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« Let there be light » : différence entre les versions
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|Texte=Il n'a jamais été diffusé car il a été censuré par l'armée. | |Texte=Il n'a jamais été diffusé car il a été censuré par l'armée. | ||
La première projection de ''Let There Be Light'' a lieu dans le cadre privé de l’armée au Pentagone, séance à laquelle John Huston n’assiste pas. S’ensuit de nombreuses controverses au sein des autorités militaires, certains accusant le long métrage de faire de la propagande pacifiste, en cherchant, entre autres, à décourager de potentielles nouvelles recrues. L’armée choisit d’annuler l’avant-première publique initialement planifiée au Musée d’Art Moderne de New York et interdit ensuite toute exploitation publique du film de John Huston . Malgré les protestations pour lever l’interdiction de diffusion du film, la censure durera trente-cinq ans, | La première projection de ''Let There Be Light'' a lieu dans le cadre privé de l’armée au Pentagone, séance à laquelle John Huston n’assiste pas. S’ensuit de nombreuses controverses au sein des autorités militaires, certains accusant le long métrage de faire de la propagande pacifiste, en cherchant, entre autres, à décourager de potentielles nouvelles recrues. L’armée choisit d’annuler l’avant-première publique initialement planifiée au Musée d’Art Moderne de New York et interdit ensuite toute exploitation publique du film de John Huston . Malgré les protestations pour lever l’interdiction de diffusion du film, la censure durera trente-cinq ans. Durant cette période, quelques rares projections privées seront données devant des associations de santé mentale , toujours dans le cadre strictement privé de l’armée. | ||
Les raisons d’une telle censure restent encore aujourd’hui sujet à discussion, d’autant plus que John Huston répond parfaitement à la commande qui consistait à faire un film de propagande au bénéfice de l’armée. | Les raisons d’une telle censure restent encore aujourd’hui sujet à discussion, d’autant plus que John Huston répond parfaitement à la commande qui consistait à faire un film de propagande au bénéfice de l’armée. A l’effet potentiellement démoralisateur sur les futures recrues est un argument récurrent dans la littérature critique et académique, s’ajoutent d'autres raisons : l’armée aurait voulu préserver l’identité des personnes filmées, alors que Huston avait obtenu d’elles leur accord signé (mais ces documents semblent avoir mystérieusement disparu au moment où le cinéaste se défend d’avoir commis une faute éthique) (voir Edgerton cité en réf. dans la fiche Medfilm) ; le film mettrait trop frontalement en question le mythe du soldat américain, fort et viril ; il développerait un discours contradictoire, partagé entre célébration de la psychiatrie moderne et mise en évidence de la fragilité des soldats, entre efficacité d’une cure-éclair de huit semaines et insistance sur la longévité nécessaire du processus de guérison (voir Köhne, cité en réf. dans la fiche Medfilm). Selon Richard Ledes, les choses sont encore plus complexes : la conception essentiellement psychique du trauma défendue par le film – qui se réfère à la théorie freudienne selon laquelle, derrière une névrose de guerre se cache un trauma personnel plus profond, lié à la vie affective et sexuelle – ne correspond pas au modèle de trauma que la nouvelle psychiatrie psychanalytique souhaite promouvoir après la guerre. Soucieux d’acclimater les préceptes psychanalytiques à la culture américaine d’après-guerre, les psychiatres américains défendent une conception sociale et environnementale des troubles psychiques. Leur pragmatisme les pousse en effet à mettre l’accent davantage sur les causes extérieures du trauma que sur les conflits psychiques internes à l’individu, l’enjeu consistant à maintenir le paradigme de l’intégration, de la réconciliation et de l’adaptation sociale qui sera au cœur de la psychologie du moi des années 1950. | ||
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|Communications et événements associés au film={{HTCom | |Communications et événements associés au film={{HTCom | ||
