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« Magic fauteuil » : différence entre les versions
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|paysProd=France | |paysProd=France | ||
|languesOrigine=fr | |languesOrigine=fr | ||
|stesProd=Starfilm International; Laboratoire Brigitte Frybourg | |||
|commanditaires=AFM | |||
|archives=CERIMES; Image'Est | |archives=CERIMES; Image'Est | ||
|genre=Documentaire | |genre=Documentaire | ||
| Ligne 15 : | Ligne 17 : | ||
|Clé de tri=Magic fauteuil | |Clé de tri=Magic fauteuil | ||
|Vidéo sur FTP=magic_fauteuil | |Vidéo sur FTP=magic_fauteuil | ||
|etatFiche= | |Audience=Nationale | ||
|etatFiche=Validée | |||
|Orthographe=Non | |||
|Images de reportage=Oui | |Images de reportage=Oui | ||
|Images en plateau=Non | |Images en plateau=Non | ||
| Ligne 23 : | Ligne 27 : | ||
|Animateur=Non | |Animateur=Non | ||
|Voix off=Non | |Voix off=Non | ||
|Interview= | |Interview=Oui | ||
|Musique et bruitages= | |Musique et bruitages=Oui | ||
|Images communes avec d'autres films=Non | |Images communes avec d'autres films=Non | ||
|admNotice=Béatrice Derouin; Chloé Brugnon | |admNotice=Béatrice Derouin; Chloé Brugnon; Élisabeth Fuchs | ||
|corpus=Crp:Corpus-8; Crp:Corpus-11 | |corpus=Crp:Corpus-8; Crp:Corpus-11 | ||
|Sujet={{HTSujet | |Sujet={{HTSujet | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=L'arrivée des fauteuils électrique de la marque | |Texte=L'arrivée des fauteuils électrique de la marque ''Turbo'' en France et leur impact sur la vie quotidienne des enfants atteints d'amyotrophie spinale. | ||
}} | }} | ||
|Générique principal={{HTGén | |Générique principal={{HTGén | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte= | |Texte=Réalisation<br> | ||
Monique Saladin | Monique Saladin - Alain Casanova<br> | ||
Alain Casanova | Conseiller technique<br> | ||
Lynn Davis (AFM)<br> | Lynn Davis (AFM)<br> | ||
Production<br> | |||
Starfilm International | Starfilm International | ||
Laboratoire B.Frybourg | Laboratoire B.Frybourg | ||
| Ligne 57 : | Ligne 48 : | ||
Nous remercions vivement:<br> | Nous remercions vivement:<br> | ||
Le muséum National d’histoire naturelle | Le muséum National d’histoire naturelle - Les écoles maternelles de Lattre de Tassigny du Perreux, de Polangis, de Joinville-le-Pont - La piscine municipale du Perreux - « Jacadi » du centre commercial de Créteil - Léonard Ginsburg, Françoise, Yvon et Tristan Martin, Isabelle Hureaux, Rolande Camut - Et bien sûr Juliette et Emmanuel<br> | ||
Les écoles maternelles de Lattre de Tassigny du Perreux, de Polangis, de Joinville-le-Pont | |||
La piscine municipale du Perreux | |||
« Jacadi » du centre commercial de Créteil | |||
Léonard Ginsburg, Françoise, Yvon et Tristan Martin, Isabelle Hureaux, Rolande Camut | |||
Et bien sûr Juliette et Emmanuel<br> | |||
}} | }} | ||
|Résumé={{HTRés | |Résumé={{HTRés | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=Magic Fauteuil montre la vie quotidienne de deux enfants atteints d'amyotrophie spinale | |Texte=''Magic Fauteuil'' montre la vie quotidienne de deux enfants, Juliette et Emmanuel, atteints d'amyotrophie spinale, ainsi que les efforts de leurs parents pour leur offrir le plus d'autonomie possible, en particulier grâce au fauteuil verticalisateur Turbo. | ||
}} | }} | ||
|Contexte={{HTCont | |Contexte={{HTCont | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte= | |Texte=''L'AFM-Téléthon''<br> | ||
En 1958, | En 1958, des parents révoltés contre l'ignorance et l’impuissance de la médecine et de la science face aux maladies neuromusculaires qui touchent leurs enfants, décident de créer l’Association Française pour la Myopathie. L’AFM se bat pour faire reconnaître des maladies délaissées par les pouvoirs publics et mal connues des médecins et des chercheurs. En 1976, l’AFM est reconnue d’utilité publique. Deux dates clés concernant le combat de l'AFM pour les fauteuils roulants :<br> | ||
- 1972 : Marcel Thorel rapporte des fauteuils roulants électriques d'Angleterre.<br> | - 1972 : Marcel Thorel rapporte des fauteuils roulants électriques d'Angleterre.<br> | ||
