{{#widget:Qwant}}
« La médecine pénitentiaire » : différence entre les versions
De MedFilm PPRD
(Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire) |
(Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire) |
||
| Ligne 86 : | Ligne 86 : | ||
'''Le service de chirurgie''' | '''Le service de chirurgie''' | ||
Assisté par son personnel, le médecin-chef de la prison de Fresnes effectue une opération chirurgicale ; il demande « un petit peu d’éther ». La caméra montre le patient allongé sur la table. Tandis que le médecin-chef se débarrasse de ses équipements de protection avec l’aide d’une infirmière, Pierre Desgraupes, placé de trois quarts dos gauche par rapport à la caméra, le questionne sur l’opération qu’il vient de pratiquer. Le médecin, qui se lave les mains, répond qu’il s’agit d’une hernie inguinale « tout à fait banale ». Tandis que l’infirmière sort de la pièce et referme la porte, il précise qu’il s’agit d’une chirurgie « courante » destinée à des prisonniers vieillissants, en l’occurrence un « brave homme de soixante ans » condamné à « trois ans de prison pour coups et blessures volontaires ». Bref retour à la table d’opération où un jeune médecin effectue une chirurgie. Le médecin-chef indique qu’il y a en prison des maladies « de tous les jours » qui existent aussi à l’extérieur mais aussi des maladies spécifiques comme les ulcères duodénaux. Second retour à la table d’opération. Gros plan de trois quarts droit face. | Assisté par son personnel, le médecin-chef de la prison de Fresnes effectue une opération chirurgicale ; il demande « un petit peu d’éther ». La caméra montre le patient allongé sur la table. Tandis que le médecin-chef se débarrasse de ses équipements de protection avec l’aide d’une infirmière, Pierre Desgraupes, placé de trois quarts dos gauche par rapport à la caméra, le questionne sur l’opération qu’il vient de pratiquer. Le médecin, qui se lave les mains, répond qu’il s’agit d’une hernie inguinale « tout à fait banale ». Tandis que l’infirmière sort de la pièce et referme la porte, il précise qu’il s’agit d’une chirurgie « courante » destinée à des prisonniers vieillissants, en l’occurrence un « brave homme de soixante ans » condamné à « trois ans de prison pour coups et blessures volontaires ». Bref retour à la table d’opération où un jeune médecin effectue une chirurgie. Le médecin-chef indique qu’il y a en prison des maladies « de tous les jours » qui existent aussi à l’extérieur mais aussi des maladies spécifiques comme les ulcères duodénaux. Second retour à la table d’opération. Gros plan de trois quarts droit face. À Pierre Desgraupes qui demande la raison de la fréquence de ces ulcères, il répond que la nervosité due au choc du placement en détention, accentuée par les conditions de celle-ci, en est la cause. Nouveau retour à la table d’opération puis gros plan identique au précédent. Pierre Desgraupes ayant posé la question de l’existence de maladies propres, il ajoute aux ulcères duodénaux les « faux cardiaques » et le « corps étranger ». [08’02] | ||
Le médecin-chef présente à Pierre Desgraupes plusieurs radiographies de ces corps étrangers qui, dit-il, « cheminent admirablement » : « une lame de couteau associée à un certain nombre de clous » finalement rejetés par l’organisme, « une réglette », d’abord dans l’estomac puis dans le colon, « un verre introduit dans le rectum », une « petite pluie de ferraille » et une lame de rasoir. Pierre Desgraupes demandant les raisons de tels agissements chez les détenus, le médecin-chef lui présente l’un de ceux-ci. L’objectif de la caméra se déplace sur un homme détenu depuis dix-huit mois pour vol et qui dit avoir avalé « huit cuillères ». Il ne sait expliquer à Pierre Desgraupes les raisons de son acte autrement que par une difficulté à supporter sa détention. Cette souffrance est, précise-t-il, | Le médecin-chef présente à Pierre Desgraupes plusieurs radiographies de ces corps étrangers qui, dit-il, « cheminent admirablement » : « une lame de couteau associée à un certain nombre de clous » finalement rejetés par l’organisme, « une réglette », d’abord dans l’estomac puis dans le colon, « un verre introduit dans le rectum », une « petite pluie de ferraille » et une lame de rasoir. Pierre Desgraupes demandant les raisons de tels agissements chez les détenus, le médecin-chef lui présente l’un de ceux-ci. L’objectif de la caméra se déplace sur un homme détenu depuis dix-huit mois pour vol et qui dit avoir avalé « huit cuillères ». Il ne sait expliquer à Pierre Desgraupes les raisons de son acte autrement que par une difficulté à supporter sa détention. Cette souffrance est, précise-t-il, indiquée dans ses « rapports psychiatriques ». Lui-même nie faire cela pour aller à l’hôpital mais ne sait plus pourquoi il a commencé. Cela ne joue d’ailleurs aucun rôle dans ses relations avec ses codétenus. « Je n’ai jamais fait de compétition », conclut-il. [12’18] | ||
Le médecin-chef présente une autre radiographie montrant des corps étrangers « sérieux ». Il prend une petite boîte en fer où se trouvent ceux-ci et les en retire pour les déposer dans un petit bac, tout en les énumérant. Il montre ensuite une photographie de « l’inventaire ». Un document « amusant » selon lui car il est possible de retrouver ces objets sur la radiographie du détenu. Il précise que ce dernier a subi une intervention, car il ne pouvait être laissé avec ce qui représentait « un certain poids » dans son organisme, et qu’il s’agit d’un récidiviste qui a été « confié » au psychiatre. | Le médecin-chef présente une autre radiographie montrant des corps étrangers « sérieux ». Il prend une petite boîte en fer où se trouvent ceux-ci et les en retire pour les déposer dans un petit bac, tout en les énumérant. Il montre ensuite une photographie de « l’inventaire ». Un document « amusant » selon lui, car il est possible de retrouver ces objets sur la radiographie du détenu. Il précise que ce dernier a subi une intervention, car il ne pouvait être laissé avec ce qui représentait « un certain poids » dans son organisme, et qu’il s’agit d’un récidiviste qui a été « confié » au psychiatre. | ||
Pierre Desgraupes aborde ensuite la question des mutilations. Le praticien | Pierre Desgraupes aborde ensuite la question des mutilations. Le praticien reconnaît qu’il y en a « malheureusement » souvent. Il enlève sa tenue de chirurgien et présente une radiographie d’un fil de fer qu’un détenu s’est introduit et qui l’a mutilé. Il expose ensuite le cas d’un « garçon de 40 ans à peu près qui, un beau matin, a décidé de se supprimer ». Il montre le « poinçon » que ce détenu s’est enfoncé dans l’aire précordiale gauche avant de le planter à la verticale sur son lit et de se jeter dessus, dans la région hépatique. Bref gros plan de profil droit puis retour au plan rapproché taille. Le médecin-chef montre comment, n’arrivant toujours pas à mettre fin à ses jours, le détenu s’est ensuite introduit le poinçon au niveau de la région temporale droite. Il présente ensuite les radiographies de face et de profil du crâne de ce prisonnier qui, toujours vivant, a fini par lui être amené et souligne qu’aucune lésion ni détérioration du système nerveux central n’a été constatée. « On pourrait presque dire qu’il s’est pratiqué lui-même une lobotomie ». [17’06] | ||
'''La psychiatrie en prison''' | '''La psychiatrie en prison''' | ||
Plan moyen. Filmé de trois quarts dos | Plan moyen. Filmé de trois quarts dos droit, Pierre Desgraupes s’entretient avec un psychiatre assis à son bureau et lui pose la question de la normalité des détenus qui avalent des objets et se mutilent. Zoom avant lent et plan rapproché poitrine. Celui-ci lui répond qu’il s’agit d’une réaction violente à leur situation : une incarcération perçue comme injuste et une confrontation brutale avec le monde de la prison et ses contraintes d’isolement et de promiscuité qui peut le conduire au suicide. [19’20] | ||
