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« Médecins et ingénieurs » : différence entre les versions
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'''Dans la salle de radiologie''' | '''Dans la salle de radiologie''' | ||
Lumière de basse intensité dans une pièce étroite. Des câbles pendent au plafond, un sifflement mécanique intermittent se fait entendre. Plusieurs personnes en blouse blanche, dont l'ingénieur et Pierre Desgraupes qui s'adresse à la caméra : "Nous sommes maintenant dans la salle de radiologie, le malade est déjà installé sur la table. Il est anesthésié. | Lumière de basse intensité dans une pièce étroite. Des câbles pendent au plafond, un sifflement mécanique intermittent se fait entendre. Plusieurs personnes en blouse blanche, dont l'ingénieur et Pierre Desgraupes qui s'adresse à la caméra : "Nous sommes maintenant dans la salle de radiologie, le malade est déjà installé sur la table. Il est anesthésié". S'adressant à l'ingénieur, il lui demande de décrire ce qui va se passer. Celui-ci, qui était penché vers le bas du champ où se devine la présence du patient, esquisse alors un mouvement de surprise. Nous sommes bien dans le dispositif dramatique propre aux Médicales, qui consiste à insérer le commentaire dans le déroulement de l'action, ce qui demande aux acteurs de se dédoubler pour pouvoir expliquer ce qu'ils font pendant l'action. La tension et les brefs moments de déconcertation bénéficient à cette mise en scène, laissant l'incertitude qui menace exalter l'effet spectaculaire du direct. De même l'attitude de Desgraupes dans le bloc : alors qu'il observe l'opération, il jette de brefs regards à la caméra pour voir comment elle suit. Nous sentons par ces légers épanchements du off l'excitation créée par un tournage dans ces conditions, qui l'emporte sur le contrôle que suppose le traitement journalistique. De même enfin, au plus loin de la profondeur de champ, derrière la baie de la cloison du fond, cette infirmière qui se déplace légèrement pour se recoiffer puis se repositionne dans l'axe de la caméra et assiste à la scène : elle a pris conscience, en étant filmée, qu'elle était montrée aux téléspectateurs. À nouveau, l'émission bénéficie de ces "bruits" causés par la présence de la caméra qui fait changer les comportements ordinaires, les déporte du simple registre de l'efficacité. | ||
'''Manier les cathéters...''' | '''Manier les cathéters...''' | ||
Changement d'angle à 180° pour nous montrer l'équipe médicale réunie autour d'un corps étendu sur une civière. Le médecin montre deux cathéters qui sont placés "dans chaque artère fémorale" : un qui prend la pression artérielle, l'autre qui "va servir à apporter le produit de contraste nécessaire à la radiographie." Le médecin filmé en gros plan jette un | Changement d'angle à 180° pour nous montrer l'équipe médicale réunie autour d'un corps étendu sur une civière. Le médecin montre deux cathéters qui sont placés "dans chaque artère fémorale" : un qui prend la pression artérielle, l'autre qui "va servir à apporter le produit de contraste nécessaire à la radiographie." Le médecin filmé en gros plan jette un œil à l'écran de l'électrocardiogramme au fond du champ. Il observe que le malade présente des troubles à ce niveau qui nécessitent une anesthésie. Gros plan sur les mains nues en train de manipuler les cathéters. Le médecin se sent obligé de préciser, pour désamorcer les réprobations que cette scène pourrait susciter : "Ces manœuvres se font à mains nues parce qu'il est beaucoup plus aisé de percevoir le battement artériel de cette façon." Le second cathéter remonte jusqu'à l'entrée du cœur. C'est à ce stade de l'opération que nous devinons le visage du patient, sans que la lumière de trop basse intensité puisse permettre de discerner ses traits. Un moniteur, que Desgraupes appelle "un écran de télévision", montre la montée du cathéter dans l'organisme : sur l'écran, un trait fin se discerne sur les formes radiographiées du bassin, du diaphragme, du cœur : "le voici qui passe dans la crosse de l'aorte, qui redescend vers le cœur et bute contre les sigmoïdes." Desgraupes intervient régulièrement pour, non pas faire écho aux explications du médecin, mais pour en quelque sorte les prévenir, disant les mots "crosse de l'aorte" ou "sigmoïdes" avant que celui-ci n'ait à le faire, l'amenant à les reprendre à sa suite après l'avoir gratifié d'une approbation. De cette façon, le journaliste ne se cantonne pas au rôle de présence passive, laissant, par un mutisme confortable, le médecin prendre à son compte la tâche de la transmission au public. De même, la réalisation opère de réguliers plans de coupe montrant Desgraupes suivre l'action avec un regard intense, manifestant son vif intérêt, voire son excitation d'être physiquement présent dans la scène dont il témoigne. | ||
