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Soyons sportifs (1945)
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Sommaire
Générique principal
Ministère de l'éducation nationale - Cinémathèque centrale (Musée pédagogique) - prêts gratuits / La Direction générale de l'éducation physique et des sports présente / un reportage documentaire / BN films - Leo de Giovanni / Soyons sportifs - la vie d'une association sportive / Conseil technique : Maurice Baquet - Réalisation : Hervé Missia / Commentaire : Leo de Giovanni et Georges Bossez / Prises de vues : Marcel Grignon et André Michel / Musique de Jacques Fuller - éditions V.A.P.
Contenus
Sujet
En France, promotion de la pratique amateure du sport auprès de la jeune génération selon la méthode d’éducation physique sportive généralisée (EPSG)mise au point par Maurice Baquet, Directeur de l'Institut National des Sports (INS), par ailleurs conseiller technique sur le film.
Genre dominant
Résumé
Contexte
Structuration institutionnelle de la promotion du sport
Le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 érige en droit inaliénable le fait que chaque Français puisse pratiquer des activités de loisir. Si les données quantitatives mettent en évidence les difficultés rencontrées par les fédérations olympiques à attirer des licenciés durant toute la période, celles relatives aux fédérations scolaires atténuent ce constat : leurs effectifs sont multipliés par trois entre 1949 et 1958, passant de 187 000 à 585 000 licenciés en neuf ans. La Direction générale de l’éducation physique et des sports (DGEPS) – qui devient la Direction générale de la jeunesse et des sports (DGJS) en décembre 1946 – a fait le choix de l’éclectisme dans la leçon d’éducation physique obligatoire tout en accordant une place importante aux sports par le biais des associations sportives scolaires. Cette politique est mise en oeuvre par l’Institut national des sports (INS) et l’École normale supérieure d’éducation physique et sportive (ENSEPS) qui ont élaboré une méthode d’éducation sportive. Ces deux centres ouvrent au lendemain de la Libération sur les bases de structures déjà existantes. Fondée en 1933, l’École normale d’éducation physique (ENEP) devient sous Vichy l’École nationale d’éducation physique et sportive (ENEPS). Par arrêté en date du 25 janvier 19458, cette institution de formation d’enseignants est transformée en deux écoles normales : l’ENSEP jeunes gens et l’ENSEP jeunes filles. Par le même arrêté du 25 janvier 1945, le Collège national de moniteurs et d’athlètes (CNMA), ouvert depuis janvier 1941, est rebaptisé Collège national d’athlètes (CNA). Un an plus tard, il est transformé en Institut national des sports (INS).
Mise en place et fonctions de l'INS
Ouvert au début de l’année 1946, l’INS se présente comme l’institution de référence en matière de réflexion sur le sport. Les cadres nommés dans cet établissement reprennent un travail engagé pendant la guerre et s’attellent, sous les directives de Maurice Baquet (conseiller scientifique du film), à élaborer une véritable méthode d’éducation physique par les sports à destination de tous les enfants, méthode susceptible d’être appliquée à l’école mais aussi dans les clubs civils.Dépendant des services extérieurs du sous-secrétariat d’État à l’éducation nationale (jeunesse et sports) en tant qu’école de sport, l’INS se voit, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, confier des missions qui dépassent la préparation des sportifs d’élite aux échéances internationales pour inclure « des études scientifiques permettant l’élaboration de techniques sportives idéales et de leur diffusion dans le pays ». Véritable centre de recherches sur le sport, ses cadres travaillent sur des « procédés susceptibles de conquérir et d’éduquer la masse, d’une part, de perfectionner et améliorer l’élite, d’autre part ». Maurice Baquet en est le directeur adjoint dès 1946. (d'après Gomet, Doriane. « Reconstruire les corps par le sport : un projet éducatif en pleine effervescence ». Reconstructions physique et sportive en France sous la IVe République (1946-1958), édité par Frédéric Dutheil et al., Presses universitaires de Caen, 2018).
Un film dans une série écrite par Maurice Baquet
Responsable de l'Institut National des Sports (INS) à partir de 1946, Maurice Baquet, participe à la réalisation de deux courts métrages produits par la DGEPS : Soyons sportifs. La vie d’une association sportive (1945) et Courses de haies (1947).
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Cinémas (avant-programmes), circuit scolaire
Communications et événements associés au film
Public
Tout public (en particulier les métiers de l'enseignement)
Audience
Descriptif libre
Le générique qui ouvre le film se termine sur deux plans d'activités sportives en plein air : lutte pour les garçons, gymnastique rythmique pour les filles. Ces deux activités, spécifiées selon les genres, correspondent à la phase terminale de la "méthode d’éducation physique sportive généralisée (EPSG)" que le conseiller technique du film, Maurice Baquet, a mise au point.
