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« Magic fauteuil » : différence entre les versions
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Le premier téléthon français a lieu en 1987, et connait un succès immédiat (175 millions de francs sont récoltés, soit l'équivalent de 29 650 000 euros de dons). | Le premier téléthon français a lieu en 1987, et connait un succès immédiat (175 millions de francs sont récoltés, soit l'équivalent de 29 650 000 euros de dons). | ||
Magic fauteuil a été produit en 1990, soit trois ans après le premier Téléthon. Il a très certainement été pensé pour être diffusé auprès d'un large public, probablement dans le cadre du téléthon, dans une volonté de sensibiliser les spectateur·ices à ces cas rares de maladies infantiles. Par ailleurs l'AFM ayant fait du remboursement des fauteuils électriques l'un de ces combats, ce film contribue à démontrer que les fauteuils "turbo", alors importés d'Angleterre, représentent une révolution pour le quotidien des familles concernées, et donc de justifier leur prise en charge par la Sécurité Sociale. | ''Magic fauteuil'' a été produit en 1990, soit trois ans après le premier Téléthon. Il a très certainement été pensé pour être diffusé auprès d'un large public, probablement dans le cadre du téléthon, dans une volonté de sensibiliser les spectateur·ices à ces cas rares de maladies infantiles. Par ailleurs l'AFM ayant fait du remboursement des fauteuils électriques l'un de ces combats, ce film contribue à démontrer que les fauteuils "turbo", alors importés d'Angleterre, représentent une révolution pour le quotidien des familles concernées, et donc de justifier leur prise en charge par la Sécurité Sociale. | ||
Deux dates clés concernant le combat de l'AFM pour les fauteuils roulants :<br> | Deux dates clés concernant le combat de l'AFM pour les fauteuils roulants :<br> | ||
- 1972 : Marcel Thorel rapporte des fauteuils roulants électriques d'Angleterre.<br> | - 1972 : Marcel Thorel rapporte des fauteuils roulants électriques d'Angleterre.<br> | ||
- 1977 : La Sécurité sociale prend en charge le remboursement des fauteuils | - 1977 : La Sécurité sociale prend en charge le remboursement des fauteuils roulant | ||
En 1997, l’AFM a créé une société appelée AFM Production. Son objectif est d’informer, de partager les connaissances et de sensibiliser le grand public aux enjeux majeurs d’aujourd’hui que sont la santé, la recherche scientifique et médicale, le combat pour la citoyenneté et les droits, notamment à travers les histoires de vies des familles touchées par des maladies génétiques rares.<br> | En 1997, l’AFM a créé une société appelée AFM Production. Son objectif est d’informer, de partager les connaissances et de sensibiliser le grand public aux enjeux majeurs d’aujourd’hui que sont la santé, la recherche scientifique et médicale, le combat pour la citoyenneté et les droits, notamment à travers les histoires de vies des familles touchées par des maladies génétiques rares.<br> | ||
Ce film produit 7 ans avant la création de cette société de production répond néanmoins à tous ces objectifs. | Ce film produit 7 ans avant la création de cette société de production répond néanmoins déjà à tous ces objectifs. | ||
'''Le cinéma direct'''<br> | '''Le cinéma direct'''<br> | ||
L’approche cinématographique de Monique Saladin et Alain Casanova s’inscrit dans le mouvement du ''cinéma vérité | L’approche cinématographique de Monique Saladin et Alain Casanova s’inscrit dans le mouvement du ''cinéma vérité'' ou, comme il a été renommé plus tard, ''cinéma direct.'' <br> | ||
Né en Amérique du Nord entre 1958 et 1962, le cinéma direct s’emploie à capter les moments du quotidien, à rechercher les situations de spontanéité, pour transmettre directement le réel. | Né en Amérique du Nord entre 1958 et 1962, le cinéma direct s’emploie à capter les moments du quotidien, à rechercher les situations de spontanéité, pour transmettre directement le réel. | ||
Son avènement est rendu possible notamment par l’évolution technologique des caméras et magnétophones | Son avènement est rendu possible notamment par l’évolution technologique des caméras et magnétophones devenus plus légers et fiables. <br> | ||
Monique Saladin et Alain Casanova en parlent en ces mots dans leur ouvrage ''Le regard des autres'', publié en 1990 : "Le cinéma direct est né de trois mouvements concomitants. Sortir des
studios d'abord, et utiliser la caméra comme stylo, comme instrument d'eth
nologie ou de sociologie avec une approche pragmatique, un peu comme les
Anglo-Saxons ou les Québécois, plutôt qu'intellectuelle et universitaire à la
française. <br> | Monique Saladin et Alain Casanova en parlent en ces mots dans leur ouvrage ''Le regard des autres'', publié en 1990 : "Le cinéma direct est né de trois mouvements concomitants. Sortir des
studios d'abord, et utiliser la caméra comme stylo, comme instrument d'eth
nologie ou de sociologie avec une approche pragmatique, un peu comme les
Anglo-Saxons ou les Québécois, plutôt qu'intellectuelle et universitaire à la
française. <br> | ||
Il y a eu enfin l'essor fantastique de la télévision.