Plan d’ensemble en contre-plongée, à travers les barreaux d’une cellule. Face caméra, Pierre Desgraupes et un autre psychiatre sont assis face à un détenu sur le lit de la cellule. Le journaliste lui demande depuis combien de temps il est là et ce qu’il a fait. Le prisonnier répond qu’il est incarcéré depuis 18 mois pour « vol qualifié ». Plan moyen, face au détenu dont le visage reste dans l’ombre (Pierre Desgraupes et le psychiatre sont | Plan d’ensemble en contre-plongée, à travers les barreaux d’une cellule. Face caméra, Pierre Desgraupes et un autre psychiatre sont assis face à un détenu sur le lit de la cellule. Le journaliste lui demande depuis combien de temps il est là et ce qu’il a fait. Le prisonnier répond qu’il est incarcéré depuis 18 mois pour « vol qualifié ». Plan moyen, face au détenu dont le visage reste dans l’ombre (Pierre Desgraupes et le psychiatre sont visibles de dos) puis retour au plan en contre-plongée à travers les barreaux. La caméra se concentre plus particulièrement sur Pierre Desgraupes qui demande au détenu s’il est là pour la première fois. Celui-ci répond qu’il en est à sa troisième détention. Il fait part au journaliste de son dépaysement lors de sa première incarcération et avoue avoir fait une tentative de suicide en s’ouvrant les veines. Gros plan de face puis retour au visage de Pierre Desgraupes qui répète ce qu’il vient de dire et demande à connaître les raisons de son geste. Retour au gros plan du visage du prisonnier dont les traits se dessinent mieux. Il dit avoir eu le cafard, se sentir seul, sans nouvelles de sa famille. Le psychiatre intervient : « – vous avez des enfants ? – Oui, une fille ». Retour au visage de Pierre Desgraupes. « Personne ne vous écrivait plus », dit-il. Le prisonnier confirme. Plan rapproché taille. Le détenu est toujours dans la pénombre et la psychiatre est partiellement visible de dos au premier plan. Il lui pose plusieurs questions pour en savoir plus. Plan rapproché taille à travers les barreaux puis à nouveau plan dans la pénombre du psychiatre et du détenu. Celui-ci dit qu’il n’y avait plus personne à qui parler. « Les gardiens ne vous parlent pas ? » demande Pierre Desgraupes. Il répond que ceux-ci se contentent d’ouvrir et de refermer les portent des cellules. Alternance de plans rapprochés poitrine à travers les barreaux de la cellule et de gros plans dans la pénombre. Le journaliste cherche à savoir comment l’idée lui en est venue. Le prisonnier, dont les traits peuvent maintenant être bien distingués, répond qu’il y avait déjà pensé quinze jours auparavant et que cela lui revient « le soir après la fermeture ». Il précise avoir quatre co-détenus dans sa cellule. Le journaliste en déduit qu’il y a pensé tout seul sans en parler à quiconque, ce que l’incarcéré confirme, et remercie celui-ci. [21’28] | ||
À nouveau, plan rapproché poitrine du premier psychiatre dans son bureau. Lui et Pierre Desgraupes, qui est hors champ, parlent de l’acclimatation des détenus à la vie en prison. Il apparaît que, malgré le travail qui leur est demandé, ils finissent par se croire malades. Ils vont voir le médecin ou le chirurgien, et laissent souvent ceux-ci perplexes devant ce qui apparaît surtout comme un syndrome psychosomatique. [23’10] | |||
Dans un dortoir, un médecin en blouse blanche est penché sur un patient allongé dans un lit et qui a relevé son pull. Tout en lui palpant le thorax, il lui demande ce qui ne va pas. Celui-ci explique qu’il vient à cause de son estomac : il dit | Dans un dortoir, un médecin en blouse blanche est penché sur un patient allongé dans un lit et qui a relevé son pull. Tout en lui palpant le thorax, il lui demande ce qui ne va pas. Celui-ci explique qu’il vient à cause de son estomac : il dit ne plus rien pouvoir plus manger depuis « 45 jours », rendre tout ce qu’il avale. Le docteur se redresse et demande au détenu s’il a des douleurs. Celui-ci répond par l’affirmative mais précise aussi remanger depuis une semaine. Présent en hors-champ, Pierre Desgraupes demande au médecin si ce prisonnier souffre organiquement de quelque chose. Le praticien répond par la négative et indique que ce patient a déjà fait « deux épisodes de ce genre » et a été « vus sous tous les angles ». Il s’agit selon lui de troubles fonctionnels qui ne sont pas de sa compétence. [24’18] | ||
