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« L'histoire de Marius : un enfant différent » : différence entre les versions
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'''Dernier bilan de langage chez le neurologue'''<br> | '''Dernier bilan de langage chez le neurologue'''<br> | ||
La voix-off donne de nouvelles précisions : "Si la cause de la dysphasie de Marius est d’ordre neurologique, ses problèmes de santé à la naissance n'en sont pas forcément la cause. L'origine de ce trouble est actuellement à l'état d'hypothèse. On évoque des facteurs génétiques. probablement d’origine génétique. La dysphasie est aujourd’hui reconnue comme un handicap rare. Une fois le diagnostic posé, les familles restent souvent dans un grand isolement. Marius tenant la main de sa mère, ils se dirigent vers le cabinet du neurologue qui a diagnostiqué la dysphasie. Le médecin (qui était présent lors de la réunion de CCPE vue précédemment) est assis à son bureau face à Marius et sa mère (21:08). Il demande à la mère d’évoquer dans quels domaines Marius est bon, et dans quels domaines il ne l'est pas. Elle se tourne vers son fils : "Alors, Marius ?", pour l’inciter à répondre à répondre lui-même (21:18). L'enfant répond d'un air de parfaite évidence qu'il sait bien lire. | La voix-off donne de nouvelles précisions : "Si la cause de la dysphasie de Marius est d’ordre neurologique, ses problèmes de santé à la naissance n'en sont pas forcément la cause. L'origine de ce trouble est actuellement à l'état d'hypothèse. On évoque des facteurs génétiques. probablement d’origine génétique. La dysphasie est aujourd’hui reconnue comme un handicap rare. Une fois le diagnostic posé, les familles restent souvent dans un grand isolement. Marius tenant la main de sa mère, ils se dirigent vers le cabinet du neurologue qui a diagnostiqué la dysphasie. Le médecin (qui était présent lors de la réunion de CCPE vue précédemment) est assis à son bureau face à Marius et sa mère (21:08). Il demande à la mère d’évoquer dans quels domaines Marius est bon, et dans quels domaines il ne l'est pas. Elle se tourne vers son fils : "Alors, Marius ?", pour l’inciter à répondre à répondre lui-même (21:18). L'enfant répond d'un air de parfaite évidence qu'il sait bien lire. Plan à hauteur de Marius qui joue avec un stylo. Le médecin veut le faire compter jusqu’à 5 à l’endroit et à l’envers mais l'enfant reste complètement bloqué. Le neurologue évoque "la faiblesse de la mémoire immédiate" (21:50). Sous le regard dubitatif de sa mère, il lui fait répéter des prénoms " pour voir sa réalisation des sons". Quand le médecin dit : "Florence" l'enfant dit "Frolence". Il bute également sur le prénom "Jocelyne" (22:16). Filmé de très près, on le voit se déconcentrer. Le docteur lui demande s’il est fatigué ou s’il veut abandonner. Il répond "non" en souriant. "C’est pas le style à abandonner", affirme sa mère pour montrer que Marius est un garçon courageux qui veut progresser. Gros plan sur le visage de Marius et de sa mère. Leur complicité et leur amour sont palpables. La maman explique que l’école où Marius va aller lui inspire des appréhensions car "ils n'ont jamais vu un enfant dysphasique". Elle revient sur l’importance de son maintien en CP "pour avoir les bases avant d'aller plus loin" et de son intégration dans une école ordinaire. "C’est un réel bonheur de voir que c’est un enfant qui peut vivre en intégration scolaire ordinaire", dit-elle (23:35). Comme elle affirme "On va y arriver", le médecin insiste sur les embuches qu'il devra surmonter : il s'aventure dans "un chemin de galère". Mais elle ne l'entend qu'à peine. Elle a manifestement besoin de cet optimisme un peu aveugle pour continuer à tenir le coup dans un environnement (le milieu scolaire) où elle est peu entendue, et où les besoins de son fils sont mal compris. Après le départ de Marius et de sa mère, le médecin face caméra s’inquiète de la fin de sa deuxième année de CP. Pour lui, le problème ne se sera pas amélioré d'ici là, et il faudra se reposer la question d'un "système de préceptorat" ou d'une "classe spécialisée pour enfants dysphasiques". Il insiste :"il a quand même un trouble qui est net". (24:20) | ||
