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« L'histoire de Marius : un enfant différent » : différence entre les versions
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Fondu au noir. Une femme témoigne assise sur une chaise de jardin devant une porte-fenêtre ouverte. Le cadre dans lequel est filmé le plan ainsi que les éléments de son discours indiquent qu’il s’agit de la mère de Marius. Elle raconte les circonstances de la découverte des lésions cérébrales de son enfant. Marius est né "en pleine forme, cinq doigts, cinq doigts de pied, impeccable". Vingt-quatre heures après leur retour chez eux, Marius ne prenant pas de lait, ses parents l'ont amené aux urgences pédiatriques. C’est à ce moment qu’ils ont appris que leur bébé faisait des convulsions néonatales. Une IRM a mis en évidence des lésions cérébrales. Après un séjour de trois semaines à l’hôpital, ils l'ont ramené chez eux, manifestement sans explication. Les soignants leur ont juste dit : "On ne sait pas s'il sera normal ou pas." Cette séquence est accompagnée d'une série photos formant un diaporama qui présente ce "beau bébé". | Fondu au noir. Une femme témoigne assise sur une chaise de jardin devant une porte-fenêtre ouverte. Le cadre dans lequel est filmé le plan ainsi que les éléments de son discours indiquent qu’il s’agit de la mère de Marius. Elle raconte les circonstances de la découverte des lésions cérébrales de son enfant. Marius est né "en pleine forme, cinq doigts, cinq doigts de pied, impeccable". Vingt-quatre heures après leur retour chez eux, Marius ne prenant pas de lait, ses parents l'ont amené aux urgences pédiatriques. C’est à ce moment qu’ils ont appris que leur bébé faisait des convulsions néonatales. Une IRM a mis en évidence des lésions cérébrales. Après un séjour de trois semaines à l’hôpital, ils l'ont ramené chez eux, manifestement sans explication. Les soignants leur ont juste dit : "On ne sait pas s'il sera normal ou pas." Cette séquence est accompagnée d'une série photos formant un diaporama qui présente ce "beau bébé". | ||
'''L’évolution de Marius (01 :16)'''<br> | '''L’évolution de Marius (01:16)'''<br> | ||
La musique s’arrête, puis une scène s’ouvre dans laquelle on voit Marius dans la salle de bain en train de se faire couper les ongles par sa mère et de chanter. Mère et fils rient ensemble, ce qui suggère une complicité entre les deux. S’ensuit une autre séquence de témoignage de la mère. Cette fois-ci, elle est habillée différemment que dans la précédente : elle porte un t-shirt jaune, l’environnement semble ensoleillé et les oiseaux chantent, ce qui laisse penser que la séquence a été tournée un autre jour que celui du plan similaire de la séquence précédente. Cette séquence transmet une impression positive, tant dans le visuel que dans les paroles : en effet, la mère explique que le père de Marius et elle se sont mis à « compter les points » (01 :25), c'est-à-dire qu'ils étaient très attentifs aux acquisitions de Marius, qu’il a marché au bout d’un an mais qu’il ne gazouillait pas. Le fait que Marius se mette à marcher au même âge que les autres enfants et qu'il ait l'air de "s'éclater" a permis aux parents de « se libérer » (02 :02). Ils se sont mis à « positiver la vie » (02 :09) et ont eu envie d’avoir un autre enfant pour lequel tout s'est très bien passé. Néanmoins, "le langage ne venait pas". | La musique s’arrête, puis une scène s’ouvre dans laquelle on voit Marius dans la salle de bain en train de se faire couper les ongles par sa mère et de chanter. Mère et fils rient ensemble, ce qui suggère une complicité entre les deux. S’ensuit une autre séquence de témoignage de la mère. Cette fois-ci, elle est habillée différemment que dans la précédente : elle porte un t-shirt jaune, l’environnement semble ensoleillé et les oiseaux chantent, ce qui laisse penser que la séquence a été tournée un autre jour que celui du plan similaire de la séquence précédente. Cette séquence transmet