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|Texte=Le ministère des affaires militaires aspire à éduquer le grand public américain vis-à-vis de la réalité des psychonévroses de guerre, en ciblant tout particulièrement les industries : l’armée souhaitait en effet démontrer aux employeurs que les soldats blessés psychiquement peuvent réintégrer la vie civile en ayant suivi un traitement psychothérapeutique adapté et rendu possible par la psychiatrie moderne . L’inquiétude remonte à la Première Guerre mondiale, lorsque l’on constate que de nombreux | |Texte=Le ministère des affaires militaires aspire à éduquer le grand public américain vis-à-vis de la réalité des psychonévroses de guerre, en ciblant tout particulièrement les industries : l’armée souhaitait en effet démontrer aux employeurs que les soldats blessés psychiquement peuvent réintégrer la vie civile en ayant suivi un traitement psychothérapeutique adapté et rendu possible par la psychiatrie moderne . L’inquiétude remonte à la Première Guerre mondiale, lorsque l’on constate que de nombreux soldats marqués psychiquement par les combats, sont très difficilement embauchés, et ce en raison d’une méconnaissance de la névrose réduite souvent à un état dépressif ou à une instabilité . | ||
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|Texte=Dès les premières minutes du film, John Huston ne fait aucun éloge de l’art de la guerre et des forces armées malgré la victoire des alliés, concentrant son regard sur des hommes meurtris par des horreurs contre lesquelles personne n’est naturellement préparé. Le discours de la voix | |Texte=''Préambule'' <br> | ||
Dès les premières minutes du film, John Huston ne fait aucun éloge de l’art de la guerre et des forces armées malgré la victoire des alliés, concentrant son regard sur des hommes meurtris par des horreurs contre lesquelles personne n’est naturellement préparé. Le discours de la voix de commentaire est éloquent sur ce point : la guerre a causé les troubles qui paralysent le psychisme des survivants. La caméra montre des vétérans la tête baissée, le visage sans expression et le regard perdu (« born and bred in peace, educated to hate war, they were overnight plunged into sudden and terrible situations. Every man has his breaking point »). Ce regard empathique permet non seulement une identification au soldat, mais aussi une remise en question de l’image traditionnelle du guerrier vaillant et victorieux. | |||
De ce fait, l’existence de ''Shades of Grey'' réalisé en 1947 est sans doute l’explication la plus éloquente de la censure : entièrement fictionnalisé , le remake de ''Let There Be Light'' révèle, moins une volonté de l’armée de corriger les controverses, que d’orienter l’opinion publique vers une image plus flatteuse du soldat fragilisé par la guerre. Il s’agit donc de défendre des valeurs patriotiques, des intérêts politiques , ainsi que la réputation de l’armée dont l’héroïsme doit rester intact aux yeux des civils . ''Shade Of Grey'' s’emploie en effet à alimenter le mythe du guerrier à l’esprit indestructible, en présentant le champ de bataille comme un simple stimulus réveillant des peurs inhérentes à chaque homme. Le soldat traumatisé n’a plus alors qu’à s’en remettre au psychiatre qui bénéficie d’un pouvoir magique de guérison, ce qui permet au passage de mettre en exergue le caractère passager et remédiable de la névrose de guerre. | De ce fait, l’existence de ''Shades of Grey'' réalisé en 1947 est sans doute l’explication la plus éloquente de la censure : entièrement fictionnalisé , le remake de ''Let There Be Light'' révèle, moins une volonté de l’armée de corriger les controverses, que d’orienter l’opinion publique vers une image plus flatteuse du soldat fragilisé par la guerre. Il s’agit donc de défendre des valeurs patriotiques, des intérêts politiques , ainsi que la réputation de l’armée dont l’héroïsme doit rester intact aux yeux des civils . ''Shade Of Grey'' s’emploie en effet à alimenter le mythe du guerrier à l’esprit indestructible, en présentant le champ de bataille comme un simple stimulus réveillant des peurs inhérentes à chaque homme. Le soldat traumatisé n’a plus alors qu’à s’en remettre au psychiatre qui bénéficie d’un pouvoir magique de guérison, ce qui permet au passage de mettre en exergue le caractère passager et remédiable de la névrose de guerre. | ||
Version du 26 août 2025 à 14:51
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Titre :
Let there be light
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
58 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Archives détentrices :
Corpus :
Générique principal
Contenus
Thèmes médicaux
- Traumatismes. Lésions. Blessures
- Processus régressifs et réparateurs
- Troubles nerveux
- Aspects divers de la maladie, du patient et de l'intervention médicale
- Séméiologie générale. Symptomatologie. Signes et symptômes. Examens. Diagnostic. Propédeutique
- Traitement
- Psychiatrie. Pathologies psychiatriques. Psychopathologie. Phrénopathies. Psychoses. Anomalies mentales. États psychiques et mentaux morbides. Désordres émotionnels et comportementaux
Sujet
Genre dominant
Résumé
Contexte
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Notes complémentaires
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Audrey Beeler
- Transcription Anglais : Séverine George, William Sabot
- Sous-titres Français : Harry Freyburger

