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Version du 9 juillet 2024 à 07:59
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Sommaire
Générique principal
Réalisateur : Guy Seligmann - Producteur : Paul Ceuzin - Participant : Robert Lefort (psychiatre) - Directeur de la photographie : Bernard Dumont - Montage : Jean Gibory - Musique : Lucien Rosengart
Contenus
Sujet
La vocation et le quotidien de l'établissement psychiatrique de Bonneuil, conceptualisé et dirigé par la psychiatre Maud Mannoni.
Genre dominant
Résumé
Émission consacrée à l'école de Bonneuil-sur-Marne dirigée par Maud Mannoni. Description de l'organisation de la vie dans l'école : participation des enfants aux courses, a la cuisine, séjours chez les paysans ou les artisans. Les enfants en souffrance psychiatrique et les enfants normaux vivent ensemble. Interview de Maud Mannoni et de parents d'enfants handicapés mentaux. (Source Ina)
Contexte
Maud Mannoni
Née en 1923, morte en 1998, la psychanalyste Maud Mannoni a travaillé dès 1948 avec Françoise Dolto à l'hôpital Trousseau. Elle s'est spécialisée dans un travail en direction des enfants et des adolescents. Influencée par Winnicott et Melanie Klein, dans le sillage de l'expérience menée à Kingsley Hall par les britanniques Cooper et Laing, elle a introduit l'antipsychiatrie en France.
La guerre, période de formation
Entretien en 1982 (RIZZO Lenio, « Entretien avec Maud Mannoni, 1982 », Figures de la psychanalyse, 2006/2 (n° 14), p. 135-150. DOI : 10.3917/fp.014.0135.) : "J’ai bénéficié de ce qu’on peut appeler une formation tout à fait exceptionnelle, et qu’il serait intéressant de pouvoir théoriser, mais dont les autorités enseignantes n’ont jamais voulu tenir compte ; c’est-à-dire que les années de guerre, ça a été des années où il y a eu des innovations. Simplement, quand la guerre a été finie, il a fallu ne plus en parler et faire comme si ces quatre années n’avaient pas existé. Or, j’ai été admise – parce que j’étais en analyse déjà –, j’ai été admise à l’hôpital psychiatrique Bruckman à Bruxelles, et ensuite dans un service d’enfants, à Anvers. Et ma formation sur le tas a été de côtoyer des psychiatres tout ce qu’il y a de classique, qui m’ont donné ce quelque chose de tout à fait unique : une grande liberté dans ma démarche. C’est-à-dire qu’à ce moment-là, j’ai pu emmener des patients hors de l’hôpital, ce qui, pour cette époque, était quelque chose de tout à fait inconcevable. Et j’ai pu donc m’apercevoir que, hors de l’hôpital, on n’a pas le même discours que celui qui se tient en institution, c’est-à-dire le discours produit par l’institution et qui fait qu’en institution, qu’on le veuille ou non, il y a un symptôme qui est offert, parce que le patient n’a rien d’autre à donner au médecin qu’un dossier. J’ai travaillé dans un Centre, à Anvers, qui était une institution psychiatrique s’adressant aux adolescents plus ou moins délinquants, aux adolescents rejetés de toutes les institutions, et qui tombaient sous le coup d’une loi belge qui permet les soins, au lieu de la prison, jusqu’à la majorité. Et j’avais affaire à des durs et à des adolescents psychotiques dont la langue était un patois flamand, alors que la langue des maîtres, c’était le français ou le néerlandais. J’ai pu emmener ces adolescents hors de l’institution dans des terrains vagues où nous avions, avec des désœuvrés du quartier, créé une troupe de théâtre ambulant. C’est une expérience qui m’a marquée – ça a été repris à Bonneuil trente ans plus tard – où, à propos de thèmes majeurs, on fournissait aux adolescents la trame d’une œuvre théâtrale qu’ils pouvaient restituer dans leur patois flamand. Et dans ce patois, quelque chose était comme arraché aux inhibitions et aussi aux commandements qui les traversaient. Enfin, quelque chose à effet thérapeutique s’est produit là sans qu’on n’en ait rien tiré à l’époque, puisque ces adolescents se sont améliorés d’une façon assez spectaculaire. Et, la guerre finie, ils ont été envoyés dans des centres de défense sociale parce qu’entre-temps, nous avions été bombardés. Je pointe quelques expériences."
