{HTNotes
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|Texte=- Chanson ''Pig'' du groupe britannique ''Soft Machine'' (1969)
|Texte=- Chanson ''Pig'' du groupe britannique ''Soft Machine'' (1969)
- Ouvrage ''La Contraception : Problèmes biologiques et psychologiques'', Presses universitaires de France (Paris), 2e édition de l'ouvrage parue en 1966, écrit par les docteurs Jean DALSACE et Raoul PALMER
- Ouvrage Jean Dalsace et Raoul Palmer, ''La Contraception : Problèmes biologiques et psychologiques'', Presses universitaires de France (Paris), 1966.
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Dernière version du 4 février 2025 à 10:58



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Titre :
A propos de la pilule
Série :
Année de production :
Pays de production :
Année de diffusion :
1970
Réalisation :
Durée :
62 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

Avec la collaboration de : M. le Professeur Etienne-Emile BAULIEU (Département de la Biochimie de la Faculté de Médecine Paris-Sud), M. le Docteur Edouard SAKIZ (Directeur de Recherche d'un Groupe Pharmaceutique), M. le Professeur Jacques VARANGOT (Professeur à la Faculté de Médecine, Membre de l'Académie de Médecine) / Textes du : Dr. DALSACE et du Dr. PALMER, dits par : Monique LEJEUNE / Directeur de la photo : Jean G. FONTENELLE / Caméraman : Aurel SAMSON / Opérateur banc-titre : Michelle LAFAYE / Son : Jean PANTALONI / Montage : Jacqueline TARRIT, assistée de : Bernard MARESCHAL / Illustration sonore : Gérard GALLO / Mixage : Michel SAINT-DENIS / Atelier de production : Monique GERVAIS / Commentaire : Monique TOSELLO / Script : Janine SERI / Réalisation : Guy SELIGMANN / Production : Jean LALLIER, Monique TOSELLO / Autres participants : Jean JACQUES (Professeur, chimiste), Suzanne KEPES (Médecin gynécologue)

Contenus

Sujet

Exposé sur la contraception féminine centré sur la pilule contraceptive.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Cette émission traite de la contraception et de la pilule contraceptive d’un point de vue scientifique et sociétal. Elle revient brièvement sur l’histoire globale de la contraception. De nombreux experts interviennent : gynécologie, chimie, biochimie, psychologie.

Séquences :

- Dans un laboratoire de recherche pharmaceutique : fabrication et conditionnement de pilules contraceptives, lapins s'accouplant, bocal d'embryons de lapins, manipulation d'embryons de rates, organes d'animaux en bocaux, embryons d'animaux en bocaux, fabrication de produits pharmaceutiques, contrôle des produits par chromatographie; long panoramique de cadavres de rats au ventre ouvert, tripes et organes à l'air; travelling de chats et chiens enfermés dans des rangées de cages. - façade et intérieur d'un sex-shop, panoramique sur livres en vente - enfants dans un bidonville - groupe de jeunes filles à la sortie d'un établissement scolaire - diaphragme, stérilet - Document sur l'efficacité des différents modes de contraception - panoramique chercheurs travaillant dans un laboratoire. (notice INA)

Contexte

Premières méthodes

Des méthodes de contraception ont été mises ua point dès l'Antiquité : usages de la gomme arabique comme spermicide en Égypte en 1500 avant J-C, du diaphragme en 1880, application de la théorie du rythme... L'emploi de la pilule contraceptive a été défendu par Margaret Sanger, militante américaine qui a fondé en 1921 ce qui devient plus tard le planning familial, puis Gregory Pincus, médecin et biologiste américain, qui a contribué à la mise au point du premier modèle de pilule contraceptive en 1956 ([1]).

Les recherches sur la contraception

Les pistes actuelles de recherche concernent l'évolution des méthodes actuelles par leur adaptation à des métabolismes différents pour limiter leurs inconvénients et leurs effets secondaires. Une piste est le recours à la prostaglandine : cet acide gras découvert en 1936 1930 par Ulf Svante von Euler (prix Nobel de Physiologie ou Médecine en 1970) provoque une dilatation de l'utérus chez l'animal et semble provoquer la destruction du corps jaune qui est nécessaire pour la gestation. Mais comme pour chaque piste, il faut du temps pour faire des tests et prendre en considération tous les effets possibles, qu'ils soient positifs ou négatifs.


