Une enfance "heureuse" dans une famille de vignerons
Sur les premiers cartons du générique, les mentions infographiées se détachent sur des vues de jardin botanique, de bâtiment massif ceint d'un parc, et d'intérieurs de laboratoires. Les cartons suivants consistent en un lettrage 'à l'ancienne' avec pleins et déliés, imitant le manuscrit de parchemin, avec des ornements autour du texte. Musique au piano, mélodie solennelle aux accords appuyés. Les deux premières minutes montrent différents points de vue sur un bâtisse de campagne, son jardin avec ses arbres fruitiers. Quelques échappées vers les collines couvertes de vigne et le village alentour. Le commentaire donne des repères biographiques : Claude Bernard, né en 1813, est issu d'une famille de vignerons endettée "par des spéculations malheureuses". Jeux, parties de chasse de pêche marquent une enfance heureuse. Images touristiques sur l'abbaye de Salles (Arbuissonnas), de style clunisien, où Claude apprend le latin.
Apprentissage en pharmacie, études de médecine
En 1832, il va travailler dans l'officine d'un pharmacien près de Lyon. Reconstitution de Claude Bernard s'activant dans un local aux étagères garnies de bocaux. Episode de querelle avec son patron à propos de la thériaque qui témoigne de son indépendance d'esprit. Vues sur les bords de Seine avec le Collège de France pour illustrer son départ pour Paris. Evocation de ses études de médecine que ternit un échec à l'agrégation. Il est cependant remarqué par le chirurgien François Magendie (son portrait à l'image, tableau de Paulin Jean-Baptiste Guérin, autour de 1803) qui l'engage comme préparateur pour ses activités au Collège de France. "Ce fut le point de départ de sa prestigieuse carrière". Reproduction du tableau "La leçon de Claude Bernard" peint par Léon Lhermitte (date inconnue). Zoom sur le visage du scientifique, imprégné de la sérénité que confère un savoir encadré par une méthode rigoureuse. "En 1855, il succèdera à son maître". Son allure posée contraste avec l'attitude agitée des hommes qui l'entourent : celle-ci exprime leur fièvre d'apprendre du grand savant. (04:17)
Crise conjugale
Retour brutal aux premières images du film, les coteaux de vigne et le clocher du village, pour évoquer son attachement persistant à "son pays natal". Il y achète une "gentilhommière abandonnée". Vrac de pages manuscrites sur une table : ce sont les lettres de sa femme. D'après le commentaire, celle-ci ne tolère pas le fait qu'il pratique régulièrement la vivisection et qu'il soit acquis à des "idées libérales". Gros plan sur l'envoi au-dessus de la signature et à côté de la date 1866 : "ta femme désespérée". Autres gros plans sur les lettres dont le contenu lisible laisse à penser que la pratique de la vivisection n'est pas l'unique explication de la cris conjugale : "Mon mari, tu n'as donc pas honte de quitter ta femme et tes enfants pour aller vivre avec une mère infâme qui a réussi à te pervertir". Vue sur un banc de pierre, couvert de mousse, dans un jardon : "C'est là qu'il médite sur les expériences qu'il réalise à Paris". (05:56)
Fonds Duvivier code 199