Plan à hauteur de Marius qui joue avec un stylo. Le médecin veut le faire compter jusqu’à 5 à l’endroit et à l’envers mais l'enfant reste complètement bloqué. Le neurologue évoque "la faiblesse de la mémoire immédiate" (21:50). Sous le regard dubitatif de sa mère, il lui fait répéter des prénoms " pour voir sa réalisation des sons". Quand le médecin dit : "Florence" l'enfant dit "Frolence". Il bute également sur le prénom "Jocelyne" (22:16). Filmé de très près, on le voit se déconcentrer. Le docteur lui demande s’il est fatigué ou s’il veut abandonner. Il répond "non" en souriant. "C’est pas le style à abandonner", affirme sa mère pour montrer que Marius est un garçon courageux qui veut progresser. Gros plan sur le visage de Marius et de sa mère. Leur complicité et leur amour sont palpables. La maman explique que l’école où Marius va aller lui inspire des appréhensions car "ils n'ont jamais vu un enfant dysphasique". Elle revient sur l’importance de son maintien en CP "pour avoir les bases avant d'aller plus loin" et de son intégration dans une école ordinaire. "C’est un réel bonheur de voir que c’est un enfant qui peut vivre en intégration scolaire ordinaire", dit-elle (23:35). Comme elle affirme "On va y arriver", le médecin insiste sur les embuches qu'il devra surmonter : il s'aventure dans "un chemin de galère". Mais elle ne l'entend qu'à peine. Elle a manifestement besoin de cet optimisme un peu aveugle pour continuer à tenir le coup dans un environnement (le milieu scolaire) où elle est peu entendue, et où les besoins de son fils sont mal compris. Après le départ de Marius et de sa mère, le médecin face caméra s’inquiète de la fin de sa deuxième année de CP. Pour lui, le problème ne se sera pas amélioré d'ici là, et il faudra se reposer la question d'un "système de préceptorat" ou d'une "classe spécialisée pour enfants dysphasiques". Il insiste :"il a quand même un trouble qui est net". (24:20) | |||
'''Premier jour dans la nouvelle école''' <br> | '''Premier jour dans la nouvelle école''' <br> | ||
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'''Immersion dans la classe de Marius'''<br> | '''Immersion dans la classe de Marius'''<br> | ||
Dans la classe de Marius, la maîtresse explique aux élèves la consigne de l’exercice : "Si il reconnaît son nom, il lève la main et je lui donne son petit prénom. S'il ne reconnaît pas, on le met de côté." Son ton est léger et bienveillant. Un premier élève, Alexis, lève la main et prend son prénom. La maîtresse demande aux enfants de parler bien fort car cet exercice permet aussi aux nouveaux de connaître les prénoms de leurs camarades. Ainsi, tous les enfants arrivant au CP en provenance de classes de grande section de maternelle différentes peuvent se sentir inclus dans le groupe-classe. Très gros plan sur Marius de profil, sa fiche prénom à la main. Celui-ci est écrit de trois façons différentes ; en majuscule scripte, en minuscule scripte et en minuscule cursive. Comme la maîtresse lui demande comment il veut l'écrire son prénom, il choisit la première, celle qui lui paraît plus facile à réaliser. Plan rapproché sur Marius de profil. La maîtresse lui rappelle que ce carton va leur servir très souvent. Comme Marius lui demande de dessiner un poisson sur sa fiche, elle accepte et demande s'il préfère dessiner au crayon ou au feutre, ce à quoi il répond qu’il veut le faire au feutre. (26:57) Elle le félicite et l’encourage pendant qu'il se met à la tâche : "C’est bien ça, tu fais tout le tour, ok?”