- 1977 : La Sécurité sociale prend en charge le remboursement des fauteuils | - 1977 : La Sécurité sociale prend en charge le remboursement des fauteuils roulant <br> | ||
Ce qui a contribué à la notoriété de cette association, c’est son rôle dans la création du Téléthon. En 1986, à la demande de Bernard Barataud, alors président de l'AFM, Pierre Birambeau, directeur du développement part aux États-Unis avec sa famille pour étudier le Téléthon américain, un marathon télévisuel caritatif porté depuis 1966 par le comédien Jerry Lewis. Convaincus que le Téléthon est la solution pour sortir les maladies rares de l’oubli et disposer des moyens de les combattre, les deux hommes (tous deux pères de garçons atteints d’une myopathie de Duchenne) proposent à l’AFM de transposer en France le concept américain et d’organiser un Téléthon français. Le premier téléthon français a lieu en 1987, et connait un succès immédiat (175 millions de francs sont récoltés, soit l'équivalent de 29 650 000 euros de dons). ''Magic fauteuil'' a été produit en 1990, soit trois ans après le premier Téléthon. Il a très certainement été pensé pour être diffusé auprès d'un large public, probablement dans le cadre du téléthon, dans une volonté de sensibiliser le public à ces cas rares de maladies infantiles. Par ailleurs l'AFM ayant fait du remboursement des fauteuils électriques l'un de ces combats, ce film contribue à démontrer que les fauteuils ''turbo'', alors importés d'Angleterre, représentent une révolution pour le quotidien des familles concernées, et donc à justifier leur prise en charge par la Sécurité Sociale. | |||
'' | En 1997, l’AFM crée une société appelée AFM Production. Son objectif est d’informer, de partager les connaissances et de sensibiliser le grand public aux enjeux majeurs d’aujourd’hui que sont la santé, la recherche scientifique et médicale, le combat pour la citoyenneté et les droits, notamment à travers les histoires de vies des familles touchées par des maladies génétiques rares. Le film ''Magic fauteuil'', produit 7 ans avant la création de cette société de production, répond néanmoins déjà à tous ces objectifs. | ||
L’approche cinématographique de Monique Saladin et Alain Casanova s’inscrit dans le mouvement du ''cinéma vérité | ''Le cinéma direct''<br> | ||
L’approche cinématographique de [[Pers:Monique_Saladin|Monique Saladin]] et [[Pers:Alain_Casanova|Alain Casanova]] s’inscrit dans le mouvement du ''cinéma vérité'' ou, comme il a été renommé plus tard, ''cinéma direct.'' <br> | |||
Né en Amérique du Nord entre 1958 et 1962, le cinéma direct s’emploie à capter les moments du quotidien, à rechercher les situations de spontanéité, pour transmettre directement le réel. | Né en Amérique du Nord entre 1958 et 1962, le cinéma direct s’emploie à capter les moments du quotidien, à rechercher les situations de spontanéité, pour transmettre directement le réel. | ||
Son avènement est rendu possible notamment par l’évolution technologique des caméras et magnétophones | Son avènement est rendu possible notamment par l’évolution technologique des caméras et magnétophones devenus plus légers et fiables. <br> | ||
[[Pers:Monique_Saladin|Monique Saladin]] et [[Pers:Alain_Casanova|Alain Casanova]] en parlent en ces mots dans leur ouvrage ''Le regard des autres'', publié en 1990 : "Le cinéma direct est né de trois mouvements concomitants. Sortir des
studios d'abord, et utiliser la caméra comme stylo, comme instrument d'eth
nologie ou de sociologie avec une approche pragmatique, un peu comme les
Anglo-Saxons ou les Québécois, plutôt qu'intellectuelle et universitaire à la
française. <br> | |||
Monique Saladin et Alain Casanova en parlent en ces mots dans leur ouvrage ''Le regard des autres'', publié en 1990 : "Le cinéma direct est né de trois mouvements concomitants. Sortir des
studios d'abord, et utiliser la caméra comme stylo, comme instrument d'eth
nologie ou de sociologie avec une approche pragmatique, un peu comme les
Anglo-Saxons ou les Québécois, plutôt qu'intellectuelle et universitaire à la
française. <br> | |||
Il y a eu enfin l'essor fantastique de la télévision.
