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L'usine à soins (1968)

De MedFilm PPRD
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Titre :
L'usine à soins
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Intervenants :
Durée :
29 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :

Générique principal

Gén. fin : Commentaires et interview - Frédéric Pottecher / Images - Jacques Delarue / illustration sonore - Gérard Gallo / Réalisation - Charles Brabant

Contenus

Sujet

Les hôpitaux modernes, il y en a... Comme l'hôpital du Bocage à Dijon. Bien que l'équipement de cet établissement soit très perfectionné, il semble qu'il soit déjà dépassé par les progrès très rapides de la médecine d'aujourd'hui. D'autre part, il faut faire face à un afflux croissant de nouveaux malades. Le problème général des crédits est abordé en fin d'émission. (Notice INA)

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Les cuisines d'un hôpital - interview de la personne qui tient les fichiers, les renseignements sont traités sur ordinateurs - professeur OLMER, de Marseille, parle de l'épuration rénale - monsieur ABBOUT, directeur de l'hôpital du Bocage de Dijon - interview d'un malade - monsieur LEFEVER, directeur de Dijon - interview du professeur HEMMERY - interview du professeur MILLIEZ - chantier d'un hôpital.(Notice INA)

Contexte

L'hôpital moderne

À partir des années 1960, l’hôpital est devenu le lieu d’élection d’une médecine de pointe qui se doit, au nom d’une santé conçue comme un bien public, d’être accessible à tous. Cela explique en partie les choix opérés en matière de carte sanitaire. Toutefois, la maîtrise des coûts supplémentaires engendrés par le développement de soins plus perfectionnés et offerts au plus grand nombre (IRM, scanners, plateaux techniques en chirurgie, etc.) rend très rapidement inévitable l’adaptation des règles budgétaires propres à l’hôpital. En outre, depuis les années 1960, les effectifs des personnels salariés de l’hôpital, en particulier les médecins, se sont considérablement accrus. Des années 1950 au milieu des années 1970, les dépenses totales des hôpitaux ont été multipliées par quatre en francs constants. Les hôpitaux sont financés par le versement de prix de journée dont le montant est négocié entre les hôpitaux et leur tutelle. Le prix de journée sert de base pour le remboursement des soins par l’assurance maladie, mais il n’est nullement un outil de maîtrise des dépenses de l’hôpital. Toutefois, dès le début des années 1970 les pouvoirs publics se sont inquiétés de la croissance des dépenses d’hospitalisation et de leur poids dans les dépenses de l’assurance maladie. L’instauration d’un taux directeur pour le prix de journée doit permettre de maîtriser la croissance de ces dépenses. Cela ne suffit pas : au début des années 1980, les hôpitaux se voient imposer une dotation globale, autrement dit un budget a priori sans aucune possibilité de correction en cours d’exercice.

Depuis, l’hôpital est devenu un lieu d’expérimentation d’outils de régulation des dépenses de plus en plus sophistiqués, empruntant souvent à des dispositifs déjà expérimentés outre-Atlantique [14]. Ces nouvelles règles comptables prennent en compte les caractéristiques des populations hospitalisées et imposent aux praticiens de rechercher les solutions thérapeutiques les plus rentables. Par ailleurs, la contractualisation des activités au sein des hôpitaux est encouragée, ainsi qu’une réorganisation des services par activité et non pas seulement en fonction des spécialités. Ces nouvelles formes de management suscitent chez les praticiens hospitaliers des critiques vigoureuses, comme en témoignent les réactions à la mise en œuvre de la tarification à l’activité (T2A) dans un contexte de réduction des effectifs.

Le rôle de l’hôpital dans la recherche médicale est antérieur aux ordonnances de 1958 qui consacre sa vocation pour la recherche. Les services hospitaliers ont offert de tout temps des lieux d’expérimentation et d’observation pour des techniques médicales ou des thérapeutiques. Dans les années 1950 à Paris, l’Association Claude-Bernard promeut la recherche à l’hôpital et recommande de trouver des solutions organisationnelles qui permettent de concilier la recherche et les soins. En 1958, la création des CHU permet de mieux organiser les activités de recherche à l’hôpital et de favoriser l’épanouissement d’une médecine de pointe. La transformation de l’INH en Inserm quelques années plus tard facilite la constitution de nouvelles unités de recherche, dont plusieurs se placent très vite parmi les plus renommées en médecine. L’hôpital Necker se distingue ainsi en néphrologie ainsi que l’hôpital Saint-Louis en hématologie. Toutefois, l’essor de cette recherche médicale ne doit pas tout à la volonté publique. Ainsi, au début des années 1980, les premières recherches sur le sida voient le jour à l’hôpital Claude-Bernard où sont accueillis dans un service de médecine tropicale les premiers malades, grâce à l’esprit curieux de quelques médecins [13].

