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« Abhängig » : différence entre les versions
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Un des ouvriers présents à la réunion intervient. En plan de coupe, vue d'atelier où il travaille sur une coque d'acier avec un chalumeau. Il est jeune, les cheveux longs, les traits fins. Il explique qu'il voulait devenir électricien mais que la peine de prison qu'il a dû purger l'a amené, ensuite, à s'orienter sur le chantier. Silence, il porte la main sur son visage, regarde dans le vide. "Ensuite je me suis marié, ça a été le début des problèmes. Il y avait l'alcool aussi." Les disputes conjugales, en se répétant, l'amenaient à aller s'enivrer en ville. Ayant mal supporté son divorce, il a tenté de se suicider dans l'appartement familial en ouvrant le gaz, son ex-femme est intervenue à temps. Après avoir purgé une nouvelle peine de 6 mois, il est retourné sur le chantier. Il ajoute, rassurant : "Je ne sais pas si j'ai loupé quelque chose à cause de l'alcool, mais j'ai l'impression de devoir me rattraper." Il termine son témoignage en affirmant qu'il se remet grâce aux médicaments qu'il prend régulièrement. En off, la voix d'un accompagnateur social. Il lui demande si ce n'est pas l'alcool qui est responsable de la mauvaise tournure que son ménage a prise? "Ne serait-ce pas l'alcool qui a tout gâché?" L'ouvrier acquiesce. Aujourd'hui, dit-il, il a changé, il s'efforce d'être calme et conciliant. Son attitude pendant la réunion le montre, alors qu'un de ses collègues est revenu à la charge en lui reprochant d'avoir fui ses responsabilités personnelles. (09:08) | Un des ouvriers présents à la réunion intervient. En plan de coupe, vue d'atelier où il travaille sur une coque d'acier avec un chalumeau. Il est jeune, les cheveux longs, les traits fins. Il explique qu'il voulait devenir électricien mais que la peine de prison qu'il a dû purger l'a amené, ensuite, à s'orienter sur le chantier. Silence, il porte la main sur son visage, regarde dans le vide. "Ensuite je me suis marié, ça a été le début des problèmes. Il y avait l'alcool aussi." Les disputes conjugales, en se répétant, l'amenaient à aller s'enivrer en ville. Ayant mal supporté son divorce, il a tenté de se suicider dans l'appartement familial en ouvrant le gaz, son ex-femme est intervenue à temps. Après avoir purgé une nouvelle peine de 6 mois, il est retourné sur le chantier. Il ajoute, rassurant : "Je ne sais pas si j'ai loupé quelque chose à cause de l'alcool, mais j'ai l'impression de devoir me rattraper." Il termine son témoignage en affirmant qu'il se remet grâce aux médicaments qu'il prend régulièrement. En off, la voix d'un accompagnateur social. Il lui demande si ce n'est pas l'alcool qui est responsable de la mauvaise tournure que son ménage a prise? "Ne serait-ce pas l'alcool qui a tout gâché?" L'ouvrier acquiesce. Aujourd'hui, dit-il, il a changé, il s'efforce d'être calme et conciliant. Son attitude pendant la réunion le montre, alors qu'un de ses collègues est revenu à la charge en lui reprochant d'avoir fui ses responsabilités personnelles. (09:08) | ||
'''" | '''""Cher collègue, vous êtes catalogué en tant que citoyen à risque""''' | ||
Nouvelle séquence dans le bureau d'accompagnement social. Kuntsmann est vêtu différemment, c'est sans doute un autre jour. Assis à ses côté, un autre des ouvriers qui étaient présents dans la première séquence. Il diffère de l'ouvrier précédemment interrogé, moins placide, plus abattu. La suite de l'entretien nous apprend qu'il s'appelle M. Rohrbach. Le dialogue s'engage tout de suite sur sa consommation d'alcool : combien de verres a-t-il bu ce matin? Il veut éviter de répondre, il explique qu'il doit d'abord exposer des circonstances, évoque sa fille partie en vacances. La voix, qui reste hors champ se fait dure : il ne s'intéresse pas aux histoires, il veut savoir combien etc. La caméra panote pour montrer son propriétaire : sa blouse blanche le désigne comme médecin, son attitude est raide, ses gestes sont impatients. Comme il demande à Rohrbach s'il est prêt à se soumettre à une "thérapie avec nous", Rohrbach répond non. "Dans ce cas, Monsieur Rohrbach, je ne peux pas vous aider", conclut lugubrement le médecin. Rohrbach s'inquiète, veut connaître les conséquences de son refus. Kuntsmann, qui prend le relais, explique : "cher collègue, vous êtes répertorié comme citoyen à risque". Il précise à Rohrbach qu'il doit se rendre "aux consultations" et "doit suivre un traitement ici". A ce "doit" fait écho les mots "injonction" et "obligation" dans la suite de ses propos. Sa désobéissance entraînera sa | Nouvelle séquence dans le bureau d'accompagnement social. Kuntsmann est vêtu différemment, c'est sans doute un autre jour. Assis à ses côté, un autre des ouvriers qui étaient présents dans la première séquence. Il diffère de l'ouvrier précédemment interrogé, moins placide, plus abattu. La suite de l'entretien nous apprend qu'il s'appelle M. Rohrbach. Le dialogue s'engage tout de suite sur sa consommation d'alcool : combien de verres a-t-il bu ce matin? Il veut éviter de répondre, il explique qu'il doit d'abord exposer des circonstances, évoque sa fille partie en vacances. La voix, qui reste hors champ se fait dure : il ne s'intéresse pas aux histoires, il veut savoir combien etc. La caméra panote pour montrer son propriétaire : sa blouse blanche le désigne comme médecin, son attitude est raide, ses gestes