une impression positive, tant dans le visuel que dans les paroles : en effet, la mère explique que le père de Marius et elle se sont mis à « compter les points » (01:25), c'est-à-dire qu'ils étaient très attentifs aux acquisitions de Marius, qu’il a marché au bout d’un an mais qu’il ne gazouillait pas. Le fait que Marius se mette à marcher au même âge que les autres enfants et qu'il ait l'air de "s'éclater" a permis aux parents de « se libérer » (02:02). Ils se sont mis à « positiver la vie » (02:09) et ont eu envie d’avoir un autre enfant pour lequel tout s'est très bien passé. Néanmoins, "le langage ne venait pas". | ||
'''Vie quotidienne (02 :12)'''<br> | '''Vie quotidienne (02:12)'''<br> | ||
La séquence débute avec un plan sur le jardin, sans musique, avec les bruits de la pluie et de l’orage. Ce plan contraste avec la séquence précédente puisqu’on passe d’un environnement ensoleillé à un environnement pluvieux et orageux. Il y a ensuite un plan sur trois enfants, Marius, son petit frère et sa petite sœur, dans la cuisine avec leur mère au moment du petit déjeuner. Marius fait comprendre qu'il ne veut pas aller à l’école parce qu'il pleut. La mère parle avec les enfants du temps pluvieux et orageux. On constate dans cette séquence que Marius s'exprime essentiellement par juxtapositions de mots : "pas l’école" (02 :25) certainement pour signifier "on ne va pas aller à l’école", "aussi éclair" (02 :58) pour "il y avait aussi des éclairs", contrairement à son frère qui forme des phrases complexes "tu sais que ça peut détruire une maison". (02 :54) Néanmoins, on constate également que Marius n'hésite pas à s'exprimer et participe à la conversation familiale sans la moindre gêne ou inhibition. | La séquence débute avec un plan sur le jardin, sans musique, avec les bruits de la pluie et de l’orage. Ce plan contraste avec la séquence précédente puisqu’on passe d’un environnement ensoleillé à un environnement pluvieux et orageux. Il y a ensuite un plan sur trois enfants, Marius, son petit frère et sa petite sœur, dans la cuisine avec leur mère au moment du petit déjeuner. Marius fait comprendre qu'il ne veut pas aller à l’école parce qu'il pleut. La mère parle avec les enfants du temps pluvieux et orageux. On constate dans cette séquence que Marius s'exprime essentiellement par juxtapositions de mots : "pas l’école" (02:25) certainement pour signifier "on ne va pas aller à l’école", "aussi éclair" (02:58) pour "il y avait aussi des éclairs", contrairement à son frère qui forme des phrases complexes "tu sais que ça peut détruire une maison". (02:54) Néanmoins, on constate également que Marius n'hésite pas à s'exprimer et participe à la conversation familiale sans la moindre gêne ou inhibition. | ||
'''Le diagnostic (03 :08)'''<br> | '''Le diagnostic (03:08)'''<br> | ||
La séquence contient un nouveau témoignage, face caméra, de la mère dans le jardin encore différemment habillée des autres plans similaires. Les premières images de cette séquence sont composées d'un plan resserré sur Marius en train de faire un exercice (peut-être de lecture), tandis que sa mère prononce pour la première fois le mot ''dysphasie''. Le fait que la caméra soit aussi près de Marius créé une proximité entre l’enfant et le spectateur, comme si ce dernier "entrait" dans son univers. La séquence se termine par le plan face caméra sur la mère. Cette séquence résonne comme une annonce qui ressemble peut-être à ce que les parents ont vécu lorsque le diagnostic de leur fils a été établi : la mère mentionne que c'est le docteur Lasserre qui leur a parlé de "dysphasie phonologico-syntaxique". (03 :21) Il est difficile de savoir si le médecin leur a donné des explications sur ce terme. En tout cas, il semble qu'elle n'ait absolument pas compris à ce moment-là ce que cela signifiait ni à quoi elle devrait s'attendre concernant l'évolution de son fils : "On n'avait pas tout à fait conscience non plus de la chose." Elle dit aussi « entre