. Marius acquiesce, son feutre à la bouche. Il à l’air à l’aise avec le travail demandé. | Dans la classe de Marius, la maîtresse explique aux élèves la consigne de l’exercice : "Si il reconnaît son nom, il lève la main et je lui donne son petit prénom. S'il ne reconnaît pas, on le met de côté." Son ton est léger et bienveillant. Un premier élève, Alexis, lève la main et prend son prénom. La maîtresse demande aux enfants de parler bien fort car cet exercice permet aussi aux nouveaux de connaître les prénoms de leurs camarades. Ainsi, tous les enfants arrivant au CP en provenance de classes de grande section de maternelle différentes peuvent se sentir inclus dans le groupe-classe. Très gros plan sur Marius de profil, sa fiche prénom à la main. Celui-ci est écrit de trois façons différentes ; en majuscule scripte, en minuscule scripte et en minuscule cursive. Comme la maîtresse lui demande comment il veut l'écrire son prénom, il choisit la première, celle qui lui paraît plus facile à réaliser. Plan rapproché sur Marius de profil. La maîtresse lui rappelle que ce carton va leur servir très souvent. Comme Marius lui demande de dessiner un poisson sur sa fiche, elle accepte et demande s'il préfère dessiner au crayon ou au feutre, ce à quoi il répond qu’il veut le faire au feutre. (26:57) Elle le félicite et l’encourage pendant qu'il se met à la tâche : "C’est bien ça, tu fais tout le tour, ok?”. Marius acquiesce, son feutre à la bouche. Il à l’air à l’aise avec le travail demandé. Alors qu'il est montré en train de dessiner, en très gros plan puis en plan moyen, la bande son fait entendre un commentaire de sa mère : "Marius suit l'enthousiasme de son frère et de sa sœur mais de lui-même, non. Je pense que s'il pouvait rester dans ses petits chaussons, protégé, ça l'arrangerait aussi. Il a envie d'aller aux autres [sic] mais il a toujours cette peur qui fait que c'est moins facile." Sur une mélodie assez enlevée au piano, plan sur les élèves qui travaillent (Marius a l'air d'observer ce que font certains d'entre eux), puis sortent en récréation. Marius lui, reste dans la classe. Son visage est filmé en gros plan. Il est assis à sa place, seul. Une certaine perplexité se lit sur son visage. Cette scène est difficile à comprendre. A-t-il exprimé à l'enseignante son souhait de rester seul dans la classe ? Les autres enfants jouent dans la cour, dans la joie et les rires. Plan lointain sur la maîtresse agenouillée devant Marius, près de la porte de la classe. Elle lui tient les épaules. Peut-être est-elle en train de l'encourager à sortir avec les autres. (28:03)<br> | ||
Sur une mélodie assez enlevée au piano, plan sur les élèves qui travaillent (Marius a l'air d'observer ce que font certains d'entre eux) puis sortent en récréation. Marius lui, reste dans la classe. Son visage est filmé en gros plan. Il est assis à sa place, seul. Une certaine perplexité se lit sur son visage. Cette scène est difficile à comprendre. | |||
'''Rendez-vous à l’inspection académique'''<br> | '''Rendez-vous à l’inspection académique'''<br> | ||
Gros plan sur le panneau de l’inspection académique | Gros plan sur le panneau de l’inspection académique. Reprise de la même mélodie au piano que lors de la séquence précédente. La maman de Marius, filmée en plan d’ensemble, marche d’un pas décidé dans le couloir menant au bureau d’une femme qui est peut-être l'inspectrice d'académie ou l'une de ses collaboratrices. Cette dernière est filmée en plan moyen, assise à un bureau, en face de la maman de Marius que nous voyons de dos. Alternance de champs et contre-champs durant tout l’entretien. La représentante de l'inspection académique propose l'intervention d'un enseignant spécialisé à raison d'une heure par semaine pour "différencier le travail et l'adapter autrement que dans le grand groupe-classe." Elle essaie de convaincre la mère de Marius que "ça n'est pas rien" et qu'ils (l'inspection académique ? L'Éducation Nationale ?) n'ont pas "les moyens de mettre un précepteur derrière chaque enfant". La maman de Marius entend ces propos, mais insiste sur son souhait de construire une intégration durable. Elle mentionne l’importance des apprentissages fondamentaux qui sont nécessaires