sont impatients. Comme il demande à Rohrbach s'il est prêt à se soumettre à une "thérapie avec nous", Rohrbach répond non. "Dans ce cas, Monsieur Rohrbach, je ne peux pas vous aider", conclut lugubrement le médecin. Rohrbach s'inquiète, veut connaître les conséquences de son refus. Kuntsmann, qui prend le relais, explique : "cher collègue, vous êtes répertorié comme citoyen à risque". Il précise à Rohrbach qu'il doit se rendre "aux consultations" et "doit suivre un traitement ici". A ce "doit" fait écho les mots "injonction" et "obligation" dans la suite de ses propos. Sa désobéissance entraînera sa convocation par le "Département intérieur du conseil de la ville" qui le soumettra à une "procédure pénale". "Cher collègue, vous êtes catalogué en tant que citoyen à risque", justifie Kuntsmann. Il évoque la possibilité d'inscire la désobéissance de Rohrbach comme un délit qui serait compté sur son casier judiciaire. Comme pour tempérer l'impression d'agression qu'inspire cette séquence, plan d'une grue acheminant un bateau sur fond de Mozart. (12:30) | ||
'''"Alors, qu'as-tu acheté et bu le 21 janvier?"''' | |||
Deux hommes font irruption dans un couloir par une porte latérale. Ils viennent vers la caméra située dans l'axe du couloir, installée dans une pièce. Sans pénétrer dans celle-ci, ils entrent vers la pièce qui lui est attenante, accessible depuis le couloir. Travelling latéral pour les rattraper. Cette chorégraphie suppose que l'opérateur ait été mis au courant des déplacements que les deux hommes devaient effectuer, voire que ces derniers aient été instruits du trajet qu'ils devaient suivre pour la bonne marche du plan. Ce qui laisse supposer que celui-ci est tout au moins une reconstitution. L'un des deux hommes prend place devant Kuntsmann qui l'interroge de manière policière sur ses récentes consommations d'alcool de façon à mettre au jour le fait qu'elles sont trop fréquentes et excessives. L'homme interrogé répond comme un repenti : "Oui, j'ai fait une erreur". Son expression de colère rentrée laisse penser qu'il ressent comme humiliant de devoir répondre à l'interrogatoire intrusif auquel il est soumis. Il répond à Kuntsmann qu'après avoir vidé une moitié de bouteille d'alcool fort, que sa femme a fini par lui enlever, il a bu des verres d'alcool à brûler, avant que sa femme n'intervienne à nouveau. Il révèle ainsi son alcoolisme profond et frénétique. | |||
'''"Ce sont des personnes qui sont pauvres dans ce qu'elles vivent"''' | |||
Entretien du réalisateur avec Kuntsmann, sans tiers : "Un traitement médical ne suffit pas, explique-t-il." Son rôle est "donner une impulsion" aux employés pour qu'ils entreprennent ce traitement. Celle-ci suppose l'ouverture d'un dialogue avec l'entourage familial et professionnel : "Sa maladie exclut automatiquement l'alcoolique". Le réalisateur lui demandant pourquoi ils boivent à se rendre malade, Kuntsmann sourit, regarde le sol d'un air méditatif, fait "hm!" avant d'expliquer : " Ce sont aussi des personnes qui sont pauvres, pas financièrement, mais dans ce qu'elles vivent, et il y a une part qui est liée à leur environnement." A ce moment, plan de rue qui montre le trafic dans la grisaille. Le champ est saturé de motifs rectilignes (câbles, arêtes de bâtiments et de carrosseries, rails...) qui disciplinent le regard. Un peu de neige est accroché à la pente de terre sous un bloc, les arbres sont nus.Kuntsmann continue en off, évoquant les "peurs" et "besoins" que chaque citoyen éprouve devant "l'incertitude" et dont il est appelé à "se défaire". Cut, le même plan paysager, mais de nuit : des lumières piquent le voilage qui a été tiré. "S'il n'y arrive pas, poursuit-il, il peut tomber malade, pas d'une maladie physique, mais d'une maladie de l'âme - la mélancolie". Les images qui couvrent ses propos racontent autre chose : la tristesse du paysage quotidien, la monotonie des tâches que symbolisent les allers et venues du tramway fixé à son rail, une sociabilité difficile à construire comme le montre l'absence de silhouettes humaines pour animer la rue. "C'est cette mélancolie qui sert de base à l'alcoolisme", conclut Kuntsmann. Sur les vues du chantier la nuit, motif de piano dissonant et arythmé, mêlé à la sonnerie répétée d'un téléphone. (16:52) | |||
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|Notes complémentaires={{HTNotes | |Notes complémentaires={{HTNotes | ||
Version du 30 janvier 2025 à 12:02
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Titre :
Abhängig
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
23 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :
Générique principal
Contenus
Thèmes médicaux
- Risques professionnels. Santé et hygiène professionnelle
- Santé et hygiène publique. Prévention des accidents
- Accidents. Risques. Prévention des accidents. Protection personnelle. Sécurité
- Toxicologie générale. Étude des produits toxiques et des intoxications
- Psychiatrie. Pathologies psychiatriques. Psychopathologie. Phrénopathies. Psychoses. Anomalies mentales. États psychiques et mentaux morbides. Désordres émotionnels et comportementaux
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Non.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Non.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Notes complémentaires
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Florine Héraud
- Transcription Allemand : Florine Héraud
- Sous-titres Français : Florine Héraud

