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« Les soignants » : différence entre les versions
De MedFilm PPRD
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'''Le travail de nuit : "on a les malades à nous"'''<br> | '''Le travail de nuit : "on a les malades à nous"'''<br> | ||
Une intervention de nuit : une ambulance achemine un blessé au service des urgences. Celui-ci, allongé sur une civière, garde les yeux ouverts. Un arpège de piano installe une ambiance tendue. Commentaire : "la nuit tout est plus inquiétant. On se sent souvent seul en face des responsabilités". Suite de l'interview avec l'infirmière interrogée dans le couloir. Elle explique que le nombre ordinaire de malades dont elle doit s'occuper la nuit est de 64. Si deux urgences se déclarent au même moment, elle va "au plus pressé". Vues qui montrent le personnel infirmier transportant des malades sur une civière dans les couloirs du service, mettant en jeu pour la première fois des infirmiers et pas uniquement des infirmières. Dans la bande son, un administrateur explique que l'état de ces malades demanderait un suivi minute par minute pendant 48 heures, mais qu'il faut composer avec le personnel à disposition. Il rappelle que le personnel infirmier doit agir en l'absence de médecins, accompagné uniquement par un réanimateur. Une infirmière témoigne : "Certaines ne tiennent pas le coup. Vous savez, la veille, faut pouvoir. C'est une vie pas comme les autres : il faut dormir le jour, ça va pas à tout le monde". L'infirmière interrogée dans le couloir s'affaire avec une pile de classeurs. Elle explique qu'elle s'occupe des fiches de traitement que les infirmières de jour, trop occupées par leur service, n'ont pas eu le temps de rédiger. Elle profite du calme "relatif" de cette nuit pour combler le retard | Une intervention de nuit : une ambulance achemine un blessé au service des urgences. Celui-ci, allongé sur une civière, garde les yeux ouverts. Un arpège de piano installe une ambiance tendue. Commentaire : "la nuit tout est plus inquiétant. On se sent souvent seul en face des responsabilités". Suite de l'interview avec l'infirmière interrogée dans le couloir. Elle explique que le nombre ordinaire de malades dont elle doit s'occuper la nuit est de 64. Si deux urgences se déclarent au même moment, elle va "au plus pressé". Vues qui montrent le personnel infirmier transportant des malades sur une civière dans les couloirs du service, mettant en jeu pour la première fois des infirmiers et pas uniquement des infirmières. Dans la bande son, un administrateur explique que l'état de ces malades demanderait un suivi minute par minute pendant 48 heures, mais qu'il faut composer avec le personnel à disposition. Il rappelle que le personnel infirmier doit agir en l'absence de médecins, accompagné uniquement par un réanimateur. Une infirmière témoigne : "Certaines ne tiennent pas le coup. Vous savez, la veille, faut pouvoir. C'est une vie pas comme les autres : il faut dormir le jour, ça va pas à tout le monde". L'infirmière interrogée dans le couloir s'affaire avec une pile de classeurs. Elle explique qu'elle s'occupe des fiches de traitement que les infirmières de jour, trop occupées par leur service, n'ont pas eu le temps de rédiger. Elle profite du calme "relatif" de cette nuit pour combler le retard que ses collègues ont prise. Un panoramique montre que sur le siège d'à côté est posé un volume des ''Confessions'' de Rousseau en édition de poche. Ce discret plan de coupe témoigne de la manière dont une infirmière peut chercher à nourrir son esprit en même temps qu'elle doit assurer son service, et peut-être de la volonté de cette infirmière de mettre à profit la possibilité qu'offre la pensée du philosophe d'imprimer un recul vis-à-vis des contingences de l'existence. Un débat entre plusieurs infirmières : préfèrent-elles travailler la nuit ou le jour? L'une d'elles apprécie le travail de nuit : "on est tranquilles, on a les malades à nous, et puis on s'entend très bien". A Pottecher qui l'interroge sur ce sujet, elle répond que le travail de nuit est davantage rémunéré : "6000 francs par mois". Elle ajoute qu'il lui permet aussi de garder ses enfants le jour. Pendant la nuit, c'est la tâche du mari. Son ton est différent de celui qu'elle employait pendant le débat avec ses collègues : moins animé, moins incarné, comme si elle concédait en leur absence une explication factuelle qu'elle ne voulait pas avancer auprès d'elles. Un infirmier explique à sa suite qu'il est aussi étudiant en médecine ; il travaille de nuit parce que "c'est le seul moment qui m'arrange" étant donné qu'il doit suivre des stages et des séances de travaux pratiques qui commencent le matin. Il explique que travailler comme infirmier la nuit, à raison de 10 nuits par mois rémunérées 400 francs, lui permet de financer les études qu'il mène - de jour. (23:00)<br> | ||
'''"Le cadeau dont on nous rabat les oreilles, c'est sur notre dos" : les évolutions de l'organisation du temps de travail'''<br> | |||
Une jeune infirmière interrogée par Pottecher dans une salle commune : <br> | Une jeune infirmière interrogée par Pottecher dans une salle commune : <br> | ||
- En somme, vous ne regrettez pas de l'avoir fait, ce métier?<br> | - En somme, vous ne regrettez pas de l'avoir fait, ce métier?<br> | ||
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- Non<br> | - Non<br> | ||
- Malgré tout?<br> | - Malgré tout?<br> | ||
- Malgré tout! Ah, c'est un métier que j'aime! Je ne me vois pas faire autre chose! | - Malgré tout! Ah, c'est un métier que j'aime! Je ne me vois pas faire autre chose!<br> | ||
