Introduction : les microbes, ouvriers spécialisés au service de la biotechnologie
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Gros plans en plongée, au son du quatrième mouvement « Passepied » de la Suite Bergamasque L. 75 de Claude Debussy. De l’insuline est extraite d’une cartouche à l’aide d’une seringue. L’aiguille de celle-ci est enfoncée dans un avant-bras gauche. La voix off souligne l’importance de la piqûre d’insuline quotidienne pour les diabétiques. Julien, qui vient d’exécuter ce geste, explique que cette hormone « passe ensuite dans les tissus ». Alternance de schémas animés et d’images microscopiques. La voix off précise qu’autrefois prélevée « sur du pancréas de porc », l’insuline est aujourd’hui produite par des microbes : c’est la biotechnologie. La musique s’accentue. Alternance de plans fixes, travellings verticaux, plans en contre-plongée et plan moyens, pris dans un laboratoire, un bureau de recherche et sur une chaîne de conditionnement. « Des biologistes, des chimistes, des physiciens » luttent « soigner, découvrir de nouveaux procédés, mais aussi pour déposer les premiers un brevet, conquérir les marchés ». Bruit de pièces de monnaie.
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Principes et pratique de la biotechnologie
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Plan rapproché poitrine. Dans son bureau, Axel Kahn définit la biotechnologie comme la mise au travail de la vie « pour réaliser quelque chose, en l’occurrence des médicaments » et donne comme possibilité la fabrication micro-organique d’une substance thérapeutique ensuite purifiée.
Zoom avant sur une image microscopique du penicillium qui, précise la voix off, a été à la base de la pénicilline. Succession de plans fixes, en plongée et panoramique. La voix off explique que les bactéries prolifèrent dans un bouillon avant d’être réparties dans un fermenteur. Insert écran d’ordinateur. Brassées durant une semaine, elles y sécrètent leur antibiotique. Zoom arrière et zoom avant en plongée. Plan fixe de la centrifugeuse où elles sont séparées avant d’être conditionnées sous forme de poudre. Zoom arrière et plans moyens. Les opérateurs chargés de ce travail sont équipés de combinaisons.
Gros plan. Retour à Axel Kahn dans son bureau, qui explique que la biotechnologie permet de fabriquer une protéine : les anticorps. Insert image de synthèse. Ceux-ci sont « produits par des globules blancs tout à fait spécialisés ». Images microscopiques de « lymphocytes B » puis retour à l’image de synthèse où l’anticorps détecte un antigène. Gros plans. Une lame est placée sous l’objectif d’un microscope et une observation est effectuée Image microscopique. Les « cellules cancéreuses » apparaissent fluorescentes. Zoom arrière et autre gros plan. Les visages d’une technicienne de laboratoire et d’un petit garçon alité. : la science toujours au service de la médecine. Très gros plans. Du sang contenu dans des éprouvettes est aspiré dans des pipettes. Autres images microscopiques. Deux cellules cancéreuses se séparent. D’autres sont groupées avec des lymphocytes B pour former un « hybridome ». Plan moyen. Deux techniciens de laboratoire, vus de dos, observent sur ordinateur ce phénomène. Très gros plan. Le test de grossesse en est l’une des applications. Autre plan moyen. Un autre technicien de laboratoire observe des « formules sanguines » contenues dans des éprouvettes. Scintigraphies du corps humain : une tumeur est visible grâce au couplage anticorps monoclonaux – radioactivité.
Gros plan et zoom avant. Aidé de ses assistants, un chirurgien s’apprête à effectuer une greffe où, précise la voix off, les anticorps sont utilisés comme médicaments contre les « rejets aigus ».
Plan en plongée. Une boîte de Petri est ouverte et le liquide qu’elle contient est aspiré dans une pipette puis éjecté dans une éprouvette. Illustration du propos de la voix off sur la manipulation des organismes pour la production de « substances indispensables ».
Plan rapproché poitrine et plan moyen. Olivia, une fille d’âge scolaire, explique que son manque d’hormone de croissance » nécessite une piqûre vespérale quotidienne pour « être active dans la vie ». C’est l’un de ses parents qui s’en charge et elle-même ne sait pas d’où vient cette hormone.
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Bactéries, gènes et protéines
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Musique saccadée. Plan rapproché poitrine de trois quarts dos et plan fixe. Une technicienne de laboratoire contrôle visuellement les cartouches d’insuline qui passent devant elle. Retour au plan rapproché poitrine d’Axel Kahn dans son bureau, qui explique le mode de fabrication d’une « protéine humaine ».
Une séquence d’animation restitue en images ce processus. Musique douce, d’ambiance jazz. Zoom avant. Un technicien de laboratoire, vu de trois quarts dos, examine des « photos » de gènes, parties de chromosomes produisant des protéines. Retour à l’animation. Les molécules d’ADN sont sectionnées par les enzymes, représentées sur forme de « ciseaux chimiques », isolant ainsi le gène de la « protéine intéressante ». Plan en plongée. Un liquide est conditionné dans une capsule. Succession d’images et de photos au microscope. Elles illustrent le propos de la voix off sur bactéries, notamment l’escherichia coli, qui interviennent alors. Nouveau retour à l’animation. Les signaux présents aux extrémités du gène permettent son insertion au plasmide, son implantation dans la bactérie et la production de protéine. Plans en plongée. Un technicien de laboratoire prélève des bactéries dans une boîte de Petri et les dépose dans une éprouvette.