Évocation des risques

La prise de la pilule expose à des cancers, des maladies vasculaires. Les femmes diabétiques et les fumeuses qui prennent la pilule sont d'autant plus vulnérables.

Contrôle et régulation des naissances

La pilule a apporté une libération de la sexualité bien plus importante que les moyens contraceptifs déjà existants comme le diaphragme, le stérilet ou les préservatifs. L'impact social est énorme et les femmes peuvent être décideuses de leur fertilité, qu'elles ne veuillent pas d'enfant ou qu'elles n'en veuillent pas plus. Le contrôle des naissances est aussi considéré comme une aide aux couples. Certains vont faire le choix de ne pas avoir beaucoup d'enfants pour pouvoir leur assurer un environnement de vie sain et équilibré ou encore un accès à l'éducation. Pour le Pr Jacques Varangot, la pilule rend possible d'atteindre par foyer un nombre 'raisonnablement' élevé, bien que ce nombre 'raisonnable' puisse varier selon la conception que la femme en a. Il ajoute qu'en ayant moins d'enfants, la femme : "pourrait prendre plus ses responsabilités d'un point de vue civique, social".


La transmission de l'information et l'enseignement à la sexualité et à la contraception

- l'information médicale

Le rôle du médecin prescripteur est central dans la compréhension de la contraception par la patiente, il la guide dans son choix : "D'une manière générale, le rapport médecin-consultant est un rapport privilégié , mais particulièrement quand on est dans le domaine de la consultation de contraception puisqu'on va toucher au domaine le plus important, celui de la vie affective, sentimentale et sexuelle. Toute l'attitude du médecin peut imprimer un caractère particulier à la consultation" (interview de Suzanne Kepes).

- l'enseignement

En 1970, la génération d'adolescents, de jeunes adultes a une parole plus libérée. Ils osent plus facilement poser des questions, demander un avis. Le contexte de l'école est évoqué comme 'empêchant', dans le sens où les professeurs n'osent pas aller trop loin, au regard de la direction, des inspections, mais des parents peut-être aussi. Dans leur ouvrage, les docteurs Dalsace et Palmer écrivent qu'ils seraient heureux de compter de nombreux éducateurs parmi leurs lecteurs car la contraception "doit être intégrée dans une éducation générale où la sexualité doit être mise à sa vraie place, c'est-à-dire considérée comme un aspect important de l'existence, dont l'acte sexuel n'est qu'un épisode somme toute assez bref mais dont les conséquences durent parfois toute une vie." (des extraits de La contraception moderne par Jean Dalsace et Raoul Palmer sont disponibles sur le site Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3362283j/f1.item)

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Oui.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le reportage propose avant tout un état des lieux sur la place de la contraception en France, ainsi qu'une explication scientifique vulgarisée de ce sujet. C'est son choix des intervenants qui permet de saisir qu'ils défend la pratique de la pilule.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Les médecins pressentis pour intervenir dans l'émission appliquent et promeuvent les méthodes modernes de la contraception. Ils sont les représentants d'un corps médical qui assiste l'émancipation des femmes et participe à limiter la croissance démographique là où elle devient problématique comme il est évoqué en fin d'émission.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Diffusion à la télévision le lundi 14 décembre 1970.

Communications et événements associés au film

Public

Tout public

Audience

Descriptif libre

Introduction : une préoccupation de tous temps

Jeunes femmes interviewées en micro-trottoir sur leur désir ou non d'enfants. Vues sur une production de pilules. Générique de l'émission Portrait de l'univers.

