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« Secrète enfance » : différence entre les versions
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'''Louis-Benoît sur le chantier : "il comprend bien si on lui demande quelque chose"''' | '''Louis-Benoît sur le chantier : "il comprend bien si on lui demande quelque chose"''' | ||
Sur le chantier de construction d'un nouveau pavillon, dans une rue similaire à celle où se trouve l'école, des ouvriers travaillent, accompagnés par Louis-Benoît qui s'occupe de lui-même à partir de ce qu'il trouve autour de lui. Il porte une planche sur quelques mètres, ramasse un caillou dans la terre retournée qu'il met soigneusement dans sa poche (longuement filmé en gros plan). Raccord brusque avec une scène de bêchage d'une aire de terre dans un paysage qui fait songer à un coin de Provence ; Louis-Benoît accompagne deux hommes dans leurs travaux, les aide à sa façon. A "institution éclatée" selon l'expression de Maud Mannoni, montage lui-même éclaté : les séquences font cohabiter des espaces et des temps distincts, même si une situation unique, la plupart du temps, constitue leur axe. Le discours intellectuel du film (les enjeux de Bonneuil, les expériences qui les concrétisent) prévaut par endroits sur le souci de cohérence narrative. Le stagiaire, que l'intervieweur appelle "Michel", explique que Louis-Benoît vient au chantier tous les matins à partir de 9h du lundi au vendredi. Un ouvrier témoigne : "Il comprend bien... Si on lui demande quelque chose." Le stagiaire explique qu'il ne s'agit pas de "lui demander du rendement". S'il comprend effectivement les sollicitations qui lui sont faites, Louis-Benoît n'en fait cependant qu'à sa tête, exécute les tâches qu'il choisit selon l'ordre qu'il s'est donné. Le stagiaire ajoute que sa relation avec Louis-Benoît a commencé lorsqu'il a eu l'opportunité d'accompagner un enfant de Bonneuil sur un chantier. L'intérêt n'est pas le travail qu'il doit effectuer, mais le "réel" qu'apporte le contexte que constitue le chantier. Un autre ouvrier interrogé trouve très bien qu'il les accompagne plutôt que de rester dans une maison à ne rien faire. L'expérience dure depuis trois mois. Scène de repas sur le chantier, autre topique des films de Guy Seligmann sur l'activité de Bonneuil. Nouveau trajet en voiture de Louis-Benoît et du stagiaire. Quand il s'en extrait, il marche à reculons et dévisage la caméra pendant plusieurs pas : manière de montrer qu'il a conscience d'être filmé? (12:24) | Sur le chantier de construction d'un nouveau pavillon, dans une rue similaire à celle où se trouve l'école, des ouvriers travaillent, accompagnés par Louis-Benoît qui s'occupe de lui-même à partir de ce qu'il trouve autour de lui. Il porte une planche sur quelques mètres, ramasse un caillou dans la terre retournée qu'il met soigneusement dans sa poche ( ce geste est longuement filmé en gros plan). Raccord brusque avec une scène de bêchage d'une aire de terre dans un paysage qui fait songer à un coin de Provence ; Louis-Benoît accompagne deux hommes dans leurs travaux, les aide à sa façon. A "institution éclatée" selon l'expression de Maud Mannoni, montage lui-même éclaté : les séquences font cohabiter des espaces et des temps distincts, même si une situation unique, la plupart du temps, constitue leur axe. Le discours intellectuel du film (les enjeux de Bonneuil, les expériences qui les concrétisent) prévaut par endroits sur le souci de cohérence narrative. Le stagiaire, que l'intervieweur appelle "Michel", explique que Louis-Benoît vient au chantier tous les matins à partir de 9h du lundi au vendredi. Un ouvrier témoigne : "Il comprend bien... Si on lui demande quelque chose." Le stagiaire explique qu'il ne s'agit cependant pas de "lui demander du rendement". S'il comprend effectivement les sollicitations qui lui sont faites, Louis-Benoît n'en fait cependant qu'à sa tête, exécute