Avec le 16 mm et aujourd'hui la vidéo, très sensiblement, le caméraman
va s'approcher du sujet pour écouter et même dialoguer, grâce à la maniabilité
de plus en plus grande du matériel de prise de vues. C'est désormais le
contenu du discours qui bien souvent va rythmer les séquences et même
servir de fil conducteur au montage. Le cadre serré guette et traque la parole
libératrice, comme le silence éloquent, tout aussi révélateur." | Il y a eu enfin l'essor fantastique de la télévision.
Avec le 16 mm et aujourd'hui la vidéo, très sensiblement, le caméraman
va s'approcher du sujet pour écouter et même dialoguer, grâce à la maniabilité
de plus en plus grande du matériel de prise de vues. C'est désormais le
contenu du discours qui bien souvent va rythmer les séquences et même
servir de fil conducteur au montage. Le cadre serré guette et traque la parole
libératrice, comme le silence éloquent, tout aussi révélateur." | ||
}} | }} | ||
|Direction regard spectateur={{HTDirige | |Direction regard spectateur={{HTDirige | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=La | |Texte=La volonté de ce film est de créer une proximité entre les personnes filmées et les spectateur·ices. Cela répond naturellement à l’objectif de l’AFM qui est de produire des films qui permettent au grand public d’appréhender le quotidien des enfants et de leurs familles touchées par une maladies rare, l’amyotrophie spinale ici. Ce film donne la parole aux parents. Il n’est pas destiné à expliquer la maladie mais plutôt à susciter l'émotion et la compassion des spectateur·ices concernant ses répercussions sur la vie quotidienne et les épreuves auxquelles se trouvent confrontés les parents des enfants malades. <br> | ||
Contrairement à [[La_vie_entre_vos_mains|La Vie entre vos mains]] dans lequel on retrouve un certain nombre de protagonistes de ''Magic Fauteuil'', il ne montre pas d’images des enfants dans des structures hospitalières mais dans des lieux quotidiens, communs à tous les enfants: l’école, la piscine, le centre commercial. Les activités filmées sont toute de l’ordre de « la vie de tous les jours » : sortir de la voiture, laver l’enfant, l’habiller. Il s'agit de montrer comment ces situations ordinaires sont, pour ces enfants et leurs parents, d’une très grande complexité.<br> | |||
Le public est amené à s’identifier à ces parents, qui sont soumis aux mêmes contraintes que les autres (aller travailler, s’occuper des enfants, jouer avec eux…) mais qui doivent parallèlement assumer un handicap extrêmement lourd.<br> | |||
Le public se trouve face à des images de reportage, dont la dimension esthétique ne semble pas être l'enjeu prioritaire. Néanmoins par de subtils effets de juxtaposition d'images, le duo de réalisation parvient à donner une dimension artistique et donc émotionnelle à ces images brutes. Par exemple, l'image du fauteuil au milieu des corps dansants des jeunes enfants fait ressortir la matérialité de ce fauteuil et la masse qu'il représente comparé au corps encore si petit de la jeune Juliette. | |||
Le public se trouve face à des images de reportage, dont la dimension esthétique ne semble pas être l'enjeu prioritaire. Néanmoins par de subtils effets de juxtaposition d' | |||
Arriver à une attitude réceptive à l'autre, sans angoisse ni rejet, sans
compassion, ni pitié ni complaisance, dans une supposée supériorité que vous
donne la conscience de votre propre intégrité apparente, demande beaucoup
de temps. | Dans l'introduction du ''Regard des autres'' (1990), [[Pers:Monique_Saladin|Monique Saladin]] se confie en ces termes : <br> | ||
Toutes ces choses oblitèrent nos rapports avec ces autruis, miroirs
dérangeants de nos fragilités et de nos déficits. Le moi idéal, modèle ou
idole, est battu en brèche par ce renvoi à nos incomplétudes, à nos diminutions, à la plus massive et déterminante de celles-ci : la perte de la vie.