une différence et un handicap, il y avait vraiment une montagne » (03 :31), indiquant par là qu'il leur a fallu du temps pour comprendre (accepter) que leur fils était porteur d'un handicap. Le temps passant, elle a dû se faire à l'idée car elle finit par dire : "Eh oui, c’était un handicap", avec une petite grimace incrédule. (03 :39) | La séquence contient un nouveau témoignage, face caméra, de la mère dans le jardin encore différemment habillée des autres plans similaires. Les premières images de cette séquence sont composées d'un plan resserré sur Marius en train de faire un exercice (peut-être de lecture), tandis que sa mère prononce pour la première fois le mot ''dysphasie''. Le fait que la caméra soit aussi près de Marius créé une proximité entre l’enfant et le spectateur, comme si ce dernier "entrait" dans son univers. La séquence se termine par le plan face caméra sur la mère. Cette séquence résonne comme une annonce qui ressemble peut-être à ce que les parents ont vécu lorsque le diagnostic de leur fils a été établi : la mère mentionne que c'est le docteur Lasserre qui leur a parlé de "dysphasie phonologico-syntaxique". (03:21) Il est difficile de savoir si le médecin leur a donné des explications sur ce terme. En tout cas, il semble qu'elle n'ait absolument pas compris à ce moment-là ce que cela signifiait ni à quoi elle devrait s'attendre concernant l'évolution de son fils : "On n'avait pas tout à fait conscience non plus de la chose." Elle dit aussi « entre une différence et un handicap, il y avait vraiment une montagne » (03:31), indiquant par là qu'il leur a fallu du temps pour comprendre (accepter) que leur fils était porteur d'un handicap. Le temps passant, elle a dû se faire à l'idée car elle finit par dire : "Eh oui, c’était un handicap", avec une petite grimace incrédule. (03:39) | ||
'''Échange entre Marius et le caméraman (03 :42)'''<br> | '''Échange entre Marius et le caméraman (03:42)'''<br> | ||
La scène s’ouvre avec un plan sur le couloir à l’étage de la grande maison familiale. La maison semble très calme. C'est une séquence d'interactions entre Marius et le caméraman. Marius lui montre son château fort et insiste sur la fait que ce n'est pas un simple château mais bien un château ''fort''. Cependant, comme l’enfant ne forme pas de phrases construites, la communication est difficile.<br> | La scène s’ouvre avec un plan sur le couloir à l’étage de la grande maison familiale. La maison semble très calme. C'est une séquence d'interactions entre Marius et le caméraman. Marius lui montre son château fort et insiste sur la fait que ce n'est pas un simple château mais bien un château ''fort''. Cependant, comme l’enfant ne forme pas de phrases construites, la communication est difficile.<br> | ||
Ensuite, Marius est intrigué par la caméra et le micro du caméraman : il s’approche et regarde la micro : "micro petit" (04 :32). Il fait le parallèle avec son château fort qui produit des sons : "entend château fort parle". (04 :42) C'est manifestement un enfant qui est très intéressé par les choses qui l’entourent. La séquence se termine sur un fondu noir puis la musique reprend. | Ensuite, Marius est intrigué par la caméra et le micro du caméraman : il s’approche et regarde la micro : "micro petit" (04:32). Il fait le parallèle avec son château fort qui produit des sons : "entend château fort parle". (04:42) C'est manifestement un enfant qui est très intéressé par les choses qui l’entourent. La séquence se termine sur un fondu noir puis la musique reprend. | ||
'''La dépression de Marius (04 :46)'''<br> | '''La dépression de Marius (04:46)'''<br> | ||