Pierre Desgraupes, toujours hors-champ, demande au psychiatre en paraphrasant Molière s’il s’agit d’un « malade imaginaire ». Le spécialiste répond que cela est un peu excessif mais que des prisonniers peuvent exagérer leurs symptômes pour aller à l’hôpital. C’est alors au médecin de séparer le réel du stimulé. Zoom arrière et plan moyen. Les deux hommes parlent ensuite des détenus qui sortent de prison. Le psychiatre souligne qu’ils ont hâte de sortir mais que, paradoxalement, ils ont également peur de quitter une vie à laquelle ils sont habitués pour se confronter à nouveau aux « | Pierre Desgraupes, toujours hors-champ, demande au psychiatre en paraphrasant Molière s’il s’agit d’un « malade imaginaire ». Le spécialiste répond que cela est un peu excessif mais que des prisonniers peuvent exagérer leurs symptômes pour aller à l’hôpital. C’est alors au médecin de séparer le réel du stimulé. Zoom arrière et plan moyen. Les deux hommes parlent ensuite des détenus qui sortent de prison. Le psychiatre souligne qu’ils ont hâte de sortir mais que, paradoxalement, ils ont également peur de quitter une vie à laquelle ils sont habitués pour se confronter à nouveau aux « nécessités de la vie », notamment la recherche d’un hébergement et d’un travail. Cela peut provoquer chez certains d’entre eux à un « vertige de la sortie ». Zoom avant et à nouveau plan rapproché poitrine. À la question de Pierre Desgraupes sur les autres réactions des détenus, le psychiatre évoque celle relative non pas à leur peine mais à leur délit : ils se sentent coupables. Le rôle de la médecine pénitentiaire est alors d’observer ces réactions, en particulier chez les prévenus, pour adapter la peine et éviter que la prise de conscience du crime ou du délit commis n’aboutisse à des états dépressifs voire « beaucoup plus graves », même si cela reste rare. [27’13] | ||
'''La personnalité du délinquant''' | '''La personnalité du délinquant''' | ||
Plan rapproché poitrine de face. Pierre Desgraupes introduit une nouvelle séquence sur le rôle des médecins et des psychiatres en prison. Il explique que leurs spécificités résident dans l’étude et parfois le traitement du détenu dans sa qualité de délinquant. Ils doivent s’intéresser à sa personnalité et à ses conditions de vie, et se faire | Plan rapproché poitrine de face. Pierre Desgraupes introduit une nouvelle séquence sur le rôle des médecins et des psychiatres en prison. Il explique que leurs spécificités résident dans l’étude et parfois le traitement du détenu dans sa qualité de délinquant. Ils doivent s’intéresser à sa personnalité et à ses conditions de vie, et se faire criminologistes. Desgraupes se tourne vers un autre médecin psychiatre assis avec lui à une table. Celui-ci affirme que ce genre de praticien, d’un type nouveau et peu structuré, a pour tâche essentielle de pénétrer le délinquant, le crime ou délit n’étant que le symptôme d’un mal plus profond, afin de discerner ce qu’a été le détenu avant cet « entracte » et ce qu’il deviendra ensuite. Ils ne sont pas observateurs mais initiateurs d’un traitement des détenus « à l’échelle de l’homme ». Pierre Desgraupes introduit la séquence suivante où sera étudié le « passé d’un délinquant ». [29’40] | ||
Le second psychiatre se tient de trois quarts dos | Le second psychiatre se tient de trois quarts dos droit par rapport à la caméra. En clair-obscur face à lui et à la caméra, un homme de 41 ans détenu depuis trois ans pour le « meurtre passionnel » de sa fiancée. Au journaliste qui lui demande les raisons de ce meurtre, il explique que leur différence d’âge était « assez prononcée » et qu’elle était « d’un tempérament ardent ». Il dit avoir eu une obsession croissante au fil du temps jusqu’à être convaincu de son impossibilité à la « rendre heureuse ». La caméra revient parfois à un gros plan, à travers les barreaux de la cellule, du visage du psychiatre éclairé par la lumière, alors que celui du détenu reste dans la pénombre. Ensemble, ils reviennent sur son enfance de celui-ci, qui dit avoir été timide et craintif au contact des autres et avoir appréhendé avec pessimisme les « passages difficiles » de la vie comme