A l'hôpital Troussau avec Françoise Dolto
"Le lieu de formation analytique, pour moi, ça a été l’hôpital Trousseau avec Françoise Dolto ; à l’époque, elle y conduisait des thérapies de mères et d’enfants, de parents et d’enfants aussi, qui étaient des cas graves, des cas venant à l’hôpital. Elle les conduisait devant un public de dix médecins ou analystes. Ce public était là comme un chœur. Et elle réussissait, d’une façon étonnante, à créer une sorte d’espace d’intimité entre elle, les parents et l’enfant. C’est là que j’ai commencé à conduire, moi aussi, mes premières cures d’enfants."
L'expérience de l'Ecole de Bonneuil
" C’est la question tout à fait fondamentale à Bonneuil. Nous avons donc des enfants parmi lesquels certains sont psychotiques, d’autres débiles, d’autres des caractériels qui se font renvoyer de partout. Et on essaie d’avoir un certain équilibre pour que le milieu des enfants lui-même puisse constituer un milieu thérapeutique, c’est-à-dire que les enfants, parce qu’ils ont des défauts différents, des failles différentes, puissent s’aider les uns les autres aussi. Il y a un diagnostic qui est posé– ça ne me gêne pas qu’on pose des diagnostics.
Soigner hors de l'hôpital, introduire la formation professionnelle
Mais on se rend compte que, pris dans une situation donnée, le diagnostic peut très bien subir des fluctuations. Alors posons des diagnostics, si c’est pris dans un certain contexte qui ne fige pas les enfants dans ce qu’on attend d’eux ou qu’on n’attend plus d’eux. Je me rappelle que j’avais en contrôle un jeune médecin-chef qui avait dans son hôpital surtout des arriérés profonds. Il se trouve que le travail que j’ai mené avec lui l’a amené, lui, à organiser son lieu d’une façon toute différente, c’est-à-dire qu’au lieu d’avoir uniquement un personnel soignant spécialisé – mais soignant pour ne rien faire avec les arriérés profonds –, il a introduit dans son hôpital des menuisiers, différents corps de métier. Et les adolescents ont été pris dans des possibilités de travail vrai qui les ont réveillés de l’espèce de léthargie dans laquelle ils se trouvaient. Au bout d’un an, 80% de ces dits arriérés se sont révélés être des psychotiques. Et à ce moment-là, ce sont les parents qui sont intervenus pour dire au médecin : « Docteur, qu’est-ce qui se passe ? Cet enfant qui était si calme, voilà qu’il parle maintenant. Il parle tout le temps. Il bouleverse tout dans la maison. Docteur, redonnez-lui des calmants parce que ce n’est pas possible. » Alors là, on peut dire que le renversement a été tout à fait spectaculaire – dans les plus mauvaises conditions, puisque ce sont des structures publiques, sauf qu’on lui a laissé la possibilité d’introduire de nombreux changements. Mais il a fallu quelques jeunes médecins qui soient ouverts à une dimension analytique pour que, en bouleversant tout dans une organisation, quelque chose soit rendu possible. Et ensuite, s’est posée la question de l’analyse, etc. Ces enfants-là, hors de l’hôpital, c’était une tout autre aventure."