La ville, l'atelier, le bureau : des cadres de vie étouffants Sur une musique échevelée, succession de plans de train lancé en pleine vitesse. Arrivée en gare, les voyageurs ont ouvert les portes des wagons et se tiennent sur le seuil alors que le train est encore en mouvement. Quand il s'est tout à fait immobilisé, ils se déversent sur le quai et avancent en colonnes denses vers la sortie. Quand ils atteignent la rue, ils sont cernés par un trafic étourdissant. Commentaire : "Tous les jours, des milliers de jeunes gens, employés ou ouvriers, garçons ou filles, arrivent par les trains de banlieue. Ils s'engouffrent dans le métro pour aller à leur travail." Plan large dans un espace de travail (qui pourrait préfigurer l'actuel open space) où deux hommes sont installés de part et d'autre d'un grand bureau , et deux jeunes femmes, isolées l'une de l'autre, installées à des tables à part, sont en train de taper à la machine. La caméra resserre sur l'une des deux jeunes filles, celle qui était à l'avant plan. "Certes le travail discipline la vie, mais le corps et l'esprit ont un rythme intense, épuisant parfois". Elle lève le regard vers la fenêtre près de laquelle elle se trouve. Elle pousse un soupir qui exprime sa lassitude et fait sentir son désir d'aller dehors. A un établi d'usine dans un local d'atelier, un jeune homme prend la même attitude : regard vers la fenêtre, aspiration mélancolique au dehors. Dans une salle de montage de film, une jeune monteuse pose un regard triste sur la pellicule 35 mm qu'elle passe dans les galets de la table. "Aussi le besoin d'échapper à cette discipline est instinctif. Ils rêvent à des jeux sains et joyeux." La séquence se décline sur un plan d'atelier de couture où des jeunes femmes s'activent avec langueur, et un plan dans un local adminisrtaitf où un jeune homme consulte un lourd registre d'un air ennuyé. "Ils rêvent à un peu de lumière. Ils rêvent à la liberté." (02:34)
Découverte de l'association sportive moderne
Musique de fanfare, deux jeunes hommes et deux jeunes femmes franchissent le portique en ciment d'un stade sportif. "La détente qu'ils s'offrent : le sport, un sport". Le commentaire précise qu'il "faut le choisir adapté à ses possibilités physiques et à ses goûts." Saut à la perche, lancer de javelot, saut en longueur... Une succession de plans décline les activités offertes par l'"association sportive moderne" (citée par le commentaire) dans un cadre aéré et végétalisé. Ils mettent en jeu des corps souples, fins, à la gestuelle maîtrisée. "Gestes harmonieux qui expriment la force, la détente du corps". A noter que le filmage est décadré, l'assise des plans est devenue oblique, comme pour mettre en valeur leur géomatrisation de leur composition, laquelle est déterminée par l'architecture du stade et la structure des équipements. Leur agencement suscite un foisonnement hiératique de lignes qui accentue, par contraste, la souplesse des corps qui y sont projetés. En contrechamp, les jeunes personnes initialement montrées dans cette séquence. Filmées en plan poitrine et en contreplongée pour valoriser leur apparence, ils se tiennent droit et attentifs au spectacle des performances en tain de s'accomplir autour d'eux. Nous reconnaissons les protagonistes de la séquence précédente qui les montrait alanguis et oppressés. A présent, un sourire flotte sur leurs visages et leurs yeux sont grand ouverts. Ils se projettent dans ces sportifs qui laissent leurs corps s'exprimer avec discipline. Ils sont mus par "le désir de l'action soudain et prolongé", ils admirent "la beauté dans l'effort". Barres parallèles, cheval d'arçon, barres asymétriques... "Il faut choisir, et pourtant, tout vous semble facile". (04:55)
La musique perd de son emphase et se fait agreste avec un motif de flutiau. Gros plan sur les deux jeunes filles, au regard plus attentif que jamais. En contrechamp, d'autres jeunes filles en tenue sportive courent dans un espace boisé, bondissant parmi les basses ramures. Jusqu'à présent, toutes les performances sportives montrées mettaient en jeu des hommes. "Quel plaisir pour ces jeunes filles de courir en pleine nature!". La séquence se poursuit avec une action de rugby, jeu "fort rude mais splendide", à laquelle seuls des garçons participent.. à ce double titre? Haltérophilie et boxe sont montrées tour à tour. Leur pratique permet de "connaître sa force", "savoir donner parer les coups".
Les jeunes gens doivent décider pour quelles activités ils vont opter."Choisir, il faut choisir!" Un homme s'avance vers eux en tenue de sport. Le commentaire le présente comme "un moniteur". Il les salue et leur désigne des ponts du stade hors champ : "il les conseille". Des jeunes hommes (torse et pieds nus) en train de courir autour d'un stade. "Avant de se spécialiser, une préparation physique rationnelle est indispensable". Nous abordons là un autre point de la méthode préconisée par Maurice Baquet : la "méthode d’éducation physique sportive généralisée (EPSG)". De nouveau, l'assise des plans est oblique. Les jeunes hommes marchent dans une posture droite, puis, à intervalles réguliers, se courbent et touchent le gazon du dos de leurs mains sans cesser de marcher. Ici, ce qui fait cinéma est la similitude des corps qui ont atteint un stade similaire de sveltesse, le rythme égal de leur allure et la synchronisation de leurs gestes.
Notes complémentaires
Références et documents externes
Levet-Labry Éric. L'Institut national des sports de 1945 à 1976 : du militantisme sportif à l'organisation rationnelle d'une politique sportive. In: Les Cahiers de l'INSEP, hors-série, 2003. L’Empreinte de Joinville, 150 ans de sport. pp. 107-119. DOI : https://doi.org/10.3406/insep.2003.1721
Gomet, Doriane. « Reconstruire les corps par le sport : un projet éducatif en pleine effervescence ». Reconstructions physique et sportive en France sous la IVe République (1946-1958), édité par Frédéric Dutheil et al., Presses universitaires de Caen, 2018.
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Joël Danet