L’hôpital accueille également les appareils et dispositifs de diagnostic les plus complexes et les plus coûteux. La répartition de ces équipements a été l’un des enjeux de l’élaboration de la carte sanitaire au début des années 1970. Le maintien de ces équipements tout comme l’offre de services spécialisés demeure une des spécificités de l’hôpital, aujourd’hui planifiée par les agences régionales d’hospitalisation. (Chauveau, S. (2011). Quelle Histoire de l'hôpital aux XXe et XXIe siècles ? Les Tribunes de la santé, 33(4), 81-89. https://doi.org/10.3917/seve.033.0081. )

L'INSERM
L'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale est cité dans ce film à 04:01. L'Inserm est créé en 1964 par Raymond Marcellin, le ministre de la Santé, par le décret 64-627 du 18 juillet 1964. Le nouvel institut est une émanation de l'Institut national d'hygiène (INH), créé en 1941 sous le gouvernement de Vichy et des seize centres de recherche liés à l'Association Claude-Bernard. Les chercheurs et techniciens sont transférés et de nouveaux laboratoires sont fondés, l'INH étant devenu sous-dimensionné. Le commentaire de l'usine a soins affirme que l'Institut a "beaucoup investi". En 1964, le budget alloué à l’INH est de 54 millions de nouveaux francs pour un effectif de 1 065 agents dont 452 chercheurs et 613 ITA. Il passe en 1974, à la suite d’une hausse importante des moyens de la recherche médicale, à 246 millions pour un effectif de 4 589 agents dont 2 804 chercheurs et 1 785 ITA)[

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Oui.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Oui.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Les volets "La maison des pauvres" et "La maison traditionnelle" insistaient sur le fait que l'hôpital est resté un lieu qui donne asile aux plus démunis, qu'à ce titre, il continue d'endosser une responsabilité dans la politique publique d'assistance sociale. Le propos du volet "Les soignants" est de mettre en lumière les conditions de travail du personnel infirmier.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

télévision française, 1ère chaîne, première diffusion mardi 30/01/1968

Communications et événements associés au film

Public

tout public

Audience

Descriptif libre

Drones inquiétants en musique de fond. Carton avec mots en blanc sur fond noir : "Les hôpitaux" ; puis, en clignotement autour de "les hôpitaux", les noms de "Brabant" et "Pottecher" ; puis les mots "aujourd'hui" et "l'usine à soins".

"Tout centraliser pour gagner du temps" : la réforme hospitalière

Succession de travellings avant et panoramiques en un unique mouvement de caméra pour montrer les nouvelles architectures hospitalières : agencement de blocs aux formes géométriques simples, façades sobres aux parois rutilantes. "Dans les grandes villes, on ne dit plus 'hôpital', on dit 'CHU' ou 'centre hospitalier universitaire'." Plan sur la baie vitrée d'une salle de laboratoire : un schéma moléculaire en 3D et des flacons, posés sur son appui, s'interposent entre le regard et le paysage des bâtiments vétustes qui se déploie derrière. Ce plan est repris du second volet de la série 'Les hôpitaux' (à laquelle appartient ce reportage) à 28:57. Des étudiants vêtus de blouses rassemblés dans une salle de cours manient des pipettes et des flacons. En off, la voix d'un médecin : "Un CHU se présente essentiellement sous deux parties : l'une qui sera la partie universitaire et dans laquelle sont enseignées les connaissances fondamentales de la médecine - par exemple, la physique, la chimie, la physiologie et l'anatomie. Et la seconde partie est une partie proprement hospitalière dans laquelle sont soignés les malades mais où sont admis les étudiants pour que, au contact du malade, ils apprennent leur métier et qu'ils collaborent aux soins donnés aux malades." Le médecin est en in, installé sur un canapé. Il continue son explication :"La raison en est les progrès extraordinairement rapides et importants faits par la médecine qui ne permettait plus aux enseignants de mener comme autrefois une triple carrière à la fois d'hospitalier, d'enseignant, et de chercheur. Les conditions étaient devenues telles qu'il fallait tout centraliser pour gagner du temps." Le médecin poursuit en expliquant que le CHU est une "unité de lieu" pour les enseignants et les étudiants et une "unité de carrière" pour les enseignants, un seul concours menant à la formation universitaire et hospitalière. Interrogé dans une bibliothèque, un autre médecin rappelle l'évolution des contenus de l'activité dans le secteur médical et de l'organisation de sa mise en oeuvre. "Pendant longtemps" les médecins "passaient quelques heures" à l'hôpital chaque jour "pour surveiller les soins hospitaliers donnés dans leurs services par leurs assistants et leurs internes" et une à deux heures par jour de cours magistraux adressés à leurs étudiants. Or depuis l'avant Seconde Guerre Mondiale, "la médecine a eu tendance à différencier ses activités en trois parties : des activités de soins qui, en raison du développement technologique général, sont devenues de plus en plus compliquées, des techniques d'enseignement plus adaptées à de petits groupes d'étudiants qui nécessitent un nombre de plus en plus grand de médecins [pour assurer celui-ci] ; enfin, on a vu s'élaborer dans notre pays le concept d'une recherche médicale assez isolée, différenciée des activités de soins".