Le CERPP et l'Ecole expérimentale de Bonneuil
Le Cerpp, a été fondé en 1969 par Maud Mannoni, le Dr Robert Lefort et deux éducateurs, Rose Marie et Yves Guérin. Il avait pour but de créer, pour les enfants en rupture avec le milieu scolaire, une École différente. En premier lieu, la visée thérapeutique du Cerpp était de redonner aux enfants le désir d’apprendre et de s’intégrer socialement. Cependant, la « normalisation » de notre monde moderne laisse les familles le plus souvent démunies face aux difficultés de leurs enfants. C’est pourquoi, cette perspective de retrouver une place dans la société est restée intacte au fil des années. Lors de sa création, l’École de Bonneuil reposait exclusivement sur le bénévolat de l’équipe ainsi que sur le soutien financier des parents. Toutefois, en 1975, elle est devenue un Hôpital de Jour avec Foyer Thérapeutique de Nuit et un Service d’Accueil Familial Thérapeutique en province. Actuellement, l’équipe psychopédagogique est constituée de psychologues, d’éducateurs, de professeurs des écoles, de psychiatres et de nombreux stagiaires venant du monde entier. Grâce à cette multidisciplinarité, l’école peut proposer des types de prises en charge variées aux enfants et à leurs familles. En 1969, comme Fernand Deligny le fit dans les Cévennes, Maud Mannoni met en pratique ses théories et ses réflexions critiques en fondant à Bonneuil, avec le Docteur Robert Lefort et un couple d'éducateurs, Rose-Marie et Yves Guérin, un lieu d'accueil et de vie pour les enfants et les adolescents autistes, psychotiques ou souffrant de graves névroses.
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
L'orientation immersive de la réalisation permet de rapprocher le public de la réalité quotidienne de l'établissement. Par la sélection des séquences, elle combine les aperçus sur les activités d'éveil et d'orientation professionnelle qui y sont mis en place avec les aperçus sur son organisation. Les entretiens avec Maud Mannoni lui permettent de rappeler la vocation et l'esprit de Bonneuil. Les interventions du commentaire sont résolument partisans, leurs contenus constituent le relais des interventions de Maud Mannoni ; ils témoignent d'une adhésion à sa mise en accusation de "la société" comme milieu aliénant. Par exemple, en rappelant que l'établissement ne bénéficie d'aucune subvention, il affirme : "depuis cinq ans, la société fait la sourde oreille." L'expression "sourde oreille" appliquée ici à la "société" amène à retourner contre elle le stigmate dont souffrent les patients autistes.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Le personnel de Bonneuil n'est pas désigné par le port d'un vêtement professionnel ; la réalisation du film montre qu'il se mêle aux patientes et patients en participant aux activités thérapeutiques et domestiques. Pour Maud Mannoni, les soignants qui viennent travailler à Bonneuil sont "troublés du système" au même titre que les enfants que l'établissement prend en charge. Elle explique que leur choix est déterminé par leur refus de pratiquer dans un lieu de soins normal comme un hôpital. Patients et soignants sont unis par une même situation d'inadaptation sociale.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Diffusé le 14/05/1975 sur la 1ère chaîne de la Télé Française
Communications et événements associés au film
Public
télévisuel
Audience
Descriptif libre
Ensemble par la musique
