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« La médecine aux champs » : différence entre les versions
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|Texte='''Un repas interrompu par une urgence''' | |Texte='''Un repas interrompu par une urgence''' | ||
Repas de famille, le soir. Le médecin, à table, décrit à un confrère qu'il a invité chez lui le contexte dans lequel il travaille. Il est possible d'être réveillé la nuit. Pour les soins infirmiers, il faut compter sur les religieuses de l'hospice. "Vous verrez, ça se passe bien. Seulement, on n'a pas la sécurisation du médecin de la vie qui a l'ambulance, l'hôpital à deux cent mètres, la consultation du spécialiste à dix minutes..." Comme le confrère affirme qu'il va se spécialiser (en cardiologie) et qu'il n'exercera pas dans le rural, le médecin estime que son choix est significatif d'une tendance. La discussion a une allure cordiale, se tenant dans une ambiance familiale et autour d'un plat, mais le sujet est tout de suite posé : la santé ne va-t-elle pas tomber en déshérence dans des campagnes de plus en plus abandonnées? Une sirène retentit depuis l'extérieur, le médecin arrête la conversation : "C'est pour nous!" Un nouvel aspect de sa condition est ainsi montré : être constamment disponible, quitte à interrompre le rite du repas familial du soir. Raccord ext., les deux médecins sortent de la maison, léger panoramique pour les suivre en train de monter dans la DS blanche garée exprès devant la maison. Cette petite scène a été préparée puisque l'opérateur a précédé les gestes des protagonistes en se plaçant dehors avant qu'ils ne sortent. Dans l'habitacle de la voiture, filmage depuis le siège arrière. Le médecin explique à son confrère le code du système d'alerte. Derrière le pare-brise avant se dessine une silhouette éclairée d'un homme qui balise le trafic, au fond du champ se devinent les tôles froissées d'un crash. La voiture s'immobilise, les deux hommes sortent, ils sont suivis en travelling alors qu'ils se rendent d'un pas alerte sur le site de l'accident. Un homme étendu sur une civière, des pompiers casqués auprès de lui. Le médecin leur demande de rentrer le blessé dans l'ambulance "pour pas qu'il ait froid. | Repas de famille, le soir. Le médecin, à table, décrit à un confrère qu'il a invité chez lui le contexte dans lequel il travaille. Il est possible d'être réveillé la nuit. Pour les soins infirmiers, il faut compter sur les religieuses de l'hospice. "Vous verrez, ça se passe bien. Seulement, on n'a pas la sécurisation du médecin de la vie qui a l'ambulance, l'hôpital à deux cent mètres, la consultation du spécialiste à dix minutes..." Comme le confrère affirme qu'il va se spécialiser (en cardiologie) et qu'il n'exercera pas dans le rural, le médecin estime que son choix est significatif d'une tendance. La discussion a une allure cordiale, se tenant dans une ambiance familiale et autour d'un plat, mais le sujet est tout de suite posé : la santé ne va-t-elle pas tomber en déshérence dans des campagnes de plus en plus abandonnées ? Une sirène retentit depuis l'extérieur, le médecin arrête la conversation : "C'est pour nous !". Un nouvel aspect de sa condition est ainsi montré : être constamment disponible, quitte à interrompre le rite du repas familial du soir. Raccord ext., les deux médecins sortent de la maison, léger panoramique pour les suivre en train de monter dans la DS blanche garée exprès devant la maison. Cette petite scène a été préparée puisque l'opérateur a précédé les gestes des protagonistes en se plaçant dehors avant qu'ils ne sortent. Dans l'habitacle de la voiture, filmage depuis le siège arrière. Le médecin explique à son confrère le code du système d'alerte. Derrière le pare-brise avant se dessine une silhouette éclairée d'un homme qui balise le trafic, au fond du champ se devinent les tôles froissées d'un crash. La voiture s'immobilise, les deux hommes sortent, ils sont suivis en travelling alors qu'ils se rendent d'un pas alerte sur le site de l'accident. Un homme étendu sur une civière, des pompiers casqués auprès de lui. Le médecin leur demande de rentrer le blessé dans l'ambulance "pour pas qu'il ait froid". La réalisation alterne les vues de l'opération de transport et celles sur le médecin qui la suit, son visage concentré éclairé avec violence par les phares des véhicules stationnés. La séquence multipliant les points de vue et les axes perd le spectateur, comme s'il s'agissait de rendre compte de la confusion d'une situation dans laquelle le médecin doit trouver au plus tôt ses repères pour agir au mieux. Cut, dans l'ambulance, le médecin s'est positionné près du blessé. Il lève les yeux, s'adresse aux pompiers avec une voix autoritaire : "Et vous démarrez lentement ! Ne pas confondre vitesse et précipitation !" Dernier plan sur un des pompiers qui maintient la perfusion en équilibre dans le véhicule. (03:00) | ||