à Marius pour entrer dans sa future vie d’adulte autonome. Déterminée et anxieuse, elle dit : "C’est aujourd'hui que le combat se mène." (29:25) Son interlocutrice explique que c’est un travail de collaboration, ce à quoi la maman de Marius répond : "Je pense que l’on construit les choses et je suis consciente qu’il ne faut pas aller à la colère pour avancer et construire ensemble." Elle ajoute d’un ton très sûr, et avec un sourire sincère, qu’elle veut que son enfant soit scolarisé en établissement public et qu’il ait droit à "cette école pour tous, cette école gratuite." Avec un regard déterminé, elle conclut en disant qu’elle se battra pour que ça se fasse, et dans de bonnes conditions. Compréhensive, la responsable académique lui répond : "J’espère que vous n’aurez pas trop à vous battre." Le calme dont fait preuve la maman de Marius face à une interlocutrice qui a essentiellement recours à la langue de bois est impressionnant. En même temps, on observe une différence assez nette avec la séquence du bilan de langage chez le neurologue. En effet, à la fin de ce bilan, le public était en droit de se demander si la maman de Marius était vraiment consciente de la gravité du handicap de Marius. L'optimisme et l'énergie dont elle faisait preuve masquaient-ils des illusions sur les possibilités de progrès du petit garçon ? Par contraste, lors de l'entretien à l'inspection académique, c'est elle qui est obligée d'insister sur le fait que les difficultés de Marius nécessitent bien plus de soutien qu'une heure de travail individualisé par semaine. (29:58) | ||
La maman de Marius, filmée en plan d’ensemble, marche d’un pas décidé dans le couloir menant au bureau d’une femme qui est peut-être l'inspectrice d'académie ou l'une de ses collaboratrices. | |||
La représentante de l'inspection académique propose | |||
Son interlocutrice explique | |||
Elle ajoute d’un ton très sûr et avec un sourire sincère qu’elle veut que son enfant soit scolarisé en établissement public et qu’il ait droit à "cette école pour tous, cette école gratuite." | |||
Avec un regard déterminé, elle conclut en disant qu’elle se battra pour que ça se fasse, et dans de bonnes conditions. | |||
'''Retrouvailles avec la maman après la première journée d’école'''<br> | '''Retrouvailles avec la maman après la première journée d’école'''<br> | ||
La journée est finie. Plan d’ensemble sur les enfants de CP qui sortent de l'école. | La journée est finie. Plan d’ensemble sur les enfants de CP qui sortent de l'école. La caméra resserre sur Marius et son frère qui retrouvent leur maman derrière la grille. Ils l’embrassent. La maman, souriante, dégage un certain soulagement en les voyant. Cette bienveillance maternelle et constante émane d’elle une fois encore. Elle prend longuement Marius dans ses bras, lui chuchote des paroles à l’oreille. Plan d’ensemble sur toute la famille de dos en train de marcher sur le trottoir : la mère de Marius porte sa fille, Marius est porté par un homme qui est probablement son père et Hippolyte marche un peu en retrait. (30:21) | ||
Elle prend longuement Marius dans ses bras | |||
'''En voiture vers le cabinet de l’orthophoniste !'''<br> | '''En voiture vers le cabinet de l’orthophoniste !'''<br> | ||
Plan rapproché sur la maman de Marius, de profil, en train de conduire. Parlant de la distance entre le domicile et le cabinet d'orthophoniste : "Ça fait une trotte, il y a 12 km, et 12 km ça fait perdre beaucoup du temps, et les orthophonistes ont beaucoup de travail." On entend Marius, à l’arrière, en train de jouer. Sa maman tout en parlant avec le caméraman, garde un œil sur son fils et rit brièvement en l’entendant s'amuser. Elle ajoute qu'à cause de la distance, les séances d'orthophonie à l'école ne sont pas possibles. (30:51)<br> | |||
Comme Crépu lui demande en off s'il n'était pas possible de trouver un orthophoniste plus près, elle lui répond qu'elle ne a pas trouvé "qui sache ce qu’est la dysphasie, le trouble du langage et que surtout c’est notre seul moyen de rééducation pour l’avenir." (30:15)<br> | |||
