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« La maison traditionnelle » : différence entre les versions
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'''- Qu'est-ce que vous lisez de beau? - ''Le déclin du jour''...''' | '''- Qu'est-ce que vous lisez de beau? - ''Le déclin du jour''...''' | ||
Plans de coupe sur des personnes âgées qui errent dans la cour, désoeuvrées. "Une des causes principales est le manque de maisons de retraite". Dans une chambre commune, une infirmière fait le tour des lits, s'enquiert des nouvelles des différents pensionnaires. "-Qu'est-ce que vous lisez de beau? - 'Le déclin du jour' - Ah, très bien, de qui? - Ah, ça... - Vous avez oublié l'auteur? - ... de Germaine Beaumont! - Très bien!" Gros plan sur un exemplaire du magazine "Nous deux" que lit une des pensionnaires. Pottecher s'approche d'elle : "On vous dérange parce qu'on voit que vous lisez..." La pensionnaire abaisse le journal et dévisage le journaliste. Elle lui dit qu'elle lit beaucoup, surtout des "romans de cinéma". Elle ajoute qu'elle vit à la Salpétrière depuis 24 ans. D'autres pensionnaires expliquent pourquoi elles sont là. Solitude familiale, maison détruite... L'une d'elles répond qu'elle ne saurait pas où aller sinon, une autre répond qu'il faut bien s'adapter, une troisième ses plaint de la nourriture."-En somme, c'est pas mal ici quand même?.. - Faut bien s'y faire..." L'infirmière interrogée répond qu'elle connaît chacune d'elles. "Je connais leurs habitudes, leurs penchants, j'écoute leurs petites histoires..." Certaines sont exigeantes, ajoute-t-elle, "d'autres sont gentilles, c'est un monde... - Vous n'êtes pas en train de changer à force de les fréquenter, ça ne vous rend pas un peu triste? - Je me suis adaptée à elle. Quand je les quitterai, ça me fera un choc!" Succession de plans sur les vieilles femmes qui habitent ensemble dans la chambre commune. Certaines sont prostrées, d'autres tricotent, d'autres dialoguent d'une manière enjouée. "Les vieillards, au fond, il faut les comprendre. Et oui... " A Pottecher qui demande combien coûte la prise en charge d'une vieille pensionnaire - "une question peut-être un peu cruelle", convient-il -, elle répond, en le dévisageant : "Que faire d'autre? Si elles étaient chez elles, il y a longtemps qu'elles ne seraient plus en vie. tant qu'il y a de la vie, il faut s'en occuper". Le commentaire ajoute, sur un travelling qui montre les pensionnaires en train de manger le repas qui leur a été servi, que 24 ans de prise en charge "coûte environ 35 millions d'anciens francs". Nouveaux plans de personnes âgées, hommes et femmes confondus : regards hagards, main à la bouche, sourires dans le vide, dans une attitude d'éternelle stupeur. "Ces vieux ont-ils leur place dans l'hôpital d'aujourd'hui?" Plan fixe sur un vieil homme qui avance vers la caméra d'un pas lent, la saluant en levant sa canne, lui adressant un sourire facétieux. | Plans de coupe sur des personnes âgées qui errent dans la cour, désoeuvrées. "Une des causes principales est le manque de maisons de retraite". Dans une chambre commune, une infirmière fait le tour des lits, s'enquiert des nouvelles des différents pensionnaires. "-Qu'est-ce que vous lisez de beau? - 'Le déclin du jour' - Ah, très bien, de qui? - Ah, ça... - Vous avez oublié l'auteur? - ... de Germaine Beaumont! - Très bien!" Gros plan sur un exemplaire du magazine "Nous deux" que lit une des pensionnaires. Pottecher s'approche d'elle : "On vous dérange parce qu'on voit que vous lisez..." La pensionnaire abaisse le journal et dévisage le journaliste. Elle lui dit qu'elle lit beaucoup, surtout des "romans de cinéma". Elle ajoute qu'elle vit à la Salpétrière depuis 24 ans. D'autres pensionnaires expliquent pourquoi elles sont là. Solitude familiale, maison détruite... L'une d'elles répond qu'elle ne saurait pas où aller sinon, une autre répond qu'il faut bien s'adapter, une troisième ses plaint de la nourriture."-En somme, c'est pas mal ici quand même?.. - Faut bien s'y faire..." L'infirmière interrogée répond qu'elle connaît chacune d'elles. "Je connais leurs habitudes, leurs penchants, j'écoute leurs petites histoires..." Certaines sont exigeantes, ajoute-t-elle, "d'autres sont gentilles, c'est un monde... - Vous n'êtes pas en train de changer à force de les fréquenter, ça ne vous rend pas un peu triste? - Je me suis adaptée à elle. Quand je les quitterai, ça me fera un choc!" Succession de plans sur les vieilles femmes qui habitent ensemble dans la chambre commune. Certaines sont prostrées, d'autres tricotent, d'autres dialoguent d'une manière enjouée. "Les vieillards, au fond, il faut les comprendre. Et oui... " A Pottecher qui demande combien coûte la prise en charge d'une vieille pensionnaire - "une question peut-être un peu cruelle", convient-il -, elle répond, en le dévisageant : "Que faire d'autre? Si elles étaient chez elles, il y a longtemps qu'elles ne seraient plus en vie. tant qu'il y a de la vie, il faut s'en occuper". Le commentaire ajoute, sur un travelling qui montre les pensionnaires en train de manger le repas qui leur a été servi, que 24 ans de prise en charge "coûte environ 35 millions d'anciens francs". Nouveaux plans de personnes âgées, hommes et femmes confondus : regards hagards, main à la bouche, sourires dans le vide, dans une attitude d'éternelle stupeur. "Ces vieux ont-ils