Le médecin dans la voiture (toujours pas nommé, d'ailleurs il n'y a toujours pas eu de commentaire), filmé depuis la place de passager avant). Derrière son profil, à travers la vitre de la portière défilent des bâtiments en pierre de taille. Le médecin ralentit, tourne la tête de côté, interpelle : "Roger!" Une silhouette casquettée se détache dehors, il poursuit : "Dites, vous pensez à demander à Bernard de venir me voir. IL doit faire sa prise de sang!" Échange de salutations, il redémarre. C'est alors, à 03:28, que le commentaire intervient pour la première fois, articulé à des vues du village qui montre quelques habitants marchant dans les rues anciennes, ou s'arrêtant pour converser : "Dans ces villages aux confins du Tarn et de l'Aveyron, la population diminue régulièrement. Certains ont perdu la moitié de leurs habitants en dix ans. La dispersion de leurs malades oblige les médecins à faire plus de | Le médecin dans la voiture (toujours pas nommé, d'ailleurs il n'y a toujours pas eu de commentaire), filmé depuis la place de passager avant). Derrière son profil, à travers la vitre de la portière défilent des bâtiments en pierre de taille. Le médecin ralentit, tourne la tête de côté, interpelle : "Roger !" Une silhouette casquettée se détache dehors, il poursuit : "Dites, vous pensez à demander à Bernard de venir me voir. IL doit faire sa prise de sang!" Échange de salutations, il redémarre. C'est alors, à 03:28, que le commentaire intervient pour la première fois, articulé à des vues du village qui montre quelques habitants marchant dans les rues anciennes, ou s'arrêtant pour converser : "Dans ces villages aux confins du Tarn et de l'Aveyron, la population diminue régulièrement. Certains ont perdu la moitié de leurs habitants en dix ans. La dispersion de leurs malades oblige les médecins à faire plus de 50 000 kilomètres par an." Le commentaire poursuit en expliquant que l'isolement des habitants a conduit cinq médecins à former l'association médicale "Quercy-Rouergue" qui permet d'organiser un roulement pour assurer les gardes et de "rendre plus vivable leur astreinte qui jusqu'alors était totale". Sur cette dernière phrase, un dézoom sur le village pour le montrer entouré de collines couvertes d'arbres et de quelques champs. (03:50) | ||
'''Première visite : Madame Mathieu''' | '''Première visite : Madame Mathieu''' | ||
Pano sur la voiture du médecin qui évolue sur une route de campagne. Le commentaire à son propos : "Voici l'un d'entre eux, héritier d'une tradition où le contact humain est déjà la moitié du traitement." Le commentaire précise que l'anonymat des médecins montrés est conservé "selon l'usage" (de l'émission ?). Cut filmé depuis l'intérieur d'une maison où une vieille femme est attablée, le médecin pousse la porte d'entrée vitrée, un voilage tombant sur son seuil. La conversation s'engage avec une familiarité bonhomme comme s'ils se voyaient tous les jours. Le chien assis à côté de la vieille femme aboie une unique fois, comme pour remplir son office de chien de campagne, sans insister puisque c'est le médecin qui est là. Gros plan sur la vieille femme, peignée avec soin, une écharpe de tissu autour du cou, les traits nets et le regard vif. Quand la caméra desserre, on voit accrochés au mur un calendrier et une pendule : le temps long comme le temps court sont suivis de près. Sur un coin de table recouverte par une toile cirée, rangée contre le mur, des linges sont pliés sur une boîte à biscuit. Incidemment, des pans d'une économie domestique sont révélés par la composition de ces plans. La vieille femme parle vite avec un accent qui roule les "r", mais l'oreille s'y fait vite. Elle se plaint de ne plus pouvoir manger salé. "À mon âge, se priver de tout, je ne sais pas quel intérêt ça a!" s'exclame-t-elle en secouant la tête. Le