'''Séance d’orthophonie'''<br> | '''Séance d’orthophonie'''<br> | ||
À peine garés, la maman ferme la voiture et dit à Marius de se dépêcher puis ils partent en courant en direction du cabinet d’orthophonie. Gros plan sur un écran d’ordinateur sur lequel figure un exercice que Marius fait avec l’aide de l’orthophoniste. "Attention, attention, attention… Voilà.", dit cette dernière pour l’encourager. Plan plus large sur Marius et l’orthophoniste, de dos, assis devant l’ordinateur. Marius ne semble pas à l’aise avec l’exercice. L’orthophoniste lui dit d’écouter encore s'il ne se rappelle plus : /lo/, /fa/. Elle lui demande de la regarder et articule la syllabe /lo/ en faisant les gestes de la méthode phonético-gestuelle mise au point par Suzanne Borel-Maisonny. L'enfant se trompe encore. L'orthophoniste insiste à nouveau sur /lo/ et le son /l/. Elle tente de le rassurer en lui disant qu’il l’a appris l’année dernière, c'est-à-dire qu'il l'a peut-être oublié depuis. Il y parvient enfin : "T’as vu ? /lo/", lui dit-elle. L’orthophoniste qui s'assoit à son bureau explique à la maman de Marius qu'au lieu de soumettre Marius à "une batterie de tests", elle procède autrement pour l’observer, même si "ce n'est pas très scientifique". La maman est d’accord avec cette façon de faire. "Oui je pense qu’il vaut mieux du spontané", explique-t-elle. (32:22)<br> | |||
Gros plan sur un écran d’ordinateur sur lequel figure un exercice que Marius fait avec l’aide de l’orthophoniste. "Attention, attention, attention… Voilà.", dit cette dernière pour l’encourager. Plan plus large sur Marius et l’orthophoniste, de dos, assis devant l’ordinateur. Marius ne semble pas à l’aise avec l’exercice. L’orthophoniste lui dit d’écouter encore s'il ne se rappelle plus : /lo/, /fa/. Elle lui demande de la regarder et articule la syllabe /lo/ en faisant les gestes de la méthode phonético-gestuelle | Plan global qui montre l’orthophoniste, Marius en train de jouer à emboîter des pots puis des tonneaux gigognes, et sa maman. L’orthophoniste rappelle à cette dernière qu’elle a pris Marius d’urgence et qu'elle et ses collègues ont des listes d'attente de six mois, ce dont la maman, l’air dépité, a conscience. Mais l’orthophoniste ajoute qu’elle aura des disponibilités à partir de la Toussaint. (32:37) | ||
L'enfant se trompe encore. L'orthophoniste insiste à nouveau sur /lo/ et le son /l/. Elle tente de le rassurer en lui disant qu’il l’a appris l’année dernière, c'est-à-dire qu'il l'a peut-être oublié depuis. Il y parvient enfin : "T’as vu ? /lo/", lui dit-elle. | |||
Plan global | |||
'''Échange entre Marius et le | '''Échange entre Marius et le réalisateur '''<br> | ||
Plan d’ensemble de Marius et son frère dans le salon. Marius joue, assis par terre, tandis que son frère regarde la télé, assis sur le canapé. | Plan d’ensemble de Marius et son frère dans le salon. Marius joue, assis par terre, tandis que son frère regarde la télé, assis sur le canapé. Commentaire par le réalisateur : depuis qu'il a suivi Marius, il a filmé un petit garçon qui dévorait la vie. "Encore une image positive qui faisait de lui un enfant presque comme les autres", affirme-t-il. Mais à présent, Marius lui parle pour la première fois de sa dysphasie, avec ses mots et ses images à lui. Plan rapproché sur Marius en train de jouer avec une voiture, l’air concentré. Dos à la fenêtre, il est légèrement à contre jour. Le réalisateur attire son attention : "Bon, Marius, on a parlé de placard." Toujours concentré sur son jeu, Marius répond : "dedans, placard, la /dis avi/, dedans le placard." Le réalisateur répond juste "ouais", pour signifier qu'il l'écoute, puis lui demande où se "Dans la tête", répond Marius, qui ajoute "Et requin dedans aussi." “ - Dans le placard ?..” “- Oui”. "- Et il peut la manger ?" "- Non, avaler, corrige Marius". Au bout de quelques instants, il répète "avaler". De longues intervalles séparent ses réponses parce qu'il s'est absorbé dans son jeu "Pour toujours ?", relance le caméraman. Marius met quelques secondes avant de répondre : "Toujours toujours !" L’air enjoué. Le caméraman lui demande s' il "la" met souvent au placard. Marius répond oui, et ajoute : "Et fermé à clé." Dans cette séquence, il est clairement question de dysphasie (/dis avi/). Elle montre que Marius est conscient de ses difficultés et qu'il a trouvé un moyen symbolique de s'en débarrasser (l'enfermer dans un placard dans sa tête, avec un requin qui va l'avaler). On constate aussi qu'il s'exprime avec plus de facilité (juxtapositions de mots et petits assemblages de mots tout faits sans bégaiement) quand la conversation est indirecte, c'est-à-dire quand il fait autre chose pendant qu'il parle (ici, il semble essayer de démonter un jouet). Il ne se retrouve pas alors en situation de face à face avec un interlocuteur qui attend explicitement de lui qu'il "produise" du langage. C'est une situation de communication beaucoup plus authentique. | ||
Plan rapproché sur Marius en train de jouer avec une voiture, l’air concentré. Dos à la fenêtre, il est légèrement à contre jour. Le | |||
"Pour toujours ?", relance le caméraman. Marius met quelques secondes avant de répondre : "Toujours toujours !" L’air enjoué. Le caméraman lui demande s' il la met souvent au placard. Marius répond | |||
Dans cette séquence, il est clairement question de dysphasie (/dis avi/). Elle montre que Marius est conscient de ses difficultés et qu'il a trouvé un moyen symbolique de s'en débarrasser (l'enfermer dans un placard dans sa tête, avec un requin qui va l'avaler). On constate aussi qu'il s'exprime avec plus de facilité (juxtapositions de mots et petits assemblages de mots tout faits sans bégaiement) quand la conversation est indirecte, c'est-à-dire | |||
'''Nouvelle réunion de concertation'''<br> | '''Nouvelle réunion de concertation'''<br> | ||
Plan d’ensemble où on aperçoit la maman de Marius entrer dans l’école de son fils. | Plan d’ensemble où on aperçoit la maman de Marius entrer dans l’école de son fils. Elle se rend à une réunion. Son institutrice raconte un exploit de Marius : il a lu la totalité des mots écrits au tableau. On sent sa fierté quand elle ajoute que toute la classe a applaudi Marius en disant : "Tu nous épates !" Elle explique qu’il y est parvenu malgré le gros effort que l'exercice lui a demandé. Elle ajoute : "Cette lenteur, je veux l’intégrer à ce petit groupe de 4-5 enfants qui sont eux même en difficulté, et pour ça j’aimerais bien quelqu'un qui puisse me donner un sacré coup de main." La caméra est braquée quelques instants sur la maman de Marius, l’air triste et plein d'espoir à la fois. L'institutrice poursuit : "Il faut que je puisse sortir de la classe éventuellement avec ce petit groupe. Si je sors de la classe, il me faut un pédagogue à l'intérieur." Une autre femme intervient (peut-être l'inspectrice ou une conseillère pédagogique) : si elle affirme être d'accord avec ce qui est dit, elle souligne néanmoins qu'il ne lui est pas possible de répondre à cette "offre" (qui est en fait une demande et pas une offre). Plan sur la maman de Marius, l’air décomposée. Encore une fois, malgré les dispositions législatives (voir paragraphe 'Contexte' de la fiche), le souhait d'intégration en milieu scolaire ordinaire qu'elle a pour son fils se heurte au manque de moyens et ou à l'immobilisme de l'Éducation nationale. Le changement de région n'y a rien fait, cette femme continue à se heurter à des murs. | ||
