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« Attention... aux maladies vénériennes » : différence entre les versions
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'''Documenter la recrudescence : l'évolution de l'encadrement de la prostitution''' | '''Documenter la recrudescence : l'évolution de l'encadrement de la prostitution''' | ||
À Desgraupes qui l'interroge sur la fréquence de la maladie, Degos répond qu'il ne peut répondre qu'à partir des statistiques qui relèvent les manifestations de syphilis. Gros plan sur un graphique dessiné sur support papier posé sur le rebord de l'armoire murale. Il est caractéristique de l'émission d'insérer dans le champ dévolu au tournage des entretiens les illustrations graphiques qui auraient pu faire l'objet de la fabrication d'une séquence en animation. Le graphique montre des courbes correspondant aux années 1954-1969, dessinant une ascension avec une pointe à l'année 1964. "Mais actuellement, cette courbe reste encore très élevée." Degos cherche un second graphique qu'il pose sur le premier. Il décrit l'évolution des fréquences depuis les années 1920. La courbe, si elle descend jusqu'en 1940, remonte pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1947-1949, la chute brutale de la courbe laisse penser que les maladies vénériennes sont vaincues, or elle remonte à partir de 1957. Desgraupes observe : "ainsi, on remonte aussi haut que l'endroit d'où l'on était parti." Degos approuve en ajoutant : "Actuellement, nous remontons année par année au niveau des années antérieures. En 1965, nos retrouvons 1933, en 1966, nous retrouvons 1932. Nous revenons en arrière." Degos ajoute que la pénicilline a permis d'enrayer l'épidémie de la Guerre, mais | À Desgraupes qui l'interroge sur la fréquence de la maladie, Degos répond qu'il ne peut répondre qu'à partir des statistiques qui relèvent les manifestations de syphilis. Gros plan sur un graphique dessiné sur support papier posé sur le rebord de l'armoire murale. Il est caractéristique de l'émission d'insérer dans le champ dévolu au tournage des entretiens les illustrations graphiques qui auraient pu faire l'objet de la fabrication d'une séquence en animation. Le graphique montre des courbes correspondant aux années 1954-1969, dessinant une ascension avec une pointe à l'année 1964. "Mais actuellement, cette courbe reste encore très élevée." Degos cherche un second graphique qu'il pose sur le premier. Il décrit l'évolution des fréquences depuis les années 1920. La courbe, si elle descend jusqu'en 1940, remonte pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1947-1949, la chute brutale de la courbe laisse penser que les maladies vénériennes sont vaincues, or elle remonte à partir de 1957. Desgraupes observe : "ainsi, on remonte aussi haut que l'endroit d'où l'on était parti." Degos approuve en ajoutant : "Actuellement, nous remontons année par année au niveau des années antérieures. En 1965, nos retrouvons 1933, en 1966, nous retrouvons 1932. Nous revenons en arrière." Degos ajoute que la pénicilline a permis d'enrayer l'épidémie de la Guerre, mais le recours aux antibiotiques ne suffit pas. Si la pénicilline a conservé toute son action, il faut expliquer cette recrudescence, observée dans tout le territoire mais aussi partout en Europe, par différentes causes : l’insouciance des malades, les vacances ou le tourisme comme contextes de contamination, la prise en compte des difficultés des enquêtes épidémiologiques, la « liberté des mœurs » et l’« évolution de la vie sexuelle ». Pour Degos, les méthodes contraceptives peuvent contribuer à cette recrudescence en favorisant des rapports ponctuels par des rencontres avec des "amies de passage après le bal ou le cinéma" : Degos oriente le processus de la transmission en faisant des femmes les agentes de contamination et des hommes les contaminés - qui contaminent à leur tour. Il va plus loin en suggérant que l’abandon du contrôle médical de la prostitution à partir du décret de 1960 favorise également la reprise de la transmission. (11:39) | ||
'''La part importante des contaminations homosexuelles''' | '''La part importante des contaminations homosexuelles''' | ||
Le Dr Degos présente ensuite une troisième courbe, selon lui "très intéressante" qui concerne les personnes homosexuelles atteintes par les maladies vénériennes. Avant la Seconde Guerre mondiale, "les contaminations masculines par homosexualité ne dépassaient pas 1% et certaines années, atteignaient presque le zéro." Or cette courbe commence à augmenter à partir de 1952. "À Saint-Louis, on est arrivé à 28% de contamination masculine par homosexualité." Desgraupes conclut que c'est plus que la contamination par les prostituées dans la même année. Même si l'identification d'un foyer particulier a peut-être influencé la courbe, il n'en reste pas moins que les contaminations par homosexualité font, les années suivantes, 10% au moins des contaminations totales. Il est difficile de comprendre précisément pourquoi le Dr Degos insiste sur ces différents faits (l'évolution du statut de la prostitution, la part de la contamination par liaison homosexuelle). | Le Dr Degos