Avec le 16 mm et aujourd'hui la vidéo, très sensiblement, le caméraman
va s'approcher du sujet pour écouter et même dialoguer, grâce à la maniabilité
de plus en plus grande du matériel de prise de vues. C'est désormais le
contenu du discours qui bien souvent va rythmer les séquences et même
servir de fil conducteur au montage. Le cadre serré guette et traque la parole
libératrice, comme le silence éloquent, tout aussi révélateur." | Il y a eu enfin l'essor fantastique de la télévision.
Avec le 16 mm et aujourd'hui la vidéo, très sensiblement, le caméraman
va s'approcher du sujet pour écouter et même dialoguer, grâce à la maniabilité
de plus en plus grande du matériel de prise de vues. C'est désormais le
contenu du discours qui bien souvent va rythmer les séquences et même
servir de fil conducteur au montage. Le cadre serré guette et traque la parole
libératrice, comme le silence éloquent, tout aussi révélateur." | ||
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|Direction regard spectateur={{HTDirige | |Direction regard spectateur={{HTDirige | ||
|Langue=fr | |Langue=fr | ||
|Texte=La | |Texte=La volonté de ce film est de créer une proximité entre les personnes filmées et le spectateur·ices. Cela répond naturellement à l’objectif de l’AFM qui est de produire des films qui permettent au grand public d’appréhender le quotidien des enfants et de leurs familles touchées par une maladies rare, en particulier par l’amyotrophie spinale ici. Ce film donne la parole aux parents. Il n’est pas destiné à expliquer la maladie mais plutôt ses répercussions sur la vie quotidienne et les épreuves auxquelles se trouvent confrontés les parents des enfants malades. <br> | ||
Il ne montre pas d’images des enfants dans des structures hospitalières mais dans des lieux quotidiens, communs à tous les enfants: l’école, la piscine, le centre commercial. Les activités filmées sont toute de l’ordre de « la vie de tous les jours » : sortir de la voiture, laver l’enfant, l’habiller. Il s'agit de montrer comment ces actions communes sont, pour ces enfants et leurs parents, d’une très grande complexité.<br> | |||
Les spectateur·ices sont donc ainsi amené·es à s’identifier à ces parents, qui sont soumis aux mêmes contraintes que les autres (aller travailler, s’occuper des enfants, jouer avec eux…) mais qui doivent parallèlement assumer un handicap extrêmement lourd.<br> | |||
Le public se trouve face à des images de reportage, dont la dimension esthétique ne semble pas être l'enjeu prioritaire. Néanmoins par de subtils effets de juxtaposition d'images, les réalisateur·ices parviennent à donner une dimension artistique et donc très émotionnelle à ces images brutes. Par exemple, l'image du fauteuil au milieu des corps dansants des jeunes enfants fait ressortir la matérialité de ce fauteuil et la masse qu'il représente comparé au corps encore si petit de la jeune Juliette. | |||
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Le public se trouve face à des images de reportage, dont la dimension esthétique ne semble pas être l'enjeu prioritaire. Néanmoins par de subtils effets de juxtaposition d' | |||
C'est alors que je me suis aperçue que parmi les valides, tout le monde,
ou presque, avait peur, et que les handicapés, aussi, finissaient par avoir peur
de la confrontation. Chacun campait sur ses positions. La communication,
les rapports entre valides et handicapés se passent comme si les deux groupes
en présence se faisaient réciproquement peur. Des deux côtés, même si l'on
s'observe à la dérobée, la méconnaissance des problèmes de l'autre est
importante. Les défenses profondes qui se manifestent lors d'une confrontation
ne sont guère entamées. Souvent les problèmes sont mal posés. Chaque geste
des uns augmente la gêne des autres. Où se situe cette peur? Comment la
débusquer? Peut-on la dépasser? Comment peur et marginalisation peuvent-
elles céder la place à une communication capable de transformer progressi
vement les relations? | Dans l'introduction du ''Regard des autres'' (1990), Monique Saladin se confie en ces termes : <br> | ||
" Toute rencontre provoque une certaine émotion mais sans doute est-elle
plus forte, même inconsciemment, avec une personne handicapée. Comme
dans toute situation humaine, elle change selon les personnes, les lieux et les
raisons de la rencontre. Certes, dans toute communication inter-personnelle,
on joue un peu à cache-cache avec ses propres sentiments, mais ce jeu devient
plus compliqué avec bon nombre de handicapés. Il n'est pas facile d'établir
avec eux la juste distance relationnelle. On oscille entre une mise à distance
ou une trop grande implication. Il y a surtout une rigidité de communication
qui s'instaure et qui semble difficile à modifier. Il faut libérer les émotions,
les leurs comme les nôtres. Ne plus en avoir peur, les apprivoiser car si elles
n'arrivent pas à s'exprimer, nous ne pourrons jamais nous adapter à la
situation. Nos émotions font partie du processus d'adaptation.