Un fondu entrant noir accompagne un travelling dans lequel on voit Marius marcher dans la rue avec son cartable, à proximité de ce qui semble être une école. On le devine aux paroles de la mère qui dit que "les problèmes ont de nouveau recommencé quand il a fallu le scolariser". La musique est très brève puisqu’elle s'arrête au bout de quelques secondes. On voit ensuite un plan de la mère qui explique comment Marius a vécu son entrée à l’école, synonyme de grande souffrance pour lui et ses parents. "Le début, ça a été très, très dur." Marius a fait une dépression et la communication avec sa famille, jusque-là restée préservée par les gestes à défaut des mots, en a été altérée. L’école était pour lui "une torture". Il a souffert d'énurésie et d'encoprésie. La mère de Marius parle de cette période avec émotion, cela s’entend dans sa voix et elle évite beaucoup de regarder la caméra. Elle explique ensuite que face au mal-être de Marius, la famille a entamé des démarches pour le faire entrer dans un établissement spécialisé, mais à cause de la distance et des kilomètres à parcourir pour s’y rendre (deux heures de trajet chaque jour pour l'enfant), ils ont renoncé à ce projet après que la maman de Marius a rencontré l'institutrice de CP. Ce plan est interrompu par un autre plan dans lequel Marius feuillette un livre sur les chiffres avec des animaux. Le plan sur la mère de Marius se termine par un fondu sortant noir. | Un fondu entrant noir accompagne un travelling dans lequel on voit Marius marcher dans la rue avec son cartable, à proximité de ce qui semble être une école. On le devine aux paroles de la mère qui dit que "les problèmes ont de nouveau recommencé quand il a fallu le scolariser". La musique est très brève puisqu’elle s'arrête au bout de quelques secondes. On voit ensuite un plan de la mère qui explique comment Marius a vécu son entrée à l’école, synonyme de grande souffrance pour lui et ses parents. "Le début, ça a été très, très dur." Marius a fait une dépression et la communication avec sa famille, jusque-là restée préservée par les gestes à défaut des mots, en a été altérée. L’école était pour lui "une torture". Il a souffert d'énurésie et d'encoprésie. La mère de Marius parle de cette période avec émotion, cela s’entend dans sa voix et elle évite beaucoup de regarder la caméra. Elle explique ensuite que face au mal-être de Marius, la famille a entamé des démarches pour le faire entrer dans un établissement spécialisé, mais à cause de la distance et des kilomètres à parcourir pour s’y rendre (deux heures de trajet chaque jour pour l'enfant), ils ont renoncé à ce projet après que la maman de Marius a rencontré l'institutrice de CP. Ce plan est interrompu par un autre plan dans lequel Marius feuillette un livre sur les chiffres avec des animaux. Le plan sur la mère de Marius se termine par un fondu sortant noir. | ||
'''Marius à l’école (06 :57)'''<br> | '''Marius à l’école (06:57)'''<br> | ||
La séquence s’ouvre sur un fondu noir. Deux plans sur des élèves en train de jouer ou lire dans la cour de récréation qse succèdent. À (07 :03) débute un autre plan filmé depuis la cour de récréation sur lequel on voit Marius encore à l’extérieur de l’école, qui marche en direction de l’entrée avec sa maman, son frère et sa sœur. Il marche seul derrière eux, en observant la cour. Plan rapproché sur Marius qui rit. Durant ces plans, une voix off masculine, celle du caméraman de la séquence du château fort, explique que Marius termine son année de cours préparatoire et qu’il est aujourd’hui en contrat d’intégration scolaire. Son "handicap", la "dysphasie, cette difficulté non pas à comprendre, mais à parler, ce labyrinthe que représente pour lui le langage" (07 :16) est connue de tous les élèves de la classe en cette fin d'année. L’énonciation de cette phrase est accompagnée d’un plan sur les élèves de la classe qui marchent dans le couloir, Marius en tête de rang, souriant à côté de l’un de ses camarades.