Plan rapproché sur elle alors qu'elle essuie une larme. Elle est vis-à-vis de l'enseignante, de part et d'autre de la grille de l'école, probablement tout de suite après la réunion. L'institutrice essaie de la faire relativiser. Elle ajoute qu’ils vont réussir à créer ce petit groupe dont elle a parlé, et espère avancer dans la méthode d’apprentissage de l'écriture, de la lecture et la progression. Elle évoque une collaboration avec l'orthophoniste pour pouvoir en apprendre davantage sur la dysphasie, puis transmettre ces informations à ses collègues et favoriser l'intégration du petit garçon (sous-entendu, dans les années à venir). Elle conseille aussi à la maman de Marius de prendre de la distance : "Ne vous battez pas pour l'enseignant, l’enseignant peut aussi se battre." On peut cependant imaginer que ce conseil soit extrêmement difficile à entendre par cette dame qui ne rencontre aucun soutien de la part de l'institution en tant que telle. (35:51) L'institutrice termine en disant qu’ils ont accepté un enfant avec un handicap et qu’ils vont aller jusqu'au bout. Elle conclut par ces mots : "Pour l’instant je le vois heureux et c’est déjà pas mal." Cette bienveillance fait sens. La maman de Marius, qu’on voit maintenant en gros plan, a un air légèrement rassuré, bien que relativement sceptique malgré tout. Elle a maintenant conscience, comme elle l'a exprimé dans les séquences précédentes, à la fois du temps qui passe et de la sévérité du handicap de son fils. Elle doit admettre aussi qu'il lui faut prendre de la distance avec son fils et laisser les professionnels agir directement avec lui. (36:03) | |||
Plan sur la maman de Marius, l’air | |||
Plan rapproché sur | |||
L'institutrice termine en disant qu’ils ont accepté un enfant avec un handicap et qu’ils vont aller jusqu'au bout. Elle conclut par ces mots : "Pour l’instant je le vois heureux et c’est déjà pas mal." | |||
Cette bienveillance fait sens. La maman de Marius, qu’on voit maintenant en gros plan, a un air légèrement rassuré, bien que relativement sceptique malgré tout | |||
'''Balade dans la nature'''<br> | '''Balade dans la nature'''<br> | ||
Travelling, l'opérateur court derrière Marius en le filmant. Ce dernier à l’air joyeux, un sac sur le dos et un sachet en plastique à la main, il se retourne brièvement et sourit, tout en continuant sa course sur un chemin de terre bordé d’arbres verts. Autre point de vue, Marius et son frère se dirigent en courant vers la caméra. Il fait beau, la scène respire la bonne humeur. Les deux enfants vont peut-être cueillir des mûres ou des myrtilles. Marius de dos s'éloigne sur le chemin, suivi par le chien de la famille. Cette scène répond à la toute première dans laquelle Marius s'avançait vers le caméraman (et donc le spectateur) sur un petit tracteur à pédale. Ici, le film étant presque fini, il quitte le spectateur pour poursuivre son chemin (cette scène fait écho à celle qui conclut "La vie est immense et pleine de dangers" que Denis Gheerbrant a réalisé en 1995). (36:37) | |||
'''Cours de piano'''<br> | '''Cours de piano'''<br> | ||
Au premier plan, Marius est assis à côté d’un professeur de piano. Ils jouent une mélodie à quatre mains. | Au premier plan, Marius est assis à côté d’un professeur de piano. Ils jouent une mélodie à quatre mains. À l'arrière-plan, on remarque son sœur, son frère et sa mère. Ils observent Marius en souriant, l’air bienveillant. Marius a l'air concentré. Zoom sur son visage pour montrer au sourire qui s'épanouit. Son professeur sourit aussi : "Et là, tous les deux ensemble, on termine ", lui dit-il. Marius plaque le dernier accord et s'exclame : "Encore !" (37:15) | ||
À l'arrière-plan, on remarque son sœur, son frère et sa mère. Ils observent Marius en souriant, l’air bienveillant. Marius a l'air concentré. | |||
'''Générique de fin'''<br> | '''Générique de fin'''<br> | ||
Dernière version du 4 septembre 2025 à 10:42
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Titre :
L'histoire de Marius : un enfant différent
Série :
Pays de production :
Année de diffusion :
2003
Réalisation :
Intervenants :
Durée :
39 minutes
Format :
Parlant - Couleur -
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :
Corpus :
Générique principal
Contenus
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Elena Dreyer, Charlotte Gauran, Emma Palanque, Élisabeth Fuchs

