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La boîte de Decroly
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Sommaire
Générique principal
Le SCEREN – (CNDP – CRDP ) et
l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 présentent :
Un film de la Cinémathèque centrale de l’enseignement public, principal distributeur de documentaires de 1920 à 1996 dans les établissements scolaires de la maternelle à l‘université.
Contenus
Sujet
Mesurer l'intelligence pratique d'un individu grâce au test mis au point par le médecin et pédagogue Ovide Decroly.
Genre dominant
Résumé
Description d'une méthode alternative pour mesurer l'intelligence. La boîte de Decroly est un objet technique construit pour évaluer la réponse à un problème d'ordre pratique. Le but est d'ouvrir une boîte que des mécanismes interdépendants maintiennent fermée. Ainsi, la mesure de l'intelligence du sujet ne se fait plus à l'aide du langage mais bien, à l'instar de la psychologie animale, sur la capacité à élaborer un raisonnement construit sur la base d'un problème pratique.
Contexte
Ovide Decroly
Le pédagogue belge, né en 1871 et mort en 1932, a eu une activité diversifiée mais toujours au service de l’enfant : directeur d’établissement (orphelinat, institut spécialisé, école), professeur de psychologie, concepteur de tests mentaux, créateur de jeux éducatifs, etc. Dès sa formation initiale de médecin, Ovide Decroly se spécialise en neurologie et en psychologie, telles que ces disciplines existaient à la fin du XIXe siècle. Il se destine d’abord à la prise en charge d’enfants ayant des déficiences mentales. Très vite, il étend sa démarche aussi aux enfants dits normaux. Parallèlement à son implication au quotidien dans le fonctionnement de son école située à côté de Bruxelles, qu’il dirigeait avec sa femme, il avait une activité de chercheur en psychologie et s’impliquait dans les initiatives de regroupement international autour de l’éducation nouvelle. Il n’a pas eu le temps de beaucoup écrire pour exposer sa méthode mais sa nombreuse correspondance et les écrits de ses collaborateurs ont permis de diffuser ses idées pédagogiques. Une de ses collaboratrices, Mademoiselle de Montchamps, a cosigné avec lui un ouvrage de référence sur l’invention des premiers jeux éducatifs, « L’initiation à l’activité intellectuelle et motrice par les jeux éducatifs ». Au début du XXe siècle, l’éditeur Fernand Nathan a commercialisé plusieurs jeux inventés par le docteur Decroly et son équipe, comme l’incontournable loto des formes et des couleurs qui continue à plaire aux enfants. Une autre collaboratrice, Amélie Hamaïde, a rédigé, de leur vivant, un ouvrage intitulé tout simplement « La méthode Decroly », paru en 1922, traduit dans plusieurs langues et qui a contribué à la diffusion de cette pédagogie.
La méthode Decroly et l'école
En France, le principal établissement dans lequel est appliquée la méthode Decroly, étonnamment, est public, avec des enseignants de l’Éducation nationale, recrutés pour leur adhésion aux valeurs decrolyennes. Il est situé dans la ville de Saint-Mandé (Val-de-Marne) où sont inscrits environ 350 élèves, de l’école maternelle au collège. Hormis cette expérimentation qui perdure depuis 1945, on trouve des projets d’écoles alternatives, plus rarement des projets de crèches, qui revendiquent la méthode Decroly. Reste à vérifier si les principes de base y sont véritablement mis en œuvre, à savoir la globalisation, la richesse du milieu naturel, les centres d’intérêt et tout ce qui caractérise une vision résumée par sa maxime « L’école pour la vie, par la vie ». Comme toutes les méthodes éducatives nées au début du XXe siècle, celle d’Ovide Decroly proposait essentiellement une alternative au système scolaire de l’époque, même si un jardin d’enfants a été associé à son école, dès sa création en 1907 en Belgique.
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Non.
- Images en plateau : Oui.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Le film suit attentivement les approches des différents candidats pour déceler les mécanismes qui permettent l'ouverture de la boîte.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
La médecine est présentée comme un moyen de pouvoir évaluer les capacités des individus sur une base pratique. Ici, on parlerait plus de psychologie médicale. L'observateur analyse dans une même dynamique la posture et l'attitude de l'individu ainsi que ses réponses à un problème concret. Ainsi, cette approche permet d'évaluer les capacités de raisonnement pratique d'un individu.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Séances scolaires adressées aux pédagogues et enseignants.
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Comment Decroly mesure l’intelligence (00’26 – 01’16)
En plan taille, un homme en blouse blanche et une jeune adolescente, assis autour d’une table. Commentaire : « La première échelle de mesure de l’intelligence mise au point par Binet et Simon au début du siècle faisait essentiellement appel au langage ». Une des variantes de ce test, le Binet-Thermann, consiste en une interprétation de document. Decroly va inventer une autre méthode pour mesurer l’intelligence qui prend en compte des facteurs autres que le langage. S’inspirant des méthodes utilisées en psychologie animale qui consiste à analyser la façon dont le sujet se confronte à un problème pratique simple, Decroly met en place un processus d’apprentissage. En plan large, un chien auquel on montre comment ouvrir une boîte sans laquelle est contenue une croquette.
La boîte de Decroly (01’16 – 03’25)
La boîte de Decroly pivote sur elle-même pendant que le narrateur décrit son fonctionnement. La boîte est composée de mécanismes simples (vis, écrou, mâchoire) mais interdépendants entre eux. Ainsi l’objectif est pour les candidats de cerner les interactions des éléments entre eux pour arriver, grâce à une démarche réflexive, à ouvrir la boîte. Le narrateur explique les interactions entre tous les éléments de la boîte, c’est-à-dire qu’il énonce à voix haute le raisonnement que les candidats devraient poursuivre pour l'ouvrir.