Elles sont donc des images insoutenables de notre propre mort.
| " Toute rencontre provoque une certaine émotion mais sans doute est-elle
plus forte, même inconsciemment, avec une personne handicapée. Comme
dans toute situation humaine, elle change selon les personnes, les lieux et les
raisons de la rencontre. Certes, dans toute communication inter-personnelle,
on joue un peu à cache-cache avec ses propres sentiments, mais ce jeu devient
plus compliqué avec bon nombre de handicapés. Il n'est pas facile d'établir
avec eux la juste distance relationnelle. On oscille entre une mise à distance
ou une trop grande implication. Il y a surtout une rigidité de communication
qui s'instaure et qui semble difficile à modifier. Il faut libérer les émotions,
les leurs comme les nôtres. Ne plus en avoir peur, les apprivoiser car si elles
n'arrivent pas à s'exprimer, nous ne pourrons jamais nous adapter à la
situation. Nos émotions font partie du processus d'adaptation.
<br> | ||
Ces sentiments, concomitants mais aussi contradictoires, sont autant
d'éléments qu'il a bien fallu, à un moment donné, regarder en face. | Arriver à une attitude réceptive à l'autre, sans angoisse ni rejet, sans
compassion, ni pitié ni complaisance, dans une supposée supériorité que vous
donne la conscience de votre propre intégrité apparente, demande beaucoup
de temps. <br> | ||
Toutes ces choses oblitèrent nos rapports avec ces autruis, miroirs
dérangeants de nos fragilités et de nos déficits. Le moi idéal, modèle ou
idole, est battu en brèche par ce renvoi à nos incomplétudes, à nos diminutions, à la plus massive et déterminante de celles-ci : la perte de la vie.
Elles sont donc des images insoutenables de notre propre mort.
<br> | |||
Comment
admettre que nous soyons doubles en nous-mêmes puisque la vie et la mort
s'y affrontent? Comment devenir conscients de nos inconscients et des désarrois
qui y règnent? Comment réussir à devenir complice de notre malaise? Le
handicap n'est-il pas, finalement, un déficit d'identité, une détérioration du
rapport au monde qui va jusqu'à la mort? | Ces sentiments, concomitants mais aussi contradictoires, sont autant
d'éléments qu'il a bien fallu, à un moment donné, regarder en face. <br> | ||
Comment
admettre que nous soyons doubles en nous-mêmes puisque la vie et la mort
s'y affrontent? Comment devenir conscients de nos inconscients et des désarrois
qui y règnent? Comment réussir à devenir complice de notre malaise? Le
handicap n'est-il pas, finalement, un déficit d'identité, une détérioration du
rapport au monde qui va jusqu'à la mort? Étais-je seule habitée de tout cela?
Fallait-il le taire ou en parler? N'était-ce pas moi le monstre?
