Paris en survol
Plans en plongée de rues parisiennes et de la Maison de la Radio. Celle-ci est montrée comme bâtiment représentatif de la modernité urbanistique à Paris. Commentaire associé à l'ensemble de la séquence d'ouverture : "Plus une ville est grande, plus les utilisations de l'eau sont multiples. De l'eau pour la maison, de l'eau pour le travail, de l'eau pour le plaisir."
L'eau prise à la fontaine : une pratique traditionnelle
GP d'un jet d'eau d'une fontaine municipale. C'est la fontaine du square Lamartine (XVIe arr, le même que celui de la Maison de la radio) qui donne de l'eau de source par un puits artésien de 1861. Plusieurs habitantes et habitants se présentent tour à tour avec une bouteille pour la remplir à l'un de ses robinets. Un homme sort des jerricans de sa voiture, un autre vient avec des bonbonnes, un autre boit directement à son jet. Micro-trottoir pour recueillir leurs explications : "C'est de l'eau de source", "c'est très sain", "ça ne coûte rien", "elle est très bonne pour la santé", "elle est très pure, elle vient de très loin", "c'est un puits artésien, alors...". Certaines personnes interrogées affirment qu'elles viennent d'un autre quartier, parfois "de très loin". Certaines affirment que c'est une pratique ancienne : "ça fait vingt-huit ans que j'en prends", "ça fait quarante ans..." - comme si l'usage de la fontaine était d'abord une affaire d'initiés. (03:36)
La zone des puits
La musique commence. Jusqu'à présent, la bande son restituait les bruits de la rue. Commentaire : "Fournir l'eau à Paris est une affaire compliquée." Vues extérieures de la Forêt de Fontainebleau au "sol gorgé d'eau". Transition brusque sur un plan d'herbe coupée où émergent des bouches de ciment, la musique jusqu'ici champêtre devient rythmée et atonale. "Toute la zone des puits est interdite au public afin d'éviter tout danger de pollution. Un technicien ouvre la porte du puits donnant sur la nappe phréatique. Plans de l'intérieur du puits puis des bassins de la Station d'élévation de Bourron : retour du son ambiant avec la rumeur continue de l'écoulement massif des eaux. Plan d'une roue qui assure l'élévation des eaux les plus basse au même niveau que les eaux les plus hautes.(06:55)
Jonction, adduction, traitement
Vues de la chambre de jonction de Desquinemare (du nom d'un ingénieur géomètre du XVIIIe) : plans du mélange des différentes eaux de sources (sources de la Voulzie, de la Vanne, et de Lunain). En cartographie animée, le circuit de l'adduction d'eau est montrée à l'échelle de la région parisienne. Vues successives sur une arcature de béton qui parcourt des zones de forêts et enjambe des routes. Depuis la jonction de Desquinemarre, explique le commentaire, les eaux sont acheminées vers Paris par un aqueduc de 73 kms. Entrée de Paris, Montrouge, "l'aqueduc est souterrain" : la caméra suit un chemin herbeux où la Vanne est enterrée, puis montre une résurgence d'eau. "Il ne faut pas penser que l'eau est livrée à elle-même..." La séquence suivante concerne le traitement des eaux. Un contrôleur du service des eaux boit à une des fontaines étiquetée selon la provenance de l'eau. Petite moue d'appréciation : "C'est pas mal!". Le commentaire précise qu'il accomplit cette tâche toutes les deux heures. Il contrôle ensuite un manomètre qui indique le niveau de pression en bars. Vues sur un aquarium de truites : leur survie garantit que l'eau est saine. (11:56)
L'eau en réservoir
Au réservoir de Montsouris. Vues sur ses bassins souterrains. Leur onde reste nette, sans végétations ni poussières. Panoramique sur des alignements de piliers à moitié immergés, dont chacun porte l'inscription d'un matricule. Sur l'un d'eux, un niveau est ajusté pour contrôler l'évolution de la consommation. "Dans le silence et l'obscurité, 200 millions de litres attendent. Presque plein le matin, le réservoir voit son niveau baisser au cours de la journée. Le Parisien sait-il que la baisse est très sensible à la fin du programme de télévision du soir? ". Vues sur les conduites d'eau et les siphons. Le plafond des salles supérieures du réservoir sont carrelées, ornées de l'emblème de la ville de Paris et des inscriptions indiquant la provenance de l'eau : « Loing Lunain », « Vanne ». Le film montre incidemment l'investissement des pouvoirs publics dans sa mission d'acheminer, traiter et conserver l'eau. Elle a suscité la conception et la fabrication de locaux dotés d'équipements de pointe, d'une architecture élaborée, dont l'esthétique n'est pas absente. Une illustration de la manière dont l'ingénierie publique théâtralise ses réalisations les plus prestigieuses, même quand elles sont invisibles dans l'espace public. (14:10)
Usines de traitement
Traitement des eaux de rivière pour abonder les eaux de sources insuffisantes pour la population parisienne. Vue aérienne de l'usine d'Orly qui dépollue les eaux de la Seine. Raccord avec la salle des commandes montrée comme l'intérieur d'un cockpit de vaisseau spatial, musique atonale, coups de gong, percussions aux sonorités électroniques. "C'est un monde étrange et complexe" qui permet que l'eau de rivière devienne potable "en quelques heures" de traitement. Succession de pans de bassins d'épuration ainsi que des machines de captage (filtres, cylindres, pompes). "C'est un miracle de la technique!"
De l'eau pour les yeux
Panoramique sur des conduits souterrains, le commentaire précise que l'eau est acheminée chez les particuliers par le réseau des égouts. Pour évoquer les anciens modes d'approvisionnement en eau, vues du très vieux puits de la cour de l'Hôtel de Cluny (XVe), d'une fontaine Wallace. "Bien d'usage industriel, bien d'usage domestique, l'eau peut également être distribuée pour le plaisir des yeux." Sur une musique jouée au clavecin, vues de la fontaine de la Concorde et du petit et du grand Luxembourg avec le bâtiment du Sénat en arrière-plan.