présente ensuite une troisième courbe, selon lui "très intéressante" qui concerne les personnes homosexuelles atteintes par les maladies vénériennes. Avant la Seconde Guerre mondiale, "les contaminations masculines par homosexualité ne dépassaient pas 1% et certaines années, atteignaient presque le zéro." Or cette courbe commence à augmenter à partir de 1952. "À Saint-Louis, on est arrivé à 28% de contamination masculine par homosexualité." Desgraupes conclut que c'est plus que la contamination par les prostituées dans la même année. Même si l'identification d'un foyer particulier a peut-être influencé la courbe, il n'en reste pas moins que les contaminations par homosexualité font, les années suivantes, 10% au moins des contaminations totales. Il est difficile de comprendre précisément pourquoi le Dr Degos insiste sur ces différents faits (l'évolution du statut de la prostitution, la part de la contamination par liaison homosexuelle). Tout au long de ses explications, le Dr Degos ne se départit pas d'un sourire amusé qui suggère qu'il pourrait en dire plus long qu'il ne le fait. (12:29) | ||
'''Expliquer les maladies vénériennes pour les limiter''' | '''Expliquer les maladies vénériennes pour les limiter''' | ||
Pierre Desgraupes rappelle qu'une des causes la recrudescence des maladies est l'insuffisance d'informations à leur sujet. C'est pourquoi la séquence à venir est centrée sur ces informations devenues nécessaires. Petit silence de Desgraupes, puis : "C'est un sujet délicat à aborder à la télévision, bien sûr, mais nous n'avons pas hésité à le faire pour que cette émission soit socialement utile." Desgraupes se tourne vers un autre médecin, | Pierre Desgraupes rappelle qu'une des causes la recrudescence des maladies est l'insuffisance d'informations à leur sujet. C'est pourquoi la séquence à venir est centrée sur ces informations devenues nécessaires. Petit silence de Desgraupes, puis : "C'est un sujet délicat à aborder à la télévision, bien sûr, mais nous n'avons pas hésité à le faire pour que cette émission soit socialement utile." Desgraupes se tourne vers un autre médecin, qui lui non plus n'est pas nommé, pour qu'il décrive les signes cliniques des maladies concernées. Gros plan sur le médecin qui se lance dans son exposé. | ||
La syphilis, explique-t-il, est une maladie qui évolue en trois stades. Le stade primaire, de localisation. Incubation latente de 3 semaines qui peut se prolonger si le malade a pris, pour d'autres raisons que la maladie, des antibiotiques. La manifestation est le chancre syphilitique, érosion "orbiculaire", indurée, qui "siège sur les organes génitaux dans 95% des cas". Desgraupes interrompt : "Nous ne pouvons pas montrer d'organes génitaux...", le médecin poursuit : "Alors nous vous montrerons des localisations | La syphilis, explique-t-il, est une maladie qui évolue en trois stades. Le stade primaire, de localisation. Incubation latente de 3 semaines qui peut se prolonger si le malade a pris, pour d'autres raisons que la maladie, des antibiotiques. La manifestation est le chancre syphilitique, érosion "orbiculaire", indurée, qui "siège sur les organes génitaux dans 95% des cas". Desgraupes interrompt : "Nous ne pouvons pas montrer d'organes génitaux...", le médecin poursuit : "Alors nous vous montrerons des localisations extra-génitales, en particulier des chancres de la lèvre". Suivent des clichés cliniques montrant des visages aux lèvres affligées de chancres, avec des commentaires associés donnés par le Pr Touraine dont on reconnaît la voix (probablement, étant donné la qualité sonore différente, à l'occasion d'un autre tournage) : "On voit bien la tuméfaction de la joue qui correspond à l'augmentation du ganglion". Suit un cliché de chancre situé au-dessus de l'appareil génital, où la naissance de la verge est visible bord cadre bas. Son insertion après les clichés des visages semble résulter d'une stratégie de mise en scène. Préparé par les clichés qui le précèdent, montrant comme promis par le médecin des "chancres de la lèvre", ce dernier cliché est plus éloquent, quitte à brutaliser la présentation au mépris des précautions avancées par Desgraupes et des assurances du médecin. Le déroulement de cette séquence prend donc le spectateur par surprise, le confrontant à la l'exposition de la zone génitale atteinte. | ||
Le stade secondaire : diffusion de la maladie dans tout l'organisme, avec dissémination des lésions sur la peau. Cliché clinique montrant la nuque et la partie supérieure du dos, puis l'épaule et la partie supérieure du torse d'un patient. La peau est parcourue de taches de roséole syphilitique. Seconde éruption de syphilis secondaire : cette fois, c'est le bas d'un visage, la paume d'une main (cliché du générique), la plante des pieds, les muqueuses buccales, la langue, qui sont montrés. Il s'agit de lésions qui prennent des "dessins bien réguliers, des espèces d'arcs de cercle ", de marques "indolentes" qui, sur la peau, prennent l'aspect d'un eczéma passager. Le dernier cliché montrant une tempe dégarnie témoigne d'une "perte de cheveux syphilitique." Ici, il est à remarquer que l'émission procède à une explicitation