<br> | La séquence s’ouvre sur un fondu noir. Deux plans sur des élèves en train de jouer ou lire dans la cour de récréation qse succèdent. À (07:03) débute un autre plan filmé depuis la cour de récréation sur lequel on voit Marius encore à l’extérieur de l’école, qui marche en direction de l’entrée avec sa maman, son frère et sa sœur. Il marche seul derrière eux, en observant la cour. Plan rapproché sur Marius qui rit. Durant ces plans, une voix off masculine, celle du caméraman de la séquence du château fort, explique que Marius termine son année de cours préparatoire et qu’il est aujourd’hui en contrat d’intégration scolaire. Son "handicap", la "dysphasie, cette difficulté non pas à comprendre, mais à parler, ce labyrinthe que représente pour lui le langage" (07:16) est connue de tous les élèves de la classe en cette fin d'année. L’énonciation de cette phrase est accompagnée d’un plan sur les élèves de la classe qui marchent dans le couloir, Marius en tête de rang, souriant à côté de l’un de ses camarades.<br> | ||
À partir de (07 :26), plusieurs plans sur la vie en classe s’enchainent. Le maître fait une leçon sur les symboles présents sur les produits dangereux. Marius semble comprendre le cours et y être attentif. À (07 :48), la caméra recule. Elle est orientée sur Marius qui regarde avec attention le professeur faire son cours. Plus la caméra s’éloigne du visage de Marius, plus on distingue les élèves présents autour de lui. Cela renforce, pour le spectateur, le sentiment d’intégration de Marius dans le groupe classe. Ce plan se poursuit par une prise de parole de Marius sur le sujet de la leçon. On voit qu’il a du mal à s’exprimer mais que les autres élèves et l’enseignant ont l’habitude et lui laissent le temps qu’il faut. L’enseignant demande le calme à la classe afin de pouvoir l'écouter. (08 :00) On entend même un élève dire le prénom de Marius à (08 :06), comme s’il l’incitait aussi à prendre la parole, ce qui montre que les autres élèves de la classe sont acteurs de l’intégration de Marius. Marius présente un bégaiement clonique important et utilise beaucoup les gestes pour se faire comprendre. Malgré ses difficultés d’expression orale, il continue à participer. Le professeur l’inclut en le faisant intervenir mais est obligé de lui poser une question pour confirmer qu’il a bien saisi son intervention : "Tu parles des feux de forêt ?" Cependant, le fait qu'il ne reformule pas ce que l'enfant a dit donne à penser qu'il ne l'a probablement pas compris. (08 :48) | À partir de (07:26), plusieurs plans sur la vie en classe s’enchainent. Le maître fait une leçon sur les symboles présents sur les produits dangereux. Marius semble comprendre le cours et y être attentif. À (07:48), la caméra recule. Elle est orientée sur Marius qui regarde avec attention le professeur faire son cours. Plus la caméra s’éloigne du visage de Marius, plus on distingue les élèves présents autour de lui. Cela renforce, pour le spectateur, le sentiment d’intégration de Marius dans le groupe classe. Ce plan se poursuit par une prise de parole de Marius sur le sujet de la leçon. On voit qu’il a du mal à s’exprimer mais que les autres élèves et l’enseignant ont l’habitude et lui laissent le temps qu’il faut. L’enseignant demande le calme à la classe afin de pouvoir l'écouter. (08:00) On entend même un élève dire le prénom de Marius à (08:06), comme s’il l’incitait aussi à prendre la parole, ce qui montre que les autres élèves de la classe sont acteurs de l’intégration de Marius. Marius présente un bégaiement clonique important et utilise beaucoup les gestes pour se faire comprendre. Malgré ses difficultés d’expression orale, il continue à participer. Le professeur l’inclut en le faisant intervenir mais est obligé de lui poser une question pour confirmer qu’il a bien saisi son intervention : "Tu parles des feux de forêt ?" Cependant, le fait qu'il ne reformule pas ce que l'enfant a dit donne à penser qu'il ne l'a probablement pas compris. (08:48) | ||
'''Marius chez le psychomotricien (08 :50)'''<br> | '''Marius chez le psychomotricien (08:50)'''<br> | ||