médecin lui évoque sa dernière visite. "Oh, comme j'étais malade!" Le médecin répond : "Vous le croyez!" Théâtralité des exclamations de la paysanne, répliques débonnaires du médecin, chacun joue sa partie et les rires s'échangent. Prise de tension filmée en gros plan, le médecin dit le résultat : "14, 08". Elle : "Alors, je ne suis pas prête à mourir!" Le médecin lui demande combien de temps, autrefois, prenait le médecin pour venir auprès d'elle après son appel. "Deux ou trois jours après ! répond-elle. Il venait avec un cheval et une petite voiture." Dans l'intervalle, il fallait recourir aux "remèdes de bonne femme : cataplasmes, tisanes avec une herbe quelconque". Ce sont les malades les plus forts qui pouvaient tenir. Le médecin poursuit son investigation historique, lui évoquant les accouchements. Elle répond que ça se passait toujours bien, contrairement à aujourd'hui. Si "le docteur n'arrivait pas, il y avait quelques bonnes femmes qui venaient faire leur affaire". Plans de coupe sur ses mains aux doigts croisés, les pouces l'un contre l'autre pris dans un petit mouvement de balancier, belles mains vieilles, ridées et lustrées, qui ont travaillé mais qui sont soignées. Un autre plan de coupe sur le chien allongé, les yeux mi-clos, se berçant de cette conversation qui lui est familière. Il y a cinquante ans, demande le médecin, si elle s'était trouvée agonisante comme la dernière fois où il est venu la visiter, comment ça se serait passé ? "Je serais morte !", répond-elle avec assurance. "Vous plaisantez, docteur, mais j'étais malade, vous savez !" Le médecin la quitte en lui disant qu'il était simplement venu pour lui dire bonjour. "Je suis bien contente que vous veniez me voir quand je n'en ai pas besoin !" répond-elle avec malice. La poignée de main est longue comme elle la maintient tout le temps qu'elle parle, le geste qui se prolonge fait le foyer du plan. (07:41) | Pano sur la voiture du médecin qui évolue sur une route de campagne. Le commentaire à son propos : "Voici l'un d'entre eux, héritier d'une tradition où le contact humain est déjà la moitié du traitement." Le commentaire précise que l'anonymat des médecins montrés est conservé "selon l'usage" (de l'émission ?). Cut filmé depuis l'intérieur d'une maison où une vieille femme est attablée, le médecin pousse la porte d'entrée vitrée, un voilage tombant sur son seuil. La conversation s'engage avec une familiarité bonhomme comme s'ils se voyaient tous les jours. Le chien assis à côté de la vieille femme aboie une unique fois, comme pour remplir son office de chien de campagne, sans insister puisque c'est le médecin qui est là. Gros plan sur la vieille femme, peignée avec soin, une écharpe de tissu autour du cou, les traits nets et le regard vif. Quand la caméra desserre, on voit accrochés au mur un calendrier et une pendule : le temps long comme le temps court sont suivis de près. Sur un coin de table recouverte par une toile cirée, rangée contre le mur, des linges sont pliés sur une boîte à biscuit. Incidemment, des pans d'une économie domestique sont révélés par la composition de ces plans. La vieille femme parle vite avec un accent qui roule les "r", mais l'oreille s'y fait vite. Elle se plaint de ne plus pouvoir manger salé. "À mon âge, se priver de tout, je ne sais pas quel intérêt ça a!" s'exclame-t-elle en secouant la tête. Le médecin lui évoque sa dernière visite. "Oh, comme j'étais malade !" Le médecin répond : "Vous le croyez !" Théâtralité des exclamations de la paysanne, répliques débonnaires du médecin, chacun joue sa partie et les rires s'échangent. Prise de tension filmée en gros plan, le médecin dit le résultat : "14, 08". Elle : "Alors, je ne suis pas prête à mourir !" Le médecin lui demande combien de temps, autrefois, prenait le médecin pour venir auprès d'elle après son appel. "Deux ou trois jours après ! répond-elle. Il venait avec un cheval et une petite voiture." Dans l'intervalle, il fallait recourir aux "remèdes de bonne femme : cataplasmes, tisanes avec une herbe quelconque". Ce sont les malades les plus forts qui pouvaient tenir. Le médecin poursuit son investigation historique, lui évoquant les accouchements. Elle répond que ça se passait toujours bien, contrairement à aujourd'hui. Si "le docteur n'arrivait pas, il y avait quelques bonnes femmes qui venaient faire leur affaire". Plans de coupe sur