fouillée des images. La démarche à l'intention du téléspectateur est : je vous fais comprendre exactement ce que je vous montre, je ne m'en tiens pas à la production d'une image-document supposée crédibiliser mon propos de surplomb. | Le stade secondaire : diffusion de la maladie dans tout l'organisme, avec dissémination des lésions sur la peau. Cliché clinique montrant la nuque et la partie supérieure du dos, puis l'épaule et la partie supérieure du torse d'un patient. La peau est parcourue de taches de roséole syphilitique. Seconde éruption de syphilis secondaire : cette fois, c'est le bas d'un visage, la paume d'une main (cliché du générique), la plante des pieds, les muqueuses buccales, la langue, qui sont montrés. Il s'agit de lésions qui prennent des "dessins bien réguliers, des espèces d'arcs de cercle ", de marques "indolentes" qui, sur la peau, prennent l'aspect d'un eczéma passager. Le dernier cliché montrant une tempe dégarnie témoigne d'une "perte de cheveux syphilitique." Ici, il est à remarquer que l'émission procède à une explicitation fouillée des images. La démarche à l'intention du téléspectateur est : je vous fais comprendre exactement ce que je vous montre, je ne m'en tiens pas à la production d'une image-document supposée crédibiliser mon propos de surplomb. | ||
Pour le stade tertiaire, c'est toujours le Pr Touraine qui est interrogé. Il n'y a alors plus de clichés cliniques, il est tout le temps à l'image, montré en gros plan avec quelques plans de coupe sur Desgraupes quand celui-ci le relance. Alors que le patient ne manifeste plus aucun signe d'atteinte syphilitique, les prises de sang dont il est l'objet, par exemple pendant une transfusion ou un bilan général, montrent que la maladie se poursuit. Ces examens peuvent pister une recrudescence, ainsi, les prises | Pour le stade tertiaire, c'est toujours le Pr Touraine qui est interrogé. Il n'y a alors plus de clichés cliniques, il est tout le temps à l'image, montré en gros plan avec quelques plans de coupe sur Desgraupes quand celui-ci le relance. Alors que le patient ne manifeste plus aucun signe d'atteinte syphilitique, les prises de sang dont il est l'objet, par exemple pendant une transfusion ou un bilan général, montrent que la maladie se poursuit. Ces examens peuvent pister une recrudescence, ainsi, les prises faites systématiquement par la CPAM en 1968 ont montré qu'1/50 des habitants de Paris examinés à cette occasion avaient une syphilis latente. "Ceci montre une augmentation très nette par rapport à il y a dix ans, et que l'on continue de passer à côté de beaucoup de syphilis primo-secondaires". Il existe cependant un pourcentage de personnes qui peuvent vivre avec une sérologie positive sans avoir "aucun accident". Des expériences scandinaves récentes, ("expériences un peu choquantes sur le plan humain, mais intéressantes sur le plan médical") ont consisté à surveiller pendant une longue période des syphilitiques non traités : 60% de ces personnes n'ont pas eu d'accident. "Mais il existe les 40% autres qui souffrent des caractéristiques de la syphilis tertiaire". Il s'agit de localisations d'accidents sur un organe spécifique avec des tendances destructrices. Atteintes au palais, au nez, au visage, aux organes internes du foie, avec lésions importantes. "Ce sont les manifestations les moins ennuyeuses." Les "grandes manifestations" prédominent sur deux types d'organes : d'une part, "syphilis cardio-vasculaire" localisation sur la partie "débutante de l'aorte", avec modifications profondes des tissus, entraînant une rétraction des valves avec possibles incidences cardiaques et une sclérose des orifices des artères coronaires. Ainsi 3% des angines de poitrine sont syphilitiques. L'autre région frappée est le système nerveux, avec comme manifestations le tabès qui donne des troubles de la marche et des "douleurs extraordinairement pénibles et difficiles à traiter", et la paralysie générale, accompagnée de manifestations psychiatriques - "une grosse détérioration de la personnalité, des manifestations délirantes." (23:16) | ||
ont montré qu'1/50 des habitants de Paris examinés à cette occasion avaient une syphilis latente. "Ceci montre une augmentation très nette par rapport à il y a dix ans, et que l'on continue de passer à côté de beaucoup de syphilis primo-secondaires". | |||
'''Intrication de l'exposé technique et du message préventif : la stratégie de discours''' | '''Intrication de l'exposé technique et du message préventif : la stratégie de discours''' | ||
Version du 13 juillet 2023 à 17:32
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Titre :
Attention... aux maladies vénériennes
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
61 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 8 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :
Générique principal
Contenus
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Non.
- Images en plateau : Oui.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Oui.
- Voix off : Non.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Notes complémentaires
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Joël Danet