Cette séquence s’ouvre sur un plan dans lequel la mère aide Marius à sortir de la voiture. La voix off masculine débute quelques secondes après l’ouverture de la scène, à (09 :03). On comprend alors que Marius se rend chez le psychomotricien, M. François Brulet, qui l’a aidé à sortir de sa dépression. Marius et sa mère se rendent dans le cabinet. "Dans ce lieu où il n'est pas obligé de parler pour s'exprimer, Marius a progressivement trouvé sa place." Ce commentaire est accompagné d’images de Marius qui semble se défouler : il donne des coups de pieds, lance des balles, court, tout en souriant. Le psychomotricien incite Marius à se mouvoir : "Je te regarde démolir ce camp très, très fort." (09 :43) Il semble entrer dans son monde en partageant le plaisir du jeu avec lui, en établissant un "dialogue" par le mouvement (par exemple, chacun démolit le camp de l'autre à son tour) et en lui donnant des consignes qu'il doit respecter. La voix off fait le bilan de cette année de prise en charge rééducative : "Marius ne vit plus l'école dans la souffrance mais le pari de l'école dite 'ordinaire' n'est pas gagné pour autant. Marius n’est plus en maternelle, il se confronte aux apprentissages, comme tout autre enfant, et c’est bien là tout l’enjeu du projet d’intégration scolaire." <br> | Cette séquence s’ouvre sur un plan dans lequel la mère aide Marius à sortir de la voiture. La voix off masculine débute quelques secondes après l’ouverture de la scène, à (09:03). On comprend alors que Marius se rend chez le psychomotricien, M. François Brulet, qui l’a aidé à sortir de sa dépression. Marius et sa mère se rendent dans le cabinet. "Dans ce lieu où il n'est pas obligé de parler pour s'exprimer, Marius a progressivement trouvé sa place." Ce commentaire est accompagné d’images de Marius qui semble se défouler : il donne des coups de pieds, lance des balles, court, tout en souriant. Le psychomotricien incite Marius à se mouvoir : "Je te regarde démolir ce camp très, très fort." (09:43) Il semble entrer dans son monde en partageant le plaisir du jeu avec lui, en établissant un "dialogue" par le mouvement (par exemple, chacun démolit le camp de l'autre à son tour) et en lui donnant des consignes qu'il doit respecter. La voix off fait le bilan de cette année de prise en charge rééducative : "Marius ne vit plus l'école dans la souffrance mais le pari de l'école dite 'ordinaire' n'est pas gagné pour autant. Marius n’est plus en maternelle, il se confronte aux apprentissages, comme tout autre enfant, et c’est bien là tout l’enjeu du projet d’intégration scolaire." <br> | ||
Virgule sonore.<br> | Virgule sonore.<br> | ||
Plan fixe sur une voiture qui roule au loin pour servir de transition avec la séquence qui suit. Marius et sa mère rentrent à la maison après la séance chez le psychomotricien. La musique redémarre seulement pendant ce plan. (10 :15) | Plan fixe sur une voiture qui roule au loin pour servir de transition avec la séquence qui suit. Marius et sa mère rentrent à la maison après la séance chez le psychomotricien. La musique redémarre seulement pendant ce plan. (10:15) | ||
'''La lecture chez Marius (10 :15)'''<br> | '''La lecture chez Marius (10:15)'''<br> | ||
La mère de Marius est assise sur un lit avec ses trois enfants, elle leur lit la bande dessinée ''Tintin au Congo''. Les enfants sont en pyjama et la lumière de la pièce est allumée, ce qui laisse penser que la scène a été filmée le soir. Elle ne se contente pas uniquement de lire mais interagit avec Marius pour le rendre acteur et non pas seulement spectateur de ce moment. Elle voudrait qu'il lise quelque chose et l'interroge : "Est-ce que là, Milou, il dit quelque chose ?" Marius répond : "Aboie." à plusieurs reprises alors que sa mère voudrait manifestement qu'il lise l'une des bulles attribuée à Milou. Cette courte séquence révèle une autre difficulté de l'enfant, qui relève plutôt du domaine narratif et sémiotique. En effet, il n'est pas certain qu'il fasse le lien entre les bulles de la BD et le dialogue des personnages.Il semble qu'il soit très fixé sur le rôle de Milou en tant que chien et qu'il ne puisse pas l'imaginer comme un