Autres plans fixes. Celles-ci ainsi que des erlenmeyers sont remués sur des appareils spécifiques, ce qui permet la multiplication des cellules. Le procédé est transposé à une échelle industrielle et commerciale pour des protéines « dites recombinantes ». Plan moyen, plan fixe et plan panoramique. Un technicien de laboratoire contrôle le contenu de cuves. Un liquide est déposé dans des cartouches qui sont ensuite conditionnées sur une ligne de production.
Nouveau retour au plan rapproché poitrine d’Axel Kahn qui explique que ces médicaments ont été faits à partir de micro-organismes. Insert d’images de levures prises au microscope. Elles se multiplient à vue d’œil.
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Les levures et protéines animales, base des médicaments humains
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Autre plan rapproché poitrine et plan rapproché taille. Interview de Bernard Dujon, « Institut Pasteur, laboratoire de génétique moléculaire des levures » qui, assis à sa table de travail, indique que ces levures sont plus proches du monde animal, végétal ou humain que des bactéries. Il souligne ensuite l’intérêt de leur étude.
Plan fixe, plan rapproché taille et image prise au microscope. La voix off précise que les « cellules animales en culture » permettent d’obtenir des « substances plus complexes, plus efficaces chez l’homme ».
Autre plan rapproché taille. Assis dans son bureau, Pierre Tiollais de « l’unité de recombinaison et expression génétique » de l’Institut Pasteur explique que le vaccin précédemment utilisé était à base de sérum, Insert gros plan. Un enfant se fait vacciner. Il était très efficace mais aussi « très difficile à préparer ». Il devait donc être remplacé par le « génie génétique ».
Images de virus prises au microscope. L’isolation du gène à l’origine de la « coque » a permis de réaliser des « leurres » suscitant la production d’anticorps. Plan rapproché taille. Une injection est effectuée à un enfant africain dans les bras de sa mère. Plan américain et plan en plongée. Dans un laboratoire, une technicienne vêtue d’une combinaison de protection déplace un porte-flacons. Une autre technicienne examine des photos de gènes. La voix off précise que les chercheurs prévoient de compléter les « vaccins recombinants » par « d’autres produits ».
Gros plan. Toujours assis dans son bureau, Axel Kahn indique que des médicaments peuvent être obtenus via des « lignées animales » d’origine bovine ou caprine. Plans d’ensemble, gros plan et plan fixe. Surveillées par un paysan, des vaches marchent sur une route. Des chèvres mangent dans une étable. Une vache est traite. Il indique que des plantes peuvent aussi être utilisées et que de très grandes quantités peuvent être obtenues à un très faible prix de revient. Plans larges, gros plans, plan en plongée, travelling vertical et plan rapproché taille. Des champs s’étendant à l’infini ; un champ de tournesol en pleine floraison ; des graines et des germes dans des boîtes de Petri ou des éprouvettes ; un technicien de laboratoire transporte des plants dans un pot. Zoom avant sur un champ de colza. Ainsi, conclut humoristiquement Axel Kahn, l’agriculteur de demain pourra dire qu’il a « un hectare de blé et un hectare d’insuline ».
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Conclusion : la biotechnologie, progrès ou menace ?
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La dernière séquence se concentre sur le volet éthique et du génie génétique, sujet à controverse. Plan rapproché en plongée et plan fixe. Un lapin est soumis à une expérimentation.
Plan moyen. Interview de Noëlle Lenoir, membre du Conseil constitutionnel et « présidente du Comité International de Bioéthique de l’UNESCO » qui définit le mot « bioétique ». Image d’une cellule au microscope. Gros plan. Des tomates-cerises « plus belles et plus résistantes » mûrissent à vue d’œil. Travelling latéral. Des lapins destinés à l’expérimentation sont enfermés dans des cages. Plan en plongée. Du sang est prélevé sur une souris. Noëlle Lenoir pose la question des risques « pour la santé de l’Homme ». Insert image de conditionnement de médicament. La voix off pose la question de leur « exploitation industrielle ». Noëlle Lenoir répond que « la rémunération des chercheurs » ne doit pas aboutir à la marchandisation du corps et des gènes humains. Insert plan moyen et plan en plongée dans un laboratoire. La voix- off se demande si « d’autres questions » ne sont pas soulevées. Noëlle Lenoir cite « l’éthique du partage » envers les nations ou classes défavorisées. Gros plan, plans moyens, plan général et travelling vertical. En Asie, des enfants reçoivent des soins ; des paysans travaillent dans les rizières ; un groupe d’enfant regarde la caméra. Arrêt sur image et retour au thème musical du début du film. La voix off conclut : « la biotechnologie ne nous montre-t-elle pas l’étendue de notre génie mais aussi ces déviances possibles ? »
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