Présentation d’une expérience type (03’25 – 06’00)
Le narrateur rappelle dans un premier temps les basiques d’une expérience de psychologie. Par la présence d’un tableau dans le champ, nous les situons dans une salle de classe. L’épreuve comporte 3 parties. Dans un premier temps, le sujet examine la boîte pendant 2 minutes sans y toucher puis il va expliciter sa démarche d’ouverture de la boîte. Le psychologue note ses indications. Enfin, il dispose de 5 minutes pour tenter d’ouvrir la boîte. Le psychologue observe et note avec précision les différentes phases de l’épreuve en notant les temps. Le point de vue est celui du sujet aux prises avec l’objet technique à manipuler.
Les tentatives des candidats ( 06’00 – 07’58 )
Jean Pierre, 14 ans. Il va rapidement trouver la solution du problème (1minute 20 secondes). Il va déployer un raisonnement rationnel et réflexif où les étapes nécessaires à l’ouverture de la boîte vont être effectuées dans l’ordre logique. Françoise, 10 ans : elle parvient à effectuer les deux premières étapes mais n’arrive pas à pousser plus loin son raisonnement. Elle ne peut pas faire jouer d’autres éléments de la boîte, elle n’a eu qu’une vue partielle du problème et illustre un cas de demi-réussite.
Nicole, 12 ans : elle touche à toutes les parties de la boîte mais ne comprend pas l’interdépendance des éléments entre eux. Le narrateur commente : «Elle n’aboutit même pas à une analyse sommaire des éléments du problème ».
Étude différentielle des comportements ( 07’58 – 20’00 )
Le film introduit une étude des comportements observés pendant le test. La première catégorie regroupe les échecs : parmi eux, Jean Patrick 6 ans et demi se contente d’un tâtonnement. La caméra tourne autour de lui sans zoomer ou effectuer de gros plans comme Jean Patrick qui tâtonne « le nez sur la boîte » sans parvenir à structurer une réflexion aboutie. Le narrateur dit qu’il « semble attendre un résultat qui défierait toute logique adulte ».
Évelyne, 7 ans, apparaît comme très timide, les mains cachées sous la table, elle n’ose même pas toucher à la boîte. Le narrateur conclut à un « cas très clair d’inhibition ».
Pierre, au contraire, est décrit comme « agité », ses mouvements sont brusques et rapides mais dénués d’efficacité. De plus, il a une « mauvaise adaptation posturale » plutôt que de bouger la boîte, il bouge autour d’elle. Pierrette, 15 ans, semble avoir un raisonnement binaire qui n’établit aucune stratégie d’ensemble. Nicole 6 ans et demi : essai d’ouverture direct, répète les mêmes gestes, n’arrive pas à profiter de l’intérêt de l’expérience acquise. Patrick se focalise sur un seul aspect de la boîte et n’analyse pas l’objet technique dans sa totalité.
Le narrateur pointe les causes différentes des échecs : focalisation sur une partie de la boîte, méconnaissance des comportements mécaniques basiques. L’exemple de Robert nous permet de constater qu’en cas de problème, certains candidats cherchent des solutions selon une logique rationnelle tandis que d’autres essayent tout et n’importe quoi mais sans véritable démarche analytique.
Les cas de réussite ( 20’00 – 26’00 )
Cas de Bernard, gestes brefs et saccadés, non coordonnés, pas intégrés dans une série logique. Il n’apprécie le sens de ses gestes que lorsqu’il en voit les résultats ! S’il ne trouve pas immédiatement la solution à ses difficultés, il abandonne et passe à autre chose. Liliane procède aussi par démarche déductive, mais on rencontre au cours de son raisonnement des phénomènes « d’insight » : de révélation suite à ses erreurs et à sa réflexion.
Avec le cas de Joseph, on assiste à la mise en place d’une stratégie. On note un déroulement des différentes étapes dans un ordre logique, le problème est maîtrisé malgré quelques traces de tâtonnements inutiles. Henriette : 15 ans et demi illustre l’ouverture de la boîte de façon rationnelle et sans tâtonnements inutiles en seulement 55 secondes
Traduction graphique des comportements ( 26’00 -36’00 )
L’expérimentateur fait apparaître les différences qualitatives de comportement sur un graphique. Il décompose les différentes étapes nécessaires à l’ouverture de la boîte sur l‘axe horizontal et une échelle de temps en demi-minutes sur l’axe vertical. Sur l’axe horizontal, on place un point à chaque tentative de manipulation d’un élément par un candidat. Ainsi se tracent les étapes du raisonnement du candidat sur le graphique. Un comportement rationnel pour ouvrir la boîte se matérialise ici par une droite qui passe par les points nécessaires à l’ouverture. Au contraire, si l’on reprend le cas de Bernard, particulièrement agité, qui tentait de nombreuses choses sans raisonnement pour guider son action, sa courbe fait des zigzags et lie ensemble des étapes d’ouverture de la boîte qui ont lieu à des stades très différents. Ce test permet ainsi d'établir des indicateurs quantitatifs de réussite à partir d'observations qualitatives sur le comportement des candidats.
Notes complémentaires
Références et documents externes
F.Dubreucq, Perspectives : revue trimestrielle d'éducation comparée (Paris, UNESCO : Bureau international d'éducation), vol. XXIII, n° 1-2, mars-juin 1993, p. 251-276.
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Lucas Durupt