leur place dans l'hôpital d'aujourd'hui?" Plan fixe sur un vieil homme qui avance vers la caméra d'un pas lent, la saluant en levant sa canne, lui adressant un sourire facétieux. Le directeur, interrogé à son bureau, répond que "le vieillard est incontestablement un malade". Il ajoute que, contrairement aux animaux, il n'existe pas de société protectrice qui les accueille et les protège. La famille qui a confié "le vieux pour les vacances", à son retour, "trouve qu'on est quand même mieux quand il n'est plus dans l'appartement." L'administrateur fait état de conflits violents "entre les assistantes sociales de notre personnel, d'une part, et les familles qui se refusent à reprendre le vieillard". Musique mélancolique, un brin sinistre, interprétée à la flûte. Nouveaux plans pathétiques pour dépeindre la solitude miséreuse que partagent les personnes âgées à l'hôpital : un homme en pyjama s'appuie sur un chauffage pour regarder par la fenêtre les toits des bâtiments sur lequel flotte le drapeau français ; un autre cure ses dents avec la lame d'un vieux couteau : "voilà les vieillards en vacances." Longs travellings et panoramiques obliques sur des façades de bâtiments grisâtres, d'où la peinture est partie, aux conduites mises à nu, avec des charpentes précaires pour couvrir le seuil des portes. "Vieilles façades, vieilles structures, vieilles habitudes... et très vieux souvenirs." (18:56)<br> | ||
'''"un lit, une chaise... Un lit, une chaise..."''' | |||
Interrogé, le Dr. Paul Milliez rappelle que jusqu'en 1946, les soins à l'hôpital sont gratuits. "Le médecin qui venait à l'hôpital touchait une indemnité de déplacement qui était de 10 000 anciens francs par mois... Il avait l'impression de jouer les seigneurs, de faire la charité." L'hôpital accueillait les personnes qui ne pouvaient s'offrir des soins à domicile. Le traitement touché par le médecin, sous forme d'honoraires, a été instauré avec la mise en place de la Sécurité sociale. "Aujourdh'hui, ajoute Pottecher, la médecine a changé, tout le monde vient à l'hôpital." Aussi, les vieillards que l'hôpital recueillait sont devenus "des indésirables", de même "les malades au long cours". Retour au directeur de l'hôpital qui rappelle que l'administration a mis en place "le programme des 2000 lits" destinés aux malades chroniques et installés dans un bâtiment spécifique. "Ce qui signifie, rétorque Pottecher, que les chroniques encombrent votre hôpital!". voix sèche du directeur : "non, ces malades ne nous encombrent pas." Il ajoute, cependant : "ces malades-là, dans leur intérêt et celui de l'administration, seraient mieux dans un établissement qui répond à leurs besoins". Long plan sur un vieil homme qui chausse ses lunettes, les déchausse, hoche de la tête, jette autour de lui des regards furieux. "Janvier 1967, 88000 lits de vieillards à créer, et 100 000 à moderniser : tel est le goulot d'étranglement à résorber de toute urgence dans l'appareil hospitalier français". Long travelling dans la salle commune, le commentaire énonce ce que l'on voit pour souligner la monotone pauvreté de moyens mis à disposition de chaque patient : "un lit, une chaise... un lit, une chaise..." Un médecin explique à propos de La Salpêtrière où il a exercé : "J'en connaissais toutes les pierres, et l'atmosphère générale me plaisait. Mais je n'aurais pas voulu y être malade!" il énumère : 2 lavabos pour 45 personnes ; des douches dans un pavillon à part ; 4 toilettes pour 5 chambres communes... "Il est un peu révoltant de dire qu'il y a des soins pour les pauvres et des soins pour les riches!" ajoute-t-il. Pour lui, le public n'est sensible à cette situation qu'à partir du moment où celle-ci le concerne. "Maintenant que l'hôpital moderne est devenu une centre de diagnostics, avec la possibilité de rassembler toute une gamme d'investigations qu'on ne peut pas faire ailleurs, ça concerne chacun d'entre nous et à ce moment là on commence à parler du scandale des hôpitaux..." Or l'hôpital pâtit depuis des décennies de "cet envasement, cet immobilisme, cette i différence de la totalité de la nation vis-à-vis de la santé et des centres où elle se distribue!" (23:56)<br> | |||
Plan sur un pan de mur couvert de panneaux indicateurs pour orienter vers les services. Le commentaire déplore que les centres de soins sont tantôt trop concentrés ou trop dispersés. Vue sur un bâtiment moderne. "Est-ce à dire que rien n'est fait?", ajoute le commentaire. Le médecin interrogé salue la qualité de la construction et la conception des services hospitaliers modernes : "le service où nous nous trouvons est un service magnifique, techniquement remarquable et même du point de vue hôtelier, il est est tout à fait satisfaisant." Vue sur une chambre moderne où le malade réside seul. Netteté de l'architecture, scintillement de l'émail du lavabo. "Nous sommes loin du climat folklorique et révoltant où j'ai vécu pendant vingt ans!" | |||
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Version du 11 avril 2025 à 16:02
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Titre :
La maison traditionnelle
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Intervenants :
Durée :
29 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :
Générique principal
Contenus
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Oui.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre

