Ce film n’est pas un film médical. Il a pour sujet le poème de Constantine Constantinovitch de Russie (Konstantin Romanov) intitulé Il est mort (Le pauvre garçon est mort dans un hôpital militaire) (1909). Le film combine des actualités cinématographiques et des séquences de fiction.
(0.00 – 1.01) Introduction
Le film commence par un carton qui reprend une partie du poème de Constantine Romanov : "Dans l'auberge sur le chemin du retour - Pierre s'est couché avec son père plus d'une fois... - Ici, il a appris et entendu beaucoup de choses... - Chaque nouveau passant raconte une nouvelle histoire ! (В избе постоялой с дороги обратной - С отцом ночевал Петр не раз...ут много узнал и услышал...- Что новый прохожий, то новый рассказ !) Cette première partie est fictionnelle. Dans une auberge, trois hommes mangent à une table à l’arrière-plan et trois autres hommes (deux adultes et un jeune homme) boivent du thé au premier plan. À [0: 12], un vieil homme entre. Il a une prothèse au pied droit et porte des médailles sur sa veste. Les hommes à l'arrière-plan se lèvent de table, le saluent et l'invitent à se mettre à table avec les trois hommes au premier plan. À [0: 33], le vieil homme commence son récit que les autres écoutent attentivement,. En même temps, le jeune homme lui sert du thé et coupe du pain.
Cette scène montre combien les vétérans sont considérés en Russie. Le jeune homme a une réaction très symbolique. Il observe attentivement les médailles sur la veste du vétéran, parce qu’il brûle de faire preuve du même courage.
(1.02 – 2.35) La réalité du front
Dans le poème de Constantine Romanov, le vétéran raconte ce qui lui est arrivé pendant la guerre russo-turque (1877-1878) mais en réalité, dans ce film, il raconte des épisodes de la Première Guerre mondiale. D’abord, huit soldats dans une tranchée tirent. À [1 :23], une mine de mortier explose. Les soldats se couchent dans la tranchée mais l’un d’eux (le sixième en partant de la gauche) est blessé. À [1 :38], les autres soldats le transportent dans la tranchée, vers la gauche.
Cette scène montre comment les soldats agissent quand l’un de leurs frères d’armes est blessé pendant la bataille : ils l’évacuent.
Dans la scène suivante, les soldats se reposent après la bataille pendant que les médecins prodiguent les premiers secours aux soldats blessés. À [2 :12] une ordonnance transmet un rapport et repart. À [2 : 14], des soldats transportent un blessé sur une civière attachée à deux chevaux.
Cette scène montre le mode de vie des soldats après la bataille, ainsi que le transport médical pour les soldats qui ne peuvent pas marcher eux-mêmes.
(2.35 – 6.50) Récit du vétéran. La blessure.
Dans cette partie du film, les actualités cinématographiques et le film de fiction sont entremêlés. [2 :36 - 2 :50] Film de fiction : les six hommes écoutent le récit du vieil homme qui gesticule énergiquement en faisant semblant de donner des coups d'épée.
[2 :51 - 5 :03] Assemblage de différentes séquences d’actualités cinématographiques qui illustrent le récit du vétéran. D’abord, des cavaliers et des soldats à pied transportent l'artillerie. À [4 :15], ils commencent à préparer l'artillerie pour la bataille. À [4 : 34] ils tirent.
[5 :04 - 5: 42] Des cavaliers avancent en colonne. [5 : 43 - 6 :50] Il y a une explosion, après laquelle l'attaque des cavaliers débute.
Ces séquences sont générales et montrent juste des scènes de bataille. Dans le contexte du scenario du film, ces actualités permettent la mise en images du récit du vétéran mais la chronologie ne correspond pas. En effet, le poème de Constantin Romanov raconte la guerre russo-turque de 1877-1878 alors que les images qui illustrent le récit du vétéran datent de la Première Guerre mondiale.
(6.50 – 8.00) Récit du vétéran. L’acte de courage
[6: 50 - 6 :55] Le vieil homme continue son récit . Il joint les mains et lève les yeux en exprimant sa gratitude. Il raconte son acte de courage dans toutes ses nuances (le sauvetage de son camarade blessé) et montre ses médailles au jeune homme qui est très impressionné. Pour lui, le vétéran est un modèle de soldat.
[6 :59 - 7 :39] Flashback : trois hommes en noir se trouvent dans un hôpital militaire, ce sont des soldats blessés. Un médecin passe devant eux et s'arrête à l'entrée d'un corridor. Puis deux officiers de haut rang et le médecin-chef s’approchent des hommes en noir et les félicitent. L’un de ces officiers est le général Mikhaïl Skobelev qui s’est distingué pendant la guerre russo-turque. Il décore l’homme du milieu (c’est le vétéran dans sa jeunesse). Ce dernier est ému et très fier.
La présence du général Skobelev dans ce film est très intéressante. En réalité, il n’est pas cité dans le poème de Constantin Romanov. En revanche, le studio qui a produit Pauvre Garçon porte son nom !
[7 :39 - 8 :01] Le vieil homme continue son récit, le jeune homme l'écoute attentivement, toujours aussi impressionné. À [7 :49] le vieil homme enlève les médailles de la veste et les donne au jeune homme. Il est ému et s’essuie les yeux.
Cette scène montre que le jeune homme est encouragé à gagner des médailles comme le vétéran.
(8.02 – 12.53) L’histoire du jeune homme. Un acte de courage.
C’est la deuxième partie du film, l’histoire de jeune homme pendant la Première Guerre mondiale. [8 :01 - 8 :13] Le jeune homme est allongé sur un lit dans un hôpital militaire. Il souffre beaucoup et il tousse. Il se souvient de la bataille qui l’a mené là. De cette façon, le spectateur comprend que l’histoire du vétéran est finie et que l’histoire du jeune homme débute.
[8 :23 - 10 :14] Séquence des actualités cinématographiques de la Première Guerre mondiale, pour raconter l’histoire de la participation du jeune homme à la guerre : long défilé de soldats, arrivée du courrier militaire et préparation des officiers à la bataille.
À [10 :14], nouvelle séquence de fiction. C’est le jeune homme qui écoutait le récit du vétéran qui est désormais le héros. [11 :29 - 11 :56] Les soldats passent à l'attaque, le jeune homme est toujours au premier plan. À [11 :43], il est blessé à la main gauche. Il enroule une bande autour de sa main.
Cette scène montre la technique militaire des soldats russes pendant la bataille et une technique de premiers secours, mais ce n’est pas l’essentiel. Le plus important, c’est la démonstration d’héroïsme du jeune homme.
[12 :00 - 12 :11] Les soldats passent à l'attaque. À [12 :02], l'officier qui dirige l'attaque est blessé, le jeune homme le sauve. [12 :15 - 12 :52] Il le porte jusqu’à l'hôpital de campagne. Les infirmiers prodiguent les premiers secours au commandant. À [12 :45], en repartant à la bataille, le soldat est blessé à la poitrine. Les infirmiers s'occupent de lui également
.
Cette scène montre que le jeune homme a fait preuve de courage et en a payé le prix fort. Elle explique aussi au spectateur pourquoi le jeune homme se trouve à l’hôpital.
(12.53 – 13.32) La blessure et l’hôpital militaire.
[12 :53 - 13 :17] À l'hôpital, le jeune homme blessé est transporté sur un brancard et déposé sur un lit. Une infirmière examine sa blessure à la poitrine tandis qu’un infirmier défait le bandage autour de la main gauche du soldat. Cette scène montre le travail quotidien dans un hôpital militaire en Russie pendant la Première Guerre mondiale.
[13 :23 - 13 :32] Un officier décore le soldat de l'Ordre impérial et militaire de Saint-Georges, martyr et victorieux. Le soldat est très heureux mais il souffre beaucoup. Cette scène montre que la médaille a beaucoup de valeur pour lui.
(13.33 – 17.46) La mort du jeune homme.
Cette partie est l’épilogue du film.
[13 :37 - 13 :44] La famille du soldat (son père, sa mère, sa femme et ses deux fils) lit l’une de ses lettre. Le jeune homme y explique qu’il est blessé dangereusement mais qu’il guérira « si Dieu le veut ». Sa mère et a femme pleurent. [13 :51 - 14 :39] La femme du soldat donne son bébé à la grand-mère. Elle prend la lettre du soldat, elle passe dans une autre pièce où elle continue à pleurer puis cache la lettre dans sa robe. Elle implore Dieu. [14 :48 - 15 :53] Loin des siens, le jeune homme souffre et tousse, allongé sur le lit. Il lève la tête et regarde par la fenêtre. À [15 :54], il tient sa blessure à la poitrine. Un carton mentionne l’appel du Misericordieux « qui a donné à l’homme à la fois peine et consolation ». Les cloches sonnent, comme pour lui signifier que l’heure est venue. [16 :41 - 17 :20] Le soldat souffre. Il appelle l'infirmière. Il embrasse sa médaille et demande à l’infirmière de la transmettre à son fils. À [17 :03], le soldat meurt. L'infirmière cherche son pouls, regarde la médaille et s’agenouille à côté du lit pour prier.
Cette scène appelle les soldats à réaliser des actes de courage pour gagner des médailles., En même temps, elle les prévient que c’est dangereux. Si jamais le soldat meurt, il sera un héros non seulement pour sa famille, mais aussi pour la société.
[17:26 - 17:46] La femme du jeune homme portant leur bébé s’agenouille devant la tombe de son mari. Le dernier carton qui passe trop vite pour qu’on puisse le lire dans son intégralité porte les mots suivants : « Va dormir, colombe solitaire, va dormir, repose en paix ! Dans cette tombe humide et profonde - souvenir éternel pour toi ! »