<br> | |||
C'est alors que je me suis aperçue que parmi les valides, tout le monde,
ou presque, avait peur, et que les handicapés, aussi, finissaient par avoir peur
de la confrontation. Chacun campait sur ses positions. La communication,
les rapports entre valides et handicapés se passent comme si les deux groupes
en présence se faisaient réciproquement peur. Des deux côtés, même si l'on
s'observe à la dérobée, la méconnaissance des problèmes de l'autre est
importante. Les défenses profondes qui se manifestent lors d'une confrontation
ne sont guère entamées. Souvent les problèmes sont mal posés. Chaque geste
des uns augmente la gêne des autres. Où se situe cette peur? Comment la
débusquer? Peut-on la dépasser? Comment peur et marginalisation peuvent-
elles céder la place à une communication capable de transformer progressi
vement les relations? | C'est alors que je me suis aperçue que parmi les valides, tout le monde,
ou presque, avait peur, et que les handicapés, aussi, finissaient par avoir peur
de la confrontation. Chacun campait sur ses positions. La communication,
les rapports entre valides et handicapés se passent comme si les deux groupes
en présence se faisaient réciproquement peur. Des deux côtés, même si l'on
s'observe à la dérobée, la méconnaissance des problèmes de l'autre est
importante. Les défenses profondes qui se manifestent lors d'une confrontation
ne sont guère entamées. Souvent les problèmes sont mal posés. Chaque geste
des uns augmente la gêne des autres. Où se situe cette peur? Comment la
débusquer? Peut-on la dépasser? Comment peur et marginalisation peuvent-
elles céder la place à une communication capable de transformer progressi
vement les relations? <br> | ||
Il fallait sortir de cette situation, d'autant plus qu'aujourd'hui, parmi les 320 millions d'habitants de la Communauté européenne,
près d'un tiers vit de façon plus ou moins proche, et plus ou moins régulière,
les problèmes induits par les handicaps de plus de 30 millions d'entre eux.
" | Il fallait sortir de cette situation, d'autant plus qu'aujourd'hui, parmi les 320 millions d'habitants de la Communauté européenne,
près d'un tiers vit de façon plus ou moins proche, et plus ou moins régulière,
les problèmes induits par les handicaps de plus de 30 millions d'entre eux.
" | ||
}} | }} | ||
|Présentation médecine={{HTPrés | |Présentation médecine={{HTPrés | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=La santé et la médecine ne sont pas les « personnages principaux » de ce film mais constituent plutôt un arrière plan. | |Texte=La santé et la médecine ne sont pas les « personnages principaux » de ce film mais constituent plutôt un arrière plan. Il s’agit surtout de voir comment les outils technologiques rendus nécessaires par la maladie et le handicap prennent place dans le quotidien des familles.<br> | ||
Le premier élément majeur qui rappelle la dimension médicale est bien évidemment le fauteuil ''Turbo'' dont les deux familles présentées dans le film ont fait l’acquisition. Il s’agit d’un fauteuil qui, à ce moment-là, n’est pas encore commercialisé en France et que les familles ont été chercher en Angleterre. C'est un élément crucial dans le développement des enfants atteints d’amyotrophie spinale, à plusieurs égards :<br> | |||
Le premier élément majeur qui | - Aspect physiologique :<br> Une verticalisation régulière améliore la circulation sanguine et le transit intestinal des personnes qui doivent rester assises ou allongées très longtemps.<br> | ||
- Aspect social :La communication d'une personne assise dans un fauteuil roulant avec d'autres personnes qui se tiennent debout génère inconsciemment des relations hiérarchiques qui peuvent dans certains cas être mal vécues psychologiquement et créer des douleurs cervicales à force de regarder vers le haut. La verticalisation permet d'éviter cette situation et de mettre les enfants à la hauteur de leurs camarades.<br> | |||
