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« Il était une fois trois amis » : différence entre les versions
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|Texte=1. Selon le Dr. Cavaillon, ''Il était une fois trois amis'' montre que la fiction est un registre à privilégier pour sensibiliser le public contre le péril vénérien<br />Au moment où il est diffusé dans les salles de cinéma, le film ''Il était une fois trois amis'' est chaleureusement salué par le Dr. André Cavaillon, alors responsable au ministère de l'Hygiène publique. Dans un article intitulé "Le cinéma et les campagnes contre les dangers des maladies vénériennes", il rappelle d'abord son enjeu : convaincre toute personne qui pense avoir été exposée à la contamination d'aller se faire dépister, même dans le doute. Puis il écrit : " Je ne pense pas qu'on puisse exprimer cinématographiquement ce message hygiénique, lequel pourrait sauver des milliers de jeunes vies, avec autant de subtilité, de sensibilité et d'efficacité que dans ''Il était une fois trois amis.'' La consultation à l'hôpital pour les mères et leurs enfants est un chef-d’œuvre de sentiment et de vérité." Plus loin, le Dr. Cavaillon témoigne de l'effet que la séquence d'animation conçue par Mourlan a produit sur le public. "La musique a cessé ; dans un silence solennel, le public suit le surlignage à l'écran montrant la contamination qui passe des veines et artères au fœtus, au moment où la mère est rendue malade par le travail des tréponèmes." Selon Cavaillon, la démarche du film est une réussite. "''Il était une fois trois amis'' (...) traite le sujet de la syphilis héréditaire avec la forme vivante d'une histoire et non avec le registre aride du documentaire." Benoit-lévy a su toucher le public français, particulièrement amateur de cinéma, par un discours à la fois franc et délicat. "Le public français aime qu'on lui parle franchement et sans dissimulation, mais sans vulgarité ni brutalité."<br />(Dr. André Cavaillon : 'The cinema and the campaign against the danger of venereal diseases')<br />2. Selon une enquête des années vingt sur la réception des films de propagande antisyphilitique, le registre fictionnel n'est pas opérant. <br />Dans son étude sur le cinéma médical, Adolf Nichtenhauser décrit la mise en place d'une enquête, commandée aux États-Unis au début des années vingt, sur la réception des films de prévention contre les maladies vénériennes. Elle est confiée à des psychologues, supervisée par le "Inter-departemental Social Hygiene Board". Il a été décidé de tester sur le public les effets d'un film en particulier, ''Fit to win'' (1919), extension du ''Fit to fight'' d'Edward Griffith (1917), avec davantage de vues cliniques. Le film a été montré à 4 800 personnes, de toutes origines sociales, avec des projections spécifiques pour les ouvriers, les marins, les médecins. Ils devaient remplir un questionnaire après la projection.<br />- premier constat : très peu de personnes, même parmi les plus éduquées, étaient convenablement informées sur les maladies vénériennes.<br />- la plupart estiment que les informations données par le film sont authentiques, très peu pensent qu'il s'agit d'un prétexte pour un discours moralisateur.<br />- la plupart acceptent les recommandations de continence<br />- la plupart ignoraient les risques de contracter la maladie par la prostitution<br />La suite de l'enquête a montré que, bien que la peur suscitée par le film ait provoqué la résolution d'un changement de comportement, celui-ci n'a pas eu lieu de manière déterminante. Alors que les événements marquants du film sont restés dans les mémoires cinq mois plus tard, l'intérêt qu'il a provoqué a fondu en moins de six semaines.<br />- la prise en charge n'a pas varié d'intensité avant et après le film<br />- l'effet le plus sérieux a consisté en une certaine inhibition des publics adolescents après la projection<br />D'après ces données, les enquêteurs ont initié une réflexion pour les films à venir :<br />- il est nécessaire de transmettre une information basée sur les faits et expliquée avec clarté<br />- la dramatisation fictionnelle n'apporte pas de plus grande efficacité. Le public retient les séquences purement informatives aussi bien que celles qui s'appuient sur une histoire. Les émotions tiennent davantage à des scènes isolées, sans tenir compte du fil qui les tiendrait. Les deux enquêteurs recommandent par conséquent de continuer la production de films antivénériens à la condition qu'elle propose des contenus purement informatifs, non fictionnels.<br />Pour Adolf Nichtenhauser, qui écrit dans les années quarante, les données engrangées par cette enquête restent utiles, dans les trente ans à venir, pour les éducateurs et les réalisateurs.