le certificat d’études, la première communion ou le baccalauréat. Au médecin qui lui en demande un exemple, il raconte que, lorsque des jeunes filles en pension passaient devant la porte de sa maison accompagnée de leur pionne, il rentrait à l’intérieur par timidité. Toujours à la demande du médecin, il évoque brièvement son premier mariage qui n’a tenu que quelques années et les problèmes sexuels qu’il a connus à ce moment-là. Ils reviennent ensuite à cette jeune fille, dont le détenu dit qu’il s’en est très vite « amouraché » d’abord sentimentalement puis de manière « plus érotique » jusqu’à en être « obnubilé ». Il a alors eu un sentiment d’échec qui l’a « beaucoup ébranlé » sur la fin. Il a vécu toute une nuit d’insomnie avant de vider tout un flacon de tranquillisants. Il a cherché sans succès à obtenir un rendez-vous avec un psychiatre et « le drame a eu lieu quatre jours plus tard ». [33’40] | ||
Nouveau gros plan à travers les barreaux de la cellule puis retour au plan moyen dans la pénombre. | Nouveau gros plan à travers les barreaux de la cellule puis retour au plan moyen dans la pénombre. À Pierre Desgraupes qui lui demande quand est-ce qu’il a eu l’idée de la tuer, le détenu répond que cela lui est venu dans les « dernières minutes » précédant l’acte sous l’effet d’une perte totale de sens des réalités. Cet acte, qu’il a commis dans son véhicule à dix heures du soir, a engendré chez lui un désarroi et un effondrement total. Après avoir pleuré « une heure ou deux » et avoir placé le corps dans le coffre, il a pris au hasard la route de Lyon. Puis, après un arrêt pour replacer le cadavre sur le siège passager, il a parcouru « 150 à 200 kilomètres » en pleine nuit. À un moment, il n’a pas supporté le contact du corps inerte de sa victime et s’est arrêté pour le déposer dans un fourré. Il a ensuite continué jusqu’à Lyon où il a « repris contact avec la réalité ». Insistant sur sa conduite « incohérente », il relate avoir pensé à sa fille, s’être acheté des lames de rasoir, être remonté en voiture « vers le Jura » où il s’est enfoncé dans la forêt pour se taillader les veines, sans succès, avant de finir par se constituer prisonnier dans une gendarmerie. Le psychiatre lui demande s’il n’a pas éprouvé un soulagement. Le détenu reconnaît sa jalousie et l’apaisement que lui ont apporté ces événements. Plan d’ensemble à travers les barreaux. Pierre Desgraupes revient sur le « vertige de la sortie ». Le médecin compare un prisonnier sortant de prison à un malade sortant d’hôpital psychiatrique. Selon lui, les détenus trouvent la paix en prison et il propose de laisser l’un d’entre eux s’exprimer. [38’58] | ||
Retour dans la même cellule mais avec un autre détenu. Le journaliste et le médecin sont face à un détenu en prison depuis cinq ans et doit sortir « le 15 décembre 1967 ». Bref plan rapproché poitrine à travers les barreaux. Le psychiatre esquisse un sourire. Gros plan dans la pénombre. Les traits du détenu peuvent être nettement distingués. Il indique en être à sa quatorzième condamnation et raconte qu’à l’âge de neuf ans il a quitté ses parents, dont il était le sujet de discorde, pour être placé dans des fermes par ses grands-parents. Il s’en est échappé pour retourner chez eux. Il a été condamné pour la première fois à seize ans pour avoir jeté un seau d’eau sur sa grand-mère lors d’une crise de nerfs. Retour au plan rapproché poitrine du psychiatre à travers les barreaux. Il demande au détenu ce qui s’est passé. A nouveau gros plan dans la pénombre. Celui-ci répond qu’il a été libéré puis à nouveau été emprisonné. Il s’est alors évadé et a volé un appareil photo à un Américain en 1949. Interné dans un asile, il a ensuite été ramené en prison où il est tombé malade. Il dit avoir alors découvert la bonté grâce à deux infirmières qui lui ont porté « les premières fraises, les premières cerises ». Bref retour au plan rapproché poitrine du psychiatre puis à nouveau au gros plan dans la pénombre. Le médecin demande au prisonnier si cela n’a pas | Retour dans la même cellule mais avec un autre détenu. Le journaliste et le médecin