- Aspect physiologique :<br> | - Aspect pratique : Le fauteuil roulant verticalisateur améliore l’accessibilité. Utilisé au domicile, le fauteuil permet d'accéder aux placards, d'être à la bonne hauteur pour mettre la table par exemple comme le fait Juliette (05:30-05:50).<br> | ||
Un autre équipement médical est également donné à voir : l’appareil respiratoire Bird.<br> | |||
Le papa de Juliette est filmé pendant l’utilisation de l’appareil avant le coucher de sa fille. Ce moment n’est pas filmé pour nous expliquer son utilité précise, ni pour nous expliquer son fonctionnement, mais plutôt pour mettre en valeur le fait que la technologie médicale a pris place dans le quotidien et même dans le rituel du coucher d’une petite fille. Les difficultés sont évoquées (l'enfant a mis du temps à accepter l'appareil) mais on apprend aussi que le problème n'est pas insurmontable puisque l'enfant a fini par s'y habituer.<br> | |||
Les soins ici sont dispensés par les mères et les pères, qui sont tout à la fois parents et soignants. La scène du massage d'Emmanuel par sa mère en est un exemple probant. On assiste alors à un moment de complicité parent-enfant, mais aussi une véritable source de soulagement physique pour l'enfant que l'on peut voir se détendre alors considérablement. On comprend aussi dans les récits qu'une dimension de la santé n'est pas assez prise en compte : celle qui affecte la qualité de vie des parents, qui se réveillent toutes les nuits, portent des charges très lourdes, voient leur vie de couple perturbée et subissent une angoisse quotidienne concernant l'avenir de leurs enfants. Qu'en est-il alors de leur santé psychique et physique ? Sans aborder cette question de façon frontale, le film sensibilise le public à la question de la santé des proches aidants qui est encore aujourd'hui d'une grande actualité. | |||
- Aspect social :La communication d'une personne assise dans un fauteuil roulant avec d'autres personnes se | |||
- Aspect pratique : | |||
Le fauteuil roulant verticalisateur améliore l’accessibilité. | |||
Un autre équipement médical est également donné à voir : l’appareil respiratoire Bird. | |||
Le papa de Juliette est filmé pendant l’utilisation de l’appareil avant le coucher de sa fille. Ce moment n’est pas filmé pour nous expliquer son utilité précise, ni pour nous expliquer son fonctionnement, mais plutôt pour mettre en valeur le fait que | |||
}} | }} | ||
|Lieu projection={{HTProj | |Lieu projection={{HTProj | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=Nous n'avons pas trouvé d'information sur la diffusion de ce film, | |Texte=Nous n'avons pas trouvé d'information sur la diffusion de ce film, même sur Inamediapro.<br> | ||
On peut faire l'hypothèse que c'est un film destiné à être projeté lors de l'émission télévisée du Téléthon. | |||
}} | }} | ||
|Communications et événements associés au film={{HTCom | |Communications et événements associés au film={{HTCom | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=Monique Saladin et Alain Casanova | |Texte=Documentaire primé au IIIe Festival de la Communication et de l'Audiovisuel de l'Economie Sociale - Evian 1992 | ||
En 1990, Monique Saladin et Alain Casanova réalisent également un documentaire sur les différentes types de myopathies où apparaissent encore Emmanuel, Juliette et leurs mères : [[La_vie_entre_vos_mains|La Vie entre vos mains]]. | |||
}} | }} | ||
|Public={{HTPub | |Public={{HTPub | ||
| Ligne 166 : | Ligne 122 : | ||
'''La tentation du désespoir'''<br> | '''La tentation du désespoir'''<br> | ||