- C'est gentil...<br> | - C'est gentil...<br> | ||
- ''(rires).'' Je dis ce que je pense, c'est tout!"<br> | - ''(rires).'' Je dis ce que je pense, c'est tout!"<br> | ||
Une surveillante générale explique que les infirmières qui se lancent dans le métier viennent pour la plupart avec "cet amour du malade". Elles doivent ensuite affronter un environnement de travail "où il y a la misère, où il faut toujours courir". Elle insiste sur le fait qu'elles éprouvent un frustration de ne pouvoir faire remonter au médecin ce qu'elles savent des patients dont elles ont la charge - les difficultés qu'ils ont rencontré et qui pèsent sur leur état mental - à cause du temps qui manque et du manque de personnel. Cette course dans laquelle elles sont engagées les amène parfois à un comportement bourru. Paul Milliez ajoute que les aides soignantes sont souvent requises pour suppléer le travail des infirmières : "elles sont pleines de dévouement, mais non compétentes." Une aide soignante interrogée par Pottecher devant une chambre commune, explique que si une aide soignante doit assister l'infirmière, il lui arrive personnellement de "faire toute seule la salle" quand celle-ci est de repos. Une autre aide-soignante affirme qu'elle doit faire les perfusions et prises de sang qui sont de la responsabilité de l'infirmière. Une jeune femme interrogée dans la rue revient sur son expérience de patiente à l'hôpital : "les soins étaient excellents, il se trouve que j'ai pu apprécier de près la gentillesse de l'infirmière mais je crois qu'elles sont débordées, elles auraient besoin d'être plus nombreuses et mieux secondées : par exemple, ce sont souvent des filles de salle qui font le ménage le matin et les soins l'après-midi, et pour quelqu'un qui n'est pas prévenu, c'est un peu choquant". | Une surveillante générale explique que les infirmières qui se lancent dans le métier viennent pour la plupart avec "cet amour du malade". Elles doivent ensuite affronter un environnement de travail "où il y a la misère, où il faut toujours courir". Elle insiste sur le fait qu'elles éprouvent un frustration de ne pouvoir faire remonter au médecin ce qu'elles savent des patients dont elles ont la charge - les difficultés qu'ils ont rencontré et qui pèsent sur leur état mental - à cause du temps qui manque et du manque de personnel. Cette course dans laquelle elles sont engagées les amène parfois à un comportement bourru. Paul Milliez ajoute que les aides soignantes sont souvent requises pour suppléer le travail des infirmières : "elles sont pleines de dévouement, mais non compétentes." Une aide soignante interrogée par Pottecher devant une chambre commune, explique que si une aide soignante doit assister l'infirmière, il lui arrive personnellement de "faire toute seule la salle" quand celle-ci est de repos. Une autre aide-soignante affirme qu'elle doit faire les perfusions et prises de sang qui sont de la responsabilité de l'infirmière. Une jeune femme interrogée dans la rue revient sur son expérience de patiente à l'hôpital : "les soins étaient excellents, il se trouve que j'ai pu apprécier de près la gentillesse de l'infirmière mais je crois qu'elles sont débordées, elles auraient besoin d'être plus nombreuses et mieux secondées : par exemple, ce sont souvent des filles de salle qui font le ménage le matin et les soins l'après-midi, et pour quelqu'un qui n'est pas prévenu, c'est un peu choquant". La surveillante générale interrogée plus tôt convient que l'hôpital nécessite du personnel supplémentaire et qualifié. Elle ajoute avec un sourire : "on a beau apporter beaucoup d'amour au malade, dans certains cas il ne suffit pas" étant donné que "les techniques se spécialisent de plus en plus". Le directeur de l'hôpital ajoute que "les malades ont la fâcheuse habitude d'être malades 24 h/ 24 et 365 jours par an." Plusieurs surveillantes générale reviennent sur ce qu'elles concèdent être un progrès de l'administration : un dimanche sur trois est accordé en temps libre aux infirmières alors qu'auparavant c'était un dimanche sur sept. Or, auparavant dans le film, nous avons écouté une aide soignante expliquer que sa fatigue au travail était telle qu'elle passe le dimanche qu'elle a de libre à dormir. Paul Milliez prend l'exemple de la surveillante de son service pour expliquer que les contraintes de l'organisation de son temps de travail rejaillissent sur son temps de travail : "nous voyons tout le temps des familles qui se trouvent désunies par la situation faite au personnel infirmier." Deux surveillantes, interrogées devant une affiche de la CFDT, expliquent que les 45 heures de repos accordées l'ont été sans augmentation de personnel : "le cadeau dont on nous rabat les oreilles, c'est sur notre dos". Pour une autre infirmière, une femme mariée qui exerce cette profession "ne peut pas mener une vie normale", ses conditions horaires ne lui permettant pas de voir suffisamment son mari et ses enfants : "ça gâche toute une vie, moi je trouve", commente-t-elle. | ||
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Version du 5 mai 2025 à 11:23
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Titre :
Les soignants
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Intervenants :
Durée :
37 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Archives détentrices :
Générique principal
Contenus
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Oui.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Joël Danet