sont face à un détenu en prison depuis cinq ans et doit sortir « le 15 décembre 1967 ». Bref plan rapproché poitrine à travers les barreaux. Le psychiatre esquisse un sourire. Gros plan dans la pénombre. Les traits du détenu peuvent être nettement distingués. Il indique en être à sa quatorzième condamnation et raconte qu’à l’âge de neuf ans il a quitté ses parents, dont il était le sujet de discorde, pour être placé dans des fermes par ses grands-parents. Il s’en est échappé pour retourner chez eux. Il a été condamné pour la première fois à seize ans pour avoir jeté un seau d’eau sur sa grand-mère lors d’une crise de nerfs. Retour au plan rapproché poitrine du psychiatre à travers les barreaux. Il demande au détenu ce qui s’est passé. A nouveau gros plan dans la pénombre. Celui-ci répond qu’il a été libéré puis à nouveau été emprisonné. Il s’est alors évadé et a volé un appareil photo à un Américain en 1949. Interné dans un asile, il a ensuite été ramené en prison où il est tombé malade. Il dit avoir alors découvert la bonté grâce à deux infirmières qui lui ont porté « les premières fraises, les premières cerises ». Bref retour au plan rapproché poitrine du psychiatre puis à nouveau au gros plan dans la pénombre. Le médecin demande au prisonnier si cela n’a pas entraîné une modification dans son comportement. Celui-ci répond qu’auparavant, il commettait ses délits avec la certitude d’aller en prison et il lui arrivait de se dénoncer pour des faits qu’il n’avait pas commis afin de rester en prison. Coupure. Pierre Desgraupes lui demande alors où il en est aujourd’hui. À nouveau plan rapproché poitrine à travers les barreaux puis gros plan dans la pénombre. Le journaliste écoute le détenu lui livrer son témoignage. Il répond avoir rencontré quelqu’un qui a « fait beaucoup » pour lui. Il a eu un suivi psychiatrique très assidu pendant deux années et il pense pouvoir vivre en homme libre s’il est aidé après sa libération. Sa femme fait des sacrifices et aimerait qu’ils vivent ensemble mais, selon lui, il y a une incompréhension car elle croit qu’il la protège alors que cela devrait être le contraire. [43’12] | ||
Retour à la table où Pierre Desgraupes et le second psychiatre étaient assis. Le journaliste lui demande si son travail doit nécessairement se terminer « à la sortie de la prison ». Celui-ci répond que l’action thérapeutique ne peut être entamée que si elle se poursuit à la sortie de l’individu. Or la date de celle-ci est du ressort de la justice et des peines qu’elle inflige. Desgraupes demande si les détenus ne sortent pas « trop tard ». Le médecin | Retour à la table où Pierre Desgraupes et le second psychiatre étaient assis. Le journaliste lui demande si son travail doit nécessairement se terminer « à la sortie de la prison ». Celui-ci répond que l’action thérapeutique ne peut être entamée que si elle se poursuit à la sortie de l’individu. Or la date de celle-ci est du ressort de la justice et des peines qu’elle inflige. Desgraupes demande si les détenus ne sortent pas « trop tard ». Le médecin reconnaît que le « temps pénitentiaire » n’est pas le « temps thérapeutique » et que leurs patients ressortent alors que rien n’est préparé. Il considère que la médecine pénitentiaire et la criminologie clinique doivent créer des organismes hors des prisons pour réinsérer professionnellement et socialement les anciens détenus en continuant l’action entamée durant la détention. [44’41] | ||
Version du 3 février 2023 à 11:26
Pour voir ce film dans son intégralité veuillez vous connecter.
Si vous rencontrez un problème d'affichage du film ou des sous-titres , veuillez essayer un autre navigateur.
Titre :
La médecine pénitentiaire
Série :
Année de production :
Pays de production :
Durée :
71 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 8 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :
Générique principal
Contenus
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Oui.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Notes complémentaires
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss, Juliette Reichenbach