Introduction du sujet de l'émission sur une alternance d'images : une ambulance qui se rend à un hôpital et une installation plastique évoquant l'avortement clandestin. Commentaire par la voix de Monique Tosello : "Parce que son instinct sexuel n'était pas saisonnier et automatique, ni constant, l'homme a su très tôt que dans ce domaine là aussi il lui faudrait réfléchir... Parce que son instinct sexuel n'est pas uniquement orienté vers la reproduction, l'homme se dit maintenant qu'il vaut mieux prévoir que réfléchir après... car il y a une limitation des naissances qui est vieille comme le monde et qui se fait dans l'ombre, dans la hâte, avec des mains malhabiles. Elle conduit trop souvent à la misère physiologique de la femme" La séquence en montage parallèle se conclut en associant le visage triste d'une femme amenée en civière dans un couloir d'hôpital et des traces de doigts ensanglantés sur le tissu de l'abat-jour qui figure dans l'installation artistique.

Première intervention de l'actrice Monique Lejeune qui lit, de loin en loin dans l'émission, des extraits de Au long de l'émission, Monique LEJEUNE lit des passages du livre "la contraception" dans lequel les docteurs Dalsace et Palmer font état des maladies mortelles provoquées par les avortements clandestins, et prônent une éducation à la contraception. Jacques Varangot, dans son cabinet, à propos de l'avortement : il l'estime préférable à l'avortement. (03:52)

L'histoire de la contraception, les défis actuels

Séq. illustrative, une femme allongée dans son lit éteint la radio, avale une pilule puis se recouche. Devant une assemblée d'étudiants, le professeur de biochimie Etienne-Emile Baulieu retrace l'histoire de la contraception à l'aide de documents montrés par rétroprojecteur (emploi de la gomme arabique - moyens mécaniques anciens - méthode Ogino - mise au point de la pilule avec le portrait de son co-inventeur Gregory Pincus - archive extraite de "Un certain regard" du 17.10.1967) (09:45) Le Pr Jean Jacques, interviewé dans un laboratoire, évoque le travail de Gregory Pincus. Devant un tableau noir puis un écran de projection, le professeur Baulieu explique le fonctionnement hormonal féminin, la fécondation, le cycle menstruel et le mécanisme d'action de la pilule. Vues dans un laboratoire pharmaceutique, fabrication de pilules et expérimentations faites sur les animaux. Interview du Pr Edouard Sakiz, directeur de recherche, à propos des expérimentations effectuées pour évaluer la toxicité de la pilule. Interviewé dans son bureau, Etienne-Emile Baulieu affirme que les pilules actuelles ne comportent pas de danger pour la santé des femmes et ne limitent pas la procréation. (20:47) Dans un laboratoire, ensemble d'une chaîne de production de pilules jusqu'à la mise en plaquettes. Séquence sur les expérimentations : bocaux contenant des embryons de lapins, une laborantine retire des embryons de ratte. Edouard Sakiz explique les tests toxicologiques sur animaux, leur durée jusqu'à mise sur le marché du produit final. Vues sur un chenil. Dans son cabinet, le Pr Baulieu, décrit les maladies, complications et troubles métaboliques liées à la prise de la pilule (33:47)