<br> | |||
Arriver à une attitude réceptive à l'autre, sans angoisse ni rejet, sans
compassion, ni pitié ni complaisance, dans une supposée supériorité que vous
donne la conscience de votre propre intégrité apparente, demande beaucoup
de temps. <br> | |||
Toutes ces choses oblitèrent nos rapports avec ces autruis, miroirs
dérangeants de nos fragilités et de nos déficits. Le moi idéal, modèle ou
idole, est battu en brèche par ce renvoi à nos incomplétudes, à nos diminutions, à la plus massive et déterminante de celles-ci : la perte de la vie.
Elles sont donc des images insoutenables de notre propre mort.
<br> | |||
Ces sentiments, concomitants mais aussi contradictoires, sont autant
d'éléments qu'il a bien fallu, à un moment donné, regarder en face. <br> | |||
Comment
admettre que nous soyons doubles en nous-mêmes puisque la vie et la mort
s'y affrontent? Comment devenir conscients de nos inconscients et des désarrois
qui y règnent? Comment réussir à devenir complice de notre malaise? Le
handicap n'est-il pas, finalement, un déficit d'identité, une détérioration du
rapport au monde qui va jusqu'à la mort? Étais-je seule habitée de tout cela?
Fallait-il le taire ou en parler? N'était-ce pas moi le monstre?
<br> | |||
C'est alors que je me suis aperçue que parmi les valides, tout le monde,
ou presque, avait peur, et que les handicapés, aussi, finissaient par avoir peur
de la confrontation. Chacun campait sur ses positions. La communication,
les rapports entre valides et handicapés se passent comme si les deux groupes
en présence se faisaient réciproquement peur. Des deux côtés, même si l'on
s'observe à la dérobée, la méconnaissance des problèmes de l'autre est
importante. Les défenses profondes qui se manifestent lors d'une confrontation
ne sont guère entamées. Souvent les problèmes sont mal posés. Chaque geste
des uns augmente la gêne des autres. Où se situe cette peur? Comment la
débusquer? Peut-on la dépasser? Comment peur et marginalisation peuvent-
elles céder la place à une communication capable de transformer progressi
vement les relations? <br> | |||
Il fallait sortir de cette situation, d'autant plus qu'aujourd'hui, parmi les 320 millions d'habitants de la Communauté européenne,
près d'un tiers vit de façon plus ou moins proche, et plus ou moins régulière,
les problèmes induits par les handicaps de plus de 30 millions d'entre eux.
" | Il fallait sortir de cette situation, d'autant plus qu'aujourd'hui, parmi les 320 millions d'habitants de la Communauté européenne,
près d'un tiers vit de façon plus ou moins proche, et plus ou moins régulière,
les problèmes induits par les handicaps de plus de 30 millions d'entre eux.
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Version du 3 février 2025 à 16:47
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Titre :
Magic fauteuil
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Intervenants :
Durée :
16 minutes
Métrage :
45 mètres
Format :
Parlant - Couleur -
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :
Corpus :
Générique principal
Contenus
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Non.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Notes complémentaires
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Béatrice Derouin, Chloé Brugnon