Gros plan sur une plaque accrochée à un portail : "Centre d'études et de recherches pédagogiques et psychanalytiques - Ecole expérimentale de Bonneuil s/ Marne - tél 899-64-61". Un battant du portail s'ouvre, une tête d'homme apparaît, de dos, dans le bord cadre droit. Indistinctement s'entend une musique jouée avec des percussions et des clochettes et flûtes. Travelling avant sur un cabanon en ciment, installé dans une aire clôturée dont le sol est couvert d'herbes sauvages et jonché de planches ou de pièces métalliques. Le bâtiment se voit derrière un arbre, une chaise de réunion est posée devant. Commentaire énoncé par une voix d'homme : "Ce petit jardin, c'est celui de l'école de Bonneuil aux portes de Paris. Maud Mannoni, Robert Lefort, Yves et Rose-Marie Guérin, et un groupe d'étudiants ont fondé l'école en 1969. Vingt enfants vivent ici..." Cut, plan poitrine avec la tête hors champ sur un adolescent qui bat frénétiquement une cymbale avec un maillet. Un recadrage permet de découvrir son visage où se dessine une expression de jubilation. derrière lui, des panneaux d'aggloméré couverts ici et là de barbouillages à la gouache - on identifie notamment le dessin d'un coeur et un autre de visage. Les plans qui succèdent montrent un piano installé derrière un canapé, aux touches arrachées. D'autres enfants évoluent dans la pièce, d'âges mélangés. Des adultes les accompagnent. Enfants ou adultes jouent d'un instrument ou tapent dans les mains. L'ambiance est à la liesse collective. "Un tiers sont autistes, c'est-à-dire détachés du monde extérieur et repliés sur eux-mêmes. Ils ne parlent pas. Un autre tiers sont psychotiques, on les nomme ailleurs qu'ici 'fous'. Ceux-là sont arrivés dans un état désespéré. On disait d'eux qu'ils étaient inguérissables. Ils vivent ici maintenant avec un dernier tiers d'enfants, normaux ceux-ci, qui refusent simplement le lycée et la société. Ici, tout est ouvert, ils sont libres. Ils ne prennent pas de médicaments, ils peuvent presque tout faire sauf mettre en danger la vie des membres des autres communautés. Tous ensemble posent au fond la même question : qu'avez-vous inventé pour nous? Pour nous qui aimons le désordre et qui ne supportons pas l'ordre que vous voulez nous imposer. Cette question, c'est d'abord à eux-mêmes qu'ils la posent, puis aux adultes qui vivent autour et avec eux - enfin, c'est la société qu'ils interrogent". La finalité du film est énoncée : à travers une expérience pédagogique qui les prend en charge, il s'agit de rencontrer et comprendre des enfants qui, par leur situation psychiatrique qui les rend marginaux et incompatibles avec les normes sociales, invitent à un regard critique sur la censure et les inhibitions qu'elles secrètent.
Refus de "rentrer dans les boîtes"
Le commentaire ajoute cette remarque dénonciatrice : "depuis cinq ans, la société fait la sourde oreille. Bonneuil ne reçoit aucune subvention." L'expression "sourde oreille" appliquée à la "société" amène à retourner contre elle le stigmate dont souffrent les patients autistes. "Pourquoi? Parce que Bonneuil pose des questions au lieu d'y répondre ; parce que Bonneuil refuse de rentrer dans les boîtes que la société a prévues pour soigner les enfants qu'on dit 'fous'. Parce que Bonneuil ne fait rien comme tout le monde." Par métonymie, le commentaire confond le centre avec la localité où il se trouve et fait de "Bonneuil" un personnage. Son organisation devient un comportement ; ses directives deviennent une posture. La caméra continue d'errer parmi les personnes qui sont pour la plupart munies d'un tambourin, tapant dessus sans souci de tenir un rythme, encore moins de synchroniser leurs frappes. C'est un vacarme collectif qui offre un défoulement où chacun s'accompagne des autres, reconnait dans l'attitude des autres le besoin qu'il assouvit lui-même. Une expression hagarde, hostile, ou mélancolique se dessine cependant sur le visage de quelques jeunes. "Ici, on se demande qui est fou : l'enfant ou le groupe social dont il est issu?" Cut, gros plan sur la poignée de porte du cabanon, qui pourrait servir pour la porte d'une pièce intérieure, dézoom, la musique jouée par les patients et leurs accompagnants continue de se faire entendre dans la bande son, extra-diégétique (on ne l'entend pas à travers les cloisons du cabanon mais comme si on continuait d'être dedans), ponctuée de cris d'enfants. Apparition en infographie du titre du film, du crédit de la réalisation, puis : "ce film est dédié aux enfants de Bonneuil." (02:39).
