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« Vivre à Bonneuil » : différence entre les versions
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|Texte=Émission consacrée à l'école de Bonneuil-sur-Marne dirigée par Maud | |Texte=Émission consacrée à l'école de Bonneuil-sur-Marne dirigée par Maud Mannoni. Description de l'organisation de la vie dans l'école : participation des enfants aux courses, a la cuisine, séjours chez les paysans ou les artisans. Les enfants en souffrance psychiatrique et les enfants normaux vivent ensemble. Interview de Maud Mannoni et de parents d'enfants handicapés mentaux. | ||
(Source Ina) | (Source Ina) | ||
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''L'expérience de l'Ecole de Bonneuil'' | ''L'expérience de l'Ecole de Bonneuil'' | ||
" C’est la question tout à fait fondamentale à Bonneuil. Nous avons donc des enfants parmi lesquels certains sont psychotiques, d’autres débiles, d’autres des caractériels qui se font renvoyer de partout. Et on essaie d’avoir un certain équilibre pour que le milieu des enfants lui-même puisse constituer un milieu thérapeutique, c’est-à-dire que les enfants, parce qu’ils ont des défauts différents, des failles différentes, puissent s’aider les uns les autres aussi. Il y a un diagnostic qui est posé– ça ne me gêne pas qu’on pose des diagnostics. Mais on se rend compte que, pris dans une situation donnée, le diagnostic peut très bien subir des fluctuations. Alors posons des diagnostics, si c’est pris dans un certain contexte qui ne fige pas les enfants dans ce qu’on attend d’eux ou qu’on n’attend plus d’eux. Je me rappelle que j’avais en contrôle un jeune médecin-chef qui avait dans son hôpital surtout des arriérés profonds. Il se trouve que le travail que j’ai mené avec lui l’a amené, lui, à organiser son lieu d’une façon toute différente, c’est-à-dire qu’au lieu d’avoir uniquement un personnel soignant spécialisé – mais soignant pour ne rien faire avec les arriérés profonds –, il a introduit dans son hôpital des menuisiers, différents corps de métier. Et les adolescents ont été pris dans des possibilités de travail vrai qui les ont réveillés de l’espèce de léthargie dans laquelle ils se trouvaient. Au bout d’un an, 80% de ces dits arriérés se sont révélés être des psychotiques. Et à ce moment-là, ce sont les parents qui sont intervenus pour dire au médecin : « Docteur, qu’est-ce qui se passe ? Cet enfant qui était si calme, voilà qu’il parle maintenant. Il parle tout le temps. Il bouleverse tout dans la maison. Docteur, redonnez-lui des calmants parce que ce n’est pas possible. » Alors là, on peut dire que le renversement a été tout à fait spectaculaire – dans les plus mauvaises conditions, puisque ce sont des structures publiques, sauf qu’on lui a laissé la possibilité d’introduire de nombreux changements. Mais il a fallu quelques jeunes médecins qui soient ouverts à une dimension analytique pour que, en bouleversant tout dans une organisation, quelque chose soit rendu possible. Et ensuite, s’est posée la question de l’analyse, etc. Ces enfants-là, hors de l’hôpital, c’était une tout autre aventure." | " C’est la question tout à fait fondamentale à Bonneuil. Nous avons donc des enfants parmi lesquels certains sont psychotiques, d’autres débiles, d’autres des caractériels qui se font renvoyer de partout. Et on essaie d’avoir un certain équilibre pour que le milieu des enfants lui-même puisse constituer un milieu thérapeutique, c’est-à-dire que les enfants, parce qu’ils ont des défauts différents, des failles différentes, puissent s’aider les uns les autres aussi. Il y a un diagnostic qui est posé– ça ne me gêne pas qu’on pose des diagnostics. | ||
''Soigner hors de l'hôpital, introduire la formation professionnelle'' | |||
Mais on se rend compte que, pris dans une situation donnée, le diagnostic peut très bien subir des fluctuations. Alors posons des diagnostics, si c’est pris dans un certain contexte qui ne fige pas les enfants dans ce qu’on attend d’eux ou qu’on n’attend plus d’eux. Je me rappelle que j’avais en contrôle un jeune médecin-chef qui avait dans son hôpital surtout des arriérés profonds. Il se trouve que le travail que j’ai mené avec lui l’a amené, lui, à organiser son lieu d’une façon toute différente, c’est-à-dire qu’au lieu d’avoir uniquement un personnel soignant spécialisé – mais soignant pour ne rien faire avec les arriérés profonds –, il a introduit dans son hôpital des menuisiers, différents corps de métier. Et les adolescents ont été pris dans des possibilités de travail vrai qui les ont réveillés de l’espèce de léthargie dans laquelle ils se trouvaient. Au bout d’un an, 80% de ces dits arriérés se sont révélés être des psychotiques. Et à ce moment-là, ce sont les parents qui sont intervenus pour dire au médecin : « Docteur, qu’est-ce qui se passe ? Cet enfant qui était si calme, voilà qu’il parle maintenant. Il parle tout le temps. Il bouleverse tout dans la maison. Docteur, redonnez-lui des calmants parce que ce n’est pas possible. » Alors là, on peut dire que le renversement a été tout à fait spectaculaire – dans les plus mauvaises conditions, puisque ce sont des structures publiques, sauf qu’on lui a laissé la possibilité d’introduire de nombreux changements. Mais il a fallu quelques jeunes médecins qui soient ouverts à une dimension analytique pour que, en bouleversant tout dans une organisation, quelque chose soit rendu possible. Et ensuite, s’est posée la question de l’analyse, etc. Ces enfants-là, hors de l’hôpital, c’était une tout autre aventure." | |||
(RIZZO Lenio, « Entretien avec Maud Mannoni, 1982 », Figures de la psychanalyse, 2006/2 (n° 14), p. 135-150. DOI : 10.3917/fp.014.0135.) | (RIZZO Lenio, « Entretien avec Maud Mannoni, 1982 », Figures de la psychanalyse, 2006/2 (n° 14), p. 135-150. DOI : 10.3917/fp.014.0135.) | ||
Version du 8 juillet 2024 à 10:31
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Titre :
Vivre à Bonneuil
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Métrage :
90 mètres
Format :
Parlant - Couleur -
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :
Corpus :
Générique principal
Contenus
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Non.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Non.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Non.