Dans une grande salle de sport, des fillettes d'environ 4 ans font différents mouvements de gymnastique ou de danse tandis qu'une adulte donne quelques consignes. D'autres adultes (probablement des parents ou autres accompagnateurs) sont assis ou debout sur les côtés et au fond de la salle. La caméra tourne autour d'une fillette qui surplombe les autres enfants parce qu'elle est assise dans un fauteuil électrique volumineux bleu vif. La petite fait des mouvements des bras puis manœuvre le joy-stick de son fauteuil pour allonger les jambes et faire descendre son assise. Elle a un air concentré<br> | Dans une grande salle de sport, des fillettes d'environ 4 ans font différents mouvements de gymnastique ou de danse tandis qu'une adulte donne quelques consignes. D'autres adultes (probablement des parents ou autres accompagnateurs) sont assis ou debout sur les côtés et au fond de la salle. La caméra tourne autour d'une fillette qui surplombe les autres enfants parce qu'elle est assise dans un fauteuil électrique volumineux bleu vif. La petite fait des mouvements des bras puis manœuvre le joy-stick de son fauteuil pour allonger les jambes et faire descendre son assise. Elle a un air concentré<br> | ||
Un petit garçon qui porte une veste rouge et un bonnet bleu est assis dans un voiture ressemblant à une petite Cadillac des années 1960 sur un manège. Sa tête est penchée vers la gauche. Plan très court sur une jeune femme qui lui fait signe. C'est manifestement sa mère. Retour dans la salle de gymnastique où la fillette en fauteuil se déplace au milieu des autres enfants tandis que la mère du garçonnet témoigne : "Il y a plusieurs années, l'attitude générale, médicale, était d'abandonner ces enfants et de les laisser glisser vers la mort, tout simplement. [Vue en plongée sur le manège qui continue à tourner.] C'est une maladie incurable, évolutive, et avec un pronostic extrêmement sévère. [La fillette sourit et poursuit son évolution dans la salle de gym.] L'enfant n'a plus que pour quelques mois à vivre, peut-être un an, peut-être plus. [La mère du garçonnet le fait sortir de la petite voiture et le porte puis on le voit assis dans son fauteuil, en train de regarder tourner le manège.] Après ce diagnostic et ce pronostic, je me suis retrouvée avec mon bébé mort-vivant, puisque c'était ça. On se dit 'Est-ce que c'est vrai ? Est-ce qu'on a fait un enfant comme ça, une poupée de chiffon qui ne pourra rien faire ? [La caméra suit le petit garçon qui se déplace en fauteuil rouge dans un centre commercial.] Qu'est-ce qu'on va en faire ? y a des tas d'idées qui vous viennent, des idées de..." La phrase reste en suspens et ne sera jamais complétée. Dans toute cette séquence, le témoignage de cette maman qui parle d'un pronostic très sévère, d'une maladie incurable et évolutive, de la tentation de l'abandon, de désespoir, et qui évoque des gestes définitifs, contraste de façon marquante avec les situations de vie presque ordinaires vécues par les enfants, présentées dans des scènes où le mouvement est essentiel (gymnastique/danse et manège). Le fait que ces enfants soient manifestement toujours là, plusieurs années plus tard, atteste de la volonté de leur famille de leur offrir une vie la plus normale possible, | Un petit garçon qui porte une veste rouge et un bonnet bleu est assis dans un voiture ressemblant à une petite Cadillac des années 1960 sur un manège. Sa tête est penchée vers la gauche. Plan très court sur une jeune femme qui lui fait signe. C'est manifestement sa mère. Retour dans la salle de gymnastique où la fillette en fauteuil se déplace au milieu des autres enfants tandis que la mère du garçonnet témoigne : "Il y a plusieurs années, l'attitude générale, médicale, était d'abandonner ces enfants et de les laisser glisser vers la mort, tout simplement. [Vue en plongée sur le manège qui continue à tourner.] C'est une maladie incurable, évolutive, et avec un pronostic extrêmement sévère. [La fillette sourit et poursuit son évolution dans la salle de gym.] L'enfant n'a plus que pour quelques mois à vivre, peut-être un an, peut-être plus. [La mère du garçonnet le fait sortir de la petite voiture et le porte puis on le voit assis dans son fauteuil, en train de regarder tourner le manège.] Après ce diagnostic et ce pronostic, je me suis retrouvée avec mon bébé mort-vivant, puisque c'était ça. On se dit 'Est-ce que c'est vrai ? Est-ce qu'on a fait un enfant