personnage qui pense et parle (ce qui est bien entendu l'un des ressorts humoristiques des bandes dessinées de Tintin). Par ailleurs, Marius comprend-il (au moins en partie) le déroulement de l'histoire ? À (10 :48), la voix-off masculine débute pour annoncer au spectateur qu’en ce moment, la vie de famille est différente puisque la famille va déménager et que le père est déjà parti dans la région où il a démarré un nouveau travail. La voix-off explique également que Marius va redoubler son année de CP dans sa nouvelle école à la rentrée prochaine et qu’il sera dans la même classe que son petit frère, | La mère de Marius est assise sur un lit avec ses trois enfants, elle leur lit la bande dessinée ''Tintin au Congo''. Les enfants sont en pyjama et la lumière de la pièce est allumée, ce qui laisse penser que la scène a été filmée le soir. Elle ne se contente pas uniquement de lire mais interagit avec Marius pour le rendre acteur et non pas seulement spectateur de ce moment. Elle voudrait qu'il lise quelque chose et l'interroge : "Est-ce que là, Milou, il dit quelque chose ?" Marius répond : "Aboie." à plusieurs reprises alors que sa mère voudrait manifestement qu'il lise l'une des bulles attribuée à Milou. Cette courte séquence révèle une autre difficulté de l'enfant, qui relève plutôt du domaine narratif et sémiotique. En effet, il n'est pas certain qu'il fasse le lien entre les bulles de la BD et le dialogue des personnages.Il semble qu'il soit très fixé sur le rôle de Milou en tant que chien et qu'il ne puisse pas l'imaginer comme un personnage qui pense et parle (ce qui est bien entendu l'un des ressorts humoristiques des bandes dessinées de Tintin). Par ailleurs, Marius comprend-il (au moins en partie) le déroulement de l'histoire ? À (10:48), la voix-off masculine débute pour annoncer au spectateur qu’en ce moment, la vie de famille est différente puisque la famille va déménager et que le père est déjà parti dans la région où il a démarré un nouveau travail. La voix-off explique également que Marius va redoubler son année de CP dans sa nouvelle école à la rentrée prochaine et qu’il sera dans la même classe que son petit frère, Hippolyte. La séquence se termine sur un fondu noir. | ||
'''L'année scolaire se termine (11:13)'''<br> | '''L'année scolaire se termine (11:13)'''<br> | ||
Les élèves entrent en classe, le cameraman les filme de dos, à leur hauteur, pour donner aux spectateurs une impression de proximité. Le maitre accueille les enfants. Ils utilisent une méthode de lecture mixte intitulée ''Frisapla la sorcière'', on observe un garçon lire et sa camarade qui est en train de tailler son crayon. À (11:26), Marius, vêtu d’un t-shirt orange, est assis à sa place et est accompagné par son enseignant. Le maitre, en chemise à carreaux et pantalon noir, est accroupi à son niveau pour l’aider. "Frisapla arrive" lit Marius mais le maitre rétorque : "Non, là tu inventes". Marius a manifestement beaucoup de mal à déchiffrer. Au même moment, des élèves de la classe se lèvent pour montrer leur travail au maitre mais il leur ordonne de rester assis. Cependant, tout en se consacrant à Marius, il reste attentif aux mouvements des autres élèves dans la classe. Il essaie de faire déchiffrer "Frisapla a mal à la tête" mais l'enfant est en très grande difficulté et le maître lui souffle essentiellement toute la phrase petit à petit. Il se lève pour s'occuper d'autres enfants. L'élève qui est assis devant Marius l’aide à finir la phrase en lui mimant le mot de la fin : "tête". Une fois la réponse trouvée, Marius demande l’approbation de son camarade en lui disant "J’entoure ?". À (13:10), il se retourne, lance un regard au cameraman et affiche un petit sourire de satisfaction car il a réussi à terminer l'exercice. Il lui montre l’exercice son cahier. Le maitre vérifie et approuve sa réponse : "Voilà, super !", sans se rendre compte que l'enfant n'a rien fait lui-même. À (13:20), plan général de la classe, le maitre demande de ranger le travail. | Les élèves entrent en classe, le cameraman les filme de dos, à leur hauteur, pour donner aux spectateurs une impression de proximité. Le maitre accueille les enfants. Ils utilisent une méthode de lecture mixte intitulée ''Frisapla la sorcière'', on observe un garçon lire et sa camarade qui est en train de tailler son crayon. À (11:26), Marius, vêtu d’un t-shirt orange, est assis à sa place et est accompagné par son enseignant. Le maitre, en chemise à carreaux et pantalon noir, est accroupi à son niveau pour l’aider. "Frisapla arrive" lit Marius mais le maitre rétorque : "Non, là tu inventes". Marius a manifestement beaucoup de mal à déchiffrer. Au même moment, des élèves de la classe se lèvent pour montrer leur travail au maitre mais il leur ordonne de rester assis. Cependant, tout en se consacrant à Marius, il reste attentif aux mouvements des autres élèves dans la classe. Il essaie de faire déchiffrer "Frisapla a mal à la tête" mais l'enfant est en très grande difficulté et le maître lui souffle essentiellement toute la phrase petit à petit. Il se lève pour s'occuper d'autres enfants. L'élève qui est assis devant Marius l’aide à finir la phrase en lui mimant le mot de la fin : "tête". Une fois la réponse trouvée, Marius demande l’approbation de son camarade en lui disant "J’entoure ?". À (13:10), il se retourne, lance un regard au cameraman et affiche un petit sourire de satisfaction car il a réussi à terminer l'exercice. Il lui montre l’exercice son cahier. Le maitre vérifie et approuve sa réponse : "Voilà, super !", sans se rendre compte que l'enfant n'a rien fait lui-même. À (13:20), plan général de la classe, le maitre demande de ranger le travail. Marius court en riant vers la sortie de l'école. Il jette un coup d’œil derrière lui, comme s'il faisait la course avec le caméraman. La chanson ''Quand on a que l’amour"" de Jacques Brel démarre. (13:24) | ||
'''Un tour en voiture (13 | '''Un tour en voiture (13:34)'''<br> | ||
La musique poursuit et le volume augmente. On comprend qu’elle provient de la voiture de la mère de Marius avec un plan sur la route puis sur la mère de profil. Elle porte des lunettes de soleil, en effet le temps est clair et on estime qu’il fait beau. Marius est dans la voiture également, vêtu d’un t-shirt bleu et rouge. Il utilise des jumelles, observe avec ces dernières et parle à son petit frère qui baille et qui est assis à côté de lui, il s’exprime « parler aux canons … ». Son frère tourne sa tête comme s’il y avait quelqu’un d’autre à côté d’eux en s’exclamant « ça parle pas les canons » avec un petit sourire en coin. La séquence ce termine sur un fond noir et la musique s’arrête. | La musique poursuit et le volume augmente. On comprend qu’elle provient de la voiture de la mère de Marius avec un plan sur la route puis sur la mère de profil. Elle porte des lunettes de soleil, en effet le temps est clair et on estime qu’il fait beau. Marius est dans la voiture également, vêtu d’un t-shirt bleu et rouge. Il utilise des jumelles, observe avec ces dernières et parle à son petit frère qui baille et qui est assis à côté de lui, il s’exprime « parler aux canons … ». Son frère tourne sa tête comme s’il y avait quelqu’un d’autre à côté d’eux en s’exclamant « ça parle pas les canons » avec un petit sourire en coin. La séquence ce termine sur un fond noir et la musique s’arrête. | ||
Version du 20 juin 2025 à 09:15
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Titre :
L'histoire de Marius : un enfant différent
Série :
Pays de production :
Année de diffusion :
2003
Réalisation :
Durée :
39 minutes
Format :
Parlant - Couleur -
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :
Corpus :
Générique principal
Contenus
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Non.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Non.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Elena Dreyer, Charlotte Gauran, Emma Palanque