"Un écart sans cesse grandissant" : l'investissement dans la recherche en France

Vues d'un laboratoire où un homme et une femme, le visage masqué, font des manipulations, gros plan d'un homme qui observe au microscope. Le commentaire insiste sur le fait que la recherche est devenue une activité essentielle à l'hôpital. "L'Institut National d'Etudes et de Recherches Médicales a beaucoup investi." Mais des problèmes demeurent, comme l'expose une chercheuse qui évoque le cas d'une jeune femme qui a obtenu son diplôme en pédiatrie, est devenue docteure en médecine, et se retrouve néanmoins et qui ne peut obtenir de meilleure situation qu'un poste de stagiaire rémunéré à 90 000 F par mois ("Ah c'est parfait!" s'exclame familièrement Pottecher : toujours sa stratégie d'employer le registre populaire pour appuyer les propos des professionnels quand ils expliquent leur situation). Elle rappelle qu'elle, comme ses collègues en laboratoire, étant contractuelle, est susceptible d'être licenciée à tout moment par une commission réunie à cet effet. Il est intéressant de voir que cet échange est filmé dans le laboratoire : il n'est plus montré comme le site des découvertes scientifiques qui réunit des équipements de pointe, mais comme un lieu de travail où les employés et employées qui y évoluent sont susceptibles de tenir un discours de revendications sociales. Sur des images de laborantins et laborantines à l'oeuvre, le commentaire reprend : "Des investissements qui ne sont pas exploités. Perte d'argent, perte de substance où ceux qui se dépensent, se dépensent en vain pour réduire un écart sans cesse grandissant." Cet "écart" désigne le retard accumulé sur les autres pays. Une autre chercheuse explique que l'insuffisance d'investissement dans la recherche pénalise la France d'un retard important sur celle qui se mène aux Etats-Unis et en Angleterre : "quand nous participons à des réunions internationales, nous avons du mal à en revenir sans être découragés." Pottecher affirme néanmoins, sur des images de laborantins observant des cobayes enfermés dans des flacons, que dans certains domaines, la recherche française "arrive en tête du courant scientifique international". (07:19)

Des "expériences de bonne foi" : la recherche en pédiatrie

Une infirmière au chevet d'un malade, puis un enfant en pyjama sur un fauteuil thérapeutique, zoom sur son visage au sourire confiant. Reprise du commentaire : "dans le domaine où nous sommes, la recherche n'est pas une abstraction destinée à produire des résultats lointains. Ses effets pratiques sont souvent immédiats, comme pour ces enfants." Plan d'ensemble sur une chambre où un bébé est alité. Un médecin explique à Pottecher qu'il est affligé d'une diarrhée chronique et d'un retard dans son développement en taille et poids : "on nous l'a envoyé pour savoir si sa diarrhée est due à une intolérance alimentaire ou autre chose." Un autre enfant alité : le médecin explique qu'il souffre de la même maladie et qu'il est arrivé il y a plus de deux ans à un moment où les méthodes appliquées n'étaient pas aussi efficaces qu'elles le sont aujourd'hui. "L'étude de cet enfant nous a permis de progresser beaucoup et d'appliquer au malade que vous venez de voir [le premier bébé] des méthodes beaucoup plus rigoureuses qui font qu'il se développe normalement. " A Pottecher qui lui demande si la collaboration avec les parents des bébés qui sont confiés à son service "ne pose pas trop de difficultés", le chercheur répond : "Je crois que le cadre dans lequel nous sommes facilite beaucoup la compréhension du problème par les parents", étant donné que le service regroupe les enfants atteints de la même maladie : "ils les voient et les revoient, s'intéressent à eux, et on arrive à leur faire comprendre que ce que l'on fait sur les uns sert aux autres." Les résultats positifs obtenus sur certains enfants sont dus à la recherche menée sur l'ensemble des enfants. Zoom sur un enfant alité qui dévisage la caméra, un autre joue avec un cheval à roulettes. Commentaire : "à la lumière de ces expériences de bonne foi, un courant de confiance s'est établi entre les médecins et le public. Les réussites courent de bouche à oreille, passent les murs de l'hôpital, gagnent la population : c'est la révolution des grandes centrales de soins. "

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Joël Danet