[00'00]
Plan d’ensemble, plan panoramique et plan en plongée. Musique guillerette: le 5e mouvement (valse-scherzo) de la Suite de ballet n°1 "The Bolt" (le boulon) de Dmitri Chostakovitch. Dans l’arrière-pays biterrois, une 2CV roule sur une route de terre entre des arbres nus, indice quant à la période de l’année où ces images sont tournées. Elle s’arrête à un emplacement en surplomb d’un hameau. Un homme, identifié comme docteur par la voix off, en sort et descend un petit sentier jusqu’à la chaumière. Plan moyen, plan rapproché poitrine de face et plan panoramique. Sa tenue vestimentaire est décrite par la voix off qui distingue le costume de ville avec cravate, signe distinctif selon elle, des « brodequins de paysans » qui permettent d’affronter la pierre et la boue. Plan d’ensemble. Cet homme, dont il est précisé qu’il est né à la campagne, passe entre les chaumières et salue une vieille femme qui lui indique la direction où se trouve la ferme du patient qu’il doit visiter.
[01'12]
Plan fixe, plan rapproché poitrine et plan d’ensemble. Du bois brûle dans l’âtre d’une cheminée. Une femme surveille le feu. C’est une fermière qui est assise à la table de sa cuisine avec le docteur. La voix off indique que, manquant de temps pour rentrer chez lui, il y déjeune. Le journaliste apparaît de dos, à moitié hors champ.
Autre plan rapproché poitrine. Le médecin évoque ses premiers mois de travail dans la région. Il estime que la recherche d’une place a été difficile du fait du manque d’un organisme de placement comme à l’École Normale. Plan fixe. Il tourne son briquet dans ses mains, sans doute par nervosité, puis l’interview se poursuit en voix off. Il précise qu’il ne prend pas de succession mais qu’il s’installe véritablement, ce qui rend sa situation plus difficile car il ne part de rien et va au petit bonheur de la chance. Plans fixes. Une table d’examen et un appareil radiographique dernier cri équipent son cabinet.
[02'33]
Plan d’ensemble. Le docteur est assis à son bureau à côté de la table d’examen. Toujours en voix off, le journaliste lui demande ce qu’il a fait le premier jour. Le médecin répond qu’il a « attendu le premier client » qui a été suivi de trois ou quatre et, « petit à petit », cinq puis six. Plan américain et plan fixe. Il se rend à son armoire médicale, en ouvre la porte, y dépose une petite caissette, la referme et retourne à son bureau. Retour au plan rapproché poitrine du docteur dans la cuisine de la ferme. Tenant sa cigarette entre l’index et le majeur de la main gauche, il précise qu’il y a eu « des baisses et des remontées », ce qui est psychologiquement très mauvais selon lui car il y a une hésitation à recevoir ou non le patient et donc à risquer de commettre une erreur. Son visage qui était devenu grave retrouve son sourire lorsqu’il estime être « bien parti ».
Le journaliste aborde ensuite la question du financement. Le médecin reconnaît qu’il a dû solliciter ses parents et « certaines maisons de prêt ». Il estime cependant que « n’importe qui » peut se lancer dans des études de médecine s’il a un peu d’argent.
[03'58]
Plan fixe. Le feu d’âtre s’est réduit en cendres incandescentes. La fermière y suspend une bouilloire. En voix off, le journaliste demande au docteur s’il a été « facilement » accepté. Il répond que les habitants l’ont d’abord observé et analysé. Gros plans et plan d’ensemble. La caméra s’attarde sur le visage ridé d’une paysanne vêtue de noir. Le médecin discute avec un paysan. Il vient ensuite saluer une femme devant sa maison.
Nouveau retour au plan rapproché poitrine du docteur dans la cuisine. Il considère que le monde paysan est plus réservé mais qu’il donne plus facilement sa confiance que le monde citadin.
[04'55]
Plans en plongée. La musique guillerette entendue au début revient, dans une tonalité plus légère encore, et l’extrait se termine sur le médecin assis en compagnie du paysan devant l’âtre de la cheminée où celui-ci fait sauter des châtaignes dans un poêle. Le docteur respire le parfum de l’une d’entre elles.
[05’12]