Institution éclatée
Le commentaire précise que la vocation de l'établissement est d'être "éclaté", c'est-à-dire "ouvert sur la vie". Exemple avec Paul, un enfant pris en charge à Bonneuil, à présent apprenti cuisinier au restaurant de la Faculté de Vincennes. Le commentaire, décrivant sa situation, poursuit son discours sur l'injustice sociale dont sont victimes les enfants inadaptés, ici dans le contexte professionnel. Le chef cuisinier, interrogé dans les cuisines de la Faculté, en présence de Paul qui travaille à extraire des frites de la friteuse, insiste sur le désir de celui-ci de venir travailler ici. "On lui montre quelque chose, il le fait bien". Le commentaire explique que chaque enfant est accompagné par un "stagiaire bénévole" qui devient son référent, appelé à rendre compte aux éducateurs de Bonneuil de cette première expérience professionnelle. Retour dans l'établissement où Paul est chargé de cuisiner pour les enfants. Le commentaire fait part de l'expérience de responsabilisation collective que suppose le séjour dans Bonneuil : les enfants pris en charge ont leur part dans les tâches quotidiennes, avec la gestion du budget. Le commentaire rappelle que celui-ci est réduit faute de subvention. Scène de réparation du réservoir des toilettes, la confrontation à la trivialité du fonctionnement d'un logement fait partie de l'apprentissage proposé. (05:41)
"Arrête de dire des gros mots"
Maud Mannoni en entretien avec Guy Seligmann. Ils marchent tous les deux dans les allées du petit jardin. "Bonneuil accueille les enfants troublés du système, que ce soit le système scolaire, familial ou social." Elle ajoute que les adultes responsables dans la structure sont également "troublés du système" puisqu'ils refusent de travailler dans un hôpital ou un lycée. Il est donc question d'un compagnonnage entre les deux types de personnes qui séjournent à Bonneuil, qu'elles soient responsables ou pros en charge, engagé par un même sentiment de malaise devant les exigences de norme imposées par la société. Désignés "par la société" comme "psychotiques ou débiles", les enfants sont ici accompagnés par des personnes qui "ne s'interrogent plus sur ce que c'est que la maladie mentale". Guy Séligmann n'interroge pas Maud Mannoni, ou du moins, le montage ne le montre pas. Il est à l'écoute de son discours. "Dans ce milieu là, ajoute-t-elle, on ne sait plus qui est fou et qui ne l'est pas." Son but est que les personnes se découvrent elles-mêmes et identifient leurs propres désirs. Elle aborde la question de la raison d'être du film, démarche caractéristique de la relation militante au cinéma, surtout quand le film concerne une institution : pourquoi est-il fait, quel est son parti à l'endroit de l'institution, comment sera-t-il accueilli? Pour Maud Mannoni, relayant la crainte que des parents d'enfants auraient exprimé, le danger que présente cette réalisation est qu'elle les stigmatise davantage. Elle préfèrerait que son propos s'attache davantage à mettre en cause la société qui est responsable de leur souffrance. A cet instant, comme par un fait exprès, alors que Maud Mannoni et Guy Séligmann passent devant la cabane montrée dans la première séquence, sa porte s'ouvre et une jeune fille en sort. C'est un effet heureux du hasard parce que l'ouverture de la porte s'inscrit dans le champ dans l'espace qui séparait l'un de l'autre. La jeune fille interpelle Maud Mannoni en lui demandant d'arrêter "de dire des gros mots". Celle-ci ne se trouble pas, esquisse un geste d'affection envers elle, continue sont propos.
Notes complémentaires
- Mots clefs sciences humaines ; psychiatrie ; psychose ; école (Bonneuil s/marne) ; Val de Marne ; Bonneuil-sur-Marne ; Mannoni, Maud (psychanalyste) ; enfant