'''...'''et consulter les écrans''' | '''...'''et consulter les écrans''' | ||
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- un ingénieur explique comment une machine peut assister le | - un ingénieur explique comment une machine peut assister le cœur en période de crise (opération plus difficile que de le remplacer tout à fait) ; leur technologie électronique est mise au point par Dassault | ||
- Monsieur Fayard, ingénieur, évoque cette machine - il a mené une expérience sur le | - Monsieur Fayard, ingénieur, évoque cette machine - il a mené une expérience sur le cœur d'un chien - explique son fonctionnement. (61:28) | ||
'''Comment les technologies vont intervenir sur l'organisation de l'hôpital et l'économie de la Santé''' | '''Comment les technologies vont intervenir sur l'organisation de l'hôpital et l'économie de la Santé''' | ||
Retour au médecin de la première séquence. Desgraupes évoque "l'intervention de plus en plus grande de la machine et des ingénieurs dans la vie médicale, celle des médecins et de l'hôpital. | Retour au médecin de la première séquence. Desgraupes évoque "l'intervention de plus en plus grande de la machine et des ingénieurs dans la vie médicale, celle des médecins et de l'hôpital". Le médecin, très concentré, filmé de profil, regardant vers le bas comme s'il était dans ses pensées. "C'est un des problèmes les plus importants de la médecine actuelle", répond-il. Il va sans dire que l'introduction de plus en plus poussée, de plus en plus raffinée de la machine ne supprime pas le personnel, au contraire il l'augmente. Il faudra davantage de monde, et du monde plus éduqué qu'avant. Le deuxième point est qu'on ne peut pas tout connaître. On est obligé de vivre avec les ingénieurs et avec les firmes qui construisent les appareils. Cette introduction de la machine crée chez le médecin l'obligation de travailler en équipes. Chaque acte médical un petit peu compliqué fait intervenir, cinq, six, sept, huit médecins. C'est l'analyse et la thérapeutique collégiales. Ceci fait que les hôpitaux se font de plus en plus techniques, technologiques. Ce qui ne veut pas dire que les médecins deviennent de moins en moins humains. On soigne et on guérit beaucoup mieux les gens maintenant qu'il y a cinquante ans. Le service que nous avons à rendre est d'être sans arrêt au courant du progrès technique en étant secondés par les ingénieurs. L'hôpital devient de plus en plus une usine. Non pas au point de vue de la rentabilité. La médecine ne pourra jamais être rentable. Elle sera de plus en plus chère. C'est le droit à la santé dans tous les pays du monde (Desgraupes lui souffle l'expression "droit à la santé")." Le médecin met en garde d'autre part sur les limites du rapport aux instruments. L'instrument "doit suivre la pensée de celui qui le gouverne." Il évoque enfin l'obsolescence rapide de ces appareillages. Les employer en permanence permet de les rentabiliser et de leur soumettre davantage de malades. Même s'ils demeurent fonctionnels, le changement des "moyens d'analyse et thérapeutiques" et les attentes qu'ils supposent conduisent à renouveler l'équipement. La médecine devient économiquement "un trou sans fin". Pour Desgraupes, ces observations amènent à donner au mot "rentabilité" un autre sens. Le médecin répond qu'il y a rentabilité, non pour l'économie, mais pour la société "chaque fois qu'on maintient quelqu'un en vie, qu'on repropulse un malade dans le circuit normal de la vie pour qu'il puisse assurer sa fonction aussi rapidement que possible." Il ajoute, avec un rare sourire : "Sur le plan comptable, je ne pense pas que la médecine soit rentable, et je ne le souhaite pas." Desgraupes le remercie, noir, générique de fin. | ||
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Version du 2 mars 2023 à 10:45
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Titre :
Médecins et ingénieurs
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
69 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 8 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :
Générique principal
Contenus
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Oui.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.