les tâches qu'il choisit selon l'ordre qu'il s'est donné. Le stagiaire ajoute que sa relation avec Louis-Benoît a commencé lorsqu'il a eu l'opportunité d'accompagner un enfant de Bonneuil sur un chantier. L'intérêt n'est pas le travail qu'il doit effectuer, mais le "réel" qu'apporte le contexte que constitue le chantier. Un autre ouvrier interrogé trouve très bien qu'il les accompagne plutôt que de rester dans une maison à ne rien faire. L'expérience dure depuis trois mois. Scène de repas sur le chantier, autre topique des films de Guy Seligmann sur l'activité de Bonneuil. Nouveau trajet en voiture de Louis-Benoît et du stagiaire. Quand il s'en extrait, il marche à reculons et dévisage la caméra pendant plusieurs pas : manière de montrer qu'il a conscience d'être filmé? (12:24) | ||
'''Louis-Benoît : "il faut lui permettre d'évoluer seul"''' | '''Louis-Benoît : "il faut lui permettre d'évoluer seul"''' | ||
Louis-Benoît à la piscine, accompagné d'un maître nageur. Il joue avec une poupée démembrée, comme nous l'avons vu faire à plusieurs reprises dans les séquences de Vivre à Bonneuil | Louis-Benoît à la piscine, accompagné d'un maître nageur. Il joue avec une poupée démembrée, comme nous l'avons vu faire à plusieurs reprises dans les séquences de ''Vivre à Bonneuil'' qui le mettent en jeu. Témoignage d'une mère (pas celle de Louis-Benoît), que nous avons déjà écoutée dans ''Vivre à Bonneuil'', pendant une séance de groupe de parole présidée par Maud Mannoni. Elle raconte les peurs des autres parents quand leurs enfants sont au contact de son fils. "Ce n'est pas contagieux" a-t-elle dit à une femme qui s'en inquiétait ostensiblement. Elle ajoute qu'elle a appris à prendre de la distance avec son fils, à ne pas prendre en charge toute son éducation, "à se détacher de ce problème là" pour qu'il puisse se prendre davantage en main : "quand on pense en fonction de lui, on ne lui permet pas d'avoir une vie à lui. Il faut lui permettre d'évoluer seul, il faut se retirer." Longue scène de bain de Louis-Benoît dans la maison de Bonneuil. Il se livre à un trafic d'eau entre la baignoire et la cuvette des toilettes, il s'assoit sur le rebord de la baignoire, porte les mains à son sexe et sourit en dévisageant la caméra. Le contact de l'eau lui plaît visiblement. Comme dans ''Vivre à Bonneuil'', la caméra le filme en gros plan de manière frontale quand il se livre à des gestes qui manifestent son inadaptation ou son retard - ici, pendant qu'il souffle dans l'eau savonneuse et la déglutit. Il s'agit d'assumer la différence plutôt que de chercher à l'euphémiser pour rendre plus tolérable le spectacle quotidien du handicap. Il s'agit aussi de le montrer dans son bien-être apparent et non privilégier sa souffrance pour conforter le public dans ses repères. Atelier de jeu avec les ombres des mains, d'abord projetées sur un drap puis au sol. "Regarde les griffes du chat!" Dernier plan de la séquence montrant Louis-Benoît, présent dans l'atelier, couché sur le dos, sans communication avec les autres, mais sourire aux lèvres. Entretien avec un homme qu'une intervention infographique désigne comme Michel Polo, directeur de l'Ecole de Bonneuil. " Il est sûr qu'un garçon comme Louis Benoît, s'il était resté dans une institution traditionnelle, serait resté le gamin sanguinolent, s'écorchant vif. Alors que bon, là, il a eu la chance de trouver un compagnon qui l'a suivi dans le travail quotidien, et une famille qui a pu l'accueillir. La difficulté est de trouver des familles susceptibles d'accueillir ce genre d'enfants - on a souvent des familles qui proposent et, voyant le travail à faire, se désistent au dernier moment..." (21:20) | ||
'''Philippe : "Ce qui me chagrine à Bonneuil, c'est qu'il y a un culte de personnalité"''' | '''Philippe : "Ce qui me chagrine à Bonneuil, c'est qu'il y a un culte de personnalité"''' | ||
