L’infirmerie et le dispensaire
Le film s'ouvre sur la vue du centre de l'activité du médecin de la santé publique ou infirmerie dispensaire de Tunisie : à la vue extérieure des locaux succède l'image de la file de patients attendant d'être pris en charge par le personnel. La voix off décrit la disposition intérieure de ces bâtiments, insistant notamment sur la séparation entre les femmes et les hommes, les salles de consultation et d'opération disponibles, et sur les chambres d'hospitalisation. Chaque commentaire est assorti d'une vue de ces lieux, bien souvent occupés par des patients. Succède une scène de consultation, les infirmiers accueillant les individus, qui sont, selon leur cas, transmis au médecin pour être examinés.
La prévention des maladies et des épidémies
Alors que l'image se recentre sur un homme montant dans une voiture, le commentaire précise que l'infirmerie dispensaire qui nous est présentée est la base de l'organisation médicale implantée en Tunisie par les autorités françaises. La voix off évoque le parcours de l'infirmier dont on suit le chemin en image. Celui-ci semble mener une tournée dans diverses parties de l'espace tunisien. Il est spécialisé dans un domaine médical et a la mission de rapporter ce qu'il constate au médecin dont il dépend. Ainsi, non seulement il effectue un examen médical systématique des enfants et opère des consultations sur des patients indigènes, mais comme on peut le constater, il est également chargé de mener des enquêtes sanitaires sur le milieu naturel tunisien, notamment dans le but de lutter contre le paludisme. Pour cela, il met au point une méthode de coloration des larves de moustiques contaminées, afin de repérer plus facilement les points d'eau infectés.
Selon le commentaire, une fois ses analyses médicales et sanitaires effectuées, le praticien rentre à l'infirmerie et peut profiter de l'équipement moderne mis à sa disposition dans le laboratoire pour approfondir ses observations. Il peut alors commander l'expédition d'équipes qui vont intervenir dans les secteurs contaminés. Chargées d'éliminer les larves de moustiques dangereuses, elles sont accompagnées d'un infirmier itinérant dont la mission est d'opérer une quininisation préventive des populations à risque. On assiste ainsi au rassemblement des indigènes et à leur traitement préventif. Viennent ensuite les explications et la présentation visuelle de la vaccination de masse contre la variole, opérée périodiquement par les médecins. Toutes les catégories de la population semblent concernées, enfants comme adultes.
La scène suivante voit l'arrivée du médecin de la santé publique dans une école : chargé de la surveillance médicale de ces établissements, il passe une fois par mois dans chacun d'eux. On assiste à un de ces examens. Le praticien vérifie en priorité les poumons et les yeux des enfants, et, selon le commentaire, a tout pouvoir pour mettre en place des mesures de santé publique en cas de problèmes.
L’intervention auprès des malades
Aussi, ces procédés préventifs ne représentent, toujours d'après la voix off, qu'une partie de la mission attribuée au médecin colonial. Il doit en effet, lorsqu'un malade est signalé, se rendre sur place et procéder à un examen médical, voire lui prescrire un traitement. Les plans suivants se concentrent sur ses actions. Dans un premier cas, le praticien se rend dans une région urbaine afin de traiter un vieillard. Il effectue une prise de sang puis décide son évacuation vers un endroit plus approprié où, comme on peut l'observer, il est soigné par les médecins présents sur place. Dans un second cas, le médecin de la santé publique peut avoir à se rendre en milieu rural. On assiste à l'un de ces voyages, une voiture parcourant des paysages qui, selon le commentateur, « rappellent ceux de la France lointaine ». Le médecin, en costume, arrive dans ce coin reculé de la Tunisie. Il met du temps à trouver le malade signalé dans les « gourbis » du village. Une fois localisé, il téléphone à Tunis afin de déclencher une procédure préventive due aux risques élevés de contagion. Dès lors, la construction d'un camp d'isolement (à laquelle on assiste partiellement) est décidée et les caravanes sont contrôlées. Dans le cas où elles n'ont pas de papiers en règle, ses membres sont acheminés vers des centres d'épouillage. On assiste à l'un de ces transferts, puis au traitement préventif : les animaux sont parqués, les individus tondus et rhabillés pour réduire tout risque de contagion majeure.
L’organisation médicale et sanitaire de la Tunisie
La fin du film voit l'explication de la gestion médicale du territoire tunisien, en dehors des secteurs réservés au « médecin du bled ». Les hôpitaux montrés sont censés refléter la modernité des infrastructures mises en place par les autorités françaises, et destinées aux différents malades selon leur pathologie, leur sexe ou leur confession.