Liberté sexuelle et contraception

Dans la bande son, Pig de Soft machine, un groupe anglais, d'une notoriété confidentielle, à la jonction du courant psychédélique et du courant progressif : cette citation musicale en 1970 témoigne du souci des concepteurs de l'émission d'associer au discours scientifique qu'ils relaient des références artistiques d'avant-garde. Cette citation s'explique aussi par le thème des paroles de la chanson qui font référence aux attraits érotiques de certains vêtements. Une des tours de Notre Dame filmée en dézoom : la fin du plan montre qu'elle est reflétée dans le miroir d'un magasin. Son enseigne nous indique que c'est un sex shop. Plans brefs sur sa statuaire et son imagerie qui ornent l'intérieur de la boutique. Long travelling sur l'étal des livres : en fait, davantage celui d'une librairie de littérature contemporaine qui comporterait un rayon dédié à l'érotisme d'un point de vue littéraire, sociologique et médical. Il montre tour à tour les couvertures de Soeur Monika d'Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, Jours tranquilles à Clichy de Henry Miller, L'abbé C. de Georges Bataille, La sexualité féminine de Jacqueline Chasseguet-Smirgel, et La contraception des docteurs Dalsace et Palmer... Suivent des plans d'une installation d'art contemporain qui consiste à positionner derrière des vitrines de boutiques de prêt à porter des mannequins sans vêtements, aux bras reliés à des tuyaux de perfusion, entravées par des sangles, aux cuisses couvertes de bandes de cotons : cette mis en scène au bondage morbide vise sans doute à confronter le public à la réalité médicale que dissimulent les rituels du désir. Le commentaire de Monique Tosello propose une réflexion fondamentale sur la place de la sexualité dans nos modes de vie : "Il y a des sociétés qui deviennent de plus en plus riches. Le sexe y a été longtemps dévalorisé, honteux, il est maintenant mis en évidence, exalté. Mais il reste de toutes façons le domaine que l'on isole de la réalité, c'est le rêve du paradis perdu de l'instinct où l'on donne des permissions mais pas d'éducation. La liberté sexuelle vraie est difficile à conquérir et demande de prendre la personne qui est en face de soi en considération et d'établir avec elle un échange profond." Comme les autres interventions de Monique Tosello dans les émissions scientifiques auxquelles elle participe, celle-ci vise à mettre les innovations scientifiques en perspective de problématiques civilisationnelles, de confronter leur usage à la quête de sens qui travaille la collectivité humaine. Elle enchaîne en insistant sur les nouvelles responsabilités que la contraception entraîne chez les couples qui en disposent. Elle insiste ensuite sur l'inégalité sociale devant son accès : "il y a es gens pour lesquels la pilule est trop chère, où tout est compliqué, même d'aller à une consultation." Vues sur un bidonville où des enfants jouent sans accompagnement adulte, comme livrés à eux-mêmes. (36:25)

Information, éducation, opinions

Interviewés dans son cabinet, le Dr Jacques Varangot affirme qu'ils est favorable à la contraception qui permet de faire venir au monde des enfants désirés. Le Dr Jacques Varangot ajoute qu'il prescrirait la pilule à ses filles. Cabinet de la médecin Suzanne Kepes. Elle explique le rôle important de la relation médecin-patiente dans la consultation sur la contraception. Monique Lejeune lit un second extrait du livre des Drs Palmer et Dalsace dans lequel ils expriment leur souhait de sensibiliser les éducateurs. Le commentaire insiste sur le rôle du psychisme dans la prise de la pilule, plus loin il rappelle que peu, parmi les Françaises qui prennent la pilule, viennent d'un milieu ouvrier. (48:32)

Perspectives : les innovations, les défis démographiques

Dans son cabinet, le Pr Baulieu fait état des pistes pour améliorer la contraception. Il évoque la découverte de la prostaglandine, son action sur le corps jaune, puis la pilule pour hommes. Sur des plans tournés en Afrique noire, montrant un enfant assis au pied de sa mère, du linge qui sèche, paysage désertique, un enfant qui rigole..., le Pr. Baulieu explique que la contraception peut contribuer à relever les défis d'un développement démographique qui devient problématique dans certaines régions du monde au point de susciter un manque de ressources à l'échelle de la planète. Mais selon lui, il n'existe pas de réponse unique, de pilule qui serait la solution suffisante. Il faut que le travail de la médecine soit secondée par des collaborations transdisciplinaires dans le domaine scientifique, notamment par dans les domaines de la sociologie et de la psychologie. Il en appelle aussi au soutien des instances politiques à l'échelle mondiale.

Dernière lecture de Monique Lejeune : "Mais longtemps encore nous nous heurterons à des résistances plus ou moins conscientes aussi longtemps que l'amour et l'acte sexuel seront indissolublement liés à l'idée de procréation." Elle referme le livre et par un regard caméra, interpelle le public. En quittant le champ, elle laisse voir l'affiche devant lequel elle se tenait : il s'agit d'un placard publicitaire qui promeut une marque de lessive. Manière de montrer que l'environnement urbain, largement façonné par les messages marchands, divertissent des questions aussi graves que celle qui vient d'être traitée dans cette émission.

Notes complémentaires

N° de notice Ina : CPF86634799 Mots clefs : médecine, santé, contraception, sexualité, pilule

Références et documents externes

- Chanson Pig du groupe britannique Soft Machine (1969) - Ouvrage Jean Dalsace et Raoul Palmer, La Contraception : Problèmes biologiques et psychologiques, Presses universitaires de France (Paris), 1966.

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Caroline Sala, Joël Danet