ses mains aux doigts croisés, les pouces l'un contre l'autre pris dans un petit mouvement de balancier, belles mains vieilles, ridées et lustrées, qui ont travaillé mais qui sont soignées. Un autre plan de coupe sur le chien allongé, les yeux mi-clos, se berçant de cette conversation qui lui est familière. Il y a cinquante ans, demande le médecin, si elle s'était trouvée agonisante comme la dernière fois où il est venu la visiter, comment ça se serait passé ? "Je serais morte !", répond-elle avec assurance. "Vous plaisantez, docteur, mais j'étais malade, vous savez !" Le médecin la quitte en lui disant qu'il était simplement venu pour lui dire bonjour. "Je suis bien contente que vous veniez me voir quand je n'en ai pas besoin !" répond-elle avec malice. La poignée de main est longue comme elle la maintient tout le temps qu'elle parle, le geste qui se prolonge fait le foyer du plan. (07:41) | ||
'''Réunion de médecins : témoignages sur leurs conditions de vie''' | '''Réunion de médecins : témoignages sur leurs conditions de vie''' | ||
Le médecin au volant, filmé en gros plan, de profil. Son regard reste concentré sur la route alors qu'il répond aux questions posées par le journaliste. Jamais il ne se tourne vers son interlocuteur, comme s'il s'agissait de suggérer que le médecin est en soliloque, que les paroles que nous entendons de lui sont ses pensées exprimées à haute voix pour lui-même. | Le médecin au volant, filmé en gros plan, de profil. Son regard reste concentré sur la route alors qu'il répond aux questions posées par le journaliste. Jamais il ne se tourne vers son interlocuteur, comme s'il s'agissait de suggérer que le médecin est en soliloque, que les paroles que nous entendons de lui sont ses pensées exprimées à haute voix pour lui-même. À travers la vitre de la portière défile un paysage de vallonnement aux habitations rares. Interrogé sur les distances qu'il doit parcourir quotidiennement, le médecin répond qu'il doit rayonner à 18 km en amont et en aval de Saint-Antonin pour une population qui "n'atteint pas 8 000 habitants". Si bien que lorsqu'une urgence survient alors que le médecin se trouve à 20 km de son cabinet, il peut faire appel à l'un ou l'autre des médecins de l'association Quercy-Rouergue s'il se trouve plus proche du site d'intervention. Dès lors leur activité devient "complémentaire et non pas concurrentielle". Cut ; conversation entre confrères dans un salon aux murs en pierres apparentes, où un feu flambe dans la cheminée, avec des bibliothèques garnies placées derrière les fauteuils où ils sont installés. Le sujet dont ils s'entretiennent est le bénéfice de leur entente professionnelle et les difficultés qu'ils continuent néanmoins de rencontrer. Leur disponibilité de tous les instants auprès des habitants peut être mal acceptée au sein de leur famille. Un des médecins témoigne d'une interpellation par ses enfants : "Papa, tu es un père célibataire !" Son épouse, qui assiste à la réunion, abonde : "il se passe des journées entières où on ne te voit pas!" Selon ce médecin, le comportement du malade a changé "depuis six à sept ans". C'est dû à un changement intervenu dans la population avec des arrivants de la ville qui ont des attentes différentes vis-à-vis de l'institution sanitaire. "Nous sommes un service, nous devons répondre le plus rapidement possible !" La relation se limite alors à l'acte clinique et la rédaction de l'ordonnance. "Alors que nos paysans considèrent que l'important est la visite : on nous fait asseoir, on parle du temps, puis on parle du malade..." La conversation peut ensuite s'orienter sur le loisir de la pêche. C'est de cette façon que le lien se crée. Le médecin qui intervient, sur lequel la caméra a serré, parle avec animation, se sert de ses mains pour appuyer ses propos. Sa voix est aussi marquée par l'accent régional. (11:27) | ||
'''Seconde visite : un homme devenu raisonnable''' | '''Seconde visite : un homme devenu raisonnable''' | ||
Version du 3 février 2023 à 10:49
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Titre :
La médecine aux champs
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
31 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :
Générique principal
Contenus
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Notes complémentaires
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Joël Danet