<br />(d'après Adolf NICHTENHAUSER, ''A history of motion pictures in medicine'', manuscrit non publié, ca 1950, | |Texte=1. Selon le Dr. Cavaillon, ''Il était une fois trois amis'' montre que la fiction est un registre à privilégier pour sensibiliser le public contre le péril vénérien<br />Au moment où il est diffusé dans les salles de cinéma, le film ''Il était une fois trois amis'' est chaleureusement salué par le Dr. André Cavaillon, alors responsable au ministère de l'Hygiène publique. Dans un article intitulé "Le cinéma et les campagnes contre les dangers des maladies vénériennes", il rappelle d'abord son enjeu : convaincre toute personne qui pense avoir été exposée à la contamination d'aller se faire dépister, même dans le doute. Puis il écrit : " Je ne pense pas qu'on puisse exprimer cinématographiquement ce message hygiénique, lequel pourrait sauver des milliers de jeunes vies, avec autant de subtilité, de sensibilité et d'efficacité que dans ''Il était une fois trois amis.'' La consultation à l'hôpital pour les mères et leurs enfants est un chef-d’œuvre de sentiment et de vérité." Plus loin, le Dr. Cavaillon témoigne de l'effet que la séquence d'animation conçue par Mourlan a produit sur le public. "La musique a cessé ; dans un silence solennel, le public suit le surlignage à l'écran montrant la contamination qui passe des veines et artères au fœtus, au moment où la mère est rendue malade par le travail des tréponèmes." Selon Cavaillon, la démarche du film est une réussite. "''Il était une fois trois amis'' (...) traite le sujet de la syphilis héréditaire avec la forme vivante d'une histoire et non avec le registre aride du documentaire." Benoit-lévy a su toucher le public français, particulièrement amateur de cinéma, par un discours à la fois franc et délicat. "Le public français aime qu'on lui parle franchement et sans dissimulation, mais sans vulgarité ni brutalité."<br />(Dr. André Cavaillon : 'The cinema and the campaign against the danger of venereal diseases')<br />2. Selon une enquête des années vingt sur la réception des films de propagande antisyphilitique, le registre fictionnel n'est pas opérant. <br />Dans son étude sur le cinéma médical, Adolf Nichtenhauser décrit la mise en place d'une enquête, commandée aux États-Unis au début des années vingt, sur la réception des films de prévention contre les maladies vénériennes. Elle est confiée à des psychologues, supervisée par le "Inter-departemental Social Hygiene Board". Il a été décidé de tester sur le public les effets d'un film en particulier, ''Fit to win'' (1919), extension du ''Fit to fight'' d'Edward Griffith (1917), avec davantage de vues cliniques. Le film a été montré à 4 800 personnes, de toutes origines sociales, avec des projections spécifiques pour les ouvriers, les marins, les médecins. Ils devaient remplir un questionnaire après la projection.<br />- premier constat : très peu de personnes, même parmi les plus éduquées, étaient convenablement informées sur les maladies vénériennes.<br />- la plupart estiment que les informations données par le film sont authentiques, très peu pensent qu'il s'agit d'un prétexte pour un discours moralisateur.<br />- la plupart acceptent les recommandations de continence<br />- la plupart ignoraient les risques de contracter la maladie par la prostitution<br />La suite de l'enquête a montré que, bien que la peur suscitée par le film ait provoqué la résolution d'un changement de comportement, celui-ci n'a pas eu lieu de manière déterminante. Alors que les événements marquants du film sont restés dans les mémoires cinq mois plus tard, l'intérêt qu'il a provoqué a fondu en moins de six semaines.<br />- la prise en charge n'a pas varié d'intensité avant et après le film<br />- l'effet le plus sérieux a consisté en une certaine inhibition des publics adolescents après la projection<br />D'après ces données, les enquêteurs ont initié une réflexion pour les films à venir :<br />- il est nécessaire de transmettre une information basée sur les faits et expliquée avec clarté<br />- la dramatisation fictionnelle n'apporte pas de plus grande efficacité. Le public retient les séquences purement informatives aussi bien que celles qui s'appuient sur une histoire. Les émotions tiennent davantage à des scènes isolées, sans tenir compte du fil qui les tiendrait. Les deux enquêteurs recommandent par conséquent de continuer la production de films antivénériens à la condition qu'elle propose des contenus purement informatifs, non fictionnels.<br />Pour Adolf Nichtenhauser, qui écrit dans les années quarante, les données engrangées par cette enquête restent utiles, dans les trente ans à venir, pour les éducateurs et les réalisateurs.<br />(d'après Adolf NICHTENHAUSER, ''A history of motion pictures in medicine'', manuscrit non publié, ca 1950, p. 87-88). | ||
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Version du 6 janvier 2023 à 14:25
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Titre :
Il était une fois trois amis
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Interprétation :
Durée :
53 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :
Générique principal
Contenus
Thèmes médicaux
- Prévention et contrôle des maladies infectieuses et contagieuses. Prévention des épidémies
- Maladies infectieuses et contagieuses, fièvres
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Non.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Oui.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Non.
- Voix off : Non.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Notes complémentaires
Références et documents externes
- Cinémagazine n°001 p.34 (04/01/1929)
Ce petit article signé Robert Frances met en avant le caractère pédagogique du film dans la lutte antisyphilitique à travers les trois cas qui y sont présentés. Il considère comme important que cette réalisation soit diffusée le plus largement possible. - La Vie Saine n°58 p.7 (05/1928)
Cette brève indique que le film a un intérêt pour tous les publics et spécialement pour la jeunesse. Il souligne la netteté du scénario, la qualité des prises de vue et l’excellent traitement du sujet. Une photographie, représentant le médecin (interprété par Camille Bert) racontant l’histoire des trois amis à son fils, complète la brève.
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Géraldine Delay, Emmanuel Nuss, Christian Bonah