comme ça, une poupée de chiffon qui ne pourra rien faire ? [La caméra suit le petit garçon qui se déplace en fauteuil rouge dans un centre commercial.] Qu'est-ce qu'on va en faire ? y a des tas d'idées qui vous viennent, des idées de..." La phrase reste en suspens et ne sera jamais complétée. Dans toute cette séquence, le témoignage de cette maman qui parle d'un pronostic très sévère, d'une maladie incurable et évolutive, de la tentation de l'abandon, de désespoir, et qui évoque des gestes définitifs, contraste de façon marquante avec les situations de vie presque ordinaires vécues par les enfants, présentées dans des scènes où le mouvement est essentiel (gymnastique/danse et manège). Le fait que ces enfants soient manifestement toujours là, plusieurs années plus tard, atteste de la volonté de leur famille de leur offrir une vie la plus normale possible, malgré le manque de solutions proposées.<br> | ||
Le titre du documentaire, ''Magic Fauteuil'', s'affiche en capitales d'imprimerie blanches en bas à gauche de l'écran. (01:27)<br> | Le titre du documentaire, ''Magic Fauteuil'', s'affiche en capitales d'imprimerie blanches en bas à gauche de l'écran. (01:27)<br> | ||
| Ligne 203 : | Ligne 159 : | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=AFM-Téléthon, [https://www.afm-telethon.fr/fr/l-association/qui-sommes-nous/notre-histoire Histoire de l'AFM], 9 juin 2022. (Consulté le 3 février 2025.)<br> | |Texte=AFM-Téléthon, [https://www.afm-telethon.fr/fr/l-association/qui-sommes-nous/notre-histoire Histoire de l'AFM], 9 juin 2022. (Consulté le 3 février 2025.)<br> | ||
AFM-Téléthon, [https://www.afm-telethon.fr/fr/l-association/qui-sommes-nous/notre-histoire Histoire de l'AFM], 9 juin 2022. (Consulté le 16 janvier 2025.)<br> | |||
Blakemore, Erin, [https://www.nationalgeographic.fr/histoire/technologie-personnes-a-mobilite-reduite-pmr-comment-le-fauteuil-roulant-a-permis-a-des-millions-de-personnes-de-decouvrir-le-monde#:~:text=%C3%80%20la%20fin%20du%2016,le%20premier%20fauteuil%20roulant%20autopropuls%C3%A9 Comment le fauteuil roulant a permis à des millions de personnes de découvrir le monde], National Geographic, 17 juillet 2023. (Consulté le 3 février 2025.)<br> | Blakemore, Erin, [https://www.nationalgeographic.fr/histoire/technologie-personnes-a-mobilite-reduite-pmr-comment-le-fauteuil-roulant-a-permis-a-des-millions-de-personnes-de-decouvrir-le-monde#:~:text=%C3%80%20la%20fin%20du%2016,le%20premier%20fauteuil%20roulant%20autopropuls%C3%A9 Comment le fauteuil roulant a permis à des millions de personnes de découvrir le monde], National Geographic, 17 juillet 2023. (Consulté le 3 février 2025.)<br> | ||
Paulus, J, [https://www.myobase.org/index.php?lvl=notice_display&id=12623 Vos malades s'interrogent sur... le Bird], Bulletin Myoline, 64, Publication AFM, 2003. (Consulté le 20 janvier 2025.)<br> | Paulus, J, [https://www.myobase.org/index.php?lvl=notice_display&id=12623 Vos malades s'interrogent sur... le Bird], Bulletin Myoline, 64, Publication AFM, 2003. (Consulté le 20 janvier 2025.)<br> | ||
Saladin, Monique, Casanova, Alain, Vidali, Umberto, Le Regard des autres, Pédagogie psychosociale, Éditions Fleurus, Paris, 1990.<br> | Saladin, Monique, Casanova, Alain, Vidali, Umberto, Le Regard des autres, Pédagogie psychosociale, Éditions Fleurus, Paris, 1990.<br> | ||
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Dernière version du 10 février 2025 à 21:58
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Titre :
Magic fauteuil
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Intervenants :
Durée :
16 minutes
Métrage :
45 mètres
Format :
Parlant - Couleur -
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :
Corpus :
Générique principal
Contenus
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Non.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Notes complémentaires
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Béatrice Derouin, Chloé Brugnon, Élisabeth Fuchs