Dans une voiture qui évolue sur une route de campagne. L'homme qui conduit explique qu'il cherche des familles d'accueil, et une fois qu'il en a trouvées, | Dans une voiture qui évolue sur une route de campagne. L'homme qui conduit explique qu'il cherche des familles d'accueil, et une fois qu'il en a trouvées, assure une coordination avec elles. Une jeune femme explique comment s'est déroulée la rencontre avec Michel, un des enfants de Bonneuil dont elle a maintenant la responsabilité. Michel est filmé dans un atelier de poterie où un homme travaille. Nous comprenons que c'est son cadre d'accueil. Zoom sur les étagères de l'atelier sur lesquelles reposent ses productions : pots, vases, coupelles. Parmi elles une voiture cabossée, grossièrement peinte en bleu. Nous devinons à son aspect qui contraste avec les autres pièces que c'est une réalisation de Michel. L'homme explique qu'il veut, en tant que potier, privilégier la qualité à la quantité et faire de son travail un art de vivre. Sa voix est douce, ses gestes sont calmes. Par contraste, interjection d'une séquence de groupe de parole en présence de Maud Mannoni et Michel Polo où il est question des méthodes de formations professionnelles massives, et plus largement de la culture contemporaine du travail. Une jeune fille qui a suivi une filière technique se plaint que le rythme de rendement qui lui était imposé la bousculait dans son rapport à la tâche ; un des participants témoigne de son parcours professionnel qui s'est accompli dans les marges : "je n'ai bossé que deux mois dans une boîte, le reste du temps j'ai marginalisé." Par la séquence suivante, nous découvrons qu'il élève des chevaux et qu'il forme à la course de trot. Gros plan sur son visage aux traits nets, à l'expression rigide, détachée sur la grande aire gazonnée où il se trouve, donnant des instructions au jeune homme, assis dans un char, qui conduit le cheval auquel il est amarré. On devine que ce dernier est pris en charge par Bonneuil. Autre palefrenier qui témoigne sur un autre jeune homme de Bonneuil qui lui est confié : Philippe. Il le considère comme les autres lads (ceux qui prodiguent des soins aux chevaux) dont il s'occupe, il est satisfait de son travail. Quelques plans de coupe où on voit Philippe s'occuper du fourrage dans l'écurie. Interrogé, il regarde le sol, répond d'une voix atone : "Je voudrais être palefrenier. ce qui me plaît est le contact avec l'animal. J'aime bien leur parler. il faut être très doux. Si on est brusque, ils s'en rappellent". On se demande si cette dernière observation n'est pas à appliquer sur son propre compte. l'entretien se poursuit alors qu'il brosse la croupe d'un cheval. L'interroger alors qu'il s'affaire à une tâche qui lui est familière favorise une conversation plus intime. Quand on lui parle de Bonneuil, il rit avec réserve : "je veux pas être celui qui critique les choses, mais je trouve que c'est un milieu un peu anarchique. Ce qui me chagrine un peu, c'est qu'il y a un culte de personnalité, un peu. Mannoni qui dirige l'établissement, à tout ce qu'elle dit c'est : 'oui chef, bien chef'... la séquence se poursuit sur une course de trot avec, dans le char, Philippe et le palefrenier qui le dirige. Ce dernier avait affirmé qu'il faisait savoir à Philippe quand il n'était pas content de lui. Nous comprenons que Philippe, mécontent des du système de Bonneuil, apprécie cette approche simplement disciplinaire. (30:53) | ||
'''François : "il a deux lieux"''' | '''François : "il a deux lieux"''' | ||
Version du 29 juillet 2024 à 10:13
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Titre :
Secrète enfance
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Intervenants :
Durée :
92 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :
Générique principal